Décidemment, la vie nous apporte tout un lot de surprises! Alors que le monde de l’automobile se prépare à nous présenter des véhicules électriques, autonomes et, pourquoi pas, volants, voilà qu’une armée de tout petits êtres invisibles à l’œil nu nous attaque de tous côtés ce qui nous empêche de profiter d’un des plus beaux moments de l’année, celui où, normalement, on redécouvre le plaisir de conduire sur le pavé sec! 1-0 pour le COVID-19 ! La seule arme que l’on y ait découvert, c’est de rester chez soi et éviter tout contact avec les autres humains! Toutefois, la seule façon que je puisse conduire des voitures neuves et de vous faire part de mes impressions, c’est d’emprunter ces véhicules des représentants des grands constructeurs. Le coronavirus a donc forcé la majorité de ceux-ci à retirer leurs autos de presse des agences de prêt nous laissant tous, pour ainsi dire, «à pied»!

C’est ce qui devait m’arriver cette semaine alors que j’ai choisi, volontairement, de ne pas prendre de véhicule de presse. Heureusement, je ne suis pas à pied, j’ai mes propres véhicules. En plus de 35 ans de métier dans le domaine, c’est vraiment la première fois que ça m’arrive. Par contre, qu’est-ce que je pourrais faire avec un véhicule de presse autre que me promener et «brûler du gaz»? Et tout est fermé, incluant les restaurants et les endroits de villégiature…

J’aurai certainement d’autres sujets à vous proposer au cours des prochaines semaines car, malgré un arrêt presque complet de La Terre (Stop the world! I want to get off! Comme le dirait le titre d’un vieux film), il y aura des nouvelles toutes aussi intéressantes les unes que les autres à discuter.

En attendant le retour à la normale, je vous propose cette semaine mes impressions sur un des nouveautés de Hyundai, la toute dernière auto de presse que j’ai pu conduire avant le «shut-down», l’intéressant petit VUS Venue!

Pour ceux qui se plaignent que, trop souvent dans les articles sur les autos, il n’est question que de véhicules de prestige ou de performance à prix inabordable, voici un petit véhicule à la fois joli, abordable et pratique.

Le Venue est le dernier-né de la famille de VUS Hyundai.

Avec ses lignes carrées, le Venue a un petit look robuste.

Je ne sais pas comment le constructeur sud-coréen Hyundai le fait mais ses dernières créations, surtout ses petites voitures et ses petits VUS, affichent une ligne tellement agréable que les automobilistes en général ne peuvent qu’en apprécier le design. Il faut dire que Hyundai et sa compagnie jumelle Kia ont désormais un bureau de design supervisé par le maintenant légendaire dessinateur Peter Schreyer autrefois de Audi. Sous sa férule, les petits véhicules des deux marques se présentent avec des lignes qui leur donnent des airs de «grands»!

Tout récemment, je me retrouvais au volant de voitures compactes et sous-compactes de ces deux marques jumelles qui m’ont vraiment impressionné. Prenez le petit Hyundai Kona, par exemple. Ou encore les produits Kia équivalents, voire même le plus grand VUS Sportage…

Dans le cas du Venue, j’avoue que lorsqu’il fut dévoilé au Salon de l’Auto de New York de l’année dernière, si ma mémoire est bonne, j’ai trouvé son design un peu… ordinaire. Il me faisait penser à un petit VUM urbain ressemblant beaucoup aux autres véhicules de la marque. Mais lorsque j’ai commencé à en voir sur la route, j’ai vite cliqué! En effet, c’est un véritable…petit VUM urbain main comparé à la concurrence, il m’est vite apparu comme un petit «costaud», une véritable mini-camionnette ! Mais, encore une fois, je vous laisse juger de vous-même !

Le seul moteur livrable dans le Venue est ce modeste quatre cylindres de 1,6 litre (qui a passé un dur hiver, comme on le voit!)

