Le Grand Prix de Monaco est unique. Unique par son emplacement, unique par son calendrier, unique par l’étroitesse de son circuit. Et tout ça rend les dépassements quasiment impossibles sur la piste, en nous assurant des courses plutôt ennuyantes. Disons qu’avec Barcelone, ce n’est pas le duo de courses le plus excitant de la saison.

C’est donc le samedi que ça se décide généralement, lors des qualifications. Et ce circuit atypique a permis de constituer une grille de départ différente du trio habituel, avec l’apparition de Charles Leclerc et de sa Ferrari en pole position. Verstappen et Bottas ont complété le Top 3 mais avec une septième place seulement, Hamilton a complètement manqué son coup à Monte Carlo. Il n’a d’ailleurs jamais réussi à trouver les bons réglages en fin de semaine, de jeudi à dimanche.

Au final, grâce aux ennuis malheureux de Leclerc avant le départ et à une course sans éclat d’Hamilton, Verstappen a pu remporter le Grand Prix pour passer d’un seul coup devant le septuple champion au classement des pilotes. Il est accompagné sur le podium par Sainz et Norris, deux jeunes pilotes qui prennent de plus en plus la place qui leur revient en F1.

Voici maintenant quelques réflexions sur différents pilotes et écuries.

Charles Leclerc – Le sort s’acharne

Malgré plusieurs tentatives, autant en F2 qu’en F1, et même malgré quelques positions de tête, le monégasque Charles Leclerc n’a encore jamais vu le drapeau à damiers de sa course locale. Et cette fois, en 2021, l’abandon sera survenu avant même le départ de la course alors que c’est pendant le tour de chauffe qu’un problème est apparu sur sa monoplace. Il s’agit d’ailleurs d’une conséquence de sa violente sortie de piste à la fin de la séance de qualifications de samedi, que certains ont pensé intentionnelle.

Aurait-il pu gagner la course s’il avait pris le départ en avant? Je pense que oui. Il a la maturité et le calme nécessaire pour pouvoir résister aux assauts constants de Verstappen qui ne l’aurait pas laissé s’échapper.

Ferrari – La bonne forme se confirme

Avec de très belles prestations dans les différentes séances de la fin de semaine, la pole position de Leclerc et une deuxième place pour Sainz à la fin de la course, la saison 2021 ressemble de plus en plus au retour de Ferrari à l’avant-scène de la F1. Les tifosi seront heureux et passeront sûrement un meilleur été devant leur téléviseur, après plusieurs saisons très difficiles. Il était d’ailleurs très rafraîchissant de voir Sainz avec Norris au moment des entrevues d’après-course.

Aston Martin – Des points qui font du bien

Malgré des positions de départ en milieu de peloton, Vettel et Stroll ont évité toutes les erreurs, ont bien joué leurs cartes et gagné quelques places avec des stratégies très bien exécutées par l’équipe, notamment avec un arrêt très tardif pour Stroll pour conserver sa place devant Ocon. Les points accumulés permettent à l’écurie de devancer AlphaTauri et Alpine au très important 5e rang du classement des constructeurs. La lutte sera serrée toute la saison mais au moins, Aston Martin pourra faire partie du combat.

Comme un très bon ami me le faisait remarquer pendant la course, avec grande justesse, Lance Stroll est un bon pilote et a sa place en F1 mais il ne sera jamais un grand champion dans la catégorie-reine. Il n’a pas la vitesse de pointe ni l’agressivité nécessaire pour passer devant. Mais il ne fait pas d’erreur et reste concentré et ça ferait de lui un excellent pilote pour des courses d’endurance. On le verra peut-être éventuellement dans le circuit FIA WEC un jour. On lui souhaite.

Max Verstappen – Un champion en devenir

Dès son entrée en F1, on savait que Verstappen était dans une classe à part. Et il l’a prouvé à chaque saison depuis son arrivée, même s’il n’a pas encore eu la monture capable de rivaliser avec Mercedes. Est-ce que 2021 sera son année? Peut-être. Il ne faut certainement pas compter Hamilton comme battu (il n’a eu que quelques mauvaises journées au bureau en fin de semaine) mais la guerre entre les deux sera très très intéressante à suivre. Avec sa victoire à Monte Carlo, il passe maintenant au premier du classement des pilotes, à 4 points de Hamilton.

Mercedes – Le weekend qui doit être oublié

Chez Mercedes, on n’a pas réussi à trouver la bonne recette monégasque cette année. Hamilton n’a jamais été dans le coup et Bottas, malgré une performance correcte, aura été victime d’un écrou défectueux lors de son premier arrêt aux puits. La roue droite avant n’a jamais pu être retirée de sa voiture et il a donc été dans l’obligation de ranger sa voiture dans le garage. Quant à Hamilton, il est parti 7e et a terminé 7e, malgré deux abandons devant lui. Mauvaise course, mauvais weekend. L’écurie subit le même sort que son pilote vedette et doit elle aussi céder le premier rang du classement des constructeurs, un tout petit point derrière Red Bull.

Sergio Perez – Une belle progression

Parti au 9e rang après une qualification difficile, Sergio Perez a réussi à faire le maximum sur le circuit monégasque tout en profitant des belles stratégies et des arrêts aux puits ultra-rapides de ses coéquipiers. Il termine donc au 4e rang, juste au pied du podium, et montre du même coup qu’il maîtrise de mieux en mieux sa Red Bull.

Lando Norris – Le pilote qui impressionne

Depuis le début de la saison, Lando Norris fait un sans-faute. Il profite bien sûr d’une McLaren améliorée et capable de se battre. Mais il laisse aussi son coéquipier Ricciardo (pas le dernier venu!) dans la poussière et amasse des points avec la régularité d’une horloge. Tellement qu’il pointe maintenant au 3e rang du classement des pilotes, devant Bottas. Il permet également à McLaren de passer devant Ferrari au classement des constructeurs, avec deux petits points d’avance. Une autre belle lutte à suivre pour la suite de la saison.

Nikita Mazepin – L’invisibilité

Pour la première fois cette saison, le pilote russe a réussi à se faire oublier. Il a laissé la place à tous les pilotes pour le doubler et n’a pas causé de dommage, ni à sa voiture ni à celle des autres. Grosse amélioration.

Après Barcelone et Monaco, deux courses ternes, on s’en va maintenant à Baku, où les longues lignes droites, le circuit large et les virages à 90° vont enfin nous offrir de vrais dépassements et sûrement un peu d’action. Vivement cette prochaine course!