Alors que l’avenir s’annonçait incertain, l’autodrome Thetford tente un redressement majeur

Crédit photo : Rock Bouffard

PETITS RAPPELS HISTORIQUES

S’il y a un endroit au Québec où il existe une tradition bien ancrée entourant les courses, c’est bien celle de la région de Thetford où, au fil du temps, plusieurs pistes ont connu des épisodes glorieux.  Le berceau de la course automobile dans la région se trouve sans aucun doute dans le secteur du village de Roberstonville où se sont produits des pilotes du coin et de partout au Québec depuis le début des années 1950.  C’est à cet endroit que se trouve l’Autodrome Thetford, piste qui est intégrée au complexe X-trême Dirt Stadium d’Olivier Brouard en 2019.

Les pistes et les promoteurs se sont succédés à Robertsonville et les deux principaux bars du village ont longtemps été le haut lieu d’échanges mouvementés sur la question. La relance des courses sur terre battue en 1998 a eu lieu à la Villa Speedway qui se trouvait à Sacré-Cœur-de-Marie, une municipalité voisine. Cette piste, propriété de Normand Gingras et Manon Jacques, a connu une brève existence, de 1998 à 2000.  La Villa Speedway venait combler le vide après que la région avait été privée de courses pendant environ 7 ans.  Des rumeurs de relance de cette piste ont couru quelques années plus tard, mais sans que celle-ci se concrétise.

L’Autodrome Thetford, la piste est en activité en ce moment, se situe derrière l’Hôtel Balmoral, sur le même site où des programmes de course ont déjà été présentés il y a de ça plusieurs décennies. Depuis 1999 et jusqu’à présent, c’est l’Autodrome East-Broughton, opéré d’abord par un groupe d’investisseurs de l’endroit et devenu ensuite le Complexe Motorisé le Speedway, qui tient place de lieu de rencontre des amateurs de courses sur terre battue dans ce coin de la province. 

Les amateurs de courses de la région n’ont jamais été orphelins bien longtemps dans l’histoire même si dans les faits, on y a vu naitre et mourir plusieurs circuits au fil des années.  Ce n’est pas non plus la première fois que la région se retrouve avec deux pistes à proximité l’une de l’autre, la dernière situation du même genre ayant existé notamment entre 1999 et 2000 alors que s’ajoutait l’Autodrome East-Broughton.  La nouvelle piste se trouvait à moins de 20 kilomètres de la Villa Speedway.  Dès lors, le déclin de la piste du couple Gingras-Jacques s’amorçait.  L’équipe d’officiels associés à la piste de Sacré-Cœur de Marie changeait du même coup de camp dont notamment le directeur de courses Jean-Pierre Poulin et le signaleur en chef, Renaud « Bedon » Poulin.  Ces deux derniers se sont retirés du sport automobile depuis déjà plusieurs années.

À l’époque, si on ajoute le fait que la famille Lessard détenait aussi une piste de course sur terre battue à Vallée-Jonction, non loin de là, on comprendra qu’il arrivait que la rivalité entre les promoteurs soit assez perceptible.  La Villa Speedway aura été celle qui aura connu une fin assez abrupte à l’époque.  Les courses y étaient présentées le jour alors que celles des deux autres pistes se déroulaient en soirée. La guerre des bourses faisait rage et est devenue un enjeu important sur le plan financier.  Les partenaires et les équipes étaient sollicités de toute part et la bataille fut brève, mais intense.  Quelques années plus tard, la famille Lessard de Vallée-Jonction décidait de passer à l’asphalte laissant ainsi la voie libre à l’équipe d’East-Broughton en ce qui concerne la terre battue, ce qui a eu un effet d’apaisement très important, chacun tirant son épingle du jeu dans des marchés suffisamment différents. 

