Vous le saviez déjà, Michel Pelletier de Cap-St-Ignace est le nouveau directeur de course de la piste d’East-Broughton depuis déjà quelques semaines. Rencontré en entrevue dans les derniers jours, il a déjà des plans clairs dans sa tête pour réaliser son mandat.
LE PREMIER CONTACT
C’est un peu par hasard si Pelletier et Jonathan Maheu ont fait connaissance l’été dernier. Michel et son fils se sont rendus comme spectateurs à l’Autodrome en 2022. C’est dans le contexte où ce dernier souhaitait faire la connaissance du signaleur de l’endroit que les premiers échanges ont eu lieu. Le propriétaire de la piste s’était alors joint à la conversation permettant ainsi à Pelletier de faire la présentation informelle de ses états de service. En ce qui concerne son jeune fils, son souhait a été réalisé.
Michel Pelletier précise qu’il n’avait pas d’attente particulière à ce moment et qu’il en a tout simplement profité pour signaler à Jonathan Maheu qu’il était disponible en cas de besoin. Une fois ce premier contact informel passé, les discussions se sont poursuivies pendant quelques semaines entre les deux hommes qui en sont finalement venus à une entente en fin de saison, une fois le départ de Mario Roy connu.
OBJECTIVITÉ, RIGUEUR ET COHÉRENCE
Le nouveau maitre du jeu vise une gestion des courses basée sur l’objectivité des officiels et la rigueur dans l’application de la règlementation. « Aux courses comme dans tout autre sport, les décisions doivent êtres cohérentes et équitables » affirme l’ex-pilote.
Questionné au sujet des liens qu’il a pu entretenir ou qu’il entretient encore avec certaines équipes, il se dit conscient que ce sujet en est un qui est très sensible dans le monde des courses. Du même souffle, il ajoute qu’il est à peu près impossible au Québec de trouver du personnel de course qui n’a jamais eu de lien d’amitié avec des coureurs ou des membres des équipes. Cependant, il affirme qu’il fait clairement la différence entre ce qui se passe à la piste et dans sa vie personnelle. « J’aime mieux perdre un ami qui tente d’influencer mes décisions en profitant de notre lien de proximité que de perdre ma réputation comme officiel » affirme le directeur tout en exprimant le fait qu’il ne connait que très peu de pilotes réguliers chez son nouvel employeur.
Pour lui, cette question soulevée régulièrement au sujet des officiels est légitime. Il évalue cependant que son historique comme directeur démontre clairement son impartialité et qu’il sera en mesure d’offrir un travail de qualité. « Quand on est officiel, on accepte de vivre avec ces rumeurs et les opinions des autres à propos de notre travail. Je sais qu’on remet régulièrement nos décisions en question et je suis capable de maintenir le cap malgré ce que peuvent dire ou croire les gens qui observent ce que je fais » complète le nouveau directeur.
UNE SUITE LOGIQUE
Pour Michel Pelletier, cette nomination s’inscrit clairement dans la suite logique des choses. Après des années passées comme pilote et, par la suite, comme officiel à l’Autodrome BSL, il considère que le poste qui lui a été offert par Jonathan Maheu est en quelque sorte une promotion. Jusqu’à présent, il n’a pas eu à gérer un nombre aussi important d’équipes et autant de classes dans le cadre d’une même saison.
« J’envisage travailler dans ce domaine pour de nombreuses années tout en poursuivant mon développement ». Michel Pelletier a de l’ambition et le fait de graduer lui permet d’envisager l’avenir sous un jour nouveau. Il croit en son potentiel et cette nouvelle opportunité correspond en tout à ses attentes à ce moment-ci de son parcours.
DES ATTENTES ÉLEVÉES DE LA PART DE JONATHAN MAHEU
Il se dit conscient que le défi de raccourcir la durée des programmes de courses ne pourra être relevé que par un travail sans faille entre les officiels et les personnes affectées à la préparation et à l’entretien de la piste. « Les équipes sont déjà bien rodées et il ne semble pas y avoir de perte de temps en ce qui concerne la préparation des grilles de départ dans les puits » précise Pelletier.
