Volvo! Ce nom est à la fois connu et bien apprécié des automobilistes québécois. Ce constructeur suédois d’automobiles doit sa belle réputation à son image de sécurité acquise au cours des années soixante.
En ce qui me concerne, j’ai d’abord eu connaissance de la marque Volvo aux débuts de ces années soixante. À cette époque, il n’y avait qu’un seul modèle de Volvo sur notre marché, la PV544 dont la carrosserie affichait une ligne identique à celle des berlines Ford des années quarante (il en découlera une version familiale un peu plus tard). Toutefois, c’est surtout la 122 (appelée Amazon autour du monde mais Canadian chez nous) qui établira la marque au Canada surtout que le constructeur avait pris la décision de construire une usine d’assemblage à Halifax en Nouvelle Écosse en 1963. Cette usine (et son successeur amélioré) demeurera en opération jusqu’en 1998. C’est donc là que la Canadian est assemblée pour notre marché. Il y en aura une version coupé berline ou familiale alors que la sportive P1800 (dont la réputation se fera via l’émission britannique Le Saint) nous viendra de Suède.
La berline 122 est à l’origine de la réputation de la marque chez nous.
Les automobilistes québécois sont donc tombés amoureux de la 122 surtout qu’elle offrait des ceintures de sécurité à trois points à l’avant, une innovation pour l’époque. Puis nous vînt la série 240 et ainsi de suite (à cette époque, le frère de mon père, Jean-Rémi Descarries, est devenu agent technique pour la marque dans la région montréalaise ce qui m’a encore plus rapproché des Volvo…quoique je n’en ai jamais achetées…). J’ai donc couvert de nombreuses versions de voitures Volvo (de camions et d’équipements de construction aussi…mais cela, c’est une autre histoire) tant chez nous qu’en Suède. Au cours des années, alors que l’économie mondiale connaissait sa part de soubresauts, Volvo (qui a tenté à un moment donné une union avec son rival Saab, cela sans succès…) est alors passée aux mains du constructeur américain Ford qui, à son tour, a dû céder la compagnie au Chinois Geely (qui, aujourd’hui, possède, entre autre, Polestar, Lotus, Proton, Smart London (cab) et quelques autres marques) .
La plus récente Volvo S60 2022 photographiée ici au virage Namerow du Circuit Mont-Tremblant.
Cette dernière opération semble couronnée de succès alors que Volvo continue de nous proposer tellement de nouveautés… Cette fois, c’est de la S60 2022 dont il sera question ici, une voiture qui peut sembler reconduite mais qui comporte plusieurs changements techniques qui valent la peine d’être mentionnés. En effet, la superbe berline (compacte) n’affiche pas d’importants changements à l’extérieur sauf pour quelques détails (dont l’élimination des phares antibrouillard à l’avant de certaines finitions) incluant de nouvelles couleurs et de nouvelles jantes.
La Volvo S60 B5 vue de l’arrière aussi photographiée au virage Namerow du Circuit Mont-Tremblant.
En ce qui me concerne, la S60 me semble une plus grande voiture que ses concurrentes (dont l’Audi A3 ou la BMW M2). Elle affiche, à mon goût, des lignes plus sobres, moins sportives mais certes plus luxueuses que ces concurrentes. Évidemment, on reconnaîtra d’abord la S60 à sa grande calandre avec une ligne diagonale mais cela, c’est la signature inévitable de la marque. J’aime aussi beaucoup le design des feux arrière et la ligne du coffre qui vont bien à une berline de luxe.
Le tableau de bord à la fois sobre mais très avancé de la S60 utilise, à mon goût, trop de commandes électroniques tactiles.
À l’intérieur, la berline a subi quelques retouches qui sont plus techniques qu’esthétiques. Notons, entre autre, la révision des programmes de l’ordinateur central (qui, toutefois, demeure presque un mystère pour moi…trop de commandes électroniques et pas assez de commandes rotatives plus conventionnelles). Pour ceux qui ne connaissent pas les Volvo, sachez que la «clé de contact» est une commande électrique qui l’on tourne au centre de la console (Ah! Celle-là je la retrouve facilement!) . Puis, pour mettre en vitesse, le conducteur utilisera un petit levier presque traditionnel. Cependant, il y a un petit caprice de Volvo, ici. Si le conducteur veut passer en marche arrière (R) ou en prise avant (D), il doit le faire en poussant deux fois le levier (comme s’il fallait passer par le neutre (N) avant!). Pour passer en Park, il y a un petit bouton individuel que l’on doit presser. Et, oui, on peut conduire la voiture «manuellement» avec le levier. Pour le reste, il faut «étudier» l’instrumentation avant de prendre la route. Notons ici que quelques indications au tableau de bord sont un peu petites et difficiles à lire (avertissement au gens qui sont presbytes…ce n’est pas une bonne idée de conduire cette Volvo sans ses lunettes). Par contre. J’ai bien apprécié l’affichage de la vitesse en réflexion dans le pare-brise! Le volant, quoiqu’un peu petit, se tient bien en main.
Les places arrière sont généreuses, du moins pour deux passagers!
En ce qui a trait à la finition intérieure, alors, à chapitre, Volvo «score» des points! Le constructeur nous a habitué à des intérieurs luxueux, il ne déçoit pas ici! La finition est irréprochable et les sièges procurent un confort presque inimitable (les sièges avant sont chauffants alors que ceux d’arrière peuvent l’être en option). Les places arrière sont aussi accueillantes et confortables mais elles sont conçues surtout pour deux passagers! Évidemment, leur dossier peut se rabattre pour présenter un plancher plat utile pour le transport de certains objets plus encombrants. Toutefois, attention, l’ouverture du coffre n’est pas si grande!
Le coffre se veut utile mais son ouverture n’est pas très grande!