La description de ce contexte historique peut sembler plus ou moins utile quand on parle de l’Autodrome Thetford.  Cependant, peut-être par nostalgie, je crois que certains des grands amateurs de stockcar du coin ont la mémoire longue et qu’ils pourraient vivre une impression de déjà vu avec la renaissance de l’Autodrome Thetford. Cependant, en 2023, nous sommes en présence d’une deuxième administration en seulement 3 ans et d’un promoteur qui prend la relève de l’équipe précédente alors que ce n’était pas du tout dans ses plans il y a moins d’un an. Olivier Brouard tente de sauver une initiative prise par d’autres intervenants, notamment en raison du fait qu’il souhaite honorer l’engagement pris de tenir bon au moins le temps de quelques saisons, question de bien évaluer le potentiel d’une telle réouverture.  L’Autodrome Thetford, version 2020-2023, a déjà été soumis à de forts vents de face et il en fut de peu, de très peu, pour que l’expérience se termine en plein vol, l’équipage risquant de se trouver soudainement sans pilote et sans co-pilote pour assurer la relève après seulement 2 programmes en juin 2022.  Nous en reparlerons plus tard.

VOCATION PREMIÈRE DU X-TRÊME DIRT STADIUM

Je dois avouer bien humblement que j’ai été le premier surpris de voir réapparaitre une deuxième piste de stockcar dans ce secteur tenant pour acquis que le marché local était déjà bien desservi. J’ai été impressionné de voir Olivier Brouard décider de relever ses manches afin de poursuivre et compléter la saison 2022 après le départ d’André Fortier et de Mario Champagne.  Il lui fallait pas mal de cran et de courage pour reprendre le flambeau, lui qui n’avait jamais été impliqué en course automobile auparavant.

Je connaissais de nom l’X-Trême Dirt Stadium pour ses courses dans des disciplines comme les Super TT et j’avais été un témoin lointain de la mise sur pied la Série Pro truck Mcgregor en 2019.  Cette série allait se produire à cet endroit en plus des autres classes, y étant associées comme les VTT et les côtes-à-côtes.  Jamais, mais au grand jamais je me serais attendu à voir renaitre de ce complexe une piste de stockcar sur terre battue. Pourtant, tant qu’à refaire la surface pour le Flat Track, aussi bien faire un pas de plus et proposer ces infrastructures à un ou des promoteurs éventuels.  Ce sera donc Mario Champagne et André Fortier qui se lanceront dans l’aventure en 2019.

La dernière année d’opération de cette piste se situait vers 1991.  Elle avait connu ses deux derniers cycles d’activités entre 1980-1984 et de 1987-1991.  Olivier Brouard a fait l’acquisition des terrains où se trouve la piste dans l’objectif d’y installer des infrastructures dédiées au hors-route et aux courses de motos sur la piste ovale revampée pour les circonstances.  Même les voitures téléguidées y trouvent leur place. Il souhaitait offrir un terrain de jeu pour la pratique de plusieurs disciplines.  Il n’avait pas réellement l’intention de devenir un organisateur d’évènements, mais plutôt de louer ses installations à d’éventuels promoteurs.  En 2021, les courses d’autos à obstacles, la Super TT Nationale et la North American Flat Track étaient ajoutés à la programmation.  Cette dernière série est pilotée par Brouard et Shawn Ford, un partenaire en qui l’homme d’affaires accorde une grande crédibilité et un domaine plus proche de l’expérience du propriétaire de la piste.

Pour 2023, Olivier Brouard compte terminer les travaux qui amèneront la création d’une piste d’accélération de type « Mud Drag » et améliorer la piste où sont présentées les courses à obstacles, une forme de circuit routier sur terre pour les voitures et les camionnettes. Un festival de sport motorisé s’y tiendra dans le cadre de la fête nationale du Québec.  Le calendrier sera bien garni avec 8 programmes de stockcar, 3 pour les courses à obstacles, le Flat Track ainsi qu’en Super TT et enfin et enfin 2 programmes en Rallye X.  Brouard jongle aussi avec l’idée de tenir éventuellement un Enduro sur la piste ovale.