Toutefois, sous sa gueule un peu carrée et costaude se cache…une mécanique un peu timide. Fort possiblement que Hyundai a voulu imiter certains constructeurs japonais qui veulent attirer une clientèle plus jeune, pas nécessairement fortunée en offrant un moteur un peu poussif avec une boîte automatique et que la traction avant dans leur petit VUM économique. C’est ce qui est arrivé! Le seul moteur disponible sous le capot du Venue est un quatre cylindres à essence de 1,6 litres qui fait 121 chevaux mais il est livrable avec la boîte manuelle à six vitesses (dans la version de base) ou avec une boîte automatique à variation continue. Mais ce qui déçoit le plus? Le Venue n’est livrable qu’avec la traction avant! Non, pas de traction intégrale ce qui aurait été très pratique chez nous en hiver. OK!, il y a un mode de gestion hivernale qui peut venir en aide. Mais ce n’est pas le rouage intégral.

Au moins, la fiche technique inclut les freins à disque aux quatre roues, le climatiseur et de nombreuses autres particularités techniques que l’on peut retrouver sur des autos plus coûteuses.

Le tableau de bord n’est pas des plus élégants mais il est très fonctionnel !

Par contre, ce que le Venue propose de plus intéressant, c’est un intérieur volumineux qui est très accueillant. Si j’ai bien aimé le petit Hyundai Kona en situation urbaine, ce fut encore plus évident avec le Venue. C’est peut-être dû au fait que le toit est un peu plus élevé ce qui donne l’impression qu’il y a plus de place pour la tête! Qu’importe, quatre personnes peuvent facilement prendre place dans ce petit VUM, surtout à l’arrière grâce à des portières qui offrent une plus grande ouverture du au style «petit camion» du Venue.

Le tableau de bord ne gagnera peut-être pas de prix de design mais il est bien aménagé avec une instrumentation facilement lisible bien centrée devant le conducteur alors que le centre de cette planche de bord est occupé par les commandes de chauffage et de la radio en plus de l’écran servant au système d’infodivertissement et de navigation typique aux produits Hyundai. Ceux-ci sont faciles à comprendre et à utiliser. Une partie des commandes se retrouve également sur les branches du volant. N’oublions pas les prises AppleCarPlay et Android Auto, même avec la version de base.

La console du centre est un peu inclinée alors que le levier de vitesses conventionnel y prend beaucoup de place. C’est aussi à cette console que se trouvent les choix de motricité.

Les places arrière (pour deux, peut-être trois) sont intéressantes mais il manque un peu de place pour les jambes.

 Les deux sièges d’avant du modèle d’essai Ultimate mis à ma disposition étaient chauffants tout comme le volant d’ailleurs. Ils se sont avérés confortables avec un bon soutien latéral, du moins pour les déplacements urbains. Quant aux places arrière, je le répète, elles sont, jusqu’à un certain point généreuses et encore une fois confortables mais j’aurais aimé plus d’espace pour les jambes.

Le coffre peut accepter un peu de cargo pour les besoins urbains mais il peut s’agrandir en rabattant les dossiers de la banquette d’arrière.

Évidemment, vu que c’est un véhicule plus axé sur les déplacements urbains que sur les grandes randonnées au travers le pays, l’espace dédié aux bagages est un peu serré. Mais le coffre devient plus utile lorsque l‘on rabat les dossiers de la banquette arrière.

Sur la route

On accède facilement aux places intérieures du Venue grâce aux grandes portières et au toit plutôt relevé. Le conducteur se glisse facilement en place et, sur la version Ultimate, le démarrage du moteur se fait par un bouton que l’on presse.

Une fois en vitesse, on remarque que le moteur n’est pas très bruyant…mais il n’est pas des plus puissants non plus! Et la boîte automatique CVT (je n’ai pas conduit le Venue avec la boîte manuelle) n’aide pas trop aux performances quoiqu’elle fonctionne tout en douceur.  En ce qui a trait aux dépassements, il vaut mieux les tenter sur de longues lignes droites car les reprises sont timides.

