Décidemment, les semaines se suivent et ne se ressemblent pas! Il y a trois semaines de cela, je roulais dans le Grand Nord des Territoires du Nord-Ouest en direction de l’Océan Arctique au volant d’un pick-up Tundra prototypes. Puis, la semaine suivante, je me la coulais douce en ville en conduisant la nouvelle Toyota Corolla Cross.
Eh bien, la semaine dernière, c’était le retour à l’action avec une participation à l’ÉcoRandonnée de l’Association des Journalistes Automobile du Canada (AJAC) dans la région de Toronto. L’ÉcoRandonnée (aussi connue sous le nom anglais d’EcoRun) est un évènement annuel créé il y a dix ans pour permettre à certains journalistes de l’AJAC de conduire des véhicules qui sont mus par un autre type de carburant que l’essence.
Pour les lecteurs qui ont un peu «d’expérience», cet exercice pourrait nous rappeler les Economy Run de Mobil Oil dont on pouvait lire les reportages dans les magazines d’automobile des années soixante. À cette époque, les constructeurs automobile «préparaient» des voitures pour la circonstance. La consommation était alors calculée manuellement en utilisant une bouteille transparente d’un gallon (US) d’essence pour établir la moyenne de consommation. Cet évènement n’existe plus…À l’ÉcoRandonnée d’aujourd’hui, le calcul se fait différemment!
Matthew Guy, un des principaux organisateurs de l’ÉcoRandonnée, voit à ce que le départ de l’aventure se fasse sans anicroche.
En effet, il y a dix ans, le programme nous faisait connaître les autos hybrides électriques, les autos à moteur diesel (parfois combiné à un moteur électrique) et même des véhicules à l’hydrogène. Oui, il y avait des autos électriques mais, à cette époque (2012), leur autonomie était plutôt courte (environ 100 kilomètres) alors que les points de «ravitaillement» n’existaient à peu près pas. En fait, lors de la première ÉcoRandonnée (Brighton to London, Ontario), l’AJAC avait dû faire appel à une génératrice à moteur diesel sur roues, la remorque étant tirée par un grand pick-up! Les temps ont vraiment changé. L’ÉcoRandonnée de 2022 ne consistait «qu’en» une dizaine de voitures et de VUS (et une fourgonnette) tous hybrides-électriques ou complètement électriques. Et, cette fois, plus besoin de génératrice, les techniciens de l’évènement avaient réussi à trouver des prises de recharges un peu partout le long du trajet.
J’ai eu la chance d’être un de la dizaine de journalistes choisis pour cet évènement qui allait nous mener de Toronto à Collinwood puis à Tobermory pour la première journée. La deuxième journée, les concepteurs de L’ÉcoRandonnée avaient prévu nous faire prendre un grand traversier (le Chi-Cheemaun) de Tobermory à l’île Manitoulin pour rouler jusqu’à Sudbury là où se tenait un Congrès d’électrification des véhicules utilisés dans les mines. De Sudbury, nous avons pris la route vers North Bay pour en arriver au populaire centre de villégiature de Deerhurst où une courte réception nous attendait. C’est là que fut remis à Evan Williams, journaliste des Maritimes, le fameux «maillot vert» pour celui qui aura connu la meilleure moyenne de consommation (selon les calculs de chaque véhicule au tableau de bord). Ce concours n’avait rien de scientifique mais ce fut amusant de participer à cette «compétition». Enfin, il ne nous restait qu’un trajet de quelques heures pour revenir de Deerhurst à Vaughan pour terminer l’aventure.
Matthew Guy, organisateur de l’ÉcoRandonnée, a prononcé le discours du départ.
Les véhicules
Évidemment, je me doute que vous aimeriez bien savoir de quels véhicules il s’agissait. Encore une fois, pour cette ÉcoRandonnée de 2022, nous n’avons eu que des véhicules hybrides électriques et électriques. Heureusement, certains constructeurs ayant pignon sur rue au Canada ont pris l’invitation de l’AJAC au sérieux et nous ont offert des véhicules vraiment représentatifs. Mentionnons ici les Coréens Hyundai, Kia et Genesis en plus du Japonais Toyota et du suédois Volvo.
