Range Rover Evoque, Tesla Cybertruck et l’autoroute 15 !
Je dois l’avouer, le petit VUS Evoque de (Land) Range Rover m’a toujours intéressé. Sa ligne moderne et sa finition à la British ont toujours été ses points forts. Alors qu’on s’en rappelle facilement en version à quatre portes, il ne faut surtout pas oublier qu’il a même été offert, à un certain moment donné, en version deux portes plutôt sportive voire même en cabriolet (devenue plutôt rare). Puis, pendant tout ce temps, c’était un quatre cylindres Ford EcoBoost qui l’animait!
Land Rover nous ramène l’Evoque en version complètement redessinée pour 2020. Malgré une apparence semblable à celle de l’ancienne génération, ce «nouvel» Evoque affiche des lignes relativement semblables à celles de son prédécesseur. Toutefois, son empattement a été légèrement allongé et, pour le moment, il ne serait plus livrable qu’en version à quatre portes. De plus, le moteur issu de Ford a été remplacé pour un quatre cylindres modulaire désormais conçu et construit par Jaguar Land Rover sous le nom d’Ingenium. Soulignons que ce quatre cylindres sera éventuellement proposé en version à six cylindres pour d’autres produits du constructeur ce qui sera intéressant à suivre.
Le Range Rover Evoque que j’ai brièvement essayé au Festival des Essais de l’AJAC. (Photo Éric Descarries)
En ce qui a trait au design du véhicule, malgré l’allongement de 0,8 pouce de l’empattement, l’Evoque a conservé sa ligne générale très effilée qui débute avec des phares minces mais qui s’élance vers l’arrière en diminuant l’espace consacré aux glaces ce qui, vous vous en doutez, diminue la vue arrière (est-ce que ça vous rappelle le mignon défaut des Camaro?) ce qui expliquerait pourquoi Land Rover a créé son propre rétroviseur de style vidéo comme celui de Cadillac. Malgré tout, l’Evoque demeure attirant et il plaît à plus d’un amateur de petit VUS de grand luxe.
- Le Range Rover Evoque HSE P300 que j’ai conduit dans Montréal. (Photo Éric Descarries)
- De l’arrière, l’ornementation P300 HSE indiquerait qu’il s’agit d’une version avec le moteur appuyé d’un petit moteur électrique (Mild Hybrid) (Photo Éric Descarries)
Ce grand luxe, on le retrouve à l’intérieur. Ce n’est pas du nouveau, les constructeurs britanniques (même si la marque Jaguar Land Rover appartient à Tata, un grand industriel indien,) ont toujours su proposer des finitions élaborées avec de beaux bois et des cuirs et autres matériaux de grande qualité. Le design par contre, peut porter à la critique.
Le tableau de bord est stylisé mais ses écrans peuvent porter à la confusion. (Photo Éric Descarries)
Par exemple, le tableau de bord de l’Evoque semble basé sur un design à la fois futuriste et classique. Les lignes ne sont pas exagérées, loin de là. Mais les accessoires peuvent porter à la confusion. Chez Land Rover, on a créé deux écrans numériques légèrement inclinés qui peuvent être à la fois bien conçus mais par toujours faciles à manipuler ou à comprendre. Aussi, pourquoi certains accessoires doivent-ils être optionnels alors qu’ils sont standard sur des véhicules concurrentiels? Pas de radio satellite XM, par exemple? D’autres commandes demandent en même temps une précision d’opération qui pourrait être une distraction au volant. La commande circulaire de chaque côté des sièges avant sert à la fois pour la chaleur et le froid du chauffage et pour la chaleur des coussins des sièges mais pour les deux opérations différentes, il faut d’abord presser sur le cercle et «lire» l’intensité. Le conducteur doit alors quitter les yeux de la route, ce qui n’est pas recommandé! D’autre part, l’Evoque qui me fut confié avait l’affichage du compteur de vitesse par réflexion dans le parebrise, un élément de sécurité qui devrait faire partie de tout véhicule.
- On est un peu à l’étroit à l’arrière d’un Evoque. (Photo Éric Descarries)
- Le coffre n’étant pas très grand, il faudrait abaisser les dossiers de sièges arrière pour plus d’espace cargo. (Photo Éric Descarries)
Les places avant sont confortables mais celles d’arrière peuvent ne pas accepter des passagers trop grands. Vu que les sièges d’arrière ont été un peu relevés, ces mêmes grands passagers peuvent se cogner la tête sur le cadre de porte en accédant ou en sortant du petit VUS. Quant au coffre, il n’est pas des plus vastes mais l’utilisateur d’Evoque n’aura qu’à rabattre les dossiers des sièges arrière pour obtenir plus d’espace. Ah oui! Comme vous vous en doutez, le hayon arrière est à commande et opération électrique.
