La «nouvelle» Subaru Legacy 2020

Crédit photo : Éric Descarries

Subaru est une marque japonaise qui connaît beaucoup de succès auprès des automobilistes québécois. Rares sont les consommateurs qui dénigrent cette marque. En fait, plusieurs l’achètent parce qu’ils savent à quoi s’attendre. Toutefois, c’est un peu une arme à deux tranchants.

En effet, outre le fait que les amateurs et les consommateurs de voitures soient à délaisser les berlines plus traditionnelles, plusieurs observateurs qui ont vu la Legacy 2020 que je conduisais la semaine dernière ont montré un petit air de déception face au style de la voiture. On ne peut les blâmer, la «nouvelle» Legacy ressemble étrangement au modèle qui vient de nous quitter (une voiture que j’ai amplement couverte dans le passé dans ce blogue incluant un petit voyage sur la côte est américaine avec une version à moteur à six cylindres à plat). Quant à moi, je vois plutôt une «évolution» dans ce nouveau modèle qu’une révolution. Pourtant, il faut y aller plus en profondeur!

  • La berline Subaru Legacy 2020 ressemble beaucoup au modèle de 2019 pour bien des observateurs. (Photo Éric Descarries)
  • Mais de l’arrière, on remarque que les designers de la marque ont fait un bon boulot. (Photo Éric Descarries)

Je vous laisse donc juger du style par vous-mêmes. C’est, après tout, matière de choix, tous les goûts étant dans la nature…comme on dit. Personnellement, j’y vois une différence d’avec l’ancien modèle et la berline me plaît. Mais je peux comprendre ceux qui la trouvent très ressemblante à l’ancienne. Peut-être que les concepteurs et les designers du constructeur n’ont pas voulu apeurer les fidèles clients de la marque…

Toutefois, ce qu’il faut vraiment savoir, c’est que sous cette robe modeste se cache véritablement une nouvelle plateforme et un intérieur redessiné. Subaru maintenant conscient qu’il n’est plus le seul constructeur automobile à proposer une berline à quatre roues motrices (ou traction intégrale), il lui faut se distinguer de la «masse».

Avant de commencer, sachez que le petit constructeur japonais désormais dans le giron de Toyota (ce qui explique que son petit coupé sport 86 ou anciennement FR-S est, ni plus, ni moins, qu’un Subaru BRZ légèrement retouché ayant même le quatre cylindres à plat de Subaru) propose maintenant une toute nouvelle plateforme sous la voiture. En vérité, je devrais dire une architecture globale alors que celle-ci serait 70 % plus rigide que celle des modèles précédents. Cela devrait, dès le départ, intéresser les amateurs de la marque qui ont toujours aimé la traction intégrale de la Legacy mais qui lui auront reproché son comportement routier un peu «pépère», certes pas sportif. De plus, la suspension a été raffermie (ce que j’ai pu vérifier grâce à mon ami Dominique, lui-même amateur et collectionneur de voitures sport qui possède une berline Legacy haut de gamme de la génération précédente) comparativement à celle du modèle précédent. La preuve était très évidente dans une courbe menant d’une autoroute à une autre dont le revêtement n’était certes pas exemplaire (quoi? on est au Québec, souvenez-vous en!). Alors que «l’ancienne» Subaru avait tendance à «voguer», la «nouvelle» restait bien ancrée dans sa trajectoire sans réactions négatives. Puis, dans des courbes mieux conservées, il était évident que la caisse affichait moins de tangage. La carrosserie ne se couchait pas! Néanmoins, la Legacy 2020 n’a rien perdu de son confort de grande berline.

Fini le six cylindres à plat. Le nouveau moteur de performance de Subaru est ce quatre cylindres turbocompressé de 2,4 litres plus puissant! (Photo Éric Descarries)

Toujours caché des yeux, la mécanique des Legacy a subi quelques améliorations sauf qu’il faut mentionner que le six cylindres à plat n’est plus au catalogue (sniff!). Donc le moteur qui animait ma Legacy GT était un quatre cylindres, toujours à plat de 2,4 litres mais turbocompressé, le même que celui de l’Ascent, une sorte de nouveauté qui fait 260 chevaux et 277 li-pi de couple. L’ancien six-cylindres atmosphérique faisait, lui 256 chevaux et 247 li-pi de couple. Évidemment, le nouveau quatre cylindres ne vient qu’avec la boîte automatique CVT à variation continue et, on s’en doutait, la traction intégrale. Cet ensemble permet des accélérations de 0 à 100 km/h en moins de sept secondes. Toutefois, ses reprises étaient plus convaincantes que celles du modèle de l’année dernière avec le six cylindres. Mais, le prix à payer, le quatre de 2,4 litres est plus bruyant que six à plat!

