Cette fois-ci, je vais faire différent comme début de chronique et je vais commencer par une petite question à choix multiples concernant Dominic Fugère. Allons-y !
Depuis combien d’années Dominic Fugère est-il le directeur général du Grand-Prix de Trois-Rivières :
- 3 ans
- 5 ans
- 9 ans
- 12 ans
Si vous pensez que je vais vous donner la réponse maintenant, malheur à vous, car vous vous méprenez sur mon cas. Vous allez devoir travailler plus que cela mes amis, vous trouverez la réponse en lisant mon texte.
Un peu d’histoire …
Natif de Sainte-Geneviève de Batiscan (je ne prendrai pas de chance d’inscrire le mot village ou ville de peur de me faire lancer des tomates), la vedette du jour a été dès sa jeune enfance attirée par le sport motorisé. Son coin de pays est reconnu comme ayant une grande tradition de motocross. D’ailleurs, c’est cette discipline qui amena Dominic à s’impliquer dans le milieu avec entre autres son ami Marc St-Arnaud, un ancien champion de motocross.
Par la suite, il fut relationniste pour une équipe de formule 1600. Avant de faire partie de l’équipe Player’s, il avait fait un passage dans l’organisation du Grand-Prix de Trois-Rivières. La grande majorité des amateurs se rappelle surtout de Player’s comme d’une filiale de développement de pilotes cependant, il ne faudrait pas oublier qu’elle a permis à plusieurs autres personnes, tel Fugère, de développer des compétences diverses qui leur ont permis de travailler dans différentes branches de la course auto.
Plusieurs personnes se rappellent de son passage au journal de Montréal, passage durant lequel il prit la relève de journalistes aguerris en tant que chroniqueur de sports automobiles.
Ensuite …
Nul besoin de vous entretenir sur la présence régulière en onde de Dominic comme animateur/analyste du diffuseur francophone officiel des courses de NASCAR au Canada. Lorsqu’il faisait de la radio dans la belle région de Gatineau, Fugère reçut un appel du président du Grand-Prix de Trois-Rivières ainsi que du maire de la ville de l’époque pour savoir s’il ne connaissait pas un candidat potentiel pouvant succéder au directeur général Francois Bordeleau. Ce dernier qui avait occupé le poste pendant 7 ans avait succédé à Léon Méthot tout juste après la fin de la relation avec Player’s.
Le hasard fait parfois bien les choses puisqu’au moment où il reçut l’appel, Dominic cherchait à revenir dans la région de la Mauricie. Fugère s’est donc proposé pour le rôle de directeur du GP3R. Ses interlocuteurs sont restés surpris qu’il se soit porté volontaire pour le poste. Il a donc passé par le processus habituel des entrevues en compagnie de quelques autres candidats pour finalement décrocher l’emploi pour ainsi devenir le nouveau directeur général du GP3R. Il occupe ce poste depuis maintenant 12 ans. Comme il le dit si bien, plusieurs ont l’impression que cela fait 2 ans qu’il est là !
Avant même son arrivée dans son nouveau rôle dans l’organisation, Fugère avait déjà beaucoup de contacts dans le milieu qu’il a pu faire progresser au fil du temps. De son propre aveu, lorsqu’il a pris en charge les reines du Grand-Prix, celui-ci avait déjà été bien aligné par son prédécesseur. Il m’a avoué que jamais il n’aurait pris son rôle actuel comme l’a fait François Bordeleau à la suite du départ de Player’s et de Léon Méthot.
Les différents membres du GP3R travaillent toujours sur plusieurs éditions à l’avance. Le directeur général est celui qui dirige la permanence en fonction des grandes orientations provenant du conseil d’administration. Il indique à ceux-ci ce qu’il est possible de faire ou non. Autrement dit, c’est le chef d’orchestre de l’évènement.
Le volet environnemental du GP3R
Il est impossible de discuter avec Dominic Fugère sans tomber sur le sujet du Grand-prix de Trois-Rivières. Je n’ai pas pu me retenir et j’ai discuté avec lui de la place que le volet environnemental occupe pour l’évènement. De l’extérieur, j’avais tendance à croire que cela représentait un facteur irritant pour les organisateurs alors que ce n’est pas du tout le cas.
