Salutations à tous les amateurs de courses automobiles, dans ce cas-ci, particulièrement à toi « fan » de NASCAR qui, chaque fin de semaine, suit de près les activités des différentes séries de la discipline reine du sport motorisé en Amérique du Nord.
Voici donc un retour sur la saison 2021 de la série reine du NASCAR qui vient tout juste de se terminer. Le tout servi avec une sauce à la Frank (ne me demandez pas la recette de mon célèbre accompagnement, c’est un secret de famille).
Le retour de l’année
Cette année, nous avons assisté, grâce à Kyle Larson, au retour de l’année tous sports confondus (j’y vais peut-être un peu fort, mais je vous confirme qu’aucun joueur du Canadien n’entre dans la catégorie). La saison dernière, l’ami Larson a dû passer par le purgatoire après avoir prononcé le fameux mot débutant par un « N », lors d’une séance de jeux en ligne. Il n’en fallait pas plus pour que les bien-pensants de notre société utilisent le jeune pilote comme exemple. Cette mauvaise aventure a coûté à Larson son poste à temps plein dans la voiture 42 de Chip Ganassi. Avec du recul, c’est quand même paradoxal puisque l’équipe de Ganassi vient de tirer sa révérence de NASCAR tandis que Larson est maintenant le champion 2021, au volant d’un bolide de Hendrick Motorsport.
Jimmie Johnson, en 2007, est le dernier pilote à avoir décroché 10 victoires en une saison. Il aura donc fallu attendre 14 ans avant de voir l’exploit se reproduire de nouveau. J’ai vu certains amateurs amener le point que Larson pourrait devenir le G.O.A.T de la Cup (à titre d’information, G.O.A.T. signifie Greatest Of All Time). Loin de moi l’idée de détruire votre joie, mais comme ça, à tête reposée, Larson est encore loin des statistiques de Richard Petty ou encore d’un Jeff Gordon.
J’ai lu plusieurs spécialistes depuis quelques jours et ils ont déclaré que Larson pourrait être le prochain Jimmie Johnson. Personnellement, j’opterais plus pour dire que c’est l’ensemble des pilotes de l’écurie de Rick Hendrick qui risque d’être les principales têtes d’affiches du NASCAR au cours des prochaines saisons. Cependant, il ne faudrait pas négliger l’arrivée de la nouvelle génération de voitures qui pourrait venir sensiblement mélanger les cartes.
Voici quelques statistiques intéressantes de Hendrick Motorsport en 2021 :
- Nombre de victoires (17) : Kyle Larson (10), Alex Bowman (4), Chase Elliott (2) et William Byron (1)
- Nombre de top 10 (83) : Kyle Larson (26), Chase Elliott (21), William Byron (20) et Alex Bowman (16)
- Nombre de top 5 (55) : Kyle Larson (20), Chase Elliott (15), William Byron (12) et Alex Bowman (8)
- Nombre de tours menés (4119) : Kyle Larson (2581), Chase Elliott (952), William Byron (425) et Alex Bowman (161)
Ajoutez à ces statistiques la course de Dover, en mai, où les quatre bolides de l’équipe ont terminé dans les quatre premières positions. L’exploit est encore plus méritoire, car il est survenu sur un des ovales les plus difficiles du calendrier. La troupe de Rick Hendrick occupe, depuis cette année, le deuxième rang de l’équipe la plus victorieuse de l’ère moderne en CUP avec maintenant 280 victoires à son actif. J’en profite, d’ailleurs, pour vous partager les principales statistiques de l’écurie depuis sa naissance en 1984.
Statistiques Hendrick Motorsport depuis sa création en 1984 | |||
Nombre de courses | 4 416 | Position moyenne à l’arrivée | 15.31 |
Nombre de victoire | 280 | Position moyenne au départ | 13.8 |
Nombre de top 5 | 1 156 | Nombre de tours menés | 74 935 |
Nombre de top 10 | 1 983 | Nombre total de tours effectués | 1 247 692 |
Nombre de top 20 | 3 076 | Pourcentage de tours parcourus | 94.30% |
Nombre de pôles | 230 | Courses non terminées | 573 |
* Source : driveraverages.com
Imaginez, un instant, si le titre avait échappé à Larson, à Phoenix. Le format actuel du championnat permet de garder l’intérêt jusqu’à la toute fin, mais peut s’avérer d’une injustice totale en cas de contre-performance lors la dernière sortie de la saison.
Quelques évènements marquants
Ma plus grande déception en 2021 fut, sans aucun doute,Kevin Harvick. Après avoir offert une de ses meilleures fiches en carrière l’année dernière (9 victoires, 20 tops 5 et 27 tops 10), Harvick n’a même pas réussi à visiter le cercle des vainqueurs cette saison. Cela est sans compter son élimination hâtive des séries alors qu’il n’a même pas franchi le deuxième tour. Plusieurs se rappelleront son arrivée dans la série principale de NASCAR, alors qu’il avait pris le volant de la voiture no 29, en remplacement du regretté Dale Earnhardt, en 2001. Lors de cette saison, il avait remporté les épreuves d’Atlanta (course no 1) et de Chicago. Seulement quatre (2004,2008,2009 et 2021) de ses 21 saisons ont été sans victoire. Le pilote originaire de Bakersfield en Californie fêtera son 46e anniversaire de naissance, en décembre prochain. Il est encore sous contrat pour deux autres saisons avec Stewart-Haas Racing, il serait surprenant qu’il poursuive sa carrière au-delà de 2023, malgré qu’il semble encore avoir la flamme. Quand il prendra sa retraite, il sera le dernier à se retirer d’une grande génération ayant marqué l’histoire.
