Le ZR2 Bison s’adresse aux mordus du genre !

Crédit photo : Éric Descarries

Chevrolet Colorado ZR2 Bison, l’école de conduite sur glace Claude Bourbonnais, les Véhicules de l’année de l’AJAC

Le Chevrolet Colorado ZR2 Bison est ni plus ni moins la réponse de GM au Ford F-150 Raptor. Je l’ai eu en essai la semaine dernière. Ce qui est ironique, c’est que cette camionnette vraisemblablement modifiée, est d’abord destinée au marché du sud-ouest américain où les randonnées les plus folles dans les multiples déserts de cette région sont un exercice régulier. Conduire une camionnette de désert dans la neige, je ne crois pas que c’était dans les plans immédiats des ingénieurs de GM.

Il faut comprendre que les administrateurs de Chevrolet se sont un peu fait prendre les culottes baissées par leur vieil ennemi Ford qui connaît un certain succès avec son Raptor depuis le lancement de ce modèle il y a déjà quelques années. Il leur aura fallu des années avant de réagir. Éventuellement, FCA devrait joindre ce «groupe sélect» avec un Ram 1500 Rebel semblable.

Toutefois, vu que le Ford et le Ram sont des camionnettes de pleine grandeur, on s’est vite demandé pourquoi chez GM on avait plutôt opté pour un véhicule intermédiaire. Le Bison est une version plus élaborée du ZR2 dont il a déjà été question dans ce blogue. Je vous en explique les caractéristiques un peu plus loin. Mais pour en revenir aux intermédiaires, on constate que le Bison produira lui-même des «petits» car FCA vient de lancer la version Recon de sa déjà remarquable Rubicon (la Recon se reconnaîtra à ses plus gros pneus et à ses pare-chocs en tubes d’acier) alors que Ford semble prêt à plier pour nous proposer (enfin) la version Raptor de sa Ranger. Les gens de Chevrolet auront-ils vu plus loin ?

  • Le Chevrolet Colorado ZR2 Bison a été révisé par AEV. (Photo Éric Descarries)
  • On voit très bien les pare-chocs et autres accessoires de AEV (incluant l’écusson de AEV sur le panneau arrière) sur le Colorado ZR 2. (Photo Éric Descarries)

Techniquement, le Bison est un ZR2 révisé par American Expedition Vehicles du Montana, une entreprise spécialisée dans la transformation de Jeep pour des excursions hors-route extrêmes. Mécaniquement parlant, ce ZR2 est disponible avec le bon vieux V6 à essence «corporatif» de GM de 3,6 litres qui fait 308 chevaux et 275 li-pi de couple ou le quatre cylindres turbodiesel de 2,8 litres plus «fort» mais moins rapide. La seule boîte de vitesses au catalogue est une automatique à huit rapports alors que désormais, les Colorado 4×4 ont le boîtier de transfert qui permet de passer, en tournant un bouton rond au tableau de bord, de la motricité aux roues arrière aux quatre roues régulière (HI) ou surmultipliée (LO) alors qu’il est possible maintenant d’utiliser la position Auto qui fait de ce Colorado un véhicule à rouage intégrale automatique (la majeure partie de la puissance est aux roues arrière jusqu’à ce que celles-ci se mettent à patiner ce qui enverra une partie de la puissance aux roues avant). En confiant la transformation à AEV, cette dernière ne touche pas aux éléments mécaniques du ZR2. Toutefois, il change des éléments de suspension adoptant ainsi les amortisseurs spécialisés (canadiens) de MultiMatic. Les ponts avant et arrière sont verrouillables par commande électrique intérieure. Les pneus qu’AEV choisit sont de robustes Goodyear Wrangler Duratrac 265/65 R17 (qui sont homologués pour l’hiver au Canada) montés sur des jantes spéciales. Notons que AEV change également les plaques de protection originales en aluminium sous le ZR2 pour des plaques d’acier plus robustes.

De l’extérieur, on reconnaîtra le Bison à sa calandre toute noire avec les lettres C-H-E-V-R-O-L-E-T bien visible en son centre (un design fortement inspiré du Ford Raptor), des carénages plus larges autour des ailes et surtout de multiples tubes de protection ceinturant la carrosserie de cette camionnette à quatre portes. Les pare-chocs avant et arrière en acier sont spécialement conçus pour le Bison.