« Les minutes à gagner se trouvent probablement dans notre capacité à gérer efficacement les drapeaux jaunes et les incidents qui surviennent en piste. Le synchronisme entre les équipiers de l’Autodrome devra fonctionner au quart de tour. Notre rapidité à réagir constitue un ingrédient important de la recette gagnante et je compte sur toutes les personnes impliquées afin qu’elles donnent le meilleur d’elles-mêmes. Cette équipe est déjà compétente et mon arrivée se fera sous en mode consolidation de ce qui est déjà en place ». Pelletier n’a pas l’intention de bousculer les choses et il précise qu’il aura besoin d’une période d’observation de quelques programmes avant de proposer des améliorations qui se déploieront à petits pas par la suite.
S’ASSURER DE CONSERVER LES ÉQUIPES DE COURSES DÉJÀ ACTIVES ET EN ACCUEILLIR DE NOUVELLES
Le principal objectif à court terme de Michel Pelletier est de mettre en place les conditions gagnantes afin de maintenir le sentiment d’appartenance des équipes qui compétitionnent à East-Broughton. Il compte, à cet effet, être très présent dans les puits et être disponible en dehors des programmes de courses afin de répondre à leurs interrogations et pour écouter leurs préoccupations. Il a l’habitude d’arriver tôt les jours de courses afin de faire sa tournée des puits et pour prendre le pouls de ce qui s’y passe. « L’accessibilité des dirigeants et des officiels font partie des succès d’un complexe de sport motorisé » selon lui.
En matière de fidélisation des équipes, Jonathan Maheu et lui ont déjà identifié un changement qui sera mis en place dès l’ouverture de la saison 2023. Leur objectif est de récompenser les efforts des équipes non seulement pour leurs succès en piste mais aussi pour leurs efforts lorsqu’elles en connaissent moins. « On voudra aussi souligner la contribution de certains pilotes qui sont des ambassadeurs positifs de notre sport » précise Michel Pelletier.
L’homme qui effectue un retour comme directeur se dit heureux du rapprochement des pistes d’East-Broughton et du Bas-Saint-Laurent. L’harmonisation des classes et des calendriers des deux pistes favorisera la circulation des équipes entre les deux pistes. L’inspection des voitures s’en trouvera simplifiée à partir du moment où la confiance s’installera entre les inspecteurs.
Pour le moment, il ne voit pas la pertinence d’arrimer les règlements généraux. Cette différence permettra aux deux organisations de conserver leurs couleurs locales quant à la formule privilégiée notamment pour les qualifications et les finales. « De mon côté, je suis assez conservateur à ce sujet et je souhaite maintenir les choses comme elles le sont, du moins, pour le moment » complète Pelletier.
UNE COLLABORATION NOUVELLE PROMETTEUSE AVEC SON ANCIEN EMPLOYEUR
Questionné au sujet de la possible collaboration entre lui et les dirigeants de l’Autodrome BSL, Michel Pelletier a démontré de l’intérêt pour échanger avec son homologue bas-laurentien. « Je connais le directeur de courses de leur côté et il me fera toujours plaisir de collaborer avec lui ». Le directeur de la piste d’East-Broughton compte à ce titre lui lancer une invitation afin qu’il puisse se rencontrer. Michaël Lavoie sera donc le bienvenu s’il souhaite se rendre à East-Broughton pour observer ce qui s’y passe et pour échanger avec l’équipe d’officiels en place. En ce qui concerne d’autres collaborations éventuelles, Michel Pelletier laisse le soin aux propriétaires de pistes de s’entendre sur le sujet indiquant du même souffle qu’il croit que son rôle s’arrête au niveau des échanges entre officiels.
En terminant, il semble bien que la table soit mise pour une collaboration significative entre les propriétaires et les directeurs de courses des deux pistes en vue de la saison 2023. À examiner les règlements généraux des deux endroits, on constate aisément que l’approche est différente sur quelques aspects entre les deux circuits.
On remarque notamment que le partage des rôles entre les propriétaires et leur directeur de courses diffère de façon marquée. Michel Pelletier est bien au fait de cette réalité et il dit respecter les choix faits par son ancien employeur à ce chapitre. Selon lui, ces différences ne devraient pas constituer un frein à cette nouvelle collaboration. Son collègue de St-Eugène-de-Ladrière et lui exercent des responsabilités différentes mais sur bien des points, ils ont des règles semblables à appliquer. Pour le reste, le temps devrait pouvoir permettre d’évaluer la pertinence d’aller plus loin ou non selon ce que perçoit Michel Pelletier qui compte maintenant se concentrer à la préparation de la saison à venir et à organiser une éventuelle rencontre avec son équipe d’officiels. 360 NITRO profite de cette occasion pour souhaiter le meilleur des succès à Michel Pelletier dans ses nouvelles fonctions.