Volvo V60 T8 et Cross Country et les publications suédoises
Volvo. Ce seul nom capte l’attention de bien des automobilistes québécois, surtout les plus âgés. En effet, on pourrait presque avancer que, autre que les voitures anglaises, il n’y avait pas beaucoup de voitures étrangères chez nous durant les années cinquante et au début des années soixante. Il y avait bien les «petites» Volkswagen et Renault Dauphine mais pour faire face aux plus imposantes «Américaines», rien ne battait une Volvo.
Après les PV 544, nous avons eu droit à l’Amazon qui s’appelait chez nous la 122 ou encore La Canadienne. La PV 544 ressemblait aux anciennes Ford des années quarante mais la 122 affichait certes des lignes nous rappelant les bonnes vieilles berlines américaines des années cinquante. Mais qui plus est, il y avait une version familiale, une «station wagon», dans cette lignée. Les familiales n’étaient pas si courantes chez les constructeurs étrangers. Mais Volvo en avait. Et les Québécois ont toujours aimé les familiales. Même aujourd’hui.
Encore une fois, peu de constructeurs étrangers ont eu ou ont des familiales à leur catalogue (pire encore, peu de constructeurs américains ou japonais n’en offrent, la plupart ayant opté pour la formule VUS…). Et s’il y en a, c’est bien souvent à un prix élevé. Toutefois, rappelez-vous, Volvo en a toujours à son catalogue! Et sa plus récente livrée, c’est la S60, une voiture aux lignes très effilées et très agréables basée sur une des plus récentes berlines de la marque (notez qu’il existe une S90 familiale mais celle-ci fait plutôt partie des voitures haut de gamme et elle n’est livrable que sur commande spéciale). Au départ, la S60 est offerte avec la traction avant ou intégrale en version T5 (250 chevaux) et en traction intégrale T6 (316 chevaux).
Aussi curieux que cela puisse paraître, alors que la S60 vient à peine d’arriver sur notre marché (et que je ne pourrai l’évaluer que dans quelques semaines), le constructeur suédois invitait une poignée de journalistes canadiens en Suède même la semaine dernière pour prendre contact avec deux autres versions de la V60, la Cross Country et la T8 Twin Engine hybride. Parmi les six canadiens du voyage, il y en avait quatre du Québec. Pourquoi tellement plus du Québec ? Parce que, selon Hugues Bissonnette, le directeur canadien des ventes de Volvo qui nous accompagnait, plus de la moitié des familiales Volvo vendues au pays le sont dans la Belle Province!
Nous avons pris contact avec les Volvo V60 Cross Country sur une baie glacée de la mer Baltique.
Et si vous pensez que Volvo aurait choisi un de ces «beaux pays chauds» où nous aurions tout simplement conduit ces voitures sans obstacles, c’est plutôt chez lui, en Suède qu’il nous a transporté. Et pas n’importe où! Au nord, à Lulea, aux abords d’une des baies (gelée bien dur) de la mer Baltique.
Notre première ballade nous a menés au travers la jolie petite ville de Lulea en Suède.
Les deux modèles en vedette étaient la T8 Twin Engine hybride (toutes les autos de ce type sur place étaient rouge) et la Cross Country (en gris). Après avoir transité par Munich et Stockholm, nous sommes atterris à Lulea où nous avons été transportés sur une île dans la baie près de la ville. Vous vous doutez que la baie était gelée (nos hôtes nous disaient avoir mesuré l’épaisseur de la glace et elle dépassait les 80 centimètres!). Après un rapide lunch, nous avons pris la route dans la superbe campagne de la région.
Toutes les autos étaient munies de pneus d’hiver à crampons, des Nokian Hakkapeliiitta pour les T8 et des Michelin pour les Cross Country. Malheureusement, le soleil tombe vite dans le Cercle Arctique où nous étions ce qui m’a empêché de prendre les photos que j’aurais voulues car certains endroits étaient tout simplement jolis. Cependant, nous avons pu constater que les phares des Volvo sont bien adaptés pour la conduite nocturne (là où les automobilistes locaux ajoutent des phares d’appoint pour cette condition). Notez que presque toutes routes étaient recouvertes de neige très dure alors que d’autres nous faisaient passer sur des «ponts» de glace. Donc notre premier contact fut plutôt tranquille ce qui nous a permis d’apprécier la douceur de roulement et la stabilité des voitures.
Certaines routes de campagne de Suède sont féériques mais on n’y dégage pas la neige jusqu’au pavé!
Le soleil se couche tôt à Lulea qui est dans le Cercle Arctique. Il est à peine 15h00 sur cette photo.