Ce qui nous amène aux éléments techniques. Le moteur qui équipait ma S60 d’essai était le quatre cylindres 2,0 litres à la fois suralimenté et turbocompressé! Ce moteur était du type «mild hybrid» (hybride léger) avec un moteur électrique à la place de l’alternateur. C’est celui-ci qui relance le moteur qui s’éteint aux arrêts un peu longs (comme aux feux rouge), question d’économiser le carburant. Il développe donc 247 chevaux avec un couple de 258 li-pi. Désormais baptisé B5 (au lieu de T5), il vient avec une boîte automatique Geartronic à huit rapports et à la traction intégrale. Bien entendu, la suspension est indépendante aux quatre roues tout comme le freinage à disques. Les pneus issus d’usine étaient des Pirelli PZero 235/45R18 (un peu durs mais offrant une adhérence solide).
Les pneus d’usine étaient des Pirelli P Zero…un peu fermes mais très efficaces.
La dénomination B5 identifie la technologie «hybride léger» sur les Volvo S60.
Malheureusement, le moteur de la S60 est trop bien caché sous cette décoration de plastique…
…mais si l’on cherche un peu, on voit le moteur électrique qui remplace l’alternateur.
Sur la route
Décidemment, c’est sur la route que l’on découvre la Volvo S60. Au départ, il est très évident que cette berline ne se veut pas nécessairement une sportive devant donner la réplique aux Audi et BMW de même calibre. En fait, j’aimerais mieux la comparer à la Genesis G70, surtout au niveau de l’attitude plus luxueuse. La S60 est capable d’accélérations très satisfaisantes (environ sept secondes pour passer du point mort à 100 km/h) et des reprises plus rassurantes (les documents de Volvo m’indiquent que la vitesse maximale de la voiture serait limitée à 180 km/h!) Mais on sent que certaines concurrentes sont plus rapides. Toutefois, est-ce vraiment nécessaire si l’on tient plus au confort et au luxe? Par contre j’ai trouvé que la suspension était un peu ferme (malgré le choix d’un réglage «civilisé»). Les pneus P Zero n’ont pas été d’une grande aide à ce chapitre. Quant à la traction intégrale, celle-ci sera plus évidente et plus utile en hiver, n’est-ce pas? Les conducteurs de certaines voitures allemandes trouveront peut-être que la Volvo n’affiche pas la même agilité que leur «compacte» plus petite mais je crois que le constructeur suédois préfère l’attitude plus confortable de sa berline luxueuse (sachez que malgré son origine chinoise, Geely laisse les ingénieurs scandinaves libres de donner le comportement routier qu’ils veulent pour les Volvo).
La visibilité y est bonne mais j’ai trouvé le pare-brise très incliné vers l’intérieur ce qui ne facilite pas la vision du côté droit si le pare-soleil est abaissé! Un détail, allez-vous dire mais…Même l’accès aux places avant demande un peu plus d’acrobaties pour s’installer dans la voiture. De plus, les carénages sous le bas de porte ressortent un peu trop alors que l’on peut se cogner les tibias en accédant à l’auto. La remarque peut aussi s’appliquer aux places arrière. Les sièges, je le répète, sont très confortables et les supports latéraux sont appréciables (ceux d’avant ont même un support lombaire ajustable). Voilà quand même une berline compacte qui pourrait s’avérer le véhicule idéal pour de (très) longs trajets.
Question consommation, alors que le constructeur annonce une moyenne de 9,4 l./100 km en ville, 6,9 sur route avec une moyenne combinée de 8,3, dans mon cas, j’y ai noté un calcul à la pompe de 7,4 l./100 km (selon une conduite 40-60 ville-route) alors que l’ordinateur de bord de la S60 indiquait 7,1 !
Le prix de base de cette intéressante berline R-Design (assemblée en Caroline du Sud) est de 52 750 $. Dans le cas de mon véhicule d’essai, il faut compter sur l’ensemble dit de «climat» (sièges arrière et volant chauffants) de 1000 $ et l’ensemble «avancé» de 2900 $ avec l’affichage de la vitesse au pare-brise, le système Pilot Drive semi-autonome avec régulateur de vitesse adaptatif, les caméras 360 degrés et la prise 12 v dans le coffre. À cela, ajoutons les options de la peinture métallisée (900 $), la sonorisation Bowers & Wilkins (3750 $), l’aide au stationnement (250 $), les jantes facultatives (1000 $) et l’instrumentation adaptée (750 $). La facture finale était donc de 63 300 $ à laquelle il faut ajouter les frais de transport et de préparation de 2015 $.
La S60 remplace-t-elle donc la légendaire 122? Non, je ne pense pas. Mais, il est impressionnant de constater comment la marque a évolué! Éventuellement, toutes les Volvo seront complètement électriques…vraiment?
Nissan sauve la Classique d’été
Malheureusement, les administrateurs du Circuit Mont-Tremblant ont dû «annuler» la présentation de la Classique d’été qui devait se dérouler à ce mythique circuit routier le week-end dernier. Toutefois, tout n’a pas été perdu puisque la série de la Coupe Nissan a pu s’y produire (sans spectateurs, toutefois) grâce au volume raisonnable de ses échappements «sport» ! Les quelques témoins sur place ont eu droit à deux courses intéressantes, l’une le samedi gagnée par Alexandre Fortin et l’autre le dimanche gagnée, elle, par Simon Charbonneau. Plus d’une vingtaine de pilotes ont participé à cette course de mi-saison alors que nous devrions les retrouver au Grand Prix de Trois-Rivières !
Les Nissan Sentra et Micra ont eu le Circuit du Mont-Tremblant à elles toute seules. (Photo Éric Descarries)
Les plus rapides Sentra en ont mis plein la vue à Tremblant!