C’est bien connu, les Brésiliens sont de grands passionnés, peu importe sur quel sujet. Le sport motorisé n’y fait pas exception. Le terrain du premier circuit permanent au pays, situé en périphérie directe de la mégapole São Paulo, était à l’origine destiné à un promoteur immobilier, le Britannique Louis Romero Sanson, qui en a fait l’acquisition quelques années avant le grand Krash boursier de 1929. Pris dans un tourbillon de diminutions budgétaires, parallèlement à un accident mortel dans une course organisée dans les rues de São Paulo en 1936, il devenait évident que seul un circuit de course était envisageable à court terme. Situé autour d’un duo de réservoirs d’eau potable, le circuit d’Interlagos (littéralement ‘’Entre les lacs’’) est ainsi né. D’une longueur de presque 8 kilomètres, il se repliait sur lui-même en plusieurs points, était composé en majorité de virages ouverts et un peu inclinés et possédait de fortes dénivellations tout au long du tracé. Par exemple, la ligne de départ/arrivée se trouve quelques 20 mètres plus haut que le virage derrière les puits, Laranja, et c’est toujours le cas aujourd’hui.
Même si les installations étaient plutôt sommaires, même pour l’époque, la première course y a été tenue en mai 1940, combinant un weekend de voitures et de motocyclettes. Les motos allaient devenir l’attrait principal du circuit jusqu’en 1947, alors que les voitures Grand Prix ont fait une première apparition à Interlagos. Encore propriété de Sanson, le circuit change de main en 1954 pour un montant symbolique, alors que la Ville de São Paulo en fait l’acquisition. Trois ans plus tard, une nouvelle bande d’asphalte a été étendue entre le virage 4 et le virage Junção afin de former un ovale d’une longueur de presque 2 milles et de forme irrégulière, mais qui sied bien aux courses à plus haute vitesse. En 1967, une première phase de rénovations majeures commence et force la fermeture du circuit. Les travaux dureront plus de deux ans, mais une deuxième vague de travaux s’annonce nécessaire pour rendre la piste convenable pour la venue des F1.
Un plateau de douze voitures s’est donc présenté à São Paulo en cette fin de mars 1972. Cet événement hors-championnat était requis par la FIA pour permettre la tenue d’une épreuve officielle à partir de 1973. Pendant plus de 30 ans, il s’agissait d’une des épreuves tenues en début de saison. Sous une température suffocante et humide, comme il est coutume dans cette région du globe à ce temps de l’année, l’Argentin Carlos Reutemann a remporté la première de ses quatre victoires dans le pays voisin du sien. Il est à noter que l’actuel directeur de la filiale de développement de Red Bull, le docteur Helmut Marko, avait terminé quatrième au volant d’une BRM. Lors de la première épreuve officielle, c’est l’enfant chéri de la place et champion du monde 1972, Emerson Fittipaldi, qui s’est imposé avec sa Lotus. Il a réitéré l’exploit une seconde fois en 1974, cette fois au volant de la puissante McLaren.
Un nouveau héros local a été découvert en 1975, en la personne de Carlos Pace. Le natif de São Paulo a en effet amené sa Brabham vers sa seule victoire en carrière chez lui, en tirant profit des ennuis du meneur Jean-Pierre Jarier qui a dû abandonner au 32e tour. Fittipaldi et son coéquipier Jochen Mass ont complété le podium. Le triple champion du monde Graham Hill a effectué ses derniers tours de roues lors de cette course, lui qui sera tué dans un écrasement d’avion dix mois plus tard. Niki Lauda s’est imposé l’année suivante, après être parti en deuxième position aux côtés de son éventuel rival au championnat James Hunt. Ce dernier partira en pole en 1977, pour terminer deuxième derrière Reutemann. Mais les pilotes ont alors commencé à se plaindre de la piste nouvellement bosselée qui rendait la course plus éreintante tant pour eux que leurs montures. Ce qui a mené les hautes instances du sport à trouver une nouvelle localisation pour le Grand Prix du Brésil.
Un tout nouveau circuit permanent venait de voir sa construction se terminer à la fin de 1977, à Rio de Janeiro. Le circuit bâti durant les années 70, sur le terrain d’un ancien circuit lui-même sis sur un vieux marécage, a été fait en suivant les contours de la pointe adonnant au Lac Jacarapaguá. Le nouveau tracé était assez plat, et comportait une variété de virages, allant d’une épingle serrée menant sur une longue ligne droite au long virage parabolique à gauche qui suivait cette même ligne droite.
