Entretien avec Yan Bussière

Crédit photo : Daniel Mailhot

Lors du RaceFest tenu à Cornwall, entre les qualifications et la finale de la classe Midget STR, j’ai eu un entretien sérieux avec Yan Bussière, le promoteur bien connu de l’autodrome Drummond. Il a donné un aperçu des plans pour la prochaine saison. Surnommé à juste titre « la F1 de la terre battue », l’autodrome Drummond, sous la direction de Bussière, a marqué l’histoire des courses sur terre battue au Québec, et 2025 promet d’enrichir encore cette légende.

En tant que promoteur depuis près de deux décennies, Yan Bussière s’approche d’une marque remarquable. Avec 20 saisons à son actif, il égalera l’ancien record détenu par Jacques Lambert, un autre grand nom du sport au Québec. Toujours à l’avant-garde avec des annonces qui bousculent certains acteurs de la terre battue Bussière ne cesse d’innover. Mais après autant de succès, que peut-il encore offrir en 2025? Est-il au bout de ses idées, a-t-il fait le tour du jardin ?

Une année 2024 difficile, mais des succès notables

La saison 2024 a été marquée par de nombreux défis, notamment huit annulations d’événements en raison de conditions météorologiques défavorables. Un coup dur pour Bussière et son équipe, qui ont investi beaucoup de temps et d’argent dans la préparation de ces courses. Cependant, les moments forts ne manquent pas, avec des succès retentissants lors des passages de la Super DIRTcar Series et des Empire Super Sprints. Malgré une légère baisse du nombre de voitures présentes de la série ESS, cet événement a su ravir les amateurs.

Pour 2025, la Super DIRTcar Series sera de retour mais, cette fois-ci, en alternance avec l’autodrome Granby. Drummondville accueillera l’événement un lundi et mardi, mettant en vedette les meilleurs pilotes nord-américains avant l’arrivée de la Short Track Super Series (STSS) à Granby et au RPM. Selon Bussière, l’enthousiasme est déjà palpable, et les vedettes américaines adorent venir au Québec, où elles se sentent en vacances. Avec des spectacles pyrotechniques et des mises en scène spectaculaires, comme les voitures traversant des flammes, Drummondville promet de continuer à éblouir les foules.

2025 : Des ajustements stratégiques pour séduire les amateurs

Toutefois, les Outlaws Sprint et Late Models ne feront pas partie des plans futurs, les demandes financières des promoteurs étant jugées excessives. Bussière reste néanmoins fidèle à sa vision, et l’autodrome Drummond continuera d’évoluer. Le terrain de l’autodrome n’a pas trouvé preneur et l’affiche a été retirée, ce qui est bon pour les amateurs de course. 

Le couvre-feu a été respecté à chaque événement cette année, et les relations avec la ville sont au beau fixe, un point positif après plusieurs saisons plus difficiles sur ce plan.

Une des questions brûlantes concerne la baisse du nombre de voitures dans la classe Modifié le samedi soir. Yan a observé une tendance, de plus en plus d’équipes préfèrent profiter de leur fin de semaine. La diversité des vainqueurs en 2024 (classe modifiée tous des pilotes différents) a assuré un spectacle compétitif, aucune domination, ce qui est bon pour le spectacle.

Toujours sous la bannière DIRTcar et avec l’utilisation confirmée des pneus Hoosier, les spéculations prennent fin. Une autre nouvelle d’importance : la Série SuperStars Sportman ne reviendra pas en 2025. Néanmoins, après des essais prometteurs du nouveau moteur GM par les pilotes Simon Perreault et François Bernier, Bussière entrevoit de grands avantages pour les années à venir. Ce moteur moderne, d’une valeur d’environ 20 000 $, fonctionne à l’essence sans plomb et sera soumis à des inspections rigoureuses grâce à l’utilisation d’un dynamomètre.

L’avenir prometteur de l’autodrome Drummond

Yan Bussière, également pilote, n’a pas pour autant laissé de côté sa passion pour la course. Lui et son fils Xavier continuent de piloter en Midget STR, même si son moteur gros bloc et deux voitures Sportsman sont actuellement à vendre. Quant à sa collaboration avec son nouveau directeur de course, Guillaume Richard-Cayer, elle porte déjà ses fruits avec des discussions constructives qui semblent ouvrir de nouvelles perspectives pour l’avenir de l’autodrome.

Alors que le monde des courses se préparent à la saison 2025, une chose est claire : Yan Bussière n’a pas dit son dernier mot. Fort de 19 saisons à la tête de l’autodrome Drummond, il prouve, une fois de plus, qu’il est prêt à repousser les limites pour offrir aux fans de course des spectacles inoubliables. Comme il l’a si bien prouvé, être souvent imité ne veut jamais dire être égalé.

Chroniqueur / Photographe
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