L’AUTODROME THETFORD DE RETOUR AVEC UN OPTIMISME BIEN SENTI EN 2020

Un premier contact initié par Brouard auprès de Mario Champagne en 2019 créa l’étincelle qui allait rallumer le feu sacré.  Mario, qui avait déjà caressé le projet de participer à l’ouverture d’une piste dans le secteur de Pont-Rouge, voyait là une opportunité en or de se lancer, pour vrai.  Après avoir procédé à des essais sur la piste, les nouveaux promoteurs tentaient le tout pour le tout en présentant un programme test au mois d’octobre de la même année.  L’objectif était d’évaluer le potentiel en vue d’une relance à l’été suivant.  Une soixantaine de pilotes ont répondu à l’invitation. Pandémie oblige, le projet a évolué plus lentement que prévu.  André Fortier et Mario Champagne présentèrent aux amateurs et pilotes une saison écourtée totalisant 4 programmes en 2020.

Au plus fort de leur optimisme, les deux responsables des courses de stockcar espéraient pouvoir compter sur plus de 100 voitures, information livrée par Mario Champagne dans le cadre d’une entrevue accordée au Courrier Frontenac le 8 juillet 2020. Le texte de l’époque avançait même le chiffre de 130 pilotes ayant confirmé leur intérêt.  Malheureusement, en 2020 et 2021, ces chiffres ne se sont pas confirmés.  Sur le terrain, plusieurs des équipes qui ont fait les yeux doux aux promoteurs n’ont pas concrétisé leur participation au fil du temps.  On connait la règle, moins il y a d’équipe, moins il y a de spectateurs.

ANNÉE 2022 : DEUX DÉPARTS IMPRÉVUS EN DÉBUT DE SAISON

L’année 2022 devait être celle de la consécration de cette relance.  Cependant, le 14 juin 2022, Olivier Brouard annonçait sur la page Facebook de la piste que l’entente le liant à Mario Champagne et à André Fortier avait été résiliée avant la fin de son terme. Fortier quittait pour des raisons d’affaires et Mario Champagne pour des problèmes de santé majeurs. Olivier Brouard, qui n’avait pas jusque-là l’intention d’agir comme promoteur de courses automobiles, se retrouvait donc dans l’obligation de prendre une décision rapide, poursuivre ou non les activités de l’Autodrome Thetford et s’assurer de bien s’entourer le cas échéant.

Pris par surprise par la décision d’André Fortier, Olivier Brouard a pris la décision de se porter acquéreur des installations de l’équipe précédente.  « Étant moi-même pilote, j’ai décidé qu’il valait la peine d’essayer de compléter la saison.  Nous n’étions qu’en juin et c’est en me basant sur mon expérience dans d’autres disciplines que j’ai repris le flambeau ».  Le nouveau promoteur et propriétaire du site a voulu rapidement marquer la transition entre les deux administrations en prenant des décisions importantes notamment en retirant la carte de membre exigée aux pilotes jusque-là.

En septembre dernier, dans un cri du cœur, Olivier Brouard invitait les amateurs et les équipes à manifester leur soutien à la piste locale en passant les guichets du dernier programme de courses de la saison. « Ce samedi, c’est le dernier programme de la saison. Comme plusieurs le savent cette année moi et ma femme, nous avons relevé un défi immense. L’ancien promoteur a décidé de laisser tomber la série (stockcar) après seulement 2 programmes. La rentabilité n’étant pas là; il a décidé le résilier notre entente. Nous avons longuement hésité à reprendre ou non la série. Finalement, nous avons décidé de ne pas vous laisser tomber et surtout d’essayer de continuer à développer le projet qui est l’Autodrome Thetford». Il n’en fallait pas plus pour que des amateurs et membres des équipes se questionnent sur l’avenir de l’Autodrome pour 2023.  L’investissement fait par Olivier et sa conjointe pour prendre le relai devenait lourd à porter pour lui et sa famille d’autant plus que les programmes présentés dans d’autres disciplines ne pouvaient pas pallier non plus les difficultés budgétaires générées par les courses de stockcar.  De façon générale, les événements présentés n’attiraient pas suffisamment d’amateurs pour atteindre le seuil de rentabilité.  C’est souvent le cas pour les premières années d’existence d’une nouvelle entreprise, diront certains.

