Buick Regal GS, Nokian ONE HT et Cadillac XT6
La voiture dont il est question cette semaine est…une voiture. En effet, alors que ce sont les VUS et les VUM qui sont le plus en demande de ces temps-ci, la popularité des berlines auprès des automobilistes baisse rapidement. Et alors que l’on pensait que le phénomène s’appliquait plus aux voitures américaines qu’aux asiatiques ou qu’aux européennes, celles-ci commencent à subir le même sort (même si les berlines de luxe semblent moins affectées). Donc, c’est d’une berline dont il est question ici…euh! Pas tout à fait une berline puisque la Buick Regal GS n’a pas un capot de coffre traditionnel mais plutôt un hayon. En effet, cette auto est du type «hatchback»!
J’attendais cette auto depuis un moment. J’ai un bon souvenir des Buick Regal GS du passé, des voitures «typiquement américaines» des années quatre-vingt avec une carrosserie sur un châssis rigide, un puissant V8 à l’avant et la propulsion arrière avec un essieu rigide. De nos jours, une Regal est un véhicule basé sur une Opel Insignia européenne (depuis l’année dernière, la marque allemande Opel qui faisait autrefois l’orgueil de l’alors toute puissante General Motors, est passée aux mains de Peugeot (PSA) ce qui mettrait en péril l’avenir de la Regal…). C’est donc une auto européenne disponible avec un moteur à quatre cylindres turbocompressé, une boîte automatique à neuf rapports et la traction avant ou encore avec le traditionnel V6 (corporatif) de GM de 3,6 litres et la traction intégrale, maintenant avec la boîte auto à neuf rapports.
Elle affiche une ligne splendide, cette Buick Regal. (Photo Éric Descarries)
Question «look», la Regal est probablement une des plus belles Buick jamais produites. Incidemment, au Canada, nous n’avons droit qu’à la version Sportback, c’est-à-dire avec hayon. Nos amis américains ont droit, eux, à une version presque familiale Tour X qui est encore plus jolie! Dommage! Ces deux autos sont des Opel construites en Allemagne. Et, au cas où vous ne sauriez pas, il existe une version chinoise de cette auto et c’est une véritable berline à quatre portes avec coffre construite en Chine. Dois-je vous dire qu’elle y connaît une grande popularité (la marque Buick est, même d’avant-guerre, une des marques les plus vénérées en Chine).
Vue de l’arrière, la Regal nous présente des lignes qui lui sont vraiment uniques en Amérique du Nord! (Photo Éric Descarries)
Donc, la voiture qui me fut confiée était une Sportsback GS à traction intégrale mue par le V6 de 3,6 litres de 310 chevaux et 282 li-pi de couple que l’on retrouve sous le capot de tant de véhicules GM (c’est pourquoi je l’appelle le «V6 corporatif»). Notons que ce V6 n’a pas besoin d’un turbocompresseur ou d’un compresseur mécanique pour atteindre toute cette puissance. L’auto peut donc atteindre le cap des 100 km/h en quelque six secondes (mais pour manier la boîte manuellement, il faut le faire avec le levier central car il n’y a pas de palettes au volant). En ce qui a trait aux autres éléments mécaniques, cette Buick possède une suspension ajustable électronique (le conducteur n’a qu’à choisir le mode Touring, Sport ou GS) qui peut s’avérer très confortable ou très rigide. D’ailleurs ces modes font également varier les réglages de la boîte auto et autres éléments dont la direction qui peut passer de régulière à plus ferme. En ce qui concerne le freinage sur ma GS d’essai, celui-ci était assumé par de puissants ensembles Brembo très rassurants. Évidemment, vu que l’auto nous vient d’Allemagne, il ne faut pas se surprendre d’y voir des pneus Continental ProContact sur jantes de 19 pouces.
