L’effet Villeneuve

Crédit photo : Loris Hezemans racing

La présence de Jacques Villeneuve aura amené une visibilité inespérée au Daytona 500, mais surtout au NASCAR.

Souvent, les Québécois ont tendance à s’intéresser à un sport lorsqu’un des leurs en fait partie. Pour la première fois de leur vie, plusieurs admirateurs de Formule Un qui boudait le sport motorisé préféré des Américains y ont trouvé un intérêt. À quelques reprises la semaine dernière, j’ai reçu des questions de personnes qui s’intéressaient au Daytona 500. Les interrogations étaient variées : « Penses-tu que Villeneuve peut gagner? », « Villeneuve va-t-il faire la saison au complet ? », « Combien ça coûte une saison de NASCAR ? », « Pourquoi la course est séparée en trois parties ? » et j’en passe.

C’est spécial, car la plupart du temps quand un amateur de F1 m’approche pour me parler de « stock car », c’est pour insulter la discipline et non pas me poser des questions du genre mentionnées plus haut. Quand, ils me sortent l’argument que le NASCAR ça tourne en rond, je prends toujours un malin plaisir à répondre que tout sport automobile qui possède une ligne de « départ/arrivée » tourne en rond. Les deux seules exceptions, l’accélération et le rallye.

Personnellement, de voir apparaître de nouveaux amateurs de course en rond me procure du plaisir au plus haut point. Cela ne peut qu’être profitable pour tous. Pour découvrir le NASCAR en formule ovale, rien de mieux que de se rendre sur place. Je pense ici au New Hampshire qui chaque année, au mois de juillet, présente une course de la série Xfinity le samedi et de la CUP le dimanche. Un voyage, qui peut se faire assez facilement en une seule journée en partant tôt le matin (bien sûr, si vous habitez près des lignes américaines, vous êtes nettement avantagés).

Il ne faut pas laisser pour compte les différents circuits québécois tels que Vallée-Jonction et Montmagny qui mettent à l’affiche d’excellentes soirées de courses. Le spectacle offert est d’une très grande qualité et surtout vous est présenté par des artisans d’ici qui sont de vrais passionnés.

Pour ceux qui n’aime pas Villeneuve, parce que oui des « Haters » il y en a partout. Je leur dis le proverbe suivant: « Parlez-en en bien ou parlez-en mal, mais parlez-en !!! ». J’ajouterais encore ceci, Villeneuve est la preuve que la vie à 50 ans est loin d’être finie et qu’il n’est jamais trop tard pour vivre ses rêves ! Je vais vous épargner ceux qui me restent à réaliser !

Des répercussions jusqu’en France

Ne vous trompez pas, Jacques Villeneuve est aussi très populaire de l’autre côté de l’Atlantique, particulièrement en France. Depuis 2013, Il est un commentateur reconnu à la télévision chez nos cousins à Canal+. Il est apprécié des auditeurs pour son franc-parler et ses connaissances sur la F1.

J’ai eu l’occasion de discuter avec mon collègue français de US-Racing, Geoffroy Lettier, qui m’a confirmé que l’intérêt de ses compatriotes envers le Daytona 500 de cette année était inhabituel comparativement aux éditions précédentes. L’apport de Jacques a apporté un petit côté F1 qui a attiré beaucoup de curieux.

C’est donc dire que la présence de Villeneuve a été un coup de marketing incroyable pour NASCAR. Possiblement, moins aux États-Unis, mais d’une façon inespérée hors de leur frontière. Maintenant reste à voir si les gens s’intéresseront aux 35 courses qui restent au calendrier.

Jugé un pilote par sa participation au Daytona 500 ?

Avec tous les problèmes que l’équipe de Jacques a connus les jours précédant le Daytona 500, nous étions en mesure de nous questionner quant aux résultats possibles au fil d’arrivée. Comme, je l’ai dit dans un de mes articles précédents, le secret sur un « Super Speedway » est de rester sur le tour des meneurs et surtout se tenir loin des accidents. Villeneuve a parfaitement réussi à survivre aux arrachages tout en étant en mesure de rouler pratiquement aussi vite que les meneurs. Ce qui lui aura permis de terminer avec une, plus qu’honorable, 22e position.  Un excellent résultat dans les circonstances. N’eut été d’une pénalité dans les puits, il aurait été en mesure de placer sa Mustang dans le top 20.

Le facteur chance joue un rôle très important à Daytona. Lorsque le peloton roule en meute, tout peut survenir et personne n’est à l’abri d’accident. La 22e place de Villeneuve ne veut pas nécessairement dire qu’il serait performant toutes les fins de semaine de courses. Ce type de circuit n’est pas du tout représentatif de ce qui se passe le reste de la saison. Il y a tellement de pistes différentes qui représentent des défis de toutes sortes. Il est donc difficile de prétendre que Villeneuve pourrait faire le bouleau sur toutes les pistes. Il est à noter que cela s’applique à tous les pilotes.

J’ai bien aimé le respect de l’équipe de diffusion de « Fox » envers Jacques Villeneuve. Avec son bagage et ses différents titres en main, le contraire aurait été décevant.

En conclusion

Comment avez-vous trouvé le Daytona 500 édition 2022 ? Pour ma part, j’ai bien aimé. Il reste que la première année d’existence du nouveau bolide apporte son lot d’inconnus. Cela ajoute au spectacle. Je salive de voir les nouvelles voitures sur un circuit routier.

Merci à Jacques Villeneuve pour sa présence en piste, cela a ajouté un petit quelque chose pour bien des amateurs. Il se pourrait que nous ayons de nouveaux fans de NASCAR parmi nous !

Je suis curieux de voir si « Bad » Brad Keselowski sera victime d’un « pay back » dû à son comportement douteux en piste. Certains de ses collègues n’étaient pas très contents de la conduite erratique de Brad. Un jour, il devra payer sa dette.

Le télédiffuseur francophone officiel au Québec a offert une excellente couverture. Félicitations à eux, car comme je le dis si bien il faut rendre à César sa salade !

Que les dieux bénissent les rois de la course et garde parmi nous les nouveaux amateurs de NASCAR !

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Archives de Francois Richard

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