La dernière Mustang GT? Non!

Crédit photo : Éric Descarries

C’est drôle comment le hasard fait bien les choses. La semaine dernière, je devais avoir une voiture de presse d’origine européenne qui aurait pu épater la galerie. Malheureusement, quand je suis venu pour en prendre possession, j’ai su que le véhicule avait été accidenté au cours de la semaine précédente et qu’il était rendu au garage. À la place, on m’a offert une vénérable Mustang GT, un coupé tout noir avec l’ornementation peinte en noir. J’ai hésité un moment parce que des Mustang GT, j’en ai eues à satiété. Mais tout d’un coup, je me suis rappelé que Ford doit dévoiler une toute nouvelle génération de Mustang GT (avec moteur V8, rassurez-vous) la semaine prochaine. Ce serait donc intéressant de vivre encore un moment avec une voiture qui, avec le temps, est passée de compacte sportive à Muscle Car et à voiture de Grand Tourisme avec une réputation internationale! Car, c’est ce qui est advenu de la Mustang. Lancée avec grand succès en 1964 avec plus de 400 000 unités vendues, elle s’est hissée au rang des autos spécialisées à prix quand même élevé. Plus encore, ce serait la dernière des Pony Cars à moteur à combustion interne puisque Chrysler (de Stellantis) a récemment annoncé que la Challenger serait abandonnée au profit d’un Muscle Car à moteur électrique alors qu’on est sans nouvelle du successeur de la Camaro (s’il y en a un…). Cela veut donc dire que la prochaine Mustang GT sera presque seule dans son créneau alors que Ford nous a déjà garanti qu’il y aura un moteur à combustion interne sous le capot (en fait, il est fortement question du V8 actuel de 5,0 litres et très possiblement du quatre cylindres Ecoboost de 300 chevaux et plus). Toutefois, Ford aurait aussi confirmé du même fait qu’une version hybride n’était plus dans les plans du constructeur. Cette Mustang 2023 ou 2024 à venir devrait reposer sur une nouvelle plateforme qui, soupçonne-t-on, serait adaptable à la propulsion électrique…Qui plus est, elle devrait ressembler de près à l’actuelle version, celle dont il est question ici…On en saura peut-être plus la semaine prochaine…

La Mustang GT actuelle est livrable dans cette finition toute noire!

Donc, regardez-la bien cette Mustang GT 2022! La nouvelle version en sera presque identique…du moins, je l’espère. Cette ligne est devenue presque légendaire avec son avant agressif pointé vers le sol, son long capot sculpté, son toit fuyant qui permet quand même d’accueillir deux passagers à l’arrière (dans un confort relatif, il faut le souligner) et son coffre court qui est quand même relativement utile. Le coupé  Mustang aura conservé la même silhouette au travers les années (même durant sa période moins reconnue de Mustang II) mais s’il y a une caractéristique qui ne l’aura jamais quitté, ce sont les feux arrière en trois pièces par côté. On lui reconnaîtra également la récession de la caisse dans ses flancs. La version qui me fut confiée incluait l’option Black (que tant de constructeurs adoptent pour certains de leurs véhicules légendaires qui en sont à leur dernière année de production actuelle). Donc, non seulement la caisse de l’auto est noire (ou presque puisque le vrai nom de la couleur est Gris Foncé de Matière Métallisé) mais les ornements et les roues aussi (une option de 1750$).

Les Mustang auront toujours eu ces feux arrière en trois sections par côté.

Bien entendu, puisqu’il s’agit d’une GT standard et non d’une version spécialisée comme une California Special, une Mach 1 ou autre, l’intérieur de cette Mustang était celui de base. Toutefois, cela ne veut pas dire que c’était un habitacle terne. Le volant était gainé de cuir mais la sellerie était d’un tissu robuste aux finitions agréables. Comme pour les autres Mustang, toute l’instrumentation était comprise dans des cadrans ronds facilement lisibles alors que l’information était disponible entre ces deux cadrans. Il faut cependant étudier un peu ce fonctionnement de ce centre d’information pour en arriver à le comprendre à fond. La console centrale comprenait le levier de vitesses de la boîte auto. Les sièges avant sont confortables à souhait mais les places arrière sont plutôt limitées à de petites personnes ou à des enfants (à moins que l’on soit contorsionniste). Atteindre ces places arrière demande de la souplesse mais au moins, les enfants pourront mieux voir à l’extérieur que dans une Camaro (et même là…c’est limité). Quant au coffre, je l’ai souvent mentionné, c’est surprenant comment on peut le charger (surtout s’il n’y a pas le subwoofer optionnel comme j’ai déjà eu dans des voitures d’essai antérieures !). En passant, cette Mustang noire avait aussi un mini-pneu de secours, une option de 200 $.

Le tableau de bord n’a pas changé depuis des années mais il est toujours aussi fonctionnel.