2023, LE TOUT POUR LE TOUT

Lorsque j’ai rencontré Olivier dans un café du boulevard Frontenac à Thetford, j’ai croisé un homme d’un calme presque déconcertant.  Il est conscient des risques financiers associés à cette aventure.  Afin d’améliorer l’expérience des amateurs et des coureurs, il compte procéder à l’éclairage de la piste ovale afin de présenter ses programmes en soirée.  Il veut mettre le paquet en offrant notamment aux amateurs quelques programmes doubles en associant par exemple des courses en Flat Track aux courses de stockcar.  Les 23 et 24 juin se tiendra la grande fête du sport motorisé avec la présentation de plusieurs disciplines.  Le site se prête très bien à ce genre d’évènement d’envergure.

Brouard veut aussi cultiver le respect et il porte une attention particulière au fait de ne pas entrer dans une compétition malsaine avec Jonathan Maheu d’East-Broughton ou avec les complexes ou évènements de sport motorisé de la région immédiate de Thetford.  Il a fait le choix d’aligner son calendrier sur celui des autres en leur laissant la priorité, évaluant que comme nouveau venu, il se doit de démontrer ses bonnes intentions aux autres promoteurs. 

En ce qui concerne le stockcar, il songeait sérieusement à adopter la même règlementation mécanique que celle qui est en vigueur à East-Brougthon et aurait peut-être pu envisager le partage de certaines ressources humaines.  Cependant, aucune discussion ne s’est tenue à cet effet au moment d’écrire ces lignes.  Brouard et son équipe ont décidé de maintenir les choses comme elles l’étaient en 2022 pour s’assurer d’une certaine continuité. Ce sera Christian Hellie qui officiera à titre de directeur de course en 2023.  Steve Dubois (The Wood) sera le signaleur en chef. 

Le promoteur affirme être conscient que le nombre de classes présentées à Thetford est élevé.  Il dit souhaiter une règlementation simple à appliquer.  Jusqu’à maintenant, peu de coureurs font l’aller-retour entre les deux pistes locales et une certaine uniformisation mérite réflexion.  Il veut s’assurer de ne pas pénaliser les équipes déjà présentes sur sa piste.  « J’ai une approche assez démocratique et je consulte les coureurs avant de prendre des orientations ».  La procédure de course est sous analyse actuellement. 

La phase de lancement de cette piste est maintenant chose faite.  Le défi d’Olivier Brouard est de voir s’il y a de la place pour la développer davantage.  Il sait que la surface de la piste ovale est différente de ce que les coureurs connaissent ailleurs. Son plus grand souhait est que ceux-ci mettent de côté les rumeurs entendues et qu’ils viennent rouler sur sa piste pour se faire leur propre idée. « Notre complexe s’est grandement amélioré et nous continuons le travail », complète mon interlocuteur. Les courses présentées en soirée pourraient aussi permettre d’offrir une meilleure expérience et en raccourcir la durée ce qui sera certainement une bonne chose.

Pour ce qui est des amateurs de courses, j’en connais personnellement un certain nombre dans ma région natale qui n’ont pas encore donné une première chance à l’Autodrome Thetford version 2022.  Nous avons là un résident de l’endroit qui prend le pari de poursuivre la relance amorcée par André Fortier et Mario Champagne et qui souhaite ardemment que les amateurs et les coureurs qui ont résisté à l’envie d’aller y faire un tour changent leur fusil d’épaule en 2023.  « Je crois sincèrement que ma philosophie et mon approche basées sur le respect permettront aux gens de constater que sous mon administration, l’Autodrome Thetford ne cherche pas à empiéter sur l’offre de la piste d’East-Broughton ».  Lors de l’entrevue ayant servi à préparer cette chronique, il a insisté sur l’importance pour lui de favoriser la collaboration. 

