Le tout nouveau Genesis GV70 et 100 ans de Lincoln

Crédit photo : Éric Descarries

Inutile de vous le redire encore et encore, le constructeur sud-coréen Genesis, une division du géant Hyundai, a le vent dans les voiles. Tout ce qu’il met sur le marché semble plaire aux chroniqueurs automobile autant qu’aux consommateurs et aux observateurs. C’est pourquoi le dernier-né de la compagnie, le VUS compact GV70, continue la tendance. Il est tout simplement étonnant!

La première fois que j’ai vu le GV70 «en chair et en os» (devrais-je dire «en char et en métal»?), ce fut au Festival des Essais de l’Association des Journalistes Automobile du Canada (AJAC) en octobre dernier. Aussitôt, j’en ai conclu que ce devait être le plus beau véhicule du plateau!

Mon premier contact avec ce VUS fut avec une version à moteur V6. Toutefois, suite à cette première expérience d’une trentaine de minutes au volant de ce véhicule de luxe, j’ai dû attendre à cette première semaine de février pour vraiment l’apprécier pendant une période d’évaluation d’une semaine. Cependant, au lieu de choisir le moteur V6 de 3,5 litres, j’ai plutôt opté pour la version avec le moteur à quatre cylindres turbocompressé de 2,5 litres. On n’arrêtait pas de me dire qu’il fallait que je conduise cette version car j’en serais surpris!

Mais, tout d’abord, le style! Comme on dit souvent en blague : «Rien qu’à voir, on voit bien»! En effet, ce Genesis affiche une silhouette des plus modernes avec des lignes fuyantes plaisantes à l’œil. Évidemment, sa ligne retient les caractéristiques des autres VUS de Genesis incluant l’imposante calandre sauf que la portion arrière du toit est plus effilée donnant ainsi l’impression que le véhicule est plus «sportif» que bien d’autres de la concurrence. Il faut dire que ce véhicule a été conçu sous la férule de SangYup Lee, un designer qui vient du groupe Volkswagen, la même source qui nous avait fait connaître ses prédécesseurs chez Hyundai, Peter Schreyer et Luc Donkerwolke. Soulignons, en passant, son excellent travail avec la Hyundai Ioniq 5!

Le nouveau Genesis GV70 est tout simplement superbe!

Même de l’arrière, on constate que les designers de Genesis y ont été avec passion.

L’intérieur retient également plusieurs éléments que l’on a pu observer sur les plus grands GV80 et GV90 mais, encore une fois, son design se veut un peu plus «sport». Le tableau de bord fait plutôt classique mais on en apprécie l’écran horizontal bien disposé sur le haut de la planche de bord. L’instrumentation y est facilement lisible. Composée de cadrans ronds en format «vidéo», l’un d’eux se transforme en petit écran reproduisant l’image de ce qu’on ne peut voir dans les rétroviseurs (c’est-à-dire les angles morts) quand le conducteur actionne le clignotant, un accessoire très utile que l’on retrouve sur plusieurs autres produits Hyundai. On apprécie la finition de fines baguettes de chrome et des encarts de fibre de carbone dans les portières alors que les sièges d’avant (chauffants, une fonction très appréciée en hiver et ventilés) sont accueillants et confortables. Toutefois, la console est très large alors que s’y trouvent la molette qui sert au choix (électrique) des vitesses et celle servant aux accessoires, des éléments que l’on peut facilement confondre. Aussi, le volume de la radio est une roulette qui demande beaucoup de déplacement pour augmenter ou diminuer le volume. Heureusement, elle est dédoublée au volant (chauffant, lui aussi) où sa manipulation est moins laborieuse.

Genesis a su combiner élégance et fonctionnalité au tableau de bord du GV70.

Quant aux places arrière, malgré qu’elles soient aussi accueillantes, elles offrent moins de place aux jambes des occupants. Évidemment, les dossiers d’arrière se rabattent pour permettre plus d’espace dans le coffre qui, au départ, est quand même assez généreux.

Disons que j’aurais aimé un peu plus de place pour les jambes des passagers d’arrière.

Par contre, on appréciera tout l’espace que le coffre procure.

Comme mentionné plus haut, le GV70 est disponible avec un V6 biturbo de 3,5 litres ou un quatre cylindres turbocompressé de 2,5 litres. C’est celui-ci qui animait mon véhicule d’essai. Faisant 300 chevaux, il ne vient qu’avec une boîte automatique à huit rapports mais tous les GV70 sont à traction intégrale. Celle-ci est d’abord axée au pont arrière et il peut arriver que l’ordinateur de bord ne choisisse que cette fonction en accélération. On comprendra qu’en hiver, saison durant laquelle cette évaluation a été complétée, les réactions de la traction intégrale peuvent envoyer beaucoup de puissance au pont avant si l’arrière perd de sa motricité. Pour les besoins de la cause, les pneus d’origine avaient été remplacés par des Yokohama d’hiver qui se sont avérés à la hauteur de la situation.

Mon mécano Giovanni a bien aimé le fait que le moteur à quatre cylindres du GV70 laisse suffisamment d’espace pour en faciliter l’entretien !