L’intérieur n’a subi, pour ainsi dire, aucun changement. Il est surtout aussi simple qu’auparavant mais y accéder n’est pas facile tant la garde au sol y est haute. Lorsque les tubes de bas de caisse sont sales (comme c’en est le cas en hiver chez nous), il y a de fortes chances que les pantalons des occupants s’y salissent facilement. «Disons que le Bison n’est pas fait pour les femmes endimanchées», m’a fait remarquer ma compagne! Petite remarque ici, si vous possédez un tel ZR2, soyez assurés qu’il y a beaucoup de place à côté de vous dans un stationnement car si vous ouvrez la portes un peu trop brusquement, la pointe du bas de la portière pourrait frapper la voiture d’à côté et y causer du dommage d’importance!

L’instrumentation du Colorado Bison est presque identique à celle des autres Colorado. (Photo Éric Descarries)

Donc, on peut voir sur les photos que le tableau de bord conserve son style discret alors que l’instrumentation y est facilement visible. Notons que mon véhicule d’essai n’avait pas de système de navigation (GPS) alors que GM croit plus en l’utilisation d’AppleCarPlay. En y branchant votre téléphone intelligent (si vous en avez un!), il ne suffira que d’y utiliser Plans ou Google Map.

  • Le tableau de bord et la finition du Bison sont reconduits des Colorado réguliers. (Photo Éric Descarries)
  • Les places arrière offrent beaucoup d’espace. (Photo Éric Descarries)
  • On trouve des espaces de rangement sous les banquettes d’arrière. (Photo Éric Descarries)
  • La caisse, quoique un peu étroite, demeure utile mais pas si facile à atteindre. (Photo Éric Descarries)

Les sièges d’avant y sont confortables (ils peuvent être chauffants, tout comme le volant) tout autant que ceux d’arrière et on y retrouve beaucoup d’espace pour les jambes et la tête. Les coussins de la banquette d’arrière se soulèvent pour dévoiler certains espaces de rangement alors que les dossiers peuvent se replier pour augmenter l’espace de chargement pour les objets qui doivent être protégés des intempéries. Quant à la caisse, ce n’est qu’une caisse de pick-up intermédiaire qui, encore une fois, n’accepte toujours pas une feuille de contreplaqué de 4 x 8 à plat entre les ailes. Malheureusement, «grimper» dans la caisse n’est pas chose facile vu qu’il n’y a pas de marche pour ce faire.

Sur la route

Si le XR2 Bison a été créé pour les excursions hors-route extrêmes, je n’ai certes pas pu l’expérimenter en plein hiver. Même que mon «terrain de jeu» habituel, c’est-à-dire la pépinière Pepinor de mon ami Pierre Archambault, était enseveli sous la neige. Toutefois, Mère Nature est venue à ma rescousse avec une bonne tempête de neige ce qui m’a permis d’utiliser le rouage intégral pour me sortir de certains bancs de neige. Petit conseil ici, vaut mieux neutraliser l’antipatinage dans ce cas sinon la motricité aux quatre roues sera fortement diminuée. D’autre part, j’avais rendez-vous avec mon ami Claude Bourbonnais à son école de conduite hivernale sur le Lac des Deux-Montagnes ce qui m’a permis d’expérimenter le rouage intégral et d’évaluer les capacités des pneus Goodyear sur la glace.

Mon Colorado Bison d’essai était mû par le V6 3,6 litres «corporatif» que l’on retrouve sous le capot de plusieurs produits GM. (Photo Éric Descarries)

Les accélérations de ce Colorado avec le V6 ne sont pas si mal puisqu’on peut atteindre le cap des 100 km/h en moins de sept secondes ce qui est remarquable pour un véhicule de presque 5000 livres. Les reprises sont aussi respectables. La tenue de route est celle d’une camionnette et il faut la respecter. N’oublions pas que le centre de gravité en est très élevé.

Les suspensions modifiées des Colorado Bison incluent des amortisseurs spéciaux de la compagnie canadienne MultiMatic, la même qui produit les exotiques Ford GT. (Photo Éric Descarries)

Quant à la suspension, elle est ferme à souhait. Mais la visibilité y est très bonne quoique j’aurais aimé une caméra dans la calandre afin de bien mesurer mes distances en stationnant. Quant au silence de roulement, il faut oublier cela. Par-dessus le son des pneus, il y a celui des échappements «sport» concoctés par GM pour donner plus de caractère au Colorado.