Le V6 de la Regal GS est nul autre que le 3,6 litres «corporatif» de General Motors. (Photo Éric Descarries)
L’intérieur de la Regal est à la fois agréable et un peu décevant. Il est agréable parce qu’il n’affiche pas de lignes exagérées semblables à celles que l’on retrouve chez certaines concurrentes qui se veulent plus «modernes», plus «flyées». Le tableau de bord en est un bon exemple. Ses lignes sont discrètes mais aussi très contemporaines. L’instrumentation est facilement lisible (et j’ai encore une fois apprécié la lecture de la vitesse en réflexion à l’intérieur du pare-brise) alors que l’écran de la «radio-climatisation-GPS-caméra de recul» n’est ni trop grand, ni agressant. Cependant, j’aurais quelques remarques négatives à faire concernant le système de navigation de GM qui, d’après moi, manque un peu de précision dont, surtout, l’absence de la limite de vitesse de la route sur laquelle on circule. Ce même intérieur pourrait aussi être décevant pour ceux qui s’attendent à des matériaux un peu plus recherchés.
Le tableau de bord de la Regal est simple mais très élégant. (Photo Éric Descarries)
Les sièges avant sont ajustables de multiples façons incluant les supports latéraux et la pompe lombaire dont j’ai amplement profité. Ils étaient donc confortables à mon goût. Quant aux places arrière, elles sont généreuses et aussi confortables. Et leur dossier se replie (il y a une commande dans le coffre) ce qui permet un espace de chargement intéressant dans le coffre. Et même lorsqu’ils sont en place, l’utilisateur de Regal pourra profiter d’un espace de cargo impressionnant.
Les places arrière sont assez généreuses pour une voiture avec un toit fuyant. (Photo Éric Descarries)
L’espace cargo du coffre est vraiment très grand! (Photo Éric Descarries)
Sur la route
Si vous êtes à la recherche d’une belle grande berline confortable pour avaler du bitume, allez jeter un coup d’œil à cette Buick (si votre concessionnaire local en a une!). Je ne suis pas certain si j’opterais pour la version de base à quatre cylindres et à traction avant. Mais celle-ci, à moteur V6, certainement! Les accélérations sont vives et la tenue de route vraiment stable malgré ses dimensions et son poids un peu élevé (1936 kilos). La visibilité pourrait être bonne tout le tour mais avec un petit bémol pour la lunette arrière qui est très inclinée et qui déforme un peu l’image. L’accès au poste de pilotage est un peu serré à cause de la forme profilée du toit mais on s’y habitue vite. L’accès aux places arrière est plus facile. Et déposer des objets dans le coffre est facilité par le seuil très bas.
La première chose que j’ai cherché comme défaut à cette Buick, ce sont les bruits de caisse. Il n’y en avait pas! Décidément, sa construction est plus solide que celle du Blazer de la semaine dernière (du même constructeur!). Néanmoins ce qui surprend, c’est le silence de roulement sur autoroute! Évidemment, cette belle GM était équipée d’une foule d’aides à la conduite qui peuvent devenir agaçantes à la longue mais qui ont leur utilité. La direction, déjà discutée plus haut, est relativement précise mais un peu tendre jusqu’à ce que l’on active le mode de suspension le plus «sportif». Par contre le freinage (Brembo), lui, est très convaincant même s’il est facilement modulable. Mes exercices de stationnement m’ont aussi permis de constater que le rayon de braquage est un peu trop grand pour les espaces de centres commerciaux. Quant à la consommation, elle s’est chiffrée à 12,96 l./100 km selon mes calculs alors que l’ordinateur de bord indiquait 11,3 (et que Energy Canada estime à 12,4). Attention, le réservoir ne contient que 61,7 litres de carburant ce qui ne donne pas une grande autonomie en ville.
