Jonathan Galipeau, un fabricant dans l’ombre.

La semaine dernière, je recevais un téléphone du pilote Street Stock Steve Brady.

«Comment ça va Steve ?

Ma réponse fut la même depuis le début de la pandémie.

-On suit les consignes sanitaires et on reste à la maison. Mais, maudit que j’ai hâte de retourner aux courses. Qu’est-ce que je peux faire pour toi ? 

-C’est pas pour moi, c’est pour mon ami pilote de la classe Street Stock, Jonathan Galipeau.

-OK. Qu’est qui ce passe?

-J’aimerais que le fouineur s’attarde à ce que Jonathan fait dans son garage. C’est incroyable, il fait des miracles avec peu. J’aimerais mettre en valeur sa passion et son travail exemplaire qui restent souvent dans l’ombre.

-Bonne idée Steve on organise un «Face Time».

Quelques jours plus tard lors de notre «face time», Jonathan me partage ses futurs projets et sa passion, au fil du temps, pour les courses automobile . Avec son cellulaire, il me fait visiter son garage dans les moindres racoins.

Le tout a débuté lorsque son père lui a donné un coffre d’outils en lui disant : «Débrouilles- toi maintenant». Confronté à la dure, il retrousse ses manches et décide de faire avec les moyens du bord. Faute de budget, Jonathan a dû apprendre par lui-même. Chaque pièce mécanique et de carrosserie devient une importance capital. Parti de rien, ce dernier fait l’achat d’un abri Tempo qui lui sert de garage pendant 7 ans.

Aujourd’hui, c’est dans son petit garage 15 par 24 pieds qu’il passe la majorité de son temps. Des étagères remplies de toutes sortes de pièces détachées. Des carcasses ici et là mais tellement précieuses, des pièces qu’il a manipulées avec attention auxquelles il redonne patiemment une seconde vie. Ayant travaillé dans la mécanique, la soudure et la carrosserie pour certains employeurs, ces expériences lui profitent aujourd’hui dans la conception de pièces automobile.

Le nez plongé à chercher les nouvelles trouvailles sur les réseaux sociaux, contraint d’obtenir des pièces manquantes afin restaurer ses voitures qui se font rares et exorbitantes, il maîtrise avec brio l’improvisation dans son petit atelier. Avec le peu d’argent qu’il possède, il s’achète des outils pour fabriquer lui-même ses propres pièces. Il a dû fabriquer une table pour les châssis de voiture.

Minutieux dans les moindres détails, son ami Steve Brady ne manque d’éloge à son égard en mentionnant qu’il fait des miracles. La qualité de ses soudures est des plus professionnelles. D’ailleurs, Jonathan est actuellement dans la fabrication de son Semi-Pro. Constamment à la recherche de nouveautés, il souhaite un jour gagner avec une de ses voitures construite de A à Z.

A ce chapitre, Jonathan est en discussion pour la conception d’un châssis avec plusieurs pilotes de pointe de la classe Pro-Stock. La qualité du travail de cet artiste dans l’ombre est reconnue par plusieurs. Son objectif est sérieux, devenir un fabricant de châssis professionnel comme le pilote Pro-Stock Nike Stone aux États Unis. Il se dit ouvert à toute proposition.

Les courses lui coulent dans les veines depuis belle lurette. Jonathan a appris de son père Charles, carrossier de métier. Il se souvient des heures passées en sa compagnie dans son garage. Et Charles est, lui aussi, un passionné de courses. Aujourd’hui, à 64 ans, il court toujours dans la classe Semi-Pro au Maniwaki Speedway.

Il n’est pas surprenant que Jonathan suive les traces du paternel comme pilote automobile.

Sa passion pour les courses l’habitat à un jeune âge en voyant courir son père. Une détermination intrinsèque lui a permis de devenir pilote automobile. Il n’avait pas encore de permis de conduire qu’il «tapait» la piste. L’ancien propriétaire de la défunte piste de l’Autodrome Edelweiss, Roger Lalonde, a remarqué qu’il conduisait déjà la voiture avec aisance. Après une entente commune avec le paternel, Jonathan a fait ses débuts dans la classe Enduro parmi les femmes à l’âge de 12 ans. À 15 ans, il faisait ses débuts dans la classe 4 cylindres et 6 cylindres avec sa propre voiture, une Malibu 1979. Le père et le fils allaient ensemble aux courses.

Jonathan est très reconnaissant envers les personnes qui l’ont aidé. Il porte un grand respect au pilote DIRTcar Pro-Stock Stéphane Lebrun qu’il lui a dit un jour : «Lâche pas, Jonathan». Un cliché, certes, mais tellement important venant d’un pilote qu’il estime au plus haut point puisqu’il n’a pas jamais manqué de courses dans sa carrière. Quoi qu’on en dise, Jonathan est, avant tout, un professionnel qui mérite qu’on s’attarde à ce qu’il fait.

Chroniqueur / Photographe
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