Le lendemain fut plus occupé. Cette fois, Volvo a voulu nous prouver que ses nouvelles familiales V60 étaient aussi des voitures offrant beaucoup de sécurité sur la route, même glacée, grâce à leur système de stabilisation ou beaucoup de plaisir de conduite avec leur traction intégrale en nous «lâchant lousses» sur les tracés de vitesse sur la glace de la baie. La voiture la plus plaisante à conduire sur la glace fut la T8 Twin Engine, cette familiale avec le moteur turbo suralimenté à l’avant et le moteur électrique aux deux roues arrière. Nous avions donc à notre disposition une familiale à traction intégrale qui a permis de superbes dérapages sur la glace (à ne pas reproduire sur la route!)
- La V60 T8 sur le tracé glacé choisi par Volvo. Lulea est en arrière-plan.
- La Volvo V60 T8 Twin Engine.
- Les Suédois conservent des couvertes d’urgence dans leur coffre!
Volvo avait aussi prévu un court circuit hors-route plus exigeant (mais certes pas du même calibre que ceux utilisés pour les Jeep, après tout!) pour les Cross Country. Les journalistes et chroniqueurs ont alors pu essayer la voiture sur des courbes fortement inclinées avant d’attaquer une petite côte abrupte puis, des ondulations avant de terminer par le passage sur des billots.
Passer sur des billots était un des exercices réservés aux Cross Country.
Je dois avouer que j’ai un petit penchant pour les familiales. Dans le cas de ces Volvo, je crois que le constructeur suédois a vu juste. L’amateur de Volvo familiales aura alors le choix entre la V60 à traction avant, la V60 à traction intégrale, la V60 Cross Country à traction intégrale et la T8 Twin Engine hybride (qui peut fonctionner à l’électricité seulement)…en attendant la version de performance Polestar. Les prix demeurent à déterminer pour les versions les plus élaborées mais soulignons que la V60 de base débute à 43 900 alors que la Cross Country commence à 48 900 $.
- Les V60 T-8 étaient équipées de pneus d’hiver cloutés Hakkapeliitta.
- Les Volvo Cross Country roulaient sur des Michelin cloutés.
J’en aurai alors plus à vous raconter sur les Volvo V60 au cours des prochaines semaines alors que j’aurai conduit la V60 régulière pour quelques jours dans mon patelin.
Les Suédois aiment les autos!
On a beau se vanter d’être des amateurs de voitures au Québec que les Suédois nous battent et de loin. Je ne vous parlerai pas ici des nombreux pilotes de Formule Un et de rallye qui nous viennent de ce pays nordique si semblable au nôtre, vous devriez le savoir déjà.
J’ai déjà été en Suède à la fin des années quatre-vingt. À cette époque, j’avais noté que les Suédois aimaient beaucoup les voitures, surtout les Américaines. Je me rappelle avoir photographié une Camaro 1968 dans les rues de Stockholm. Oh! Je me dois de vous mentionner que cette Camaro avait un compresseur mécanique (blower) qui sortait du capot et…un essieu rigide à l’avant! Un vrai «gasser», quoi!
Puis, j’avais acheté, à cette époque, plusieurs magazines de voitures suédois, beaucoup d’entre eux traitant de voitures américaines modifiées et de hot-rod (on m’avait expliqué à l’époque que, pour éviter les frais et les taxes, les Suédois achetaient une voiture aux États ou au Canada et en retiraient le moteur au pays d’origine. La voiture était alors transportée par bateau en Suède, sans moteur, comme ferraille. Le moteur, lui, tombait sous d’autres lois et arrivait d’une pièce en Suède pour être replacé sous le capot de la voiture d’origine. Celle-ci passait alors l’inspection et…voilà!)
La semaine dernière, par curiosité, j’ai jeté un coup d’œil chez un marchand de journaux et magazines à l’aéroport de Stockholm et j’y ai vu une dizaine de magazines sur l’auto dans ses rayons, la plupart en suédois et la plupart traitant de…bagnoles américaines modifiées! Hugues Bissonnette, le directeur des ventes mentionné plus haut m’a dit qu’il avait vécu quelques années en Suède et qu’il s’était rendu compte que les Suédois aimaient les autos américaines…
Si les Suédois, qui sont aussi (peu) nombreux chez eux que nous au Québec sont capables de produire autant de magazines sur l’auto (de toutes configurations), pourquoi n’en sommes-nous pas capables?
Alors, ma question est celle-ci. Nous, au Québec, avons une population semblable à celle de la Suède. Nous avons aussi nos champions en course automobile. Il me semble que nous soyons également aussi mordus de l’auto que les Suédois. Alors, comment cela se fait-il que nous n’ayons pas plus de magazines sur l’auto que cela, des publications québécoises en français? N’allez pas me servir l’excuse des magazines américains et anglais qui nous envahissent, ils les ont en Suède aussi! On a beau aimer l’internet (les Suédois aussi), il y a encore plusieurs d’entre nous qui aimons les magazines en papier…
Pour lire le blog d’Éric Descarries : http://blogueericdescarries.tumblr.com/