La F1 qui dérange

Ne vous méprenez pas le mot “dérange” ici n’a pas nécessairement une consonance négative, bien au contraire. Malgré qu’après avoir lu quelques chroniques publiées dans un certain quotidien provincial, on pourrait aisément croire que la Formule 1 est la pire verrue du monde.

Un site et un environnement exceptionnel

Il y a quelques années, plusieurs se demandaient si le circuit Gilles Villeneuve “fitait” encore avec le style de piste visé par les dirigeants de la série. Les exigences envers la configuration des pistes devenaient de plus en plus élevées et venaient remettre en question l’existence même de certains Grands Prix. La tendance était d’aller à des endroits plus rapides avec de plus grandes zones de dégagement mais aussi de pousser vers de nouveaux marchés qui avaient les poches bien garnies.

Avec la vente en 2017 au groupe américain Liberty Media, force est de constater que la tendance entreprise par les anciens propriétaires a été renversée. Le pari audacieux de Miami a rapporté gros. Selon moi, celui de Las Vegas en 2023 rapportera encore plus. La F1 doit se rapprocher des amateurs et c’est ce que semble avoir compris les nouveaux “boss”. Cependant, ils doivent rester prudents car s’ils “américanisent” trop la discipline, cela pourrait possiblement leur nuire à long terme. 

Ce qui est paradoxal, c’est que les dirigeants de la F1 avaient, pendant plusieurs années, devant les yeux la formule de ce que devrait être le Grand Prix idéal. Vous l’aurez facilement deviné que je parle ici du Grand Prix de Montréal, de l’île Ste-Hélène et du centre-ville de la métropole Québécoise. Pour ceux qui doutent encore que les nombreux pilotes et membres des équipes n’aiment pas Montréal, vous n’avez qu’à regarder les nombreux reportages et les différentes publications sur les médias sociaux où l’on aperçoit des vedettes de la F1 qui prennent plaisir à se promener un peu partout dans la ville de la mairesse Plante. Je pense ici entre-autres à la visite de Lewis Hamilton dans une boutique de jeux vidéo “Rétro Montréal”, visite durant laquelle Hamilton est ressorti avec plusieurs jeux et une console Genesis. Une publicité inespérée pour le propriétaire de ce commerce.

Imaginez, vous sortez de la maison à pied, sautez dans le métro et, quelques minutes plus tard, vous arrivez au paradis. Le rêve de tout pratiquant ! Et ce n’est pas tout, même si vous êtes fauchés ou encore n’êtes pas en mesure de vous procurer des billets à un prix raisonnable, vous pouvez toujours vous déplacer sur la rue Crescent pour les festivités entourant le Grand Prix. Sérieusement, ça vaut le déplacement ! Cette année, c’est encore plus vrai car le Grand Prix fait un retour après 2 ans d’absence.

Je vous laisse déterminer par vous-mêmes si Montréal a plus besoin de la Formule 1 ou si c’est la Formule 1 qui a le plus besoin de Montréal. Une chose est certaine c’est que pour l’édition 2022, c’est vraiment Montréal et ses commerçants qui ont besoin de la F1. Tel un Phoenix, la métropole renaît de ses cendres en accueillant sur ses terres l’évènement sportif le plus important au Canada. Sans contredit, les yeux de millions d’amateurs de courses seront tournés vers nous cette fin de semaine. Et, sérieusement, c’est tant mieux et ça fait du bien en citron !

Le petit côté qui dérange …

Vous rappelez-vous lorsque vous étiez jeunes (dans mon cas, ça fait un méchant bout), il y avait toujours des individus qui faisaient partie d’un groupe sélect qu’on appelait les “casseux de party”? Il était indubitable qu’en invitant un de leurs membres à la fête que ce dernier ferait tout pour chasser le plaisir.

Comment dirais-je, on ne peut pas faire des omelettes sans casser des œufs. Il est certain que lorsque le monde de la F1 débarque dans une ville, ça ne vient pas juste avec des côtés positifs. Si le Grand Prix avait lieu à proximité d’un champ de fraises, il y aurait moins d’impact. Encore là, je n’en suis pas convaincu car certains trouveraient à dire que les fraises auraient un goût d’essence et que la nappe phréatique serait détruite. Les casseux de party auraient sûrement de quoi à dire. Mais, il faut quand même voir ça d’un œil constructif. D’une certaine façon, cela peut nous permettre de s’améliorer ou encore de choisir nos sources d’informations. Une société sans débat est une société morte.

N’empêche que j’ai lu des choses cette semaine qui m’ont fait tomber en bas de mon siège de bicycle. Des commentaires et des textes qui donnent l’impression que le démon est parmi nous, que Satan et ses disciples sont débarqués sur l’île Ste-Hélène. J’ose croire que nous sommes toujours dans un monde libre et chacun a droit à ses opinions. Je l’ai déjà écrit à quelques reprises mais j’ai comme l’impression que je dois constamment le répéter. Il y a une catégorie de personnes qui, pour des raisons justifiables ou non, sont prêtes à tout pour mettre des bâtons dans les roues sur des questions qui sont contre leur valeur. Ce qui est encore pire, c’est qu’il n’y a aucune place aux compromis, si vous ne pensez pas comme eux, vous êtes les méchants de l’histoire.

J’ai été très déçu de voir que certains membres de l’équipe “Projet Montréal”, le parti de la mairesse Valérie Plante, éprouvaient un certain malaise avec la F1. C’est à se demander quel est exactement le projet de Projet Montréal pour la métropole ? Est-ce qu’ils réalisent l’apport économique de la présence de la Formule 1 à Montréal ? Est-ce qu’ils sont conscients de la publicité que cela apporte à leur ville ? Une publicité que Montréal n’a pas les moyens de se payer !

Que cela vous plaise ou non, j’aimerais rappeler que le party est «sold-out» pour le retour de la F1. Je vous souhaite bonne chance pour trouver des billets. J’ai vu des photos pour la journée porte ouverte. Un seul mot, Wow, vous êtes des vrais. La F1 va s’ajuster au cours des prochaines années, elle va faire aussi partie de la vague verte, il faut juste lui donner du temps au lieu de vouloir la faire disparaître ! Le sport automobile peut faire partie de la solution, ça prend juste un peu de vision pour le voir !

En conclusion

On ne peut ignorer les problèmes entourant la venue de la F1 (Environnemental et la prostitution entre-autres). Sérieusement, trois jours de courses à Montréal vont-ils détruire le climat à tout jamais ? On ne s’attaque tellement pas aux vrais problèmes ! 

Je souhaite de tout coeur que les grands bonzes de la F1 retiennent juste le positif de cette fin de semaine. Qu’ils retiennent l’effervescence de la rue Crescent, la journée porte ouverte et l’enthousiasme des amateurs qui se sont déplacés pour l’évènement et non l’espèce de nuage noir des casseux de party !

Les problèmes environnementaux et la prostitution ne disparaitront pas même avec le départ de la Formule 1 de Montréal.

Que les dieux bénissent les rois de la course, longue vie et prospérité au Grand Prix de Montréal !

Chroniqueur
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Archives de Francois Richard

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