Si vous avez misé, en février dernier, sur la victoire de Michaël McDowell au Daytona 500, vous avez dû empocher un bon pactole, car personne ne l’avait vu venir. Selon les preneurs aux livres, les chances de victoire de McDo (pour les intimes) étaient de 100 contre 1. Donc, si vous avez misé un 1000 sur Mike, vous avez remporté la coquette somme de 100 000 piastres. Un bon investissement mais, en même temps, il faut avoir les reins solides pour visionner une course de quatre heures, tout en espérant que votre poulain l’emporte, surtout si c’est McDo !
Je me pose la question suivante : « Est-ce que le look, j’ai été attaqué par un ours est encore à la mode? ». Soyons un peu sérieux quand même. Mon prochain point concerne Bubba Wallace. Si on tient compte uniquement du côté pilotage de celui-ci, je pense que les amateurs sont en droit de se questionner si ce dernier a sa place parmi l’élite. Sa seule victoire est survenue cette année en octobre, à Talladega. On s’entend que les épreuves parcourues sur un « Super Speedway » sont une vraie loterie et que n’importe qui peut pas en sortir vainqueur. On ne peut donc pas bâtir une réputation de solide compétiteur avec seulement un titre en carrière, obtenu sur ce type d’ovale. Mon petit côté « gars de statistiques » est allé consulter ce que Bubba a accompli depuis son arrivée en CUP en 2017 (Temps plein à partir de 2018 chez Petty Motorsport) : 1 victoire, 6 tops 5 et 12 tops 10 en 148 courses avec seulement 96 tours menés incluant une position moyenne à l’arrivée de 22.2. À vous de juger, mais si on tient compte seulement du côté résultats, en n’oubliant pas qu’il n’a pas nécessairement eu le meilleur matériel à sa disposition, Wallace a-t-il vraiment sa place en NASCAR ?
Le titre de recrue de l’année appartient à Chase Briscoe. À défaut de ne rien vouloir enlever au mérite de Briscoe, même si le seul autre pilote en liste était Anthony Alfredo, c’est à se demander si ce titre est encore pertinent. Certes, on peut dire que cette reconnaissance dans un sport comme le hockey a pleinement sa place, mais en NASCAR, sérieux ?
Pour ce qui est de Ryan Newman, il semble toujours être en réflexion quant à son avenir. S’il veut revenir à temps plein, il est clair que ça ne sera pas chez Roush Fenway Racing, même si cette équipe lui a offert de rester avec un volant à temps partiel. Newman est un fier compétiteur qui peut encore rendre des services précieux à une équipe. Cependant, pour un gladiateur du calibre de Newman, être à temps complet dans une équipe de fond de grille n’est possiblement pas une option envisageable.
Que nous réserve 2022
Comme mentionné plus haut, l’arrivée de la prochaine génération de bolides, en février prochain en Cup, va être l’élément majeur de la prochaine saison. Quelle sera l’équipe qui pourra tirer son épingle du jeu ? Pour NASCAR, c’est son avenir en tant que tel qui va se jouer avec cette nouvelle configuration de voitures. Les dirigeants ne se le cachent pas, ils espèrent attirer de nouveaux fabricants dans leur rang. Depuis quelques semaines, les rumeurs circulent quant au retour des bolides Dodge (sérieusement, je ne sais plus quelle marque utilisée quand j’écris sur ce constructeur auto) qui via le groupe Stellantis se lanceraient de nouveau dans l’aventure de la série reine du sport automobile américain.
Il ne faut pas oublier que la discipline du sport motorisé, toutes catégories confondues, traverse présentement une crise existentielle amenant cette dernière à être remise en question. J’aurai, d’ailleurs, l’occasion de vous en reparler prochainement dans un article à paraître bientôt !
Et nos pilotes québécois
Pour l’instant, peu d’informations circulent quant aux plans de nos pilotes québécois, du côté de l’oncle Sam. Tous espèrent voir Alex Labbé revenir en Xfinity, en 2022. Comme je l’ai déjà mentionné, Labbé a sa place dans cette série et, avec un peu de chance, il aurait sans doute eu de meilleurs résultats cette saison.
Pour ce qui est Raphaël Lessard, est-ce qu’il faut s’inquiéter, présentement, quant à sa présence en camionnette l’année prochaine, ou non ? Lessard est de calibre pour être en « Camping World », mais les bons volants disponibles commencent à se faire rares. Sinon, pourquoi pas une saison en Nascar Pinty’s ?
Jean-Philippe Bergeron a grandement impressionné la galerie, en fin de saison en ARCA, avec 3 tops 10 incluant 2 tops 5 en trois sorties. Il serait très intéressant de voir ce que pourrait accomplir Bergeron dans un calendrier complet en NASCAR en 2022. Avec l’équipe de Martin D’Anjou, tout est possible !
En conclusion
En général, NASCAR nous a offert un bon spectacle cette année. Cependant, à mon humble avis, la durée des épreuves demeure encore trop élevée. Dans une société de consommation de plus en plus en plus folle, les gens veulent regarder le plus de choses possibles en moins de temps possible. Ce qui explique, en outre, le succès de plusieurs « youtubeurs » qui avec de courtes capsules réussissent à obtenir un nombre impressionnant de visionnements. Malheureusement, l’industrie du sport automobile n’échappera pas à cette tendance et devra, un jour ou l’autre, finir par s’adapter sinon elle passera du côté de l’histoire. Mais ça, c’est un autre sujet dont on aura sûrement la chance de reparler bientôt !
Que les dieux bénissent les rois de la course !!!!!