Quoiqu’on ne le voit pas à cause du couvercle le recouvrant, on sait que ce Range Rover est mû par un nouveau moteur Ingenium…c’est marqué sur le couvercle! (Photo Éric Descarries)
Question mécanique, le quatre cylindres turbocompressé Ingenium avec assistance électrique (MHEV) de mon véhicule d’essai faisait 296 chevaux et 295 li-pi de couple. Ce moteur vient combiné à une boîte automatique à neuf rapports et, bien entendu la traction intégrale permanente.
Sur la route
Là où l’on peut apprécier un Land (ou Range) Rover, c’est sur la route ou même hors-route. J’ai eu l’opportunité de conduite le petit Evoque deux fois. La première, c’était au Festival des Essais de l’Association des Journalistes Automobile du Canada (AJAC) dans la région du Canadian Tire Motorsport Park près de Toronto en Ontario. C’est là que j’ai pu en évaluer la puissance et les performances tout en profitant de la tenue de route. J’y ai aussi profité d’une courte excursion hors-route plus ou moins exigeante.
Parler d’accélérations excitantes serait mentir un peu. Passer de 0 à 100 km/h m’a demandé de sept à huit secondes. Pas lent mais pas nécessairement vite! Les reprises étaient un peu plus amusantes mais le petit moteur était très bruyant à l’effort. Incidemment, le constructeur annonce une vitesse maximale de 242 km/h pour ce petit VUS! Sur route de campagne, l’Evoque m’a paru relativement stable et surtout très confortable. Au départ, j’ai ressenti une impression de solidité de construction de sa structure. Ma courte excursion hors-route n’était pas des plus exigeantes non plus mais ce petit Range Rover y était très agile, surtout grâce à ses dimensions raisonnables. On sait tous que Land (Range) Rover est passé maître dans la conception de véritables véhicules tout-terrain. Mais je me demande vraiment combien de propriétaires d’Evoque attaqueront vraiment des sentiers hors-route exigeant? Des chemins de terre ou des sentiers de chalet plein de neige, peut-être mais, certes pas plus.
Dans de telles conditions, la suspension a bien réagi à toutes les inégalités de la route alors que la direction m’a paru précise et le freinage convaincant. Là où ça s’est gâté, c’est en situation urbaine.
Mon deuxième contact avec l’Evoque s’est fait en ville seulement. J’ai donc utilisé un deuxième petit Range Rover, celui-ci étant un R-Dynamic HSE 300 pour certaines photographies et pour découvrir si c’était un bon choix pour les déplacements urbains. Surprise, sur les rues en plus ou moins bon état de la ville de Montréal, la suspension arrière de l’Evoque s’est avérée bruyante. Puis, la rigidité de la structure était moins évidente avec des bruits de caisse surtout à l’arrière du VUS. Pour les courts déplacements, le petit quatre cylindres était plus à l’aise. La boîte automatique a fonctionné tout en douceur sans coups.
En hiver, plusieurs utilisateurs m’ont fait remarquer que les poignées de portières rétractables de Range Rover peuvent geler et refuser de se pointer le nez. Faudrait peut-être les lubrifier pour la saison froide? (Photo Éric Descarries)
Lors d’une ballade dans la région de Westmount là où il y a le plus de Range Rover par tête de pipe dans la province (et cela inclut un nombre appréciable d’Evoque), j’ai pu constater que le gabarit de ce VUS était approprié à cet environnement où la place compte beaucoup. Toutefois, ce VUS se stationne facilement grâce à un rayon de braquage appréciable. Le petit Range Rover était chaussé de pneus d’été Goodyear Eagle plutôt silencieux mais nettement pas approprié à la saison.
Je n’ai pas eu ce Range Rover suffisamment longtemps pour en calculer la consommation de carburant. Toutefois, l’EPA (Environmental Protection Agency) américaine a établi la consommation moyenne de ce VUS avec le moteur Ingenium à 10,3 l/100 km 9notez que l’essence Super y est fortement recommandée!). Pour ceux qui voudraient aussi en connaître la capacité de remorquage, Land Rover l’annonce à 1500 kilos. Enfin, le prix de base d’un Evoque (de base avec le quatre cylindres issu de Ford) est de 47 950$ alors que la version R-Dynamic (à moteur Ingenium) est de 53 500 $. La version First Edition (créée que pour la première année de production du nouvel Evoque) se vend 61 500 $.
