La saison 2025 de NASCAR Canada a officiellement débuté ce week-end sur le célèbre circuit de Bowmanville avec la présentation du « Clarington 200 ». Cette première épreuve du calendrier a tenu toutes ses promesses en offrant aux spectateurs un spectacle riche en rebondissements. Malgré des conditions météorologiques fraîches et venteuses, les 28 pilotes engagés ont livré une bataille intense sur les 51 tours du tracé ontarien. À ce jeu, c’est finalement Marc-Antoine Camirand, champion en titre, qui s’est imposé au terme d’une course tactique et d’un dépassement décisif au dernier tour. Cette victoire inaugurale lui permet d’entamer sa quête d’un deuxième titre consécutif, un exploit jamais réalisé dans l’histoire de la série.
Une course marquée par les rebondissements et les stratégies audacieuses
Le départ a immédiatement donné le ton de la journée. Si Kyle Steckly s’élançait en pole position au volant de sa « Sierra Excavating MBS Motorsport No. 22 », c’est Alex Tagliani qui a rapidement pris l’avantage dès les premiers virages. Parti troisième, le pilote de la voiture « St-Hubert No. 80 » n’a pas hésité à s’engager dans un duel musclé avec Kevin Lacroix (No. 74), provoquant même un léger contact entre les deux bolides avant de prendre les commandes de la course.
Le rythme effréné des premiers tours n’a pas épargné les mécaniques. Rapidement, Matthew Scannell (No. 99) a été contraint à l’abandon, provoquant une première neutralisation. Ce ne fut que le début d’une série d’incidents qui ont rythmé l’épreuve et considérablement influencé les stratégies d’équipe.
Le gagnant des qualifications, Kyle Steckly (No. 22), après avoir perdu plusieurs places dans les premiers tours, a connu des problèmes majeurs avec sa voiture qui « patinait complètement », avant d’être victime d’une panne moteur qui l’a définitivement écarté de la course. Un coup dur pour le jeune pilote qui avait brillé lors des qualifications en signant sa deuxième pôle en carrière.
La mi-course a été marquée par une bataille particulièrement intense entre Gary Klutt (No. 59), Alex Guenette (No. 39) et Marc-Antoine Camirand (No. 96) pour la troisième position. Dans une séquence spectaculaire, les trois bolides se sont retrouvés roue contre roue (« side-by-side »). Camirand (No. 96) et Klutt (No. 59) ont finalement pris l’avantage sur Guenette, qui a perdu deux positions dans cette bataille.
Des arrêts stratégiques déterminants
La course s’est également jouée dans les puits. Andrew Ranger (No. 27) a été le premier pilote du groupe de tête à s’arrêter, dès le 11e tour, sur décision de son directeur technique, Étienne Cliche. Une stratégie audacieuse qui l’a contraint à remonter le peloton, mais qui s’est avérée payante avec une sixième place finale.
La règle limitant le changement à seulement deux pneumatiques par arrêt a obligé les équipes à élaborer des stratégies complexes. Pour changer les quatre pneus et faire le plein, les équipes devaient effectuer trois arrêts aux puits. Cette contrainte a forcé certaines équipes à privilégier l’essence plutôt que les pneus lors de certains arrêts, comme ce fut le cas pour Malcolm Strachan (No. 98), qui a opté pour un ravitaillement sans changement de pneumatiques à un moment clé de la course.
Les multiples drapeaux jaunes ont également bouleversé les plans, offrant des opportunités inattendues à certains pilotes comme Louis-Philippe Dumoulin (No. 47). Parti en fond de grille après des problèmes de carburateur en qualification, le triple champion a patiemment remonté le peloton pour finalement décrocher une remarquable cinquième place.
Un duel final entre Camirand et Klutt
La fin de course a offert un duel épique pour la victoire entre Marc-Antoine Camirand (No. 96) et Gary Klutt (No. 59). Alors que Klutt (No. 59) semblait avoir la course en main, le champion en titre a tenté le tout pour le tout dans les derniers virages. « Il m’a ouvert la porte à la fin du troisième virage, et je l’ai tassé juste un peu », expliquait Camirand (No. 96) après l’épreuve.
Ce dépassement musclé a provoqué un « petit contact » suffisant pour déstabiliser Klutt (No. 59), qui a effectué « une petite visite dans la surface gazonnée » avant de revenir sur la piste pour sécuriser la deuxième place. Alex Tagliani (No. 80), après avoir brillamment mené la course, a connu des problèmes mécaniques qui l’ont fait chuter dans le classement, l’éloignant des positions d’honneur malgré un début d’épreuve prometteur.
TOP 10 « Clarington 200 »
1. Marc-Antoine Camirand (No. 96)
2. Gary Klutt (No. 59)
3. Malcolm Strachan (No. 98)
4. Alex Guenette (No. 39)
5. Louis-Philippe Dumoulin (No. 47)
6. Andrew Ranger (No. 27)
7. D.J. Kennington (No. 17)
8. Kevin Lacroix (No. 74)
9. Jason Hathaway (No. 3)
10. Danny Chisholm (No. 8)
La performance de Malcolm Strachan (No. 98) constitue sans doute l’une des plus belles surprises de cette journée. Rarement vu dans le top 5, le pilote de la Curb Records No. 98 a livré une prestation remarquable qui lui vaut sans aucun doute le titre de « pilote du jour ». Sa stratégie d’arrêts aux puits et sa constance tout au long des 51 tours lui ont permis de décrocher ce podium inattendu.
Kevin Lacroix (No. 74), recordman de victoires à Bowmanville, n’a pu faire mieux que huitième malgré un bon départ. Une déception pour celui qui était considéré comme l’un des favoris sur ce tracé qu’il connaît si bien.
En conclusion
Au terme de ce Clarington 200, première des douze épreuves de la saison 2025 de NASCAR Canada, Marc-Antoine Camirand (No. 96) a confirmé qu’il faudrait compter sur lui pour défendre son titre.
Les défis qui attendent les concurrents seront nombreux et variés : des Maritimes à l’Ouest canadien, en passant par l’Ontario et le Québec, chaque circuit apportera son lot de difficultés et d’opportunités. La gestion des pneumatiques, les stratégies d’arrêts aux puits et la fiabilité des mécaniques joueront un rôle déterminant tout au long de cette saison qui promet d’être particulièrement disputée.
Si Bowmanville a rendu son verdict, onze chapitres restent à écrire avant de connaître le champion 2025. La prochaine manche sera scrutée avec attention pour voir si Camirand (No. 96) peut confirmer sa domination ou si ses adversaires parviendront à réagir. Ce qui est certain, c’est que les amateurs de NASCAR Canada peuvent se réjouir : la saison qui s’ouvre s’annonce comme l’une des plus compétitives et passionnantes de l’histoire de la série. Prochaine épreuve le 31 mai prochain à Vallée-Jonction en Beauce, la première en sol québécois.
Que les dieux bénissent les rois de la course et, encore une fois, bonne saison à tous !