NASCAR CUP : Bilan après neuf courses

Crédit photo : Francois Richard

La saison se déroule à vitesse « Grand V » et le temps est venu de faire un retour sur les neuf premières épreuves qui ont été présentées jusqu’à maintenant dans la série principale de NASCAR. Pour ce faire, j’ai concocté un classement style « état des forces » trois principaux critères.

Avant de vous en expliquer le fonctionnement, voici le «Power Ranking 360Nitro.tv » pour la saison actuelle de la CUP.

TOP 10 ÉTAT DES FORCES (POWER RANKING), SEMAINE 9

PositionNomConstructeurPointsDifférence
1-Chase Elliott (No. 9)Chevrolet78,85 ptsDiff + 4
2-Martin Truex Jr. (No. 19)Toyota76,11 ptsDiff – 1
3-William Byron (No. 24)Chevrolet76 ptsDiff + 4
4-Ty Gibbs (No. 54)Toyota73,21 ptsDiff —-
5-Kyle Larson (No. 5)Chevrolet71,68 ptsDiff – 3
6-Chris Buescher (No. 17)Ford68,66 ptsDiff + 3
7-Tyler Reddick (No. 45)Toyota68,12 ptsDiff + 4
8-Denny Hamlin (No. 11)Toyota66,96 ptsDiff – 5
9-Chase Briscoe (No. 14)Ford66,5 ptsDiff + 3
10-Bubba Wallace (No. 23)Toyota65,48 ptsDiff + 3

Explication du tableau :

La note est définie sur un score de 100 points, établi comme suit :

• 5 points pour la dernière course disputée.

• 25 points pour les cinq dernières courses (ou le nombre de courses présentées jusqu’à maintenant si inférieur à 5).

• 70 points pour les dix dernières courses (ou le nombre de courses présentées jusqu’à maintenant si inférieur à 10).

Par exemple, grâce à sa victoire au Texas, Chase Elliott a accumulé 5 points. Pour ses cinq dernières sorties, il a cumulé 21,29 points sur une possibilité de 25 points, et finalement, pour l’ensemble des épreuves jusqu’ici, il a un total de 52,56 points. Cela lui procure donc un total de 78,85 points en 9 courses.

Enfin, la dernière colonne du diagramme indique la différence au classement par rapport à la semaine précédente. Donc, en revenant sur le cas d’Elliott, vous pouvez constater que ce dernier a gagné 4 positions au classement cumulatif, ce qui lui permet d’être en tête.

Retour sur la saison actuelle de quelques pilotes  

On dit qu’en course automobile, être constant est souvent payant sur une saison entière. Cependant, cela peut-être un peu moins vrai en NASCAR. Une fois qu’un pilote a obtenu son laissez-passer pour les éliminatoires grâce à une victoire, il peut se relâcher quelque peu. On pourrait extrapoler davantage sur les différentes conditions donnant accès à la première étape du championnat, mais je préfère ne pas m’étendre trop sur le sujet.

Même si Denny Hamlin (2 victoires) et William Byron (3 victoires) ont visité à plusieurs reprises le cercle des vainqueurs cette saison, cela ne fait pas d’eux pour autant les pilotes les plus constants depuis le début de 2024. J’exagère peut-être un peu pour Byron, qui est à moins de trois points du premier rang dans mon classement.

La saison 2023 n’a pas été facile pour Chase Elliott, qui avait dû s’absenter lors de six épreuves en début de saison suite, comme on dit en bon québécois, à une débarque en planche à neige au Colorado. D’ailleurs, la dernière fois que j’ai fait du ski, ça remonte à belle lurette, c’était à Vallée du Parc dans le coin de Shawinigan. J’avais alors provoqué une fouille sincèrement drôle digne d’une vidéo humoristique. Revenons à Elliott, qui l’année dernière a manqué pour la première fois les éliminatoires après y avoir toujours été depuis son passage à temps plein en 2016. Sa victoire au Texas vient de lui enlever une tonne de pression puisqu’il n’avait pas remporté de victoire depuis la course d’automne de Talladega en 2022. Pour plusieurs, cela devenait inquiétant, cependant, on est en droit de se demander si Elliott était à son plein potentiel en 2023. Est-ce qu’il est revenu trop vite à la compétition à ce moment-là ?

Pour moi, il y a deux belles surprises jusqu’à présent dans le classement de l’état des forces. Même s’il n’a pas décroché de victoire jusqu’à maintenant, Chris Buescher cumule 68,66 points en sixième position (une hausse de trois rangs). Il a terminé 5 fois dans le top 10, notamment avec une excellente seconde position lors de la quatrième course à Phoenix. Cependant, ses deux dernières sorties ont été un peu plus pénibles puisqu’il a terminé 15e à deux reprises, alors qu’il sortait d’une séquence de 4 courses consécutives dans le top 10. Je dois l’avouer, je n’ai jamais été un grand partisan de Bubba Wallace. Pourtant, il pointe le bout du nez à la dixième place avec 65,48 points. Il a terminé 4 fois dans le top 10, incluant 3 tops 5. Sa position moyenne à l’arrivée est inférieure à celle de Buescher, ce qui explique peut-être son classement inférieur.

