Aujourd’hui, je me retire des courses derrière un volant – Michaël Benoit

Crédit photo : Pierre Chamberland

Michaël Benoit a annoncé qu’il ne sera plus pilote en Lightning Sprint mais son implication dans le monde des courses demeure. La passion pour les courses est dans son ADN depuis l’âge de 3 ans.

Michaël a bien voulu me livrer un témoignage de sa passion pour les courses, que je vous partage aujourd’hui.

Comme je vous disais, c’est à l’âge de 3 ans que Michaël a commencé à fréquenter les autodromes, Drummondville, Granby et le RPM Speedway en compagnie de sa famille pour voir son oncle Sébastien Benoit courser en Modifié. C’est à ce moment-là que la passion pour les courses a pris tout son sens. Il était clair dans sa tête qu’il courserait un jour.

C’est vers l’âge de 7 ans que son affection pour la classe Sprintcar se précise alors que la voiture du pilote de Lightning Sprint de Monsieur Dionne se retrouvait dans le garage familial pour entreposage. Michaël est allé s’assoir dans la voiture. Un moment magique et marquant dans sa vie d’enfant. A chacune de ses visites aux autodromes, il avait des yeux que pour les Lightning Sprints.

Au début de son adolescence, Michaël fait partie de l’équipe du pilote Sportsman Etienne Cournoyer, ex-employé de son père durant deux saisons. Il vient en aide également au pilote Martin Pelletier à quelques reprises alors que la voiture partageait le même garage que M. Cournoyer.

Pendant ces 2 saisons, il apprend rapidement le rouage des courses. Il réalise qu’avec un peu d’effort, il obtiendra sans doute une chance de courser. Sa maturité au travail se canalise dans la bonne direction.  

Son attitude, son engagement et sa passion pour les courses ont été remarqués par son père qui, lors d’un souper d’équipe en 2013, a annoncé à Michaël qu’il fera l’essai d’un Lightning Sprint au RPM Speedway.

Après quelques recherches ici et là, Charles-David Dumont (ex-pilote Lightning Sprint) s’est porté volontaire pour lui faire essayer sa voiture. Après une centaine de tours concluants sur la piste, Michaël était persuadé que le Lightning Sprint était fait pour lui et voulait se joindre à la classe. Charles-David propose donc à son père de lui vendre la voiture ainsi que la remorque.

Une décision qui fut d’attendre, en lien avec ses résultats scolaires. Quelques semaines plus tard, il reçoit son bulletin et, malheureusement, il échoue son année scolaire. Une déception qui n’est pas toujours facile mentalement quand tu t’attends à obtenir ce que tu désires.

Le paternel lui aurait dit qu’il y avait beaucoup de travail à faire sur la ferme durant l’été, s’il voulait avoir une voiture de course. C’est avec une certaine dose de résilience qu’il a travaillé cet été-là afin d’augmenter ses chances d’obtenir un Lightning Sprint. 

Lors d’une soirée fin août, son père l’amène au garage pour l’aider à déboulonner la remorque au ‘Pick Up’. Son père lui demande d’aller chercher une bûche dans la remorque pour le déposer. En ouvrant la porte, Michaël aperçoit le Lightning Sprint qu’il avait essayé quelques mois auparavant. Une récompense pour le travail accompli, alors qu’il n’avait que 14 ans.

Michaël mentionne : lorsque j’ai eu ma voiture et que j’ai dit à mon père que ça allait prendre des pneus neufs, sa réponse fut : ça adonne bien, il y a de l’ouvrage en masse sur la ferme. C’est là que j’ai compris que je devais travailler pour avoir ce que je veux. (Chose qui m’a fait bien apprendre sur la vie)

Un parcours atypique qui s’inscrit dans un processus d’apprentissage personnel de l’école de la vie.

C’est le 5 septembre 2015 que Michaël réalise son rêve en prenant part à sa première course officielle.

À sa première saison complète (2016), il est venu près d’accrocher son casque puisqu’il a brisé 3 moteurs. Je te jure, Steve, que la personne qui va réussir à battre mon record de moteur brisé est une légende.

Les courses automobiles c’est un sport qui demande énormément de temps et d’argent dans certaines classes et la plupart des courses se gagnent dans le garage en mettant la voiture la plus parfaite possible. C’est un sport qui me touche vraiment pour l’amour des jeunes amateurs qui viennent te voir et prennent des photos avec toi dans les puits comme si tu étais un Max Verstappen ou un Lewis Hamilton de ce monde.

C’est avec mes amis de l’école que j’ai travaillé sur la voiture et développé encore plus ma passion en leur compagnie jusqu’à aujourd’hui indique Michaël.

Aujourd’hui, je me retire des courses derrière un volant, mais bien sûr que je vais continuer de m’impliquer en aidant Raphaël Neiderer dans son projet avec Outlaw Kart Québec. Pour ceux qui ne connaissent pas Raphaël Neiderer, croyez-moi, il n’y a personne pour battre sa passion des courses et c’est un homme avec une générosité énorme. J’aimerais également faire revivre la boutique souvenir de l’Autodrome Drummond avec Yan Bussière.

Michaël est propriétaire de la compagnie PRG Design qui se spécialise dans les montages graphiques pour les voitures de course.

L’année passée fut chargée avec mon bon chum Fel Murray et sa compagnie Lettrage LFM. On a travaillé en collaboration et on a fait plus de 100 voitures.

Cette année fut assez spéciale, puisque j’ai eu la chance de faire la voiture de Max McLaughlin pour la course d’Oswego qui était un Throwback, la voiture de son père. Max a adoré mon travail et mon service et pousse présentement pour que je rentre chez l’équipe élite Modifié Gros Bloc HBR dans lequel se retrouve Jimmy Phelps.

Après cette occasion, j’ai pris du recul sur moi-même et j’ai réalisé que j’avais un certain talent dans ce domaine et que je suis en mesure d’ouvrir plusieurs portes qui feront connaître ma compagnie d’avantage.

Bien sûr, j’ai plusieurs idées de projets en tête et cela va me demander du temps donc cela a pesé dans la balance sur ma décision finale, mais je crois que beaucoup de positif s’en vient avec ma compagnie. Je lui souhaite bonne chance dans ses futurs projets !

Chroniqueur / Photographe
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