Il y a dix ans, Alain Léveillé avait prédit que les Sportman seraient la classe du futur.
L’engouement pour la classe Sportsman connait ses meilleurs moments en popularité et en notoriété. Alors qu’on la voyait comme tremplin pour la catégorie modifiée, elle s’inscrit, aujourd’hui, comme la classe du futur.
Une classe qui attire de plus en plus l’attention de notre média 360nitro.tv. Pour en savoir davantage, j’ai rejoint un des instigateurs Alain Léveillé qui, en 2000, avait relancé la classe avec son ami Alain Mathieu.
En 2000, ils ont repris la classe Sportsman après deux années d’absence. La relance se voulait, au départ, une classe économique et accessible avec une règlementation appropriée.
On voulait que ça ne coûte pas une fortune. On voulait faire sortir les voitures qui étaient dans les garages. Le premier soir, on était 13 pour finalement atteindre 25 Sportsman la saison suivante.
Alain Léveillé
À titre d’exemple, Léveillé relate qu’à l’époque le règlement était minimaliste, il y avait un seul type d’amortisseur alors qu’aujourd’hui une équipe de course peut en contenir une vingtaine. Les équipes achetaient des pièces de la classe maitresse Modifié à moindres coûts.
À la suite de l’accident de son fils Éric en 2002, la classe a été reprise par les promoteurs de piste. Il demeure convaincu que l’absence de stratégie, afin de tenir la classe plus serrée, aurait permis une augmentation plus élevée de pilotes Sportsman.
Aujourd’hui, les voitures sont rendues compétitives mais ça coûte plus cher et il n’y a pas plus de spectacle, souligne-t-il.
Par ailleurs, Léveillé mentionne que les équipes de course de la classe Modifié seront en difficulté, si rien ne se fait. Certains pilotes devront faire des choix déchirants puisqu’ils ne seront plus en mesure de courir 2 à 3 fois par semaine. Certains sortiront une fois semaine et d’autres choisiront certains événements. Les implications financières, en course automobile, ont de quoi à décourager plusieurs pilotes qui devront renoncer de courir dans la classe Modifié.
Bien au fait des coûts réels, étant vendeur de pièces LAP (Léveillé Auto Performance), il observe une augmentation généralisée à plusieurs égards qui freine surtout le particulier. Toutefois, il précise que les grosses équipes, dont la plupart ont des entreprises, s’en sortent mieux.
Les dépenses attribuées pour les courses deviennent de plus en plus difficiles à justifier. Le budget pour les courses diminue. Il évoque l’augmentation du coût de la vie au quotidien et les difficultés à boucler les fins de mois. Ajoutés à cela des commanditaires qui se font de plus en plus rares, le prix de l’essence à la hausse, des bourses et les fonds de points qui ne couvrent plus les dépenses. Sans compter qu’il faut tenir compte du 30% de plus dans le budget pour le taux de change US pour des pièces d’auto, des indicateurs mesurables que plusieurs doivent tenir compte.
Un nouvel avenir se dessine. Léveillé prétend que la classe Modifié ne disparaitra pas. Toutefois, on la verra moins souvent pour de gros événements laissant place à la classe Sportsman. De plus, il soutient que le nombre de Sportsman devrait augmenter autour de 70 à 80 pilotes au Québec. Une réalité trompeuse pour ce qui est du nombre de pilotes Sportsman puisque certains pilotes devront faire des choix déchirants, car ils ne seront plus en mesure de courir 2 à 3 fois par fin de semaine. Certains sortiront une fois semaine et d’autres choisiront certains événements, soutient Léveillé.
Dans son analyse, il prétend qu’une autre classe devrait prendre naissance. Il donne comme exemple la classe Sportsman Rookie de Cornwall. Une classe qui permet à de nouveaux adeptes de compétitionner entre eux. Il maintient qu’une règlementation plus serrée minimaliste réduisant les coûts au minimum laissant place au talent du pilote devrait être envisagée.
Je tiens à remercier Alain Léveillé pour cette entrevue. Il ne peut qu’être fier de constater que la classe Sportsman a un avenir prometteur.