La Buick Regal GS Sportback AWD qui m’a été confiée par GM du Canada la semaine dernière affichait un prix de base de 44 045 $. A cela, il faut ajouter 1995 $ pour l’ensemble Driver Confidence II (aides à la sécurité comme le régulateur de vitesse adaptatif, l’aide au freinage, etc.), 3495 $ pour l’ensemble Experience Buick (GPS, sonorisation Bose, etc.), 170 $ pour le verrouillage des roues, 495 $ pour la peinture noire un peu spéciale, 100 $ de taxes d’accise pour le climatiseur (une taxe que je continue de critiquer) et 1750 $ pour les frais de transport et de préparation ce qui se termine par une facture totale de 52 050 $…plus taxes, bien sûr! Alors qu’on croirait que la Regal soit une importante concurrente aux Allemandes comme les Audi, BMW et Mercedes-Benz de même calibre, je la vois plus se mesurer aux Honda Accord et Nissan Maxima…
C’est dommage que le marché de la belle berline soit en perte de vitesse car cette Buick serait certes une importante candidate au titre de la plus intéressante voiture du segment. Par contre, j’ai bien peur que la valeur de revente de cette auto soit plus maigre qu’espérée…encore une fois dû au manque d’intérêt de plus en plus inquiétant pour les grandes berlines! Incidemment, cette Regal est toujours au catalogue de Buick pour 2020…mais pour combien de temps?
Une belle présentation de Nokian au Tennessee
J’ai aussi passé quelques jours au Tennessee la semaine dernière ayant été invité par le manufacturier finlandais de pneus Nokian. Celui-ci procédait à l’ouverture officielle de sa nouvelle usine de Dayton près de Chattanooga (Dayton au Tennessee et non en Ohio) et à la présentation de son nouveau pneu ONE HT pour camionnettes (VUS et pick-ups) ce qui m’a permis de conduire un Ram Classic à cabine allongée avec motricité aux quatre roues sur demande tant sur autoroute que sur route de gravier dans le parc Cherokee. J’ai ainsi eu droit à un premier contact avec ce nouveau pneu (présentement fait en Russie, à la deuxième usine de la compagnie mais qui sera bientôt fabriqué aux États-Unis). Rapidement dit, ce nouveau pneu est beaucoup plus silencieux que les autres pneus du même genre (incluant l’actuel Rotiiva également de Nokian) et il m’a paru tellement plus stable sur la route. Vous trouverez éventuellement un reportage complet de cet évènement sur www.auto123.com si le domaine du pneu vous intéresse. Mais sachez qu’il s’agit d’un pneu toutes saisons NON homologué pour l’hiver qui ne sera disponible chez nous qu’en janvier prochain.
Nokian a dévoilé son pneu ONE HT pour camionnettes avec indice de charge E. La version pour VUS n’a pas cette même spécification. (Photo Éric Descarries)
J’ai conduit un Ram Classic chaussé des nouveaux pneus ONE HT. (Photo Éric Descarries)
Un premier contact avec le Cadillac XT-6
Également, j’ai eu l’opportunité de mettre la main sur le nouveau VUS XT-6 de Cadillac pendant quelques heures grâce à mon jeune ami Antoine Joubert. De dimensions intéressantes (pour faire concurrence au nouveau Lincoln Aviator, je suppose), ce VUS intermédiaire (quand même imposant) devrait aider Cadillac à mieux se positionner face à la concurrence. Je devrais pouvoir vous en faire un reportage au cours des mois qui suivent (peut-être même des semaines qui viennent) mais dès les premiers coups de volant, je m’aperçois qu’il s’agit plus d’une version «glorifiée» du Chevrolet Traverse que d’une véritable nouveauté. Toutefois, cette remarque n’est pas négative car je me souviens d’avoir bien aimé le Traverse lorsque je l’ai eu en essai! On y revient!
Le nouveau VUS XT-6 de Cadillac pourra-t-il se mesurer à la concurrence, surtout au Lincoln Aviator? (Photo Éric Descarries)
Pour lire le blog d’Éric Descarries : https://blogueericdescarries.tumblr.com/