Raphaël Lessard, faut que je te parle !

Crédit photo : Sylvain Fournier

Je suis un gars qui aime les courses sur le Dirt, mais j’ai toujours regardé du coin de l’œil les courses, telles que NASCAR et la F1.
Aujourd’hui, on dit que la F1 est rendue plate dû au fait que les pilotes font une moins grande différence en course alors qu’ils pilotent des robots ultra sophistiqués.

La dernière fois que je me suis vraiment intéressé à la F1, c’est lorsque Jacques Villeneuve y courait avec l’écurie Williams.
Grâce à ce québécois qui avait un nom de famille légendaire, ça m’a fait revivre une certaine fierté en tant que québécois et amateur de course. Que ça soit en Indy Car avec l’écurie Player’s ou par la suite en F1, je le suivais religieusement. Peu importe l’heure ou la journée, j’étais assis devant mon écran à regarder Jacques Villeneuve évoluer de course en course jusqu’à son titre de champion en 1997.

Je n’en manquais pas une ! J’aimais son franc parler, son attitude arrogante, sa détermination, son désir de vaincre. Malheureusement pour lui, les choses ne se sont pas terminées comme il l’aurait souhaité. Du moins, il aurait surtout aimé prouver qu’il n’était pas un feu de paille et qu’il n’était pas en F1 juste à cause de son nom de famille.

Depuis qui n’est plus en Formule 1, je ne te cacherai pas que mon intérêt pour la F1 a considérablement diminué. Je sais, je sais! Tu vas me dire qu’il y a Lance Stroll. Mais, je ne sais pas pourquoi, ce n’est pas pareil. Sans rien lui enlever, il a du talent mais, j’ai de la misère à m’identifier à lui.

Pourquoi, Raphaël, est-ce que je te parle de tout ça ?
Grâce à 360nitro.tv, on a eu la chance d’être parmi les privilégiés qui t’ont suivi dans ton évolution dans le monde du stock-car depuis les tout débuts.

En 2016, on a fait partie des premiers à te recevoir en studio. Tu es venu en compagnie de ton ancien gérant, Robert Desrosiers. Tu étais un jeune « flo » allumé et déterminé, tu avais signé avec  la filière Toyota en NASCAR et tu y avais remporté le championnat CARS 2016 Super Late Model Tour après avoir enregistré quatre victoires en 10 courses.
Trois ans plus tard, soit en 2019, tu es revenu dans les studios de 360nitro.tv mais, cette fois-ci, en compagnie d’un autre pilote de talent en NASCAR  Xfinity, Alex Labbé.

Encore une fois, lors de ta visite, ce qui m’a marqué le plus, c’est ton regard allumé, déterminé et surtout passionné ! Ça me disait en dedans de moi que ce gars-là allait aller loin. J’avais l’impression que dans ta tête, tu semblais tellement convaincu de parvenir à tes objectifs qu’il n’y a pas une personne qui allait se mettre au travers de ton chemin.

Début 2020, tu atteins un autre objectif, celui de te retrouver en Camionnette NASCAR. Ce qui devait être pour toi une année de rêve avant la pandémie, s’est plutôt avérée une année d’ajustement.

On te lance dans la fosse aux lions, pas de pratiques, pas d’essais privés. Go le jeune, tu dois performer.
Avec une camionnette pas toujours au point, avec aucune expérience dans cette catégorie, avec une certaine pression, car il faut se le dire, tu faisais tout de même parti d’une des meilleures écuries, soit celle de Kyle Bush ! Donc, tu devais obtenir des résultats rapidement.

En partant, tes adversaires t’ont fait la vie dure. Pas de cadeau pour le jeune. Ne viens pas nous jouer dans les jambes. Fais tes classes !
Mais jamais t’as baissé les bras, t’as embarqué ces embûches-là dans ton bagage d’expérience, t’as froncé le front et tu as plissé les yeux comme quelqu’un qui se disait :«Ce n’est pas vrai que vous allez m’avoir, je vais vous montrer de quel bois se chauffe le petit gars de St-Joseph de Beauce!»