Le tableau de bord est tout nouveau. Mais on apprécie encore plus la sellerie «colorée» de la finition Premier GT ! (Photo Éric Descarries)

Une chose qui a été fortement revue, c’est le tableau de bord. Malgré une disposition assez classique des instruments devant le conducteur, le centre de la planche de bord de «mon» GT était fortement occupé par un grand écran semblable à celui que l’on retrouve dans les nouveaux Ram! Cet écran (qui facilite la lecture d’une carte en mode GPS) sert également pour les réglages du chauffage, de la radio et al. Le seul hic, c’est qu’il faille un certain temps d’acclimatation pour s’y retrouver. Il y a bien quelques commandes redondantes pour le chauffage et la radio mais les fins réglages ne se font que par l’écran.

  • Le beau côté du grand écran, une carte GPS plus facile à lire. (Photo Éric Descarries)
  • Le côté un peu moins glorieux de cet écran, un système qu’il faille apprivoiser ce qui n’est pas toujours facile! (Photo Éric Descarries)

D’un côté très positif, j’ai bien aimé la sellerie colorée de «ma» GT d’essai ce qui lui donnait des petits airs d’Allemande! Question confort et luxe, tout y était, même pour les passagers d’arrière. En fait, de ce côté aucun reproche à faire à la Legacy, elle joue très bien son rôle de berline intermédiaire même au point de vue de la visibilité.

  • Les passagers d’arrière seront bien traités dans uen Legacy Premier GT. (Photo Éric Descarries)
  • Les berlines Legacy de Subaru ont toujours offert beaucoup de volume. J’aime que les pentures soient recouvertes! (Photo Éric Descarries)

Quant au coffre, la nouvelle caisse n’a rien volé en termes d’espace à l’ancien modèle. Et, encore une fois, si l’utilisateur a besoin de plus d’espace, il peut toujours rabattre les dossiers des sièges d’arrière!

Sur la route

Encore une fois, au risque de se répéter, la nouvelle Subaru Legacy en version GT procure des accélérations intéressantes, des reprises étonnantes et surtout un comportement routier supérieur à son prédécesseur. Toutefois, il ne faut pas verser dans l’excès contraire. La Legacy, même en finition GT, ne se veut pas une grande sportive. Elle demeure une excellente berline intermédiaire avec un peu plus d’excitation. Mais ce n’est pas un «sports car». Néanmoins, voilà une voiture que j’aimerais bien utiliser pour de petits voyages sur la côte est ou vers New York ou même vers Toronto. Malgré une direction un peu tendre, c’est une voiture qui se conduit bien. Seule ombre au tableau, il y a trop d’ingérence du système d’aide à la conduite à certains niveaux. Par exemple, le moindrement que vous quittez la route des yeux, ne serait-ce que pour admirer un petit bout de paysage, le système sonne une petite alarme et un avertissement lumineux apparaît au centre des instruments! Autrement, le fameux système EyeSight de Subaru peut facilement venir en aide au conducteurs en l’avertissant des dangers qui l’entourent. La conduite urbaine en est aussi facile alors qu’il y a un système «Stop-Start» qui neutralise le moteur aux arrêts prolongés. Cependant, lorsqu’on relâche le frein, le redémarrage est un peu brutal, comme je l’ai noté sur certaines européennes. Beaucoup d’autres constructeurs en sont arrivés à une relance du moteur plus discrète. Subaru devrait les imiter. Autre détail agaçant, la pulsation de l’antiblocage des freins est très bruyante. Efficace mais bruyante. Vu que c’est l’hiver et que les pneus d’hiver sont obligatoires au Québec, la Legacy GT d’essai était équipée de pneus Toyo Observe plus récents sur les roues de 18 pouces qui m’ont semblé vraiment moins bruyants que les anciens modèles du même fabricant ! Mais il n’y a pas eu suffisamment de neige ou de routes glacées pour les mettre vraiment à l’épreuve.

Les nouveaux pneus Observe GSi-6 de Toyo qui équipaient ma Legacy d’essai ne sont pas seulement plus efficaces, ils sont aussi plus silencieux que dans le passé. (Photo Éric Descarries)

En ce qui a trait à la consommation, cette berline de quelque 2180 kilos (avec les liquides) m’a procuré une moyenne de 11,47 l./100 km. ce qui serait dans la bonne moyenne vu les temps froids qui courent. Vu que j’ai utilisé cette Legacy surtout en conditions urbaines, j’ai comparé cette consommation avec celle à moteur V6 (de l’été dernier) dans de même conditions d’utilisation alors que j’avais obtenu un chiffre de 13,2 l./100 km. On constate alors une amélioration sensible de ce côté-là!

