Le circuit Zandvoort devait nous offrir la consécration de l’homme du moment, Max Verstappen, mais il nous a surtout offert un plongeon dans le futur.
“Super Max” est-il le plus grand de tous les temps? – Aujourd’hui, dans son pays, oui, selon ses 300,000 fans qui sont venus le sanctifier avec de l’encens orange. L’avenir nous racontera s’ils ont raison, mais chose certaine, actuellement, avec cette superbe victoire, il semble que nous vivons l’année Verstappen. Et un peu l’année prochaine.
Oui parce que la première place de Max Verstappen, la deuxième place de George Russell et la troisième place de Charles Leclerc nous ont confirmé, coup sur coup, la toute puissance de RedBull, la résurrection de Mercedes et l’omniprésence de Ferrari. Maintenant, cette lutte a créé un Grand Prix plutôt enlevant en 2022, mais elle laisse entrevoir avec assez de certitude la sorte très intense de Grand Prix que nous pourrions avoir en 2023: une lutte des titans à trois écuries.
C’était la meilleure course de l’année prochaine
Je vous raconte ce que nous avons vu durant cette course, c’est-à-dire un avant-goût de ce que nous verrons l’an prochain, espérons-le. Max part premier devant les deux Ferrari, rapidement, il se détache. Soudain, Toto Wolff s’excite, comme il le racontera en entrevue après l’épreuve, car il voit sur son écran de “planner” de course, pour la première fois de la saison, que la victoire est possible pour son Lewis Hamilton ! Leur stratégie de faire un arrêt de moins que les autres pourrait fonctionner ! Russell aussi est sur ce plan, mais parti 6e, il patauge même en 7e place, alors on ne pense plus à lui. Leclerc, lui, suit le rythme des arrêts aux puits de Verstappen, ce qui le maintient bon deuxième.
Les tours qui passent, les pneus qui s’usent et la malchance qui tombe sur Sainz Jr. dévoilent lentement à tous ce que Toto Wolff voyait : Hamilton est maintenant deuxième derrière Verstappen, qui doit faire un autre arrêt, suivi de Russel, troisième, surgi de nulle part. La tension monte. Et Mercedes est de retour !
Un drapeau jaune étrangement très long, suivi de la voiture de sécurité viennent ruiner la stratégie des pilotes de Mercedes. – Non, pas tous. Fougueux, Russell réclame un changement de stratégie et de pneus. Ce coup de génie lui permet de voler la seconde place à son coéquipier, furieux. Leclerc qui n’avait jamais lâché, lui aussi profite (enfin) d’un bon arrêt aux puits, dépasse à son tour Hamilton pour ravir la dernière marche du podium. En somme, un Grand Prix où s’affrontent les trois grandes équipes, ce qui est de très bon augure pour l’année suivante. Plus encore, quand on regarde attentivement les pilotes dressés sur ce podium : Verstappen, Leclerc, Russell, nous voyons, en fait, l’avenir droit dans les yeux. Pendant qu’Hamilton rouspétait dans sa radio, que Ricciardo traînait à l’arrière comme s’il était en retraite progressive et que Vettel loin derrière Stroll ménageait sans doute sa voiture pour produire moins de GES, nos héros de la nouvelle génération se sont entrechoqués avec courage, rage et finesse. On a hâte de voir la suite.