Le Grand Prix 1978 a donc été tenu à cette nouvelle installation, et Carlos Reutemann allait réitérer sa victoire de l’année précédente, donnant à Michelin sa première victoire en F1 du même élan. Emerson Fittipaldi a terminé deuxième, ce qui allait être son dernier podium au Brésil. À partir de là, il semblait évident qu’une alternance entre Interlagos et Jacarepaguá allait permettre à l’événement de continuer. La piste de São Paulo venait de mettre ses installations à jour, mais des parties de piste s’étant affaissées à Rio ont forcé la course de 1980 à rester sur la piste de 8 kilomètres.
Une domination de Ligier en 1979 allait démontrer la supériorité des voitures à effet de sol, puisque Jacques Laffite a pulvérisé le record de son compatriote Jean-Pierre Jarier réalisé en 1975 par 7 secondes en qualifications. Carlos Reutemann, qu’on pourrait appeler Monsieur Brésil, avait fini troisième derrière Laffite et Depailler. C’est un autre Français, René Arnoux, qui a gagné en 1980, marquant ainsi la dernière course présentée sur le circuit original de São Paulo.
Au retour à Jacarepaguá, en 1981, Carlos Reutemann a remporté sa quatrième victoire au Brésil, un record qui a tenu sept ans. Il s’agissait d’un doublé pour Williams, alors que Reutemann a refusé d’obéir aux consignes de son équipe, qui lui avait demandé de laisser passer Alan Jones, champion à venir cette saison-là malgré tout. De 1982 à 1988, seuls Alain Prost et Nelson Piquet ont été les vainqueurs. Prost a gagné cinq fois (1982, 1984, 1985, 1987 et 1988), et Piquet deux fois (1983 et 1986). La course de 1982 restera dans les annales comme étant en plein cœur de la guerre entre la FISA et la FOCA. Piquet avait originalement gagné, avec Keke Rosberg derrière lui, mais ils ont été disqualifiés en raison de leurs voitures trop légères à cause d’un réservoir d’eau, qui servait théoriquement à refroidir les freins, qui se vidait pendant la course.
L’année 1989 a commencé sous le signe de la tragédie puisque Philippe Streiff a subi un accident qui l’a rendu paraplégique. L’impact a été si grand que l’arceau de sécurité a brisé. Moins de deux semaines plus tard, la Ferrari 640 de Nigel Mansell a marqué l’histoire en remportant la première victoire d’une voiture à boîte semi-automatique. Cette technologie en était à ses premiers balbutiements et allait devenir la nouvelle norme en Formule Un. Johnny Herbert, toujours en convalescence de son horrible accident six mois plus tôt en Formule 3000, a terminé au pied du podium à seulement 1,1 seconde de Mauricio Gugelmin. Il s’agissait de la dernière course tenue sur le circuit de Jacarepaguá. Mansell a également gagné en 1992.
Un retour à São Paulo, principalement en raison de la popularité grandissante du natif de l’endroit Ayrton Senna, était dans les plans depuis peu et des rénovations majeures y sont survenues. La piste a presque été coupée de moitié, certains virages se prenant maintenant dans le sens contraire de la piste originale. Le circuit a d’ailleurs été renommé Autódromo José Carlos Pace en 1985, après que le vainqueur de 1975 ait perdu la vie dans un accident d’avion en 1977. Incidemment, le tracé a subi très peu de modifications depuis 1990. Alain Prost a inscrit cette année-là sa sixième victoire au Brésil, une première à Interlagos. Senna a terminé pour la deuxième fois seulement sur le podium dans son pays natal, finissant troisième derrière son coéquipier Berger.
Mais le Grand Prix de 1991 allait devenir le point marquant de sa carrière. Non seulement il allait inscrire sa cinquième de six poles chez lui, mais il a dû combattre une voiture malade, qui perdait des rapports de boîte pendant près de 15 tours. Avec une poignée de passages à faire, il ne lui restait plus que la 6e vitesse, son moteur menaçant de caller dans les virages lents. Ça lui a également causé de sévères crampes aux bras et de la fièvre. Une fois au parc fermé, l’épuisement le rendait incapable de s’extirper de sa voiture par lui-même. Le voir tenir le lourd trophée une fois sur le podium est une image encore vivante aujourd’hui dans l’imaginaire de ses fans.