Les pneus Goodyear Wrangler de ce Chevrolet se sont avérés plus adhérents sur la glace que prévu! (Photo Éric Descarries)

Et si vous êtes très attentifs à la consommation, n’espérez pas des miracles du ZR2 Bison. J’ai obtenu une moyenne de 16,05 l/100 km surtout en condition urbaine alors que l’ordinateur de bord marquait 15,9. GM en annonce une moyenne de 14,1. Le prix de base de ce véhicule ZR2 très spécial est de 47 600 $. Mais avec des options comme l’équipement Bison (7475 $), l’ensemble Power (2650 $), la peinture argentée spéciale (495 $), le verrouillage de sécurité des roues, la (toujours aussi ridicule) taxe d’accise pour le climatiseur (100 $) et les frais de transport et de préparation (1895 $), on en arrive à une facture de 60 295 $.

Comme vous pouvez le constater, le ZR2 Bison s’adresse surtout à des mordus du genre. En ce qui me concerne, j’ai eu beaucoup de plaisir avec le Bison. Mais encore une fois, c’est un véhicule tellement spécifique…

Le Chevrolet Colorado ZR2 Bison a été choisie camionnette de l’année par le groupe Canadian Truck King. (Photo Canadian Truck King)

L’école de conduite sur glace de Claude Bourbonnais

Suite au programme de Toyo Tires auquel j’ai assisté la semaine dernière et où j’ai pu revoir mon ami Claude Bourbonnais, ancien pilote de course actuellement instructeur dans les présentations de pneus, j’ai décidé d’aller lui rendre une courte visite à son école de conduite automobile sur glace à Vaudreuil-sur-le-Lac.

Claude Bourbonnais à son école de conduite hivernale avec sa Mazda Miata modifiée. (Photo Éric Descarries)

Pour ceux que cela intéresserait, Claude propose des cours de conduite hivernale (à basse vitesse) sur le lac glacé des Deux Montagnes. Il ne s’agit pas ici de cours de pilotage de course mais bien de maîtrise du volant en conditions hivernales et tout cela aux commandes de votre propre voiture. Ce cours de quelques heures vous fera négocier un slalom suivi de négociations de courbes et de freinage maximum, toujours à une vitesse raisonnable!

L’école de Claude Bourbonnais est basée sur le lac (glacé) des Deux Montagnes. (Photo Éric Descarries)

Les aires d’exercice de l’école de Claude sont vastes et très sûres donc, aucun danger d’y endommager votre véhicule. Jusqu’ici, je n’ai entendu que du bien des clients de Claude. Il n’y a pas de performance ou de spectacle à donner. Que des expériences à vivre et des conseils comment éviter des accidents…dans le domaine du possible!

Toutes sortes de véhicules peuvent être utilisées pour suivre les cours de Claude Bourbonnais. (Photo Éric Descarries)

La saison des cours de Claude est très courte. Il ne tient son école que durant les quelques mois les plus froids d’hiver. Si cela vous intéresse, il doit lui rester encore un peu de place (il ne prend pas nécessairement beaucoup de personnes à la fois…). Vous pouvez le contacter au (514) 824-0263 ou via le site claude-bourbonnais.com. Le prix? Autour de deux cent dollars ce qui n’est vraiment pas cher pour les quelques heures qui pourraient vous sauver la vie ou, du moins, éviter d’endommager votre véhicule!

Les prix de l’AJAC

La semaine dernière, l’AJAC (Association des Journalistes Automobile du Canada) a profité du Salon de Toronto pour y dévoiler ses choix d’auto et d’utilitaire de l’année : la Mazda3 et le Jaguar I-Pace.

Plusieurs observateurs noteront que c’est la deuxième année de suite que l’I-Pace se mérite ce titre. C’est le résultat d’un remaniement de mode de scrutin de l’AJAC. Ils noteront en même temps que l’I-Pace est un véhicule totalement électrique.

  • La Mazda3, auto de l’année selon l’AJAC. (Photo Mazda)
  • Le VUM Jaguar I-Pace électrique, deuxième fois de suite utilitaire de l’année selon l’AJAC. (Photo Éric Descarries)

D’autre part, soulignons que le Chevrolet Colorado ZR2 Bison a été choisi camionnette de l’année par le groupe Canadian Truck King alors que pour l’émission Motoring (de TSN), ce serait le Jeep Gladiator.

Mot de la fin…

Enfin, quelqu’un peut-il m’expliquer pourquoi il y a tant de lampadaires éteints à la sortie nord du Pont Samuel-de-Champlain (autoroute Décarie surtout), en cours de route sur l’autoroute 35, au coin des autoroutes 440 et 19 et ailleurs? Le Ministère des Transport y porte-t-il attention? Coupure de budget? Ampoules non disponibles?

Le blogue d’Éric Descarries est disponible ici : https://blogueericdescarries.tumblr.com/

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