Juste un instant svp …. OK c’est bon, j’ai enfilé mon poncho acheté au magasin du dollar ainsi que mes bottes à vache et mes lunettes de plongée. Le but étant ici de me protéger des amateurs enragés de la Formule Un qui, possiblement, vont grincer des dents en lisant les prochains paragraphes. Je commencerai donc ce texte avec un message d’avertissement leur étant destiné :
AVERTISSEMENT : Le texte qui suit contient des mots, des phrases et des paragraphes qui pourraient offenser certains lecteurs qui ne jurent que par la Formule Un. Nous préférons vous en avertir !
On continue …
C’est comme devenu une tradition pour moi d’écrire, chaque année, un texte sur la F1 tout juste avant la visite annuelle de celle-ci sur l’île Notre-Dame de Montréal. L’épreuve canadienne est la huitième de la présente saison (en réalité c’est la neuvième puisque le Grand Prix d’Émilie-Romagne à Imola a été annulé en raison de la colère de dame nature).
Ma première constatation est que certains médias (pas besoin de vous dire lesquels) s’acharnent moins cette année avec l’aspect environnemental ainsi que le volet des plaisirs charnels (assez lucratif, selon ce qu’on a pu lire dans les années précédentes). Ils ont peut-être fait le tour du jardin ou encore ils se sont rendu compte que s’attaquer au Grand-Prix n’était pas une bonne idée pour leur cote de popularité. Qu’à cela ne tienne, ça fait du bien de ne pas se faire casser les oreilles là-dessus pour se concentrer sur l’évènement lui-même.
Comme chaque année, les restaurants et les hôteliers de la grande région de Montréal (et même plus) y trouvent leur compte. La ville reprend vie avec, selon moi, son seul et véritable évènement international. N’en déplaise à certains, il n’y a aucun festival (peu importe le thème) qui peut arriver à la cheville du Grand-Prix de F1. Ce qui est un peu trompeur, d’une certaine façon, car l’image que cela donne de la métropole est très différente de ce qu’elle est en réalité lorsque la vie normale reprend son cours.
Maintenant le circuit Gilles Villeneuve
Depuis quelque temps, la rumeur sur un retour possible de NASCAR dès 2024 s’intensifie de plus en plus. Quelques personnes m’ont demandé si j’avais des infos à ce sujet. Malheureusement, je n’en sais pas plus que vous. Cependant, à regarder les gradins parsemés à plusieurs endroits depuis le début de la saison, il serait grand temps que les dirigeants au siège social se réveillent. Ramener Montréal dans le giron de NASCAR est plus que logique. Il y a quelques années, je n’y croyais plus, maintenant je pense que ça devient de plus en plus une nécessité.
Depuis bon nombre d’années, la F1 semble vouloir revenir à des circuits disons plus traditionnels, mais avec un côté style jeu vidéo. Cela peut accrocher une certaine clientèle, mais surtout cela crée de très belles images à la télé. Dire qu’à une certaine époque, des experts (on aime utiliser ce mot à toutes les sauces, alors pourquoi pas l’utiliser ici), se demandaient même si la piste de l’île Notre-Dame cadrait encore avec les normes de la Formule Un moderne. Cette question ne se pose même plus en regardant des pistes comme Miami ou encore Abou Dabi.
Le circuit Gilles Villeneuve situé dans le cœur de la région de Montréal est particulier par sa configuration et aussi par son emplacement. Il ne faut pas se le cacher, souvent c’est la première course de la saison où les amateurs peuvent avoir un semblant de spectacle. Une fois par année, les « fans » de Formule Un peuvent s’y réunir pour aller y prier leurs dieux.
La saison 2023
Si la tendance se maintient, Max Verstappen va possiblement gagner un bon tapon de courses pour ne pas dire une grande majorité. J’irais même plus loin en disant qu’il risque d’aligner plusieurs championnats en ligne. D’ailleurs, depuis le début de 2023, il a visité à cinq reprises la plus haute marche du podium en 7 épreuves. Seules deux victoires lui ont échappé et celles-ci ont été remportées par son équipier le mexicain Sergio Pérez. C’est à se demander si une autre écurie que Red Bull va gagner une course cette année. Ça se pourrait bien advenant que la pluie se mette à tomber sinon, je pense que c’est à oublier. Mercedes semble reprendre vie, mais ça reste à voir.