Tu te rappelles au début, je disais que j’aimais Jacques Villeneuve par son style et que c’est l’une des raisons pour laquelle je me suis mis à aimer la F1 à cette époque-là?
Ben toi, mon vlimeux, par ton charisme, ta persévérance et ton désir de vaincre, je me suis remis devant mon téléviseur et à user d’infidélité envers mon sport de « Dirt » pour suivre tes exploits en NASCAR.
Combien de fois tu aurais pu remporter la victoire mais, il y avait toujours un croc-en-jambe qui venait de nulle part. T’a jamais craqué ! Ah oui ! combien de fois j’ai bossé mon plancher chez moi en pesant sur l’accélérateur avec toi pour t’aider à dépasser les autres ?

La cerise sur le «sundae»? Ta victoire à Talladega ! Quel beau moment, à ta première saison en camionnette. Ben, tu as trouvé le moyen de ne pas jouer le rôle de figurant. Tu ne t’es pas laissé intimider et en prime une première victoire ! WOW!
Voilà c’est confirmé, maintenant une étoile québécoise qui brille sur le monde du NASCAR. Tout le monde parle de toi. Si auparavant le stock-car était regardé de haut parmi ceux qui en avaient seulement pour la F1 ou le Hockey, eh bien, laisse-moi te dire que grâce à toi, ils n’ont pas eu d’autre choix que de plier les genoux pour parler de toi.
Tous les grands réseaux de télévision, les journaux  et nous les médias internet n’en ont que pour toi.


Dernièrement, toi et ceux qui te soutiennent dans ton aventure avez pris une décision audacieuse, soit celle de quitter l’équipe KBM de Kyle Bush pour aller vers l’écurie GMS.
Il n’en fallait pas plus pour attirer les regards vers toi, à savoir si tu fais le bon choix. L’avenir va nous le dire mais, je te le souhaite vraiment !

Il y une chose que je peux te dire. Je te regardais donner des entrevues à «Tout le monde en parle» à Radio-Canada et à «On jase» à RDS avec mon ancien collègue Yanick Lévesque. Je me suis dit : «Le kid a la même détermination et le désir de vaincre que lorsqu’il venait à nos studios».
Mais ce qui m’a réellement marqué le plus, c’est l’image que tu dégages. Malgré ton jeune âge, tu deviens un ambassadeur pour les jeunes. On s’en cachera pas, avec la COVID, on voit beaucoup le négatif de l’être humain, des jeunes qui décrochent, qui souffrent de dépression. Les jeunes ont besoin de modèles, d’un vrai modèle, pas un modèle de celui qui fait le plus de niaiseries sur internet en se filmant ! Un vrai modèle d’exemple pour les jeunes.

Raphaël Lessard, tu représentes cette image rafraichissante de ce qu’il y a de plus vrai comme personne, un jeune poli, souriant, discipliné, courageux, positif et sans malice avec une grande confiance en lui et en contrôle de ses moyens. Le gars que vous voyez en entrevue est le même que dans la vie de tous les jours.
Un gars avec une bonne tête sur les épaules.
Voilà un exemple à suivre pour la jeunesse et je dirais même pour les plus vieux !

Raphaël!  S.v.p., ne change jamais la personne que tu es. Reste le petit gars attachant, souriant et accessible.
Parce depuis 1997, je retrouve enfin une personne à qui on peut s’identifier.

Voilà, Raphaël ! La flamme qui s’était éteinte en moi dans le temps de Jacques Villeneuve, vient de se rallumer grâce à toi mais, cette fois-ci, en NASCAR.
Je te souhaite le meilleur des succès. J’espère que tu y retrouveras toutes les ressources nécessaires afin d’atteindre ton but ultime….la NASCAR Cup !
Bonne chance, Raphaël. Amuse-toi et botte quelques derrières à ceux qui se placeront devant toi pour te nuire. Et si, à botter des derrières, tu as peur d’user tes souliers de course, fais-nous signe. On se cotisera et on ira chez CANAC chercher un bon 2×4 ou une masse qui impose le respect !

Bonne chance ! Note: Pour les personnes sensibles, veuillez ne pas prendre la dernière phrase au premier degré.

Président / Chroniqueur
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Archives de Steve Berthiaume

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