Les places arrière pourraient accueillir deux jeunes adultes ou deux enfants. Mais le confort y est relatif.

Le coffre peut ne pas sembler vaste, il est au moins plus utile que celui de la Camaro.

Question mécanique, cette Mustang GT était mue par le très puissant et spectaculaire V8 à arbres à cames en tête de 5,0 litres de 450 chevaux (10 de moins que la version de l’année dernière) combiné à la boîte automatique à 10 rapports de Ford et à la propulsion arrière (incluant un pont arrière à glissement limité d’un rapport de 3,55 :1, une option de 500 $), Évidemment, la voiture était aussi équipée d’une direction avec assistance électrique ajustable et des freins à disques aux quatre roues. Les pneus étaient des Pirelli P Zero 255 40 ZR19 très adhérents qui aident beaucoup à la tenue de route de cette auto.

Sous ce couvercle de plastique se cache un puissant V8 de 450 chevaux qui n’a pas besoin de turbocompresseur comme sa concurrence pour atteindre toute sa puissance!

Sur la route

Autrefois, j’utilisais beaucoup les Mustang, surtout des cabriolets, pour de longs voyages. La semaine dernière, je ne l’ai utilisée que pour des déplacements locaux. Mais, j’en ai appris beaucoup de la voiture. En partant, l’option (quand même coûteuse) des échappements modulables (1495 $) m’a permis de pouvoir démarrer le moteur sans réveiller tout le quartier. Quoique j’aurais préféré une boîte manuelle, l’automatique (une option qui est choisie par la très grande majorité des acheteurs de Mustang) a parfaitement joué son rôle. C’est étonnant comment elle passe les rapports toute en souplesse. Cependant, ce grand nombre de rapports (10, je le répète) n’incite pas à l’utiliser en rétrogradant pour un frein moteur. Pour les dépassements, par contre, c’est un bijou d’ingénierie. Elle rétrograde d’elle-même au meilleur rapport possible puis elle se replace encore une fois toute en douceur.

Les fameux pneus Pirelli aident la Mustang GT à démontrer une excellente tenue de route.

La conduite en ville peut être aussi modérée que pour n’importe laquelle automobile alors que la direction (modulable) demeure précise même si elle est légère dans ces conditions. La visibilité est nettement supérieure à celle de la Camaro (comme celle décrite dans ce blogue il y a deux semaines) mais le conducteur aura un peu plus de difficulté avec la vue trois-quarts arrière. Heureusement, pour le stationnement, il y a la caméra de marche arrière! Pour le reste, oui, l’accès y est un peu difficile mais les sièges d’avant sont très confortables.

En ce qui a trait à la consommation, cette fois, j’ai obtenu une moyenne de 16, 7 l. aux 100 km alors que l’ordinateur de bord indiquait 14,7. Précisons, encore une fois, que le réservoir d’essence est plutôt petit ce qui limite son autonomie en ville. Toutefois, alors que cette Ford est nettement moins énergivore sur grand-route, on peut rouler jusqu’à plus de 450 km avant de s’arrêter pour un ravitaillement!

Une telle Mustang GT de base affiche un prix de départ de 44 665 $. Mon véhicule d’essai avait en option le groupe 301A de 2900 $ (il inclut la radio AM-FM XM et les commandes doubles de la climatisation et chauffage), la boîte auto à 10 rapports de 1750 $, le pont arrière autobloquant avec rapport de 3,55 :1 de 500 $, l’ensemble de sécurité de 1000 $, les carpettes de 250 $, les échappements actifs de 1495 $, le mini-pneu de secours de 200 $, un antivol de 700 $, la taxe d’accise pour le climatiseur de 100 $, le transport et la préparation de 2095 $ et plus encore pour une facture totale de 57 405 $ ce qui peut sembler beaucoup mais compte tenu des incroyables capacités de cette auto en plus de sa fiabilité, ce n’est certes pas un mauvais investissement.

Peut-être que certains critiques lui reprocheront son manque de motricité en hiver (j’en ai déjà essayé une version antérieure avec des pneus d’hiver Pirelli Sottozero et, ma foi, la Mustang s’est très bien débrouillée!) ou son origine américaine parfois mal justifiée mais sachez que nombre de magazines européens l’ont encensée alors que ses performances en course automobile dans les classes de voitures de production (Showroom Stock) nous ont permis de constater qu’il s’agit ici d’une véritable sportive de performance qui peut facilement se mesurer à bien des concurrentes étrangères en plus d’être très fiable. Il ne nous reste plus maintenant à voir comment la prochaine génération pourra s’illustrer sur le marché. Pour le moment, l’actuelle Mustang GT n’a pas fini de nous épater et ce, à un prix si raisonnable…surtout comparée à la concurrence!

Chroniqueur
À propos de l'auteur
Archives d'Éric Descarries

Laisser un commentaire

Votre adresse courriel ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Scroll to top