TENTATIVE POUR SÉDUIRE LES SPECTATEURS

Même si dans un premier temps je me questionnais sur la pertinence d’ajouter un autre ovale en terre battue dans cette région étant donné la vigueur des activités qui se tiennent au Complexe Le Speedway, j’en arrive à la conclusion qu’Olivier Brouard mérite sa chance. Il a fait des apprentissages importants dans la dernière année. Il est de plus convaincu qu’il peut produire des courses sans nuire à la piste voisine et qu’un rapprochement entre les deux propriétaires serait souhaitable.  Il devra aussi tenir compte du fait de la présence d’autres pistes qui attirent la même clientèle, même si elle se trouvent plus loin.

À mon avis, pour certains assidus de la piste d’East-Broughton, la réaction a peut-être été une de rejet à priori, un peu comme si on venait jouer dans la cour de leur protégée, la piste qu’ils fréquentent depuis longtemps et à laquelle ils sont attachés.  Je vous soumets bien humblement l’hypothèse que ce nouveau joueur aurait pu provoquer chez les habitués, une impression qu’on allait diluer le produit localement.  L’histoire et les chicanes lointaines allaient-elles encore se répéter?

Dans ce contexte, les gens ont pu avoir l’impression de devoir choisir un camp.  Les amateurs et les coureurs d’East-Brougthon ont-ils pu avoir comme croyance que s’ils visitaient la voisine ce serait de commettre une infidélité ou encore de la mettre en danger? Les vieux de la vieille ont en mémoire les disputes de la fin des années 1990 et ils savent à quel point l’ambiance entourant le sport automobile a été affectée à l’époque.  J’imagine que les choses ne se répèteront pas après avoir entendu les deux propriétaires de la région qui plaident en faveur du droit de l’autre d’exister.  C’est plutôt rassurant comme climat.

Si la première hypothèse n’est pas la bonne, serait-ce seulement que l’habitude ne s’est pas installée chez les amateurs et que le temps fera son œuvre à ce chapitre?  Les différences dans la règlementation mécanique entre les pistes jouent-elles un rôle dans la perception des équipes?  Le marché est-il tout simplement saturé?

Peu importe l’hypothèse que l’on retient pour expliquer ce départ difficile, la stratégie de mise en marché qui sera déployée par Brouard et son équipe devra reposer sur des preuves tangibles de bonne volonté et une sincérité inébranlable. Comme on dit au Québec, les bottines devront suivre les babines. Le discours devra être empreint de respect et tous les membres de cette jeune équipe devront agir en conséquence.  Là-dessus, jusqu’à présent, Olivier Brouard semble respecter ses engagements et il sait conjuguer avec la pression quand les choses dérapent.  Il a sauvé la saison de courses 2022 malgré l’incertitude qui planait et il est parvenu à améliorer la piste lui qui a dû apprendre sur le tas.  À première vue, il semble être un leader positif doué d’une bonne force de caractère.

LA SAISON DÉBUTERA EN MAI AVEC UNE RÈGLEMENTATION MAISON

Le calendrier 2023 annonce que les activités débuteront en mai au X-Trême Dirt Stadium.  Les 13 et 20 mai seront dédiés aux pratiques en Flat Track et en Super TT.  C’est le 27 mai que la saison de stockcar prendra son envol.  Les activités de courses automobiles sur terre battue devraient être présentées en soirée à compter du mois de juin, question d’affronter adéquatement les mois d’été les plus chauds.

Olivier Brouard m’indiquait qu’il accorde une grande importance à la classe de développement, Mini champions, à laquelle il veut porter une attention particulière.  Les divisions Sportsman, Prostock open, Semi Pro, Force 4, Force 4+, V8 Limités et Tigresses seront toutes de retour avec une règlementation locale. 