Au volant de sa McLaren Ford, le grand Brésilien a gagné à nouveau en 1993, victoire pour le moins inattendue contre les puissantes Williams Renault de Prost et Damon Hill, qui s’étaient qualifiés respectivement 1,8 et 1 seconde devant lui. Senna allait inscrire sa dernière pole à Interlagos en 1994, 36 jours avant de trouver la mort au Grand Prix de Saint-Marin. Il allait, contre toute attente, partir à la faute en tentant de rejoindre la Benetton (à la légalité plus que douteuse) de Michael Schumacher, qui gagnera aussi en 1995.
Mais la course de 1994 a aussi été marquée par un gros accident impliquant Eddie Irvine, Éric Bernard, Martin Brundle et Jos Verstappen. Ce dernier a fait un tonneau dans les airs par-dessus la McLaren Peugeot de Brundle, qui venait de subir un bris de moteur, percutant même le casque du Britannique par la même occasion. Il n’a subi aucune blessure cependant.
Williams a remporté les épreuves en 1996 et 1997 avant de céder le terrain à McLaren pour trois des quatre éditions suivantes (1998 et 1999 avec Mika Häkkinen et 2001 avec David Coulthard, j’y reviendrai). En 1998, un scandale autour du système de freinage de la McLaren a été mis au grand jour et la pédale supplémentaire, qui ne contrôlait que les freins arrière, a été ultimement bannie avant la première séance d’essais. La course de 1999 a vu une voiture Stewart en tête pour la première fois, alors que Rubens Barrichello a passé Häkkinen, qui a été victime d’un problème électronique temporaire. Il a ainsi mené pendant 23 tours, alors qu’il s’est arrêté aux puits. Un bris de moteur au 42e tour a mis fin à tout espoir de résultat pour le Brésilien.
Un duel serré entre Häkkinen et l’aîné des frères Schumacher a marqué les premiers tours en 2000. L’Allemand a dépassé le Finlandais à la fin du premier tour dans une manœuvre osée mais correcte. Häkkinen a dû abandonner au 30e tour sur baisse de pression d’huile. Derrière Schumacher, qui a glané sa troisième victoire à São Paulo, se trouvaient Coulthard et Fisichella, mais l’aileron avant de la McLaren a été jugé trop près du sol, ce qui a promu l’Italien en deuxième et Heinz-Harald Frentzen en troisième.
La course de 2001 ne nous met qu’un seul nom en tête, Juan Pablo Montoya. La recrue colombienne en a mis plein la vue en dépassant Michael Schumacher au premier virage après une voiture de sécurité pour la voiture calée de Mika Häkkinen. Il a ainsi pu garder la tête du 3e au 39e tour alors que Jos Verstappen, à qui il prenait un tour, l’a percuté à l’arrière. L’accident n’était pas sans rappeler le sort que son coéquipier chez Williams, Ralf Schumacher, a subi au 3e tour quand Barrichello a également trouvé son chemin sur la Williams, encore au Virage 4. Coulthard a ensuite profité de la pluie pour se faufiler devant Schumacher dans une manœuvre semblable à celle que Häkkinen a faite sur Schumacher en Belgique l’année d’avant. Tarso Marques était au centre des deux protagonistes et a facilité le travail de l’Écossais qui a ensuite gardé la tête jusqu’à la fin. Derrière Schumacher, son compatriote Nick Heidfeld a inscrit son premier podium en carrière, lui qui sortait d’une année de misère chez Prost en 2000. Sa Sauber s’est avérée compétitive en 2001.
La guigne a continué de s’acharner sur Barrichello en 2002, alors qu’il menait l’épreuve avec sa stratégie à deux arrêts il a perdu toute pression hydraulique et a dû abandonner de nouveau. Au départ, Schumacher et Montoya en viennent encore aux coudes, mais le Colombien a subi des dommages en touchant la nouvelle F2002 avec son museau, le forçant à entrer aux puits pour un nouvel aileron avant. Il a éventuellement fini 5e, à plus d’une minute des frères Schumacher. Michael a fini avec une maigre demi-seconde devant Ralf.
2003, Ô 2003! Comment oublier les événements, j’ai presque envie d’écrire un texte sur cette course seulement. Barrichello a enfin inscrit sa première position de tête à la maison, il a cependant perdu la tête au départ, sur une piste détrempée. Il a pu revenir devant Coulthard plus tard, avant de devoir abandonner au 47e tour sur problème de pression d’essence. C’était alors son 9e abandon de suite au Brésil. Le virage 3 se voulait le point névralgique, puisque quatre accidents y sont survenus en quelques tours en raison d’une rigole qui traversait la piste à cet endroit. Mark Webber a failli rejoindre Pizzonia, Montoya, Michael Schumacher et Button quelque temps après, mais il a su garder sa Jaguar hors du mur.
