Toyota RAV4 Trail et l’emblème de la marque

Savez-vous quoi? Le petit VUS RAV4 de Toyota est devenu le véhicule le plus vendu de ce constructeur d’origine japonaise en Amérique du Nord. Oui, ses ventes ont même dépassé celles de sa désormais légendaire berline Camry. En fait, chez nos voisins du sud, les ventes du RAV4 se placent juste après celles des grands pick-up et avant celles de bien des autos. Je n’ai donc plus besoin de vous parler de la popularité de ce véhicule, même chez nous. Mais alors, il a fallu beaucoup de courage à Toyota pour le redessiner avant que la concurrence ne le rattrape ! En voici donc le résultat, le nouveau Toyota RAV4 dans sa version la plus robuste (pour le moment), la Trail.

Évidemment, pour commencer, il faut parler du nouveau style du RAV4. Car le RAV affiche vraiment une allure toute nouvelle qui se démarque totalement de celle que nous connaissions. Mais avant de parler de ce nouveau style, il faut spécifier que le RAV4 repose maintenant sur une nouvelle plateforme, la TNGA (Toyota New Global Architecture que l’on retrouve sous les Prius et les nouvelles Corolla à venir) qui ajoute quelques centimètres à son empattement, un peu à sa largeur et un peu à sa garde au sol, soit environ 1,5 cm. Disponible en plusieurs finitions, celle qui m’a été confiée par Toyota Canada était la plus spectaculaire Trail qui se veut une sorte de «off-roader», du moins au point de vue look. (Incidemment, la version Trail s’appelle Adventure aux États-Unis).

L’avant du nouveau RAV4 n’est pas sans nous rappeler celui de biens des camionnettes de la marque. Dans le cas du modèle Trail, on dirait une copie de l’avant du grand VUS 4Runner de la marque. Si vous regardez les photos, vous verrez certainement que les lignes du nouveau RAV4 Trail sont plus droites et surtout plus agressives que dans le passé. Le Trail, lui, est reconnaissable à des carénages en plastique ajoutés aux bas de caisse et aux passages de roue. À noter aussi, le véhicule est à deux teintes et avec son toit blanc, ça nous rappelle un le FJ Cruiser.

Même de l’arrière, le design du nouveau RAV4 est réussi!

L’intérieur a aussi été redessiné. Je suis content de constater que le tableau de bord a été mieux étudié et que les commandes qui étaient autrefois trop basses, sont maintenant plus à la portée. J’aime beaucoup la sellerie et je crois que les coutures et finitions de couleur viennent ajouter une touche sportive à l’intérieur du Trail. Toutefois, sans vouloir passer pour un «Toyota Basher» (ce que certains lecteurs m’ont déjà traité), je trouve aussi quelques autres petits défauts à cet aménagement intérieur. Le plus difficile à comprendre, c’est l’emplacement de la poignée de portière pour refermer celle-ci. Elle est définitivement trop à l’avant et l’effort demandé par les occupants d’avant pour refermer cette portière n’est pas un geste naturel. Il demande un effort supplémentaire. Il faudrait vraiment une poignée au centre de la garniture.

Le tableau de bord a été redessiné avec succès. Mais les poignées pour fermer les portières sont mal placées.

De retour à cet intérieur, le volant, quoique chargé de commandes est de bonne grandeur et il offre une bonne prise. L’instrumentation est bien disposée devant le conducteur alors qu’au centre, on trouve un écran de dimensions moyennes qui sert, vous l’aurez compris, pour la radio, certaines commandes de chauffage et ainsi de suite et pour la caméra d’arrière. Attention, revoici le «Toyota Basher». L’écran n’est pas très grand, ça va de soi. Mais, l’image que la caméra d’arrière transmet n’est pas très claire. Qui plus est, son format «fisheye» la rend encore plus distortionnée. La console entre les deux sièges d’avant contient le levier de vitesse et une mollette qui sert à choisir l’adaptation du système de traction intégrale pour la boue, la terre, la neige et ainsi de suite. Les places arrière sont relativement confortables alors que les dossiers peuvent se replier pour agrandir le compartiment du cargo qui possède, lui, une toile cache-bagage. D’ailleurs, pour y accéder, on a droit à un hayon qui s’ouvre et se referme par assistance électrique.

Les places arrière sont confortables. (Photo Éric Descarries)
L’espace réservé au chargement est généreux. (Photo Éric Descarries)

Si l’on s’arrête aux spécifications mécaniques du nouveau RAV4, il faut mentionner que c’est toujours un quatre cylindres de 2,5 litres qui motive ce véhicule. Cependant, cette année, il fait 27 chevaux de plus que l’année dernière à 203 chevaux et 12 li-pi de plus de couple à 184 li-pi. (il y a une version hybride de ce RV4 qui a une motorisation différente). Toute cette puissance est dirigée à une nouvelle boîte automatique à huit rapports. Le tout passe ensuite par un boîtier de transfert qui inclue le système Dynamic Torque Vectoring (modulation de couple dynamique) avec désaccouplement automatique de la transmission arrière. Tout cela fonctionne avec l’aide d’un ordinateur sans que le conducteur n’ait à y intervenir. Il y a la commande rotative à la console du centre et des boutons à presser pour passer en mode boue, sable, roche, terre ou neige. La direction est avec assistance électrique alors que le freinage est avec antiblocage et assistance d’urgence. Quant aux pneus d’origine, ce sont des unités des dimensions P235/55R19 mais dans le cas de notre véhicule d’essai, celui-ci avait été équipé de pneus d’hiver Bridgestone Blizzak qui se sont avérés très utiles.