En ce qui concerne les Semi-Pro, la prise en charge de cette classe au niveau provincial et les plans d’autres pistes pourraient avoir un impact sur le nombre de compétiteurs présents à Thetford. Plusieurs pilotes de cette division se sont déplacés ailleurs au Québec en 2022 lors de courses d’envergure. On voit déjà les noms de quelques coureurs présents généralement à la piste de Thetford être affiché dans la liste des réguliers de cette nouvelle association. Reste aussi à savoir comment sera perçue la règlementation maison de l’Autodrome Thetford par les coureurs des autres pistes. Ils voudront sans doute évaluer leur chance de pouvoir compétitionner sans risquer d’être disqualifiés pour avoir aligné une voiture non conforme.

Olivier Brouard prend donc un pari risqué en maintenant le cap et il le sait. Fort de l’expérience de ses prédécesseurs, il sait maintenant que le fait qu’une équipe indique son intérêt pour une piste ou qu’il y réserve son numéro ne se transforme pas automatiquement en un engagement clair à l’effet de se présenter à la piste les jours de courses. 

Selon lui, l’Autodrome Thetford n’est pas en mesure, pour le moment, de participer aux efforts concertés impliquant d’autres promoteurs afin d’uniformiser les classes.  Aucune alliance afin de créer des championnats entre les pistes impliquant son complexe n’est envisagée pour l’instant.  Olivier veut d’abord consolider les acquis et démontrer aux coureurs qu’il peut être amusant d’y compétitionner sur une base régulière.

Heureusement, le complexe jouit d’une situation géographique avantageuse, car il se retrouve au cœur de régions comportant un bassin important de coureurs.  Certaines équipes sont déjà très attachées à l’endroit et militent pour y attirer des collègues propriétaires de voitures de course.

Je suivrai avec intérêt ce qui se passera de ce côté en 2023, Olivier Brouard et moi avons déjà prévu de nous parler à quelques reprises dans les prochains mois.  Je tiens à terminer ce texte en lui souhaitant le meilleur des succès.  Il a entre les mains un complexe qui lui permettra de tenir des évènements variés.  Nous savons notamment que la course automobile à obstacles est très populaire et peut parfois attirer des foules nombreuses. 

Du côté du stockcar, certaines classes présentent un bon potentiel et la présence en piste de certains pilotes connus localement annonce peut-être de meilleurs jours. Des pilotes y ont élu domicile et ont maintenu leur participation presque tout l’été.  Jean-Christophe Bolduc et sa conjointe, Taylor Bolduc, deux figures bien connues localement et sur le plan provincial y sont passés en 2022 et ont pris l’engagement d’y retourner en 2023.  Même s’ils ne seront pas en mesure de participer à tous les programmes, ils ont fait l’acquisition de voitures qui seront préparées spécifiquement pour cette piste. Voici des signaux qui laissent à penser que la patience d’Olivier Brouard pourrait se transformer en quelques petites victoires significatives pour la suite des choses. S’il arrive à préserver le bassin actuel de coureurs et à y en greffer quelques autres, s’il ajoute à son arsenal une personne passionnée des courses pour assumer le rôle de spécialiste des relations publiques, la visibilité qu’il pourrait en tirer saura certainement porter ses fruits.

Le projet de développement d’une piste d’accélération devrait permettre au patron de l’endroit de bonifier son offre.  Sa stratégie visant à tenir des évènements avec au programme plus d’une discipline pourrait lui être salutaire.  Une fois leur place trouvée, l’X-Trême Dirt Stadium et l’Autodrome Thetford pourraient bien arriver à s’ancrer dans les choix des amateurs et enfin devenir profitables tant pour lui que pour les amateurs.

Pour en savoir plus sur le Complexe X-Trême Dirt https://www.facebook.com/XtremFT et sur l’Autodrome Thetford https://www.facebook.com/groups/3078448822181491

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