L’Australien n’a pu éviter les pneus au virage rapide avant l’entrée des puits et en a envoyé partout sur la piste au 54e tour. Malgré le drapeau jaune agité près du site de l’accident, Fernando Alonso a simplement foncé dans un pneu de la Jaguar pour ensuite percuter le mur de béton violemment quelques mètres plus loin. Le drapeau rouge a été sorti, mais il était difficile, malgré les transpondeurs et le chronométrage informatisé, de déterminer si Giancarlo Fisichella, qui avait passé Kimi Räikkönen un peu plus d’un tour auparavant, avait franchi la ligne avant que le drapeau ne soit déployé. La première conclusion a été que ce n’était pas le cas, donc, en vertu d’un recul de deux tours sur le tour au cours duquel le drapeau rouge ne soit montré, Räikkönen a été déclaré vainqueur. Mais quelques jours plus tard, il devenait évident que ça avait été une erreur, et que Fisichella avait bel et bien commencé le 55e tour. Donc, en reculant à la fin du 53e tour, le pilote Jordan était considéré meneur, remportant enfin sa première victoire en F1, la dernière pour une voiture d’Eddie Jordan.
À compter de 2004, le Grand Prix du Brésil devenait une des dernières courses de la saison. À sa dernière course pour Williams, Juan Pablo Montoya a pu terminer en tête au Brésil pour la première fois, lui qui s’est également imposé en 2005pour McLaren. Barrichello a aussi inscrit sa deuxième pole position de suite chez lui. 2005 a marqué l’histoire en raison de la troisième place de Fernando Alonso qui devenait alors le plus jeune champion de l’histoire, à 25 ans et 59 jours, battant le précédent record d’Emerson Fittipaldi par plus de 200 jours.
En 2006, Felipe Massa, maintenant chez Ferrari, a remporté la première victoire d’un Brésilien au Brésil depuis 13 ans. Il est parti de la pole position, première de trois de suite à São Paulo, a mené tous les tours sauf un, et a fini devant Fernando Alonso, qui a ainsi empoché son deuxième titre des pilotes chez Renault. Michael Schumacher a subi une crevaison au 11e tour, ce qui l’a relégué en 19e place. Mais il a effectué une remontée spectaculaire jusqu’à la 4e position, à moins de 5 secondes de la Honda de Jenson Button. L’Allemand venait de terminer son dernier Grand Prix en carrière, avant son retour inattendu en 2010 chez Mercedes.
L’impensable s’est produit en 2007. En retard de 17 points, en troisième place au championnat derrière Lewis Hamilton et Alonso, avec deux courses à faire à la saison, alors qu’une victoire donnait encore 10 points à l’époque, Kimi Räikkönen a remporté les deux dernières courses de l’année, alors que ses rivaux ont marqué suffisamment peu de points, pour lui permettre de remporter le titre par un seul petit point. Huit ans après Häkkinen, il est à ce jour le dernier Finlandais champion du monde.
La saison 2008 s’est terminée sur une note tout aussi dramatique, sur une piste qui est passée de sèche à légèrement humide. Massa a, à nouveau, mené presque tous les tours, et a remporté la victoire qui semblait lui promettre le titre de champion du monde de Formule Un. Mais au dernier tour, loin derrière lui, Lewis Hamilton a dépassé Timo Glock, un des rares pilotes toujours en pneus pour temps sec, au dernier virage, ce qui lui donnait la 5e position dont il avait besoin pour s’assurer du titre. L’euphorie s’est rapidement transformée en déception et amertume chez Ferrari. Bon joueur, Massa est demeuré festif et positif sur le podium, entouré de son éventuel coéquipier Fernando Alonso, et du champion défendant Kimi Räikkönen.
Après une séance de qualifications interrompue pendant plus d’une heure en raison d’un orage en 2009, c’est Rubens Barrichello qui a mis sa Brawn Mercedes en pole position, devant Mark Webber et Adrian Sutil, qui continuait à montrer la bonne forme des Force India en fin de saison. Tirant parti d’un accrochage à trois voitures au premier tour, Jenson Button a remonté de la 14e à la 5e place pour ainsi s’assurer du championnat avant la dernière manche tenue à Abu Dhabi. Incidemment, la course a été remportée par Mark Webber.
