«C’est fini, et à tout jamais.» – Stéphane Lemire

Crédit photo : 360nitro.tv

Le pilote, DIRTcar Pro-Stock,  Stéphane Lemire 115, a-t-il été perturbé moralement par certains jaloux?
Lemire accorde une entrevue percutante au média 360nitro.tv, depuis son retrait des courses en 2018.

Allo, Stéphane, il y a des rumeurs, à ton sujet, d’un retour possible en piste dans la classe Pro-Stock ?

«Écoute Steve, les courses c’est du passé pour moi. Pour tout le monde, qui ne me connaisse pas, quand j’ai accroché mon casque en 2018, j’ai dit que c’était fini et, je ne me rembarquerai  plus là-dedans. J’ai eu des offres, mais non, c’est fini, et à tout jamais.»

Mais la passion des courses est toujours là ?

«J’aime encore les courses. Quand je vais voir les courses, j’aime bien voir un show et les Pro-Stock en donnent tout un. Toutefois, gérer les jaloux, qui ne pouvaient pas admettre que d’autres qu’eux gagnent, je l’ai vécu dans les puits. Il y a des soirs où j’aurais mieux aimé finir 2e que 1er à cause de tout ce que ça m’apportait sur le plan moral.»

Difficile à gérer comme pilote ?

«Ça n’a pas affecté ma façon de conduire, mais oui, ça joue dans la tête et ça peut avoir changé les résultats parfois, mais c’était à moi de ‘dealer’ avec mes bibittes. J’avais de la misère à le faire, par contre.

Je ne te dis pas ça pour me plaindre ou, faire pitié non plus. C’est la raison principale, probablement, où plusieurs personnes vont dire que je n’ai pas à m’occuper de ceux qui aiment abaisser les autres pour se remonter, mais moi, j’ai de la misère à ‘dealer’ avec ça.»

La décision de prendre ta retraite !

«Je n’étais pas bien avec cette ambiance, lors de mes 3 dernières saisons, dans la classe Pro-Stock. Il y a eu des décisions de la part de certains officiels qui m’ont fait réfléchir, à savoir, si ça valait la peine de continuer? Je dis toujours, si tu n’es plus bien quelque part et que tu ne peux pas tout faire changer, tu t’arranges pour être bien. C’est, d’ailleurs, ce que j’ai fait en prenant ma retraite.

Malgré tout, je suis bien fier de ce que j’ai accompli. Encore aujourd’hui, je suis le seul québécois en 2016 à avoir gagné le Safety Clean, soit les 16 meilleurs résultats dans une saison à travers la province du Québec, de l’Ontario et du nord des États-Unis chez DIRTcar. Je détiens le plus grand nombre de victoires à l’autodrome Granby dans la classe Pro-Stock et le plus de victoires à l’autodrome Drummond dans la classe Semi-Pro.»

Au-delà des performances, Stéphane mentionne « les courses m’ont apporté de la persévérance, car j’ai fini souvent 2e, mais je ne lâchais pas, jamais.»

Tu restes impliqué dans le monde des courses !

«Oui, je suis commanditaire du 338 chez les Pro-Stock. C’est vraiment ma seule implication dans la classe et je commandite également 2 sports compacts. J’aimerais que le 338 Pascal Payeur gagne son 1er championnat cette année et plusieurs victoires. J’aimerais également que le 72 Bruno Richard en gagne «une couple» aussi. Ça fait toujours chaud au coeur de voir mon ancienne voiture gagner.»

Comment vois-tu la classe Pro-Stock, depuis ton retrait ?

«Il y a plusieurs personnes qui travaillent pour que la classe soit en santé et elle va bien. C’est sûr que la pandémie n’aide personne, mais je crois que M. Voghel met des efforts pour tenir la classe en santé. Toutefois, ça devrait bien aller, et DIRTcar devrait arrêter de changer les règlements, c’est ma vision à long terme. Il faut arrêter de faire dépenser les

gars, car ça coûte très cher de suivre.»

De premier à dernier !

«Je ne m’en suis pas souvent vanté, mais j’ai déjà perdu une qualification à l’autodrome Drummond. J’étais premier et je croyais que c’était le drapeau quadrillé et j’ai débarqué sur le back strech. Au retour, au trailer, on m’a demandé: c’est quoi qui a cassé ?  Rien, alors ils m’ont demandé: pourquoi tu as débarqué? Bien, parce que la course était finie. Alors quand j’ai rembarqué pour la finale, j’ai dû repartir à l’arrière au lieu de partir premier. On a bien ri de ça, mais après, je faisais souvent un tour de plus et ça, c’était dans le temps où on n’avait pas d’écouteurs dans les oreilles.»

Je tiens à remercier Stéphane pour son courage de partager ses états d’âme comme ancien pilote de la classe DIRTcar Pro-Stock. Cependant, il souhaite qu’on n’en fasse pas un drame ou qu’on le prenne en pitié. Quoi qu’on en dise, je trouve déplorable qu’on se prive d’un excellent pilote qui a grandement contribué à faire rayonner la classe Pro-Stock de par ces exploits et de sa qualité de pilotage. Souhaitons le revoir à nouveau, on ne sait jamais !

Chroniqueur / Photographe
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Archives de Steve Brillant

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