Le circuit du Pocono Raceway est vraiment inhabituel. Et, sans que l’on s’en aperçoive, il permet un spectacle vraiment étonnant…même si on ne le veut pas l’avouer.
C’est ce qui est encore arrivé dimanche après-midi lors de la course de la Coupe NASCAR, le Great American Getaway 400 qui a été gagné par Ryan Blaney au volant de la Ford Mustang no 12 de Penske Racing.
C’est plutôt rare qu’une telle course à cet endroit se termine par une mêlée à quelques mètres de l’arrivée. Blaney y a gagné avec une bonne distance devant Denny Hamlin (Camry no 11) qui a vraiment tout fait pour le rattraper, lui qui y a plusieurs victoires à son actif.
Mais comment Blaney, parti huitième, a-t-il pu y tirer son épingle du jeu? Par stratégie. Car une bonne stratégie vaut autant qu’un moteur puissant à Pocono. Au départ, le dessin inusité de la piste exige que l’équipe soit à la fois patiente et bien préparée. Souvent, lorsque j’étais analyste aux courses de NASCAR à la télé, je comparais Pocono à un circuit routier. Au départ, la longue (et très large) ligne droite devant l’estrade des spectateurs exigeait, à l’époque, de passer un rapport avec la boîte de vitesse. C’était la seule piste ovale qui demandait cette manœuvre. Aujourd’hui, avec les boîtes à six rapports, c’est devenu une pratique normale non seulement à Pocono mais aussi à plusieurs autres pistes ovales.
Puis, lors de essais, le pilote et les équipiers doivent trouver les réglages les plus efficaces possibles pouvant attaquer trois courbes différentes soit la première grande courbe inclinée où la meute peut arriver à trois, voire même quatre de front. La deuxième courbe, en plein centre de la ligne presque droite arrière a une légère inclinaison mais elle peut être traitresse. On y a déjà vu plusieurs accidents dans le passé. La troisième et dernière est à la fois longue et presque plate avant d’arriver à cette ligne devant les spectateurs où les pilotes peuvent (et tenteront souvent) dépasser encore une fois jusqu’à quatre de large (pour se faire piéger à l’entrée de la première courbe)…un peu comme Kyle Busch (Camaro no 8) qui a pensé y bloquer un adversaire (Corey Lajoie, Camaro no 7) qui l’a accroché par la suite (si vous avez suivi la course à la télé et que vous avez vu la réponse de Busch à l’entrevue…vous avez certainement vu que ce dernier n’a pas encore perdu son « petit caractère »!
Toutefois, l’autre portion de la piste qui est difficile, c’est…la ligne des puits. Elle a beau être large et longue, nombreux furent les pilotes qui ont cru pouvoir y gagner du temps dimanche dernier. Nombreux furent aussi les pilotes qui y ont dépassé la vitesse limite fixée, surtout dans le court espacement face à la ligne de départ-arrivée devant la foule. Des « experts » comme Chase Elliott (Camaro no 9) et Kyle Larson (Camaro no 5) s’y sont fait prendre! Finalement, la course n’a certes pas été « plate ». La prochaine fois que vous regarderez une course de NASCAR qui se produit à Pocono, vous comprendrez pourquoi les estrades sont remplies à craquer…!