Sur la route

Il est facile de monter à bord du nouveau RAV4 malgré qu’il ait une garde au sol légèrement plus élevée. Le démarrage se fait en pressant un bouton au tableau de bord et, encore une fois, votre «Toyota Basher» préféré aimerait y ajouter son petit grain de sel. J’ai trouvé (et certaines de mes passagers aussi) que le son du moteur envahissait un peu trop l’habitacle. Peut-être qu’un peu d’isolant entre le compartiment-moteur et l’habitacle serait apprécié? Après quelques minutes au volant, je me suis rendu compte que la boîte de vitesses agissait avec hésitation si l’on ne s’arrêtait pas complètement aux intersections. C’est alors que la boîte retombe assez brusquement en première ce qui peut être inconfortable en conduite urbaine (notez que plusieurs autos ont ce même vilain défaut, surtout celles avec des boîtes à multiples rapports…ce qui prouve que je ne suis pas qu’un Toyota Basher!). Les accélérations sont honnêtes mais pas aussi spectaculaires que le son prononcé du moteur à l’effort voudrait nous le faire croire. Passer de 0 à 100 km/h demande quand même quelque neuf secondes ce qui est respectable mais pas renversantes. Les réactions de reprises sont semblables, beaucoup de bruit mais des temps un peu longs.

On ne voit pas très bien le moteur sous son couvercle de plastique. Malheureusement, il pourrait être moins bruyant de l’intérieur. (Photo Éric Descarries)

Mon véhicule d’essai était équipé de pneus Bridgestone Blizzak d’hiver qui m’ont été utile dans ma courte randonnée hors-route. (Photo Éric Descarries)

Autrement, le RAV4 est agréable à conduire. J’ai même roulé sur l’autoroute avec d’importants vents latéraux et la caisse a à peine réagi. Le petit VUS est étonnement stable et relativement silencieux en vitesse de croisière. Il est assez agile en ville mais son rayon de braquage peut être un peu grand pour les manœuvres dans les stationnements de centre commerciaux. Quant à la visibilité, elle est relativement facile, surtout si on la compare à d’autres modèles de la marque (on se souviendra de celle des FJ Cruiser).

Hors-route

Vraiment? Hors-route? Non, pas spécifiquement. Si le Trail a été créé pour les conducteurs plus aventureux qui voudraient quitter la route pour des sentiers hors-route, il faudra prendre cela avec un grain de sel. Évidemment, ce petit VUS qui se veut un tout-terrain en image pourra attaquer des routes de terre, voire même des sentiers d’accès à un chalet avec certains obstacles raisonnables mais ce n’est certes pas un tout-terrain. J’ai voulu essayer le système Dynamic Torque sur un terrain un peu demandant. Le petit véhicule s’est bien débrouillé mais il ne faudrait pas en demander plus. Quant au système, il s’est fait tellement transparent que je n’y ai senti aucun changement mécanique. Mais on est loin d’un 4Runner TRD!

Ma semaine au volant du RAV4 Trail s’est conclue avec un calcul de consommation d’essence de 9,9 l/100 km ce que je considère normal pour un tel véhicule, surtout en hiver. Le prix de base de la version Trail est de 38 960 $. Mon modèle d’essai avait l’option de la peinture à deux teintes de 540 $. Et il faut ajouter les (si ridicules) 100 $ de la taxe d’accise pour la climatisation, quelque 31,40 $ de taxes locales d’environnement (pneus, filtres, etc.) et 1 815 $ de frais de transport et de préparation pour un grand total de 41 176 $…plus taxes.

Je suis certain que le RAV4 connaîtra un grand succès sur le marché (malgré les remarques négatives de votre Toyota Basher préféré). Restera à voir comment réagira la concurrence. Ford nous prépare un Escape révisé pour très bientôt. Sera-t-il capable de concurrencer le RAV4. Ce sera intéressant à suivre…

Comprenez-vous le sigle de Toyota?

Comprenez-vous ce que le sigle de Toyota représente? C’est un amalgame des lettres T-O-Y-O-T-A. La barre horizontale du T est le haut de l’ovale (la moitié supérieure). Sa barre verticale est divisée en deux au centre du sigle. Le O, c’est le contour de l’ovale. Le Y, c’est la barre centrale dont les extrémités remontent vers le haut et une partie des barres verticales du centre. On revient au O et au T déjà expliqués alors que le A , c’est le croisement entre les barres verticales un peu arquées et la barre centrale traversant celles-ci! Compris?