Ferrari : l’autre problème que personne ne veut voir

Crédit photo : Formula1.com

Les déboires de stratégie de Ferrari sont devenus le problème courant dont tout le monde parle, surtout depuis le dernier Grand Prix de Hongrie où Charles Leclerc s’est vu offrir des pneus durs non performants qui ont ruiné ses chances de gagner. Pourtant, à mon humble avis, il existe un problème chez Ferrari que personne ne veut voir.

Moi aussi j’essayais de regarder ailleurs avant que ce problème ne me frappe aux yeux lors du Grand Prix de France, en même temps Charles Leclerc, la barrière de pneus.

Depuis le début de la saison, Ferrari a connu une bonne part de succès avec ses quatre victoires et sa deuxième place au classement des constructeurs. On est en droit de penser que la Ferrari 2022 est une voiture capable de remporter le championnat – en plus d’être magnifique soit dit en passant.

Par contre, Ferrari a connu sa part de problèmes aussi sur lesquels nous avons, comme spectateurs, mis notre attention : problème de fiabilité de la monoplace, malchance de Carlos Sainz et bien sûr stratégies douteuses. C’est là-dessus que notre imaginaire se fixait.

La beauté de ces obstacles est qu’ils sont tous potentiellement surmontables durant la saison donc, bientôt Ferrari serait sur la voie de la victoire. Sauf qu’il existe un problème de fond pas mal plus coriace à surmonter. Je m’explique.

“Couvrez ce Sainz que je ne saurais voir.”

Notre admiration devant les talents exceptionnels de Charles Leclerc et Carlos Sainz Jr. est telle que nous abordons les erreurs qu’ils commettent comme des accidents de parcours, les erreurs de stratégie comme des fatalités qu’ils subissent entièrement.

Simplement oser penser que Ferrari a un “problème de pilotes” crée en nous-mêmes une vague de protestation, alors jamais il nous viendrait à l’idée de prononcer ces mots. Alors certainement que le problème de fond de Ferrari n’est pas celui-là.

Néanmoins et pourtant, la Scuderia a, selon moi, à la base, un problème de pilotes et ce problème n’est pas le talent. Il n’est pas non plus subjectif, puisqu’on peut le chiffrer. Alors quel est ce souci? La Scuderia Ferrari est au 7e rang des équipes pour le nombre de Grand Prix cumulés par ses pilotes en carrière et au 10e rang pour l’âge moyen de ses pilotes, loin derrière les équipes dominantes. En bref, ils manquent d’expérience.

Cela veut dire des pilotes qui font plus d’erreurs sur la piste et qui se font imposer sans trop de consultation des stratégies inadéquates. Est-ce que quelqu’un chez Mercedes aurait osé proposer les pneus durs à Hamilton en Hongrie? – Non. En somme, avec plus de maturité au volant, fort probablement que Ferrari serait en meilleure posture.

Charles Leclerc et Carlos Sainz sont monstrueusement doués, mais lequel est le jeune loup et lequel est le vieux routier? Il est facile de répondre à cette question pour la très grande majorité des écuries. Qui est leur Bottas, leur Alonso, leur Vettel ou même leur Perez? M. Sainz Jr. est plus expérimenté que M. Leclerc, mais pas tant que ça. Qui est le pilote qui tient tête à son ingénieur où aux stratèges? Qui dit non je ne rentre pas au puits, non pas les pneus durs? Je ne demande pas mieux que de me tromper tant les prouesses de Charles Leclerc et Carlos Sainz Jr. sont admirables, mais quelque chose me dit qu’il faudra attendre 2024 avant qu’ils aient la maturité nécessaire pour gagner le championnat. Et alors, la question se pose, qui pourrait le gagner car qui est le pilote numéro 1 ? Seul le temps nous le dira.

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