En 2010, un jeune Allemand de 23 ans au volant d’une Williams assez peu compétitive a fait un coup d’éclat sur une piste qui s’asséchait rapidement. Nico Hülkenberg a donc obtenu la dernière pole position pour Williams jusqu’à ce que Pastor Maldonado réalise l’impossible en 2012. Malheureusement pour Hülkenberg, la réalité l’a rejoint le lendemain et il a terminé en 8e place à un tour du vainqueur, Sebastian Vettel. Ce dernier a devancé son coéquipier Webber et son autre rival au championnat Alonso. Ce résultat amenait une lutte à quatre pour le titre, Lewis Hamilton étant l’autre en lice, pour l’épreuve finale tenue aux Émirats Arabes Unis.
De retour comme finale de saison en 2011, Interlagos n’a pas reçu le suspense auquel on est habitué. Sebastian Vettel a confirmé son titre 7 semaines plus tôt, mais ça ne l’a pas empêché de réaliser la pole. Il a cependant connu des ennuis de boîte et c’est son coéquipier Webber qui a remporté la course.
Un retour dans la lutte au titre pour Alonso en 2012 lui laissait un mince espoir puisqu’il devait marquer 14 points de plus que Vettel pour devenir champion. Contre toute attente, après un mauvais départ, Vettel a été impliqué dans un incident avec Bruno Senna et Sergio Pérez et a été mis en tête-à-queue. L’Allemand a été en mesure de repartir, non sans quelques dommages à son ponton droit, et en 22e position. Aidé par la légère pluie qui tombait, ainsi que par deux interventions de la voiture de sécurité pour remonter en 6e place. Alonso n’a pu faire mieux que 2e, lui faisant manquer le titre par 3 points.
Le calendrier 2013 a également pris fin à São Paulo. Une saison qui a été plutôt expéditive, au cours de laquelle Vettel a remporté son 4e titre consécutif un mois plus tôt en Inde. Ça ne l’a pas empêché de finir l’année avec sa 9e victoire d’affilée. Mark Webber participait à son dernier Grand Prix et a complété le doublé pour Red Bull. Ça a également été la dernière course de l’ère des moteurs V8, ces derniers faisant place à un groupe propulseur hybride à moteur V6 turbocompressé dès 2014.
C’était aussi une année de renouveau à Interlagos, puisque la piste a été entièrement repavée, et la ligne des puits a été reprofilée, rendant son entrée beaucoup plus sécuritaire et loin de la ligne de course. Ces changements ont forcé le virage derrière l’entrée des puits, le long droite de Ferradura, à être légèrement modifié. Son rayon a été resserré quelque peu, et il a été éloigné de son siège d’antan de quelques mètres pour accommoder la zone de dégagement qui a été réduite pur permettre la construction de la nouvelle entrée des puits.
Des doublés Mercedes, menés par Nico Rosberg en 2014 et 2015, et par Lewis Hamilton en 2016, ont marqué ces courses. Mais Fernando Alonso, au volant de la sous-puissante McLaren Honda, en a fait rire plus d’un lors de la qualification 2015 en se trouvant une chaise pliante pour se relaxer après que sa voiture l’ait laissé tomber en Q1. Une image qui a fait le tour du monde.
Remarquons aussi la superbe performance de Max Verstappen en 2016 sous une pluie battante. Après une erreur stratégique de Red Bull, qui lui a fait faire un arrêt de trop, il a réussi à reprendre 11 positions en 16 tours, tout en faisant des dépassements par l’extérieur dans le grand virage à gauche Curva do Sol. Il a aussi survécu à un quasi-tête-à-queue juste avant les puits, gardant sa Red Bull à quelques centimètres des rails.
Avec la nouvelle réalité des voitures 2017, le record du tour a été pulvérisé en qualifications par Valtteri Bottas. Son coéquipier Hamilton est parti des puits et a remonté en 4e place. La victoire de Vettel venait trop tard pour lui redonner une chance au titre, Hamilton l’ayant conformé lors du Grand Prix du Mexique deux semaines auparavant.
En parallèle, le circuit de Jacarepaguá a subi des travaux majeurs à partir de 2006, pour être raccourci afin de faire place à un stade construit par-dessus la portion est du circuit. Éventuellement, en 2012, la démolition de l’endroit, pour y faire une partie des installations olympiques pour les Jeux de 2016, était inévitable. À l’exception d’une route de service, il est bien difficile de concevoir qu’un circuit de course a occupé ce site pendant plus de 30 ans.
Comme en fait foi la longueur de ce texte, un Grand Prix est très rarement ennuyant au Brésil. Il est facile de prédire que 2018ne fera pas exception à la règle. Parions que le fait que le championnat des constructeurs est encore loin d’être gagné va faire monter le jeu de Ferrari et Mercedes d’un cran. Ce sera à voir le 11 novembre prochain.