Toutefois, on est en droit de se demander si ça prend nécessairement des centaines de chevaux-vapeur pour vraiment apprécier un véhicule. Le Venue a, selon toute vraisemblance, été créé pour des déplacements urbain. Mais, il est très à l’aise sur autoroute. Si vous avez de longues distances à parcourir, il sera aussi agréable qu’une grande voiture. Bien sûr, on aurait aimé une suspension un peu moins sèche et une tenue de route plus pointue. Mais il n’y a pas tant de bruit dans l’habitacle sauf un peu de son provenant de la suspension…il faut dire que nos routes endommagées n’aident pas à ce chapitre! En passant, mon véhicule d’essai était équipé de pneus d’hiver Pirelli qui se sont montrés à la hauteur de la situation lors de mon excursion dans Lanaudière sans être bruyants!

Mon Venue était équipé de pneus d’hiver Pirelli.

D’accord, ce n’est pas le grand luxe dans le Venue malgré que l’intérieur soit beaucoup plus agréable à l’œil et les matériaux plus agréables au toucher que les voitures dites économiques d’il n’y a pas si longtemps! Dans le cas de la version Ultimate qui me fut confiée, il ne me manquait rien, de la climatisation aux sièges et volants chauffants en passant par le régulateur de vitesse et les avertissements sonores de l’aide à la conduite.

La question qui nous vient alors à l’esprit c’est de savoir quelle est la consommation qui en résulte. La majeure partie de mes déplacements se sont faits en ville sauf pour une courte randonnée chez un de mes amis de Laval à Rawdon. Lorsque j’ai fait le plein avant de remettre la voiture, j’ai calculé une consommation moyenne de 8,1 l./100 km alors qu’au tableau de bord, l’ordinateur avait calculé 7,4. C’est quand même très bien, n’est-ce pas?  

J’ai dû aller dans Lanaudière pour trouver de la neige et constater que le Venue est un bon véhicule pour l’hiver.

Alors que tant de constructeurs se lancent dans la production de camionnettes et de VUS et VUM de luxe, Hyundai semble s’aligner vers de petits véhicules économiques qui ne manquent pas de gueule. C’est à se demander si ce n’est pas ce constructeur sud-coréen qui a la vraie réponse à nos questions.

Autre surprise d’importance, Hyundai réussit à commercialiser des véhicules intéressants à des prix vraiment abordables. Le Venue (qui est ni plus ni moins qu’un Accent avec une carrosserie moderne et pratique) est proposé en quatre finitions dont la plus simple, l’Essentiel, débute à 17 099 $ (avec la boîte manuelle). Évidemment, les versions Preferred et Trend mieux équipées sont plus chères alors que l’Ultimate que je conduisais vient à un prix de 24 899 $ (plus transport, plus taxes) ce qui est quand même abordable.

Il reste les questions de revente et de fiabilité. Pour la revente, personne d’entre nous n’est un devin pour prédire ce qu’un Venue vaudra dans huit ou dix ans. Essayez de l’imaginer vous-même mais gardez à l’esprit qu’après dix ans (les Québécois gardent leur véhicule longtemps), ce sera moins de 3000 $ par année si le véhicule ne demande pas trop d’entretien et de réparation. Ce qui nous amène à la fiabilité. Après avoir été critiquée par de nombreux observateurs dans le passé, la marque Hyundai (et sa jumelle Kia) a laissé une trace assez positive à ce chapitre au point où ses autos sont considérées parmi les plus fiables selon plusieurs maisons de sondage.

Le Venue ne manque pas de concurrents, du Ford EcoSport au Mazda CX-3 en passant par le Kicks et voire même le Kia Soul ou le Seltos (concurrent direct et jumeau du Venue). La plupart offrent le rouage intégral en option (souvent avec une version plus poussée ce qui ne fait qu’en augmenter le prix) mais alors, tant de consommateurs veulent cette option mécanique que pour l’hiver, une période de l’année qui peut facilement s’attaquer avec un traction avant et de bons pneus d’hiver…ou un peu d’habilité au volant. Recommandable le Venue ? Jusqu’à un certain point, oui. Toutefois, il faut garder en mémoire que c’est un véhicule économique qui ne gagnera jamais en valeur. Mais il joue très bien son rôle dans ce segment des petites citadines!