L’approche est bien simple, l’organisation intègre le développement durable comme faisant partie des opérations, ce qui allège bien des choses. Selon Fugère, il est important de faire des courses de façon responsable pour s’assurer que le Grand-Prix survive au fil du temps. C’est dans cette optique que le concept de GP3Vert prit son envol en 2018 avec, en autres, la plantation d’arbres pour compenser les GES émis par la tenue de l’évènement. Toujours selon Fugère, le sport automobile est un banc d’essai pour la performance, mais aussi pour le développement durable. Le Grand-Prix veut se rendre utile pour la société en faisant partie de la solution.
Pour Fugère, Il est tout à fait légitime que son organisation soit challengée pourvu que les attentes soient réalistes. J’ai bien aimé le proverbe suivant : « Souvent, c’est la roue qui crie qui reçoit la graisse en premier ». Les gens qui sont contre le Grand-Prix ont le droit de s’exprimer, mais il est important de ne pas oublier que le GP3R est l’évènement le plus important de la région. Ce dernier est donc une cible de choix.
L’essence synthétique de course ECO100 de P1 Race Fuels sera utilisée en contexte de course dans un évènement majeur en Amérique du Nord pour la première fois. Pour terminer la section environnementale de ce texte, il est à noter que la machinerie lourde utilisée, entre autres pour le montage du circuit, fonctionne au bio diésel.
GP3R : Retour à la normale pour 2022
Bien que la programmation de la deuxième fin de semaine ne soit pas encore définitive, celle-ci sera consacrée au « off-road » avec le retour du parcours utilisé lors des épreuves de rallycross. Cette fin de semaine est surnommée affectueusement « rouge gorge » ou « Redneck » par Fugère. D’ailleurs, l’ami Dominic n’est pas peu fier, à ses dires, d’avoir l’un des cinq plus beaux circuits de ce type au monde, le seul en milieu urbain. Pour lui, on ne change pas une recette gagnante. Mon petit doigt me dit que dans un avenir rapproché, une série majeure de rallycross reviendra par la grande porte dans la capitale de la Mauricie. Une chose est certaine, toute l’équipe du GP3R travaille fort en ce sens. La seconde fin de semaine de course est prévue les 13 et 14 août prochain.
Les activités de la 52e édition débuteront pour trois jours le 5 août avec en vedette la série NASCAR Pinty’s. Cette dernière est toujours autant prisée par les amateurs. Les bolides du Championnat canadien pour voitures sport SCCC s’ajouteront en grande nouveauté. En vedette, de superbes bagnoles tels des Mercedes AMG GT4, des Audi RS3 LMS TCR, des Mustang et plusieurs autres.
Après avoir conquis le cœur de nombreux amateurs, le défi urbain effectuera un retour en force pour une seconde année. Le défi sera précédé d’une série de quatre courses qualificatives sur ovale de terre battue (RPM Speedway, l’Autodrome Drummond, du Cornwall Motor Speedway et de l’autodrome Granby). La Coupe Nissan Sentra, la Formula Tour 1600 et la série Super Production Challenge seront aussi de la partie.
Les pilotes des légendes modifiées, qui avaient laissé bonne impression en 2021 avec la présentation d’une course de démonstration, feront leur entrée officielle. Cette fois-ci, le tout sera inclus dans un championnat interpiste qui inclus ICAR, Montmagny. La grande finale de deux courses aura lieu à Trois-Rivières. Une place pleinement méritée pour cette série.
Après avoir été fermée aux spectateurs en 2021, dû aux circonstances exceptionnelles que nous avons connues, la section des « paddock » donnant accès de près aux pilotes et leurs bolides sera de nouveau ouverte aux amateurs. Finalement, l’aménagement des lieux tel que vous l’aviez connu avant la pandémie est de retour.
En conclusion
Je pose toujours la question à mes invités, comment il voit l’avenir de la course auto au Québec? Dominic Fugère considère que les gens d’ici, autant les participants que les amateurs sont une « belle gang ». La relève est prometteuse, mais les pilotes d’expérience ont encore leur place. Que les dieux bénissent les rois de la course et le frère à Lewis Hamilton !