Le prix de base d’une Legacy 2020 est de 26 395 $. Équipée au maximum comme la Premier GT que vous voyez ici, ce même prix grimpe facilement à 39 095 $ plus les 100 $ de la taxe d’accise fédérale pour le climatiseur et le transport et la préparation. Évidemment, il vous faudra ajouter les taxes de vente provinciale et fédérale. Mais, comme on le sait, ce prix pourrait être négocié avec le concessionnaire.

Conclusion? Les ingénieurs de Subaru ont fait du bon boulot dans la conception technique du véhicule. Et malgré des airs de ressemblance avec l’ancienne génération, la Legacy de 2020 a une belle gueule avec un air légèrement plus sportif. Les consommateurs la verront-ils ainsi?

Coûteuse, vraiment?

Vous auriez peut-être un peu la tendance à penser qu’à près de 40 000 $, cette Legacy pourrait vous paraître chère. Justement en ce qui a trait aux prix des véhicules au pays, voici ce que j’ai appris du groupe AutoHebdo la semaine dernière

«En 2019, le prix médian des véhicules neufs a dépassé pour la première fois la barre des 40 000$ au Canada, en atteignant 40 490$. Ceci tient compte d’une augmentation de 1,5%, sur une base mensuelle, et de 2,3% sur une base annuelle. De leur côté, les prix des véhicules usagés sont restés stables à 18 888$, sur une base mensuelle, avec une augmentation de 7,4% sur une base annuelle.»

Donc, on pourrait facilement en conclure qu’à ce prix, la Legacy correspond exactement aux attentes des consommateurs canadiens…mais si ça vous semble «beaucoup d’argent»!

AutoHebdo continue en ajoutant que «les berlines, camions et VUS neufs ont tous connus une augmentation mensuelle de 1,6%, 1,4% et 1% respectivement. Nos données portent à croire que ceci est largement dû à la mise en marché des nouveaux modèles 2020 au 4e trimestre, ainsi qu’à un changement de composition du marché.»

Voici d’autres détails qui m’ont été transmis par le groupe : «Les véhicules nord-américains et européens presque nez à nez

En novembre, le prix médian des véhicules nord-américains neufs s’est situé à 50 341$, à peine inférieur au prix médian de 50 440$, dans le cas des véhicules européens neufs. Alors que les prix européens ont baissé par rapport au mois précédent, les marques nord-américaines ont connu une croissance soutenue au cours des deux derniers mois, principalement parce que la part de marché des camions a augmenté. Les véhicules fabriqués en Asie poursuivent pour leur part leur progression lente mais soutenue, avec un prix moyen de 31 665$, soit une augmentation mensuelle de 2,2%, ce qui amène l’augmentation annuelle à 1%.

Petite remarque en passant…

Encore une fois, les automobilistes qui passent de soir devant le concessionnaire Caterpillar sur l’autoroute 40 à Pointe Claire ne peuvent manquer la superbe décoration toute en lumières de Toromont qui a pris la relève de Hewitt. Félicitations pour continuer une si belle tradition!

Des nouvelles du Salon de Detroit

Ce qui nous manquera sous peu, ce sera notre visite annuelle au Salon de Detroit. En effet, celui-ci qui avait l’habitude d’ouvrir la saison des salon, passera du frigide mois de janvier à un plus acceptable mois de juin (quoiqu’il risque de faire très chaud à ce moment de l’année dans la Ville de l’automobile).

Voyant que le phénomène que l’impact des Salons de l’auto diminue sans cesse autour du monde (on l’a vu avec l’abandon des constructeurs comme exposants), les administrateurs du Salon de Detroit ont eu la brillante idée d’en changer la configuration afin de le rendre plus convivial et interactif aux visiteurs.

Quant à nous, le Salon de l’auto de Montréal se tiendra de 17 au 26 janvier et, malgré l’annonce du retrait de certains constructeurs, les concessionnaires des marques concernées auraient décidé d’y participer «personnellement»! Trois hourrah! Incidemment, de ce que j’ai compris, Cadillac profiterait de ce Salon pour faire le lancement local de ses berlines CT4 et CT5 ! La Corvette et la Mustang Mach-E devraient y être aussi ! Ça promet!

Dernière minute : PSA et FCA ont signé une entente de «merger» (fusion). Au cas où vous ne sauriez pas, PSA, c’est Peugeot Société Anonyme et FCA, c’est Fiat Chrysler Automobile. Donc, cela veut dire que nous devrions voir le retour des Peugeot et peut-être Opel un jour chez nous. À suivre…

Le blog d’Éric Descarries est disponible ici : https://blogueericdescarries.tumblr.com/

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