Nascar Canada: Faut pas avoir peur de jouer du coude !

Crédit photo : Christian Gingras

Retour sur une grosse fin de semaine

Pardonnez-moi mon père car j’ai pêché. La course Pinty’s, j’ai écouté en différée. Nul choix avais-je car ma banque de « air-lousse » était épuisée. Dans l’espoir de la regarnir j’ai accompagné ma dulcinée pour aller magasiner. À Mirabel nous sommes allés, au « outlet » nous avons dépensé. Ma banque de points est maintenant fixée. Alors au « Bacon Bowl » en fin de semaine prochaine, je pourrai aller. Bien entendu, dame nature devra collaborer car seul samedi je peux y aller.

Voici donc, un petit retour sur la dernière fin de semaine de course.

Commençons par NASCAR Canada

Marc-Antoine Camirand a encore une fois prouvé qu’au Canadian Tire Motorsport Park, ce n’est pas avec des gants de velours qu’on gagne des courses. Son dépassement sur Sam Fellows le prouve n’en déplaise à des détracteurs. Quand Camirand dit qu’il « referait exactement la même affaire », il fait juste confirmer ce que tout le monde sait dans le milieu : sur cette piste, il ne faut pas avoir peur de jouer du coude. Fellows a mentionné que « Marc-est capable de dépasser proprement », mais la réalité, c’est que dans le NASCAR, celui qui veut la jouer propre finit par regarder les autres fêter sur le podium. Camirand l’a compris depuis longtemps, c’est justement cette mentalité de battant qui lui permet de viser le championnat.

C’est vraiment dommage pour Gary Klute qui a été victime d’une crevaison tout juste avant la dernière relance. Sa stratégie semblait bien planifiée, il avait les meilleurs pneus du groupe. Il était prêt à prendre sa revanche sur celui qui l’avait battu au printemps passé. Mais le sport auto, dans toute sa méchanceté, en a décidé autrement. Cette crevaison, ce n’est pas juste un incident de course, c’est le rappel brutal que dans cette discipline, même quand tu fais tout à la perfection, le vent peut virer de bord rapidement. Klute se retrouve avec une 9e place qui goûte amer, mais c’est ça aussi qui rend ce sport si imprévisible et captivant à regarder.

Il faut absolument parler de Connor Bell qui de nulle part se retrouve sur le podium. Voir une recrue non seulement tenir tête aux vétérans mais en plus les dépasser dans les moments les plus critiques, cela démontre qu’il a vraiment du potentiel. Son dépassement sur Fellows dans le dernier virage, c’était de l’opportunisme intelligent, cette capacité de saisir le bon moment quand l’adversaire fait une petite erreur. Bell n’a pas attendu qu’on lui donne cette place ; il l’a prise avec l’assurance de quelqu’un qui refuse de jouer les figurants. Cette performance au CTMP, ça pourrait bien être le début de quelque chose de prometteur pour ce jeune pilote.

CUP : Chase Briscoe passe au prochain tour

Chase Briscoe a livré dimanche soir à Darlington une performance d’une régularité remarquable qui force le respect. Mener 309 tours sur 367, ça ne relève pas du hasard, mais d’une maîtrise technique et mentale qui distingue les vrais champions des pilotes d’occasion. Lorsque Tyler Reddick s’est approché dans les derniers tours, Briscoe n’a pas fléchi. Il a maintenu sa trajectoire, géré ses pneus et fait ce que les vrais savent faire : gagner quand la pression monte. Il remporte ainsi son deuxième « Southern 500 » en trois ans, ce n’est seulement une statistique, c’est la confirmation qu’il appartient désormais à l’élite de cette série.

Plusieurs favoris des séries ont vécu un véritable enfer. Josh Berry qui s’écrase dès le premier tour après un contact avec Reddick, Alex Bowman qui perd 40 secondes lors d’un arrêt aux puits, et Christopher Bell qui se fait percuter   par Carson Hocevar. C’est ce genre de soirée qui peut ruiner des championnats avant même qu’ils ne débutent vraiment. En série, il n’y a aucune place pour les erreurs ou la malchance, et ces pilotes viennent de l’apprendre de façon brutale. Avec seulement deux courses restantes dans cette première ronde, leur marge de manœuvre vient de se réduire considérablement.

L’autre fait marquant de cette course est la domination impressionnante de Toyota qui place six pilotes dans le top 7. Tous les pilotes Hendrick ont terminé hors du top 15, incluant Kyle Larson en 19e position, cela démontre que même les équipes les plus dominantes peuvent connaître des soirées difficiles.

Journée de travail difficile pour Alex Labbé en Xfinity

Samedi dernier, la journée de travail du pilote originaire de la région de Bois-Francs Alex Labbé au « Portland International Raceway » s’est terminée de façon particulièrement frustrante, Le pilote québécois ayant vu ses espoirs s’envoler à cause d’un problème de pompe à essence qui l’a contraint à l’abandon. Parti avec des attentes raisonnables sur ce circuit routier où les pilotes expérimentés peuvent souvent tirer leur épingle du jeu, Labbé n’a pas eu l’occasion de montrer son savoir-faire habituel. Sa Chevrolet #7 l’a lâché au pire moment, le reléguant à une décevante 36e place.

Cette défaillance mécanique illustre parfaitement les défis auxquels font face les équipes moins nanties financièrement dans la série Xfinity, pendant que Connor Zilisch dominait les débats avec son équipement JR Motorsports et remportait sa huitième victoire de la saison. Sa sixième en sept courses. Alex Labbé et l’équipe SS GreenLight Racing ont dû composer avec la réalité brutale d’un sport où la fiabilité mécanique peut faire la différence entre une bonne performance et un week-end complètement gâché. Pour un pilote de l’expérience de Labbé, qui a souvent brillé sur les circuits routiers par le passé, cette sortie prématurée représente une occasion manquée dans une saison où chaque point compte pour maintenir la visibilité de l’équipe auprès des commanditaires.

En conclusion

Cette fin de semaine de course aura été une parfaite image de ce qui fait la beauté et la cruauté du sport automobile. D’un côté, on a eu droit à des performances d’anthologie comme celle de Chase Briscoe qui a transformé Darlington en démonstration de force personnelle, ou encore Marc-Antoine Camirand qui confirme sa maîtrise au CTMP avec un deuxième succès consécutif obtenu dans la controverse.

Mais cette même fin de semaine nous a aussi rappelé avec quelle facilité les espoirs de victoires peuvent s’effondrer : Gary Klute qui voit sa stratégie parfaite anéantie par une crevaison, Alex Labbé contraint à l’abandon par une pompe à essence défaillante, ou encore Josh Berry dont les espoirs de championnat en Cup s’envolent dès le premier virage de Darlington. Que les dieux bénissent les rois de la course !

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