Bien entendu, j’ai aussi mes déceptions qui se trouvent à l’extérieur du top 10 de mon tableau. Les deux pilotes qui me viennent à l’esprit sont Kyle Busch (qui semble avoir une voiture qui ne répond pas à ses attentes) et Alex Bowman (qui fait partie de l’équipe la plus solide cette saison, puisque ses trois coéquipiers font partie de mon top 5). Busch, au volant de sa Camaro numéro 8 de RCR, n’a réussi qu’un seul top 5 jusqu’à maintenant, avec une position moyenne au départ de 20 et de 15,8 à l’arrivée. Depuis son arrivée à temps plein en 2005 en CUP, cela représente ses pires statistiques à ce chapitre. Il occupe actuellement le 16e rang dans le «power ranking» avec 61,02 points, et il est au même rang au classement général de la NASCAR. Sans être trop alarmiste, on peut se demander s’il fera les séries cette année ou non. Pour ce qui est de Bowman, il occupe actuellement le 17e rang dans le classement de l’état des forces, tout juste sous la barre des 60 points. Au niveau de la CUP, il est actuellement 14e au classement.

Et les assistances et les cotes d’écoute dans tout ça ?

La saison 2022, avec la fin de la folie pandémique et l’arrivée du nouveau bolide en CUP, a vu une hausse des assistances mais aussi une augmentation de l’auditoire télévisuel. Cependant, l’année dernière, pour l’ensemble des épreuves présentées à la télévision, le fameux «rating» des diffuseurs a diminué de 5%. La situation est quand même particulière puisque du côté de NBC, les cotes d’écoute ont légèrement augmenté.

Il est très difficile d’avoir les chiffres officiels de la NASCAR concernant les assistances lors des week-ends de courses puisque ceux-ci ne sont plus publiés depuis 2014. On peut facilement imaginer la raison principale de ce silence. J’ai regardé, pas toujours au complet, l’ensemble des épreuves jusqu’à maintenant. La seule épreuve qui a fait salle comble est celle de Daytona en février (dans ce temps-là, NASCAR aime bien le crier sous tous les toits). Mais depuis ce temps, il était impossible de ne pas remarquer la quantité de sièges vides à toutes les fins de semaine. Je pense notamment à Martinsville et Bristol.

Malgré cela, NASCAR a conclu en décembre dernier un accord de télédiffusion représentant des droits de 7,7 milliards sur 7 ans, effectif à partir de la saison 2025. De plus, 5 courses seront présentées sur Amazon Prime. Cela signifie donc que pour les diffuseurs, NASCAR représente encore un certain intérêt (disons que je suis jovialiste en écrivant ça). En y regardant de plus près, cela représente 1,1 milliard par année. Nous sommes donc bien loin des 100 milliards de dollars de contrats obtenus par la NFL pour dix ans en 2021 ainsi que du prochain contrat de la NBA qui, selon plusieurs experts, devrait dépasser les 70 milliards pour 10 ans.

Donc, si l’on compare froidement le NASCAR avec la NFL et/ou la NBA, nous pouvons constater que l’importance accordée par les diffuseurs américains n’est pas très élevée et que ceux-ci ne considèrent plus la discipline comme un sport majeur. Quand les différents réseaux de télévision paient un droit de diffuser pour une certaine valeur, c’est qu’ils croient que le retour sur l’investissement sera élevé. Vous pouvez en tirer vos propres conclusions, mais on ne peut faire autrement que de constater que les projections de revenus pour NASCAR sont peu élevées.

Tout cela pour en arriver au fait que le NASCAR est en perte de vitesse depuis plusieurs années et que la tendance semble de plus en plus, pour ne pas dire confirmée. Le prochain contrat de télévision assure une stabilité pour les 7 prochaines années, mais que se passera-t-il après ?

En conclusion

À mon avis, les courses ont été loin d’être mauvaises jusqu’à maintenant, et on peut maintenant pratiquement affirmer que le nouveau bolide apparu en 2022 a répondu aux attentes. Cependant, son effet s’estompe peu à peu et NASCAR cherche par toutes les manières de se réinventer. Les prochaines années ne seront pas faciles à cause de toutes sortes de facteurs et de plusieurs tendances (plus ou moins bizarres) qui se pointent de plus en plus à l’horizon. Que les dieux bénissent les rois de la course et n’oubliez pas de recycler vos « sertpuariens » !

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