Monde réel ou virtuel ?

On ne peut le nier nous vivons dans un monde de plus en plus virtuel où les relations humaines sont en grande transformation. Plusieurs raisons peuvent expliquer cette tendance, mais le principal facteur reste l’arrivée d’internet qui a amené les réseaux sociaux et ses dérivés. Ce qui est le plus paradoxal c’est que l’on en apprend beaucoup sur notre voisin via son Facebook sans même avoir eu la chance de lui adresser la parole une seule fois.

L’arrivée du eSport

Il y a très longtemps dans une époque pas si lointaine, si vous vouliez affronter des amis dans un jeu vidéo, vous deviez vous réunir autour du même téléviseur ou encore connecter quelques ordinateurs en réseau (sur un câble coaxial). Le premier jeu qui me vient en tête est « Doom », j’ai découvert ce « First person shooter » un soir d’hiver au cégep. J’étais allé au laboratoire informatique pour faire mes devoirs, c’est alors que des collègues de classe m’ont invité à me joindre à eux pour une courte partie qui avait finalement duré quelques heures. Conclusion, les devoirs avaient pris le bord. Quelques semaines plus tard le laboratoire était transformé en salle de jeux et les professeurs ont dû mettre fin au party. D’une certaine façon et sans le savoir, j’assistais à la naissance du sport électronique.

Quelques années plus tard (plusieurs années plus tard), l’internet s’est démocratisé grâce à l’arrivée des connexions haute-vitesses à des prix abordables. Les premiers jeux en ligne ont rapidement fait leur apparition sur les ordinateurs personnels. Je pense à des titres comme « Red alert » mais surtout « Nascar racing 2003 » de Papyrus qui allait devenir l’ancêtre de iRacing. Les jeux en ligne ont gagné encore plus en popularité lorsque les fabricants de consoles ont sauté dans l’aventure.

L’attrait du eSport

Peu de gens peuvent réaliser leur rêve d’être un athlète dans un circuit de sports. Ce qui est encore plus décevant, c’est que les différentes ligues majeures professionnelles, autant les dirigeants que les athlètes, sont carrément déconnectés de la réalité et de leurs partisans. Plusieurs amateurs se questionnent sérieusement s’il est encore pertinent pour eux de payer 300 $ pour aller voir des sportifs qui gagnent des millions pour « jouer » et qui au bout du compte se foutent d’eux.

Le principal attrait du eSport est son accessibilité. Participer à une vraie saison de courses automobiles est onéreux même pour les séries locales. Cependant, avec un budget raisonnable, il est facile pour un novice de débuter un semblant de carrière en iRacing. Il faut quand même décaisser un bon montant d’argent pour acheter le jeu et tout l’équipement nécessaire, mais il reste que la somme déboursée sera à des années-lumières du monde réel. Sans compter que les accessoires acquis peuvent durer plusieurs années.

Utile ou non pour les pros

Plusieurs pilotes professionnels passent énormément d’heures à bord d’un simulateur. Je me suis posé la question à savoir quel gain peut-on en retirer ? J’ai demandé à quelques pilotes lors du GP3R en août dernier.

Le simulateur permet un apprentissage accéléré des lignes de courses et peut donc devenir un avantage certain lorsqu’il est temps de rouler dans la réalité. Par contre au niveau des sensations, du lien étroit qui relie le conducteur au bitume, là il faut repasser car il est extrêmement difficile de reproduire la réalité même avec un simulateur hautement spécialisé.

Avoir une carrière en eSport ?

Il existe plusieurs millionnaires du jeu vidéo sur la planète. Cependant à ma connaissance, il n’en n’existe pas qui proviennent de jeux de courses en ligne comme iRacing par exemple. N’empêche que les bourses remises aux vainqueurs commencent à devenir de plus en plus importantes. Au printemps dernier, le jeune Drummondvillois Alex Bergeron s’est mérité une bourse de 25 000 $ pour avoir gagné un championnat iRacing sur terre battue. Ce championnat lui a même permis d’avoir la chance de rouler sur de vrais circuits de ce type. Les rumeurs circulent que certains recruteurs professionnels « yeuxteraient » les différentes ligues de courses virtuelles à la recherche de la prochaine vedette de course automobile. Des pilotes comme Daniel Hemric et William Byron proviennent de ce milieu.

Que les dieux bénissent les rois de la course ! (Réelle et virtuelle)

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Archives de Francois Richard

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