Même si les courses se déroulent sur un temps raisonnable, on sait pratiquement, après quelques tours, qui sera le vainqueur. Une fois le départ passé, l’intérêt n’y est plus. Le plus facile est d’aller sur internet et de trouver le résumé 15 minutes de l’épreuve et vous aurez vu tout ce qu’il y a à voir. De toute façon, depuis plusieurs années, c’est toujours la même rengaine, on sait presque d’avance qui va l’emporter.
J’ai déjà fait l’analogie dans un texte précédent, quand on regarde la Formule 1, on a l’impression de regarder une course sur avance rapide. Les bien-pensants de la discipline essaient, par toutes sortes d’entourloupettes, de rendre le spectacle plus intéressant avec des arrêts aux puits complètement inutiles impliquant un nombre incalculable de mécanos. Je pense aussi au DRS pour les dépassements, dans ma tête un dépassement ça se prépare même versus une voiture moins performante. Le pilote a juste à peser sur un bouton et une décharge ajoute de la puissance pour dépasser l’auto en avant. Le dernier point et le plus ridicule selon moi, le choix de gomme des pneus. On essaie de bouleverser le résultat d’une course avec différentes sortes de pneus qui sont soit plus adhérents, qui durent plus longtemps ou qui sont un mixte des deux. Sérieusement, quand on regarde les résultats de cette année et même des saisons précédentes, ça changes-tu vraiment de quoi? Vraiment ? La seule sorte de gomme qu’ils n’ont pas essayée, c’est la gomme balloune.
L’ajout d’un plafond des dépenses ne semble pas vraiment avoir aidé à resserrer le peloton. Rendues à ce niveau de compétitions, toutes les stratégies sont utilisées pour contourner le règlement. Je pense à l’excuse farfelue du patron de Red Bull, Christian Horner, concernant le dépassement de coût de 2021. Il avait justifié la chose due à frais de congé de paternité et indemnités de maladie du personnel ainsi qu’à des frais de restauration. Même si le plafond à été dépassé de seulement 1.6% sur un budget de 145 millions, ça reste quand même qu’il a été dépassé. La seule erreur de Red Bull, dans le fond, c’est de s’être fait prendre !
Le mirage de « Drive to Survive »
Ça fait quoi? Cinq saisons que ça existe ? Je l’admets bien humblement, les trois premières moutures, j’étais un amateur fini, mais complètement fini de la série. Mais là, après 5 saisons, il serait temps de passer à autre chose, car les histoires finissent par être redondantes. Ça devient toujours du pareil au même.
Par contre, il faut rendre à césar sa salade et admettre que cette série a su attirer de nouveaux partisans vers la Formule Un, eux qui jamais n’auraient été attirés par la chose, ce qui est en soi bien pour la discipline.
J’ai plusieurs connaissances dans mon entourage (je les admire pour leur patience) qui, enfin cette année, ont décroché de la F1, en admettant à peine à mots couverts que le spectacle était ordinaire en piste. Oui, il faut l’admettre que c’est une vitrine technologique incroyable, que le son des moteurs est tout simplement sublime, que les voitures sont belles à voir rouler. Cependant, l’essentiel de la course auto n’y est plus.
Il existe autre chose
J’ai regardé la course de NASCAR dimanche dernier sur le circuit routier à Sonoma. OK, oui les voitures sont des barrouettes comparées à la F1, c’est vrai côté technologie, on repassera. Oui, il y a des équipes qui ont un plus gros budget, cependant il est difficile de dire, après 5 tours, qui va gagner, la stratégie d’arrêt aux puits est très significative, mais surtout le pilote (même avec une bagnole moins performante) peut faire la différence. Par-dessus tout, il y avait un spectacle sur la piste, c’était une vraie course. Pas juste une compétition entre celui qui construit la meilleure voiture.
Faites le tour sur YouTube, vous allez voir qu’il y a tellement de belles séries disponibles et facilement accessibles avec de vraies courses. Je pense aux différentes catégories de courses de voitures GT ou encore la série Trans-Am aux États-Unis.
En conclusion
J’ai déjà juré que par la Formule Un ». Je m’ennuie de la version des années 80 et 90. L’époque où il y avait encore un petit côté artisanal qui pouvait nous amener à de belles surprises. En 2023, est-ce qu’il serait possible de voir un Gilles Villeneuve être compétitif dans une Ferrari en faisant la différence derrière le volant ?
Que les dieux bénissent les rois de la course et « Salut Gilles »