Sur la route

C’est peut-être ici que le GV70 se distingue de la concurrence (qui, soit dit en passant est vive et nombreuse). Dès le départ, on en apprécie le silence sur la route et la douceur de roulement en mode Confort. Ses accélérations ne sont pas phénoménales (environ sept secondes pour atteindre le cap des 100 km/h à partir d’un départ arrêté) et les reprises (quand même rapides) exigent un certain travail du quatre cylindres. Celui-ci devient alors un peu plus bruyant mais en général, il demeure très silencieux. Lors de ma tournée sur les routes secondaires dans les Laurentides, j’ai noté que le GV70 avait un comportement routier un peu moins convainquant que celui de certains véhicules de la concurrence. Mais, en vérité, les acheteurs de ce type de véhicules recherchent-ils une tenue de route exemplaire à des vitesses souvent illégales ou un confort routier agréable à des vitesses raisonnables? En ce qui me concerne, j’opte pour la deuxième proposition. Pourquoi me fatiguer en conduisant un véhicule alors que je puisse en apprécier le comportement? Et c’est ce que ce GV70 m’a procuré en plus d’une visibilité extérieure dégagée et de beaucoup de lumière intérieure grâce au grand toit ouvrant vitré.

Forcément, grâce à ses dimensions raisonnables, le GV70 se conduit facilement en ville. Son encombrement n’est pas un obstacle au stationnement alors que le conducteur peut profiter des aides à la conduite incluant les caméras avant et arrière pour se garer dans des espaces étroits. Heureusement que, selon le choix du conducteur, la suspension est suffisamment souple pour atténuer les multiples imperfections des rues secondaires.

En ce qui a trait à la consommation, mon calcul à la pompe s’est chiffré à 10,8 l/100 km malgré le temps froid, alors que l’ordinateur de bord indiquait 11,1 au tableau de bord, ce qui m’a surpris! Il est rare que ma consommation réelle (faite en partie sur grand-route, en partie en ville dans ce cas) soit inférieure à celle indiquée par l’ordinateur! Cette consommation est toute de même raisonnable pour un VUS de plus de 4580 livres (2080 kilos). Mais si vous tenez à remorquer, sachez que la capacité maximale n’est que de 3500 livres.

De base, un GV70 débute à 49 115 $. Et cela inclut les frais de transport et préparation, l’entretien régulier, le service connecté et la mise au niveau des accessoires dont la navigation, le tout pour 5 ans ou 100 000 km. Toutefois, ce prix augmente rapidement si l’on choisit des GV70 plus équipés. L’ultime version Sport à moteur V6 peut aller chercher dans les 75 000 $. Une finition Advance Plus à quatre cylindres comme celle qui est décrite ici vaut au bas mot 59 115 $. Le créneau auquel le GV70 appartient inclut une bonne brochette de véhicules dont les plus  notables sont les Acura RDX, BMW X3, Cadillac XT5, Infiniti QX55, Lexus NX, Lincoln Corsair et Mercedes-Benz GLC.

L’avenir semble brillant pour la marque Genesis, surtout dans le domaine des VUS. Prochainement, nous devrions voir apparaître la version électrifiée du GV70 et surtout le plus petit GV60 complètement électrique.

Enfin, j’en conclus que le GV70 est un VUS à considérer dans son créneau. Non, il n’affiche pas «l’arrogance» de certains véhicules allemands ni l’opulence d’autres concurrents mais il est facilement reconnaissable ne serait-ce que par son image extérieure.

100 ans de Lincoln

C’est le 4 février dernier que la Ford Motor Company fêtait les 100 ans d’histoire de sa marque de luxe Lincoln au sein de la compagnie. En fait, la marque Lincoln avait été fondée en 1917 par Henry Leland, celui-là même qui avait fondé auparavant la marque Cadillac avant de la vendre à William Durant pour former alors la General Motors. Leland s’était mis dans la tête de faire de Lincoln une marque de grand luxe pour concurrencer les Cadillac, Packard, Pierce-Arrow et autres marques de luxe de l’époque. Mal lui en pris, cinq ans plus tard, il a dû vendre sa compagnie au légendaire magnat de l’automobile de l’époque, Henry Ford, en 1922. Ford confia la direction de Lincoln à son fils Edsel et la marque a survécu. Mais la Grande Dépression a eu raison de la majorité de ces grandes marques américaines à l’époque ce qui a convaincu Edsel à recréer Lincoln en une division plus abordable et surtout plus moderne de Ford. Lincoln a alors connu un grand succès grâce au moderne modèle Zephyr à moteur V12 (dont le design était basé sur le V8 Ford «flathead» de l’époque).

Le 4 février 1922, Edsel Ford signait l’acte d’achat de la marque Lincoln. Derrière lui, son père Henry à côté du vendeur Henry Leland. Le fils de Leland est assis devant son père.

(Photo Ford)

Avec le temps, Lincoln est devenue une des «grandes» marques de l’industrie automobile américaines et on se souviendra surtout de véhicules vedette comme la Continental de 1941 (basée sur la Zephyr), la Continental de 1961 (une réussite de design d’abord mais qui a été rendue tristement célèbre par l’assassinat du président Kennedy), du grand VUS de luxe Navigator (qui allait lancer toute une mode) et des Town Car devenues la base des grandes limousines de New York et de plusieurs autres villes, même en Europe!

Les premières Lincoln dont ce modèle L de 1923, étaient de massives voitures de grand luxe!

(Photo Lincoln)

Cette année, il n’y a plus de voitures Lincoln en Amérique du Nord, que des VUS, du plus petit Corsair au grand Navigator incluant les Aviator et Nautilus. Toutefois, comme je l’ai publié il y a quelques semaines, la marque connaît une certaine popularité en Chine où les grandes berlines sont toujours d’actualité. Eh oui! Lincoln construit toujours de belles berlines…mais qu’en Chine! Et là-bas, elle s’appelle toujours…Zephyr !

Peut-être qu’un jour Lincoln nous ramènera de belles berlines. En attendant, ce sont les Chinois qui peuvent en profiter. Cette nouvelle Zephyr (construite en Chine) ne sera disponible qu’en Chine!

(Photo Ford)
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