Aussi drôle que cela puisse paraître, ce Range Rover doit affronter d’importants concurrents dont le Volvo XC40, le Lexus UX, le BMW X1et le Mercedes-Benz GLA, entre autres. Ce qui est intéressant, c’est que l’Evoque se distingue des autres véhicules sur la route ne serait-ce que par son design unique. Ce qui est regrettable, du moins avec les exemplaires que j’ai conduits (surtout le deuxième), c’est qu’on dirait que la qualité se perd. Si le véhicule vous intéresse, vous serez fier de sa ligne unique. Toutefois, avant de l’acheter, faites-en l’essai juste pour vérifier si l’assemblage en est bien fait!
Ironiquement, j’ai aussi conduit un Nissan Pathfinder durant la semaine (en fait, c’est le même véhicule avec la finition Rock Creek Canada dont il a déjà été question dans ce blogue il y a quelques mois). En vérité, je n’ai pas grand-chose à ajouter sur mes commentaires d’août dernier sauf que les pneus d’origine Continental CrossContact (toutes saisons) manquent vraiment d’adhérence sur pavé légèrement enneigé. C’est la preuve qu’il est nécessaire de passer aux pneus (vraiment) d’hiver!
Un rapide petit retour au Pathfinder. (Photo Éric Descarries)
Enfin, j’ai pu y noter la consommation durant une période plus froide soit de 15,61 l./100 km en conditions surtout urbaines (alors que l’ordinateur de bord indiquait 13,6 !) L’été dernier, le même véhicule m’a donné une consommation moyenne de 14,2 l./100 km. en de conditions semblables. Si vous voulez le comparer au Range Rover Evoque dont il est question ici, sachez qu’il était équipé d’un V6 plus puissant et que la finition lui était supérieure. Mais en ce qui a trait au style et à la modernité de l’intérieur, l’Evoque dépasse ce Pathfinder largement. Oui, il est temps que le Pathfinder (avec une belle réputation de fiabilité) soit révisé.
(Merci à Benjamin Hunting qui m’a aidé dans ce reportage)
Encore plus surpris?
Vous avez certes déjà tous vu cette photo sur internet d’Elon Musk (de Tesla Motors) en train de fumer ce «bat» de marijuana? Était-ce sous l’influence de cette substance qu’il a accepté ce design de son pick-up électrique qu’il a nommé Cybertruck? (Photo CNN via internet)
Décidemment, comme ce fut déjà mentionné sur certains sites, la (défunte) Pontiac Aztek peut aller se recoucher, ce Tesla la dépasse largement en fait de laideur. La présentation en a aussi tourné au cauchemar avec une démonstration de la solidité du métal de la carrosserie avec un bâton de baseball (pas de bosse!) suivi d’une autre démonstration des glaces anti-balles qui n’ont pu résister aux objets qui leur ont été lancées. On a tous hâte de voir quels en seront les résultats.
La semaine dernière, je croyais que le dévoilement du VUS Mustang Mach-E était fort possiblement ce qu’il y avait de plus excitant depuis celui de la Corvette (depuis nommée Voiture de l’année par Motor Trend…êtes-vous surpris?). Avouons que celui du Cybertruck l’est encore plus!
Où est la police?
En début de semaine, je revenais en fin de journée par l’autoroute 15 vers Laval. La dernière voie toute à la gauche est réservée pour les taxis, les véhicules électriques ou pour les voiture avec deux passagers ou plus, un «pool lane», quoi!
Telle ne fut pas ma surprise de voir la presque totalité des voitures y circulant occupées que par le seul conducteur. Pas de police en vue, on fonce. Vraiment, pas de surveillance? Quelle occasion manquée d’y faire quelques piastres pour les coffres de l’État…
Puis dimanche après-midi, j’ai dû freiner brusquement sur l’autoroute 440 car un conducteur imbécile au volant d’un VUS Mazda Tribute avait décidé de dépasser la ligne qui attendait pour la sortie vers l’ouest pour l’autoroute 15 nord. Ne pouvant y entrer facilement, le conducteur avait décidé d’attendre, bien arrêté dans cette voie du milieu, pour se glisser au travers les autres automobilistes…une catastrophe a peut-être été évitée mais voilà une personne qui devrait perdre son permis pour quelques mois et devoir en repasser un nouveau! Pendant ce temps, le photo-radar que je pouvais voir dans mon rétroviseur «flashait» continuellement pour prendre en défaut les conducteurs de la troisième voie qui dépassaient allègrement la limite des 100 km/h! Je lisais récemment que cet appareil était un des plus payants de la province. Mais pourquoi n’abaisse-t-on pas la vitesse à 50 km/h sur deux ou trois kilomètres près de cette sortie? Peut-être n’y a-t-il pas eu assez de morts l’été dernier?
Le blogue d’Éric Descarries est disponible ici : https://blogueericdescarries.tumblr.com/