Après maintenant plus d’une décennie du même format de qualifications (malgré quelques nuances et courtes expérimentations en 2016), la F1 désire revoir le format des fins de semaine de course et avance l’idée d’une possible course «sprint» le samedi, dont le résultat déterminerait la grille de départ de la course du dimanche. Évidemment, les puristes montent aux barricades et ne veulent pas de cette mini-course qui pourrait porter ombrage à l’épreuve du dimanche.
Mais force est d’admettre que l’idée mérite qu’on s’y attarde, tout simplement parce que la F1, avec des saisons de 21, 22 ou même 23 épreuves, doit s’assurer que chaque journée passée sur les circuits soit «payante» en terme d’audience télévisuelle et de spectateurs. Et une course le samedi, qui distribuerait des points importants au championnat, est une idée allant en ce sens.
Un peu d’histoire
Mais avant de discuter de ce que pourrait avoir l’air la nouvelle formule, faisons un petit rappel historique sur le format des qualifications depuis le début du championnat du monde de F1 en 1950. En fait, entre 1950 et 1995, peu de changements ont été apportés. Avec des essais libres le vendredi et le samedi, la grille de départ était tout simplement constituée à partir des meilleurs temps combinés de toutes les séances d’essais libres. À certains moments, pour réduire le nombre de voitures sur la piste, des pré-qualifications avaient lieu le vendredi matin afin d’éliminer les plus lents.
Entre 1996 et 2002, une séance de qualifications officielle d’une heure était prévue, pendant laquelle chaque voiture pouvait faire jusqu’à 12 tours. On a trop souvent vu, pendant cette période, des pistes complètement vides pendant 30 ou 40 minutes en début de séance, tout le monde attendant la toute fin pour faire ces tours rapides.
Pour remédier à ce problème (en était-ce vraiment un?), la F1 a débuté une période d’expérimentation de 2003 à 2005. Le point commun de ces expériences: un seul tour chronométré, par voiture, sans erreur permise. Avec une seule séance, avec deux séances indépendantes, avec deux séances combinées, etc. Chacun de ces formats avait ses défauts, que les écuries et les pilotes ont vite fait de déjouer selon la météo et le niveau d’essence.
C’est à partir de 2006 que le format actuel fait son entrée, avec trois courtes sessions et des éliminations successives. Évidemment, le format de la session Q3 a été modifié à quelques reprises, notamment pour ajuster les règles concernant le niveau d’essence et les pneus permis. On a même testé en 2016 l’élimination de la voiture la plus lente à chaque 90 secondes, après une première période de 5 minutes.
Un nouveau format?
Considérant qu’on veut maintenant laisser de côté ce format pour animer un peu plus les samedis, je me suis mis à réfléchir à ce que pourrait avoir l’air un weekend F1 avec l’ajout d’une course le samedi. Et je me permets même de suggérer un changement pour le vendredi, pour pimenter un peu la première journée du weekend.
Il serait donc intéressant de conserver les deux séances d’essais libres du vendredi. Cependant, la première séance serait réservée aux recrues, qu’ils soient des pilotes titulaires ou des pilotes de réserve. Ce serait une excellente façon de voir à l’oeuvre de jeunes pilotes talentueux, avec l’espoir de trouver dans cette pépinière des jeunes qui pourraient éventuellement remplacer des pilotes «payants» mais moins talentueux. Et les écuries pourraient tout de même obtenir des données utiles pour la suite du weekend. La séance du vendredi après-midi serait alors ouverte à tous les pilotes titulaires.
La journée du samedi débuterait par une séance d’essais qualificatifs. D’une durée d’une heure, les pilotes pourraient faire autant de tours que désirés pour continuer de tester la voiture et d’enregistrer le meilleur temps, un peu comme on le faisait dans les 45 premières années du championnat. Ces temps seraient utilisés pour déterminer l’ordre de départ de la course du samedi après-midi, d’une durée de 35, 40 ou 45 minutes. À moins de présence de pluie, toutes les écuries seraient chaussées des mêmes pneus, sans changement permis en course. Cette course serait alors un vrai sprint où chaque position devra être gagnée en piste, pas dans les puits. Évidemment, cette course donnerait des points au championnat aux 6 premières positions, sous l’ancienne formule (10-6-4-3-2-1), pour assurer une compétition relevée.
Le résultat de cette course déterminerait alors la grille de départ de la course de dimanche, disputée dans le format traditionnel, de plus de 305 km, avec changement de pneus obligatoire et la distribution de points habituelle aux 10 premiers (25-18-15-etc.). Si une malchance est survenue à une voiture plus performante pendant la course du samedi, le pilote devra batailler ferme pour reprendre sa place à l’avant, ce qui alimentera le spectacle encore plus. Je pense qu’un tel format permettrait un samedi beaucoup plus animé, autant dans les gradins qu’à la télévision. Et en prime, il permettrait, à l’occasion, des dimanches plus excitants. Des objections dans la salle?