Selon l’horaire établi par les organisateurs, chaque journaliste devait conduire neuf véhicules durant l’évènement. Voici ceux qui m’ont été confiés :
Toyota Sienna : seul véhicule se rapprochant d’une camionnette, la Sienna de Toyota n’est disponible qu’en version hybride au Canada. Mue par un moteur à quatre cylindres de 2,5 litres combiné à un moteur électrique et à une boîte automatique CVT, ce modèle particulier avait aussi la traction intégrale. Tout en tentant de respecter du mieux possible les limites de vitesse, j’ai réussi sur une centaine de kilomètres une moyenne de 5,3 l./10 km. Notez que cette région de l’Ontario a un relief géographie plutôt plat! Les pneus jouant un rôle important à ce niveau, j’ai noté que la Sienna était équipée de Bridgestone Turanza LS100.
Le premier véhicule que j’ai utilisé pour l’ÉcoRandonnée était cette fourgonnette Toyota Sienna.
Lexus NX 350h : ce petit Lexus est un VUS intéressant à conduire. Il est mû par un moteur turbocompressé à quatre cylindres combiné à un moteur électrique pour une puissance totale de 239 chevaux. Évidemment, la boîte automatique est à variation continue (CVT) et la traction intégrale. Ses pneus étaient des Bridgestone Alenza A/S 02. Dans ce segment de route, j’ai réussi une moyenne de 4,7 l./100 km selon le compteur!
Le Lexus au stationnement de Collinwood.
Genesis GV60 : décidemment une des plus belles voitures du groupe, cette toute nouvelle Genesis est un VUM («crossover» en anglais) très excitant se rapprochant plus d’une sportive que d’une berline traditionnelle. Notons qu’elle est basée sur la même plateforme que celle des Hyundai IONIQ5 et Kia EV6, ce véhicule peut tirer l’équivalent de 314 ou 446 chevaux de ses deux moteurs électriques. En passant, mon modèle d’essai avait ce bouton BOOST au volant qui permettait au conducteur d’obtenir un «p’tit coup» de puissance pendant un dépassement (un peu comme les voitures de course de la série Indy). Entièrement électrique, ma moyenne était alors de 17,0 kWh ce qui serait assez remarquable. Cette spectaculaire auto roulait sur des Michelin Primacy Tour.
Le tout nouveau VUM GV60 de Genesis était de la partie!
Lors du deuxième jour, le groupe a dû prendre le traversier Chi-Cheemaun pour se rendre de Tobermory à l’île Manitoulin (à 14,2 nœuds à l’heure ou l’équivalent de 26,3 km/h). Une fois rendu sur terre, le Kia Sportage Hybrid de 227 chevaux que je conduisais m’a permis de rouler sur la seule route disponible (que j’aurais bien aimé décrire comme pittoresque si la pluie et la brume persistantes n’avaient pas cacher le paysage !). Dans le cas de ce Kia avec pneus Goodyear Assurance, j’ai obtenu une moyenne de 5,6 l./100 km avant de changer pour une plus imposante Volvo XC90 Hybrid+8.
La route aurait dû être plus spectaculaire à l’île de Manitoulin n’eut été de la pluie et de la brume.
Malgré que ce fusse une belle auto, j’ai encore eu un peu de difficulté à découvrir les subtilités de son ordinateur de bord. Son moteur à quatre cylindres turbo combiné à un moteur électrique développe quelque 400 chevaux. Il vient avec une boîte automatique à huit rapports et la traction intégrale, le tout monté sur des pneus Pirelli Scorpion Verde. Ce segment du parcours se déroulant que sur autoroute, j’ai pu réussir une moyenne de consommation de 7,6 l./100 km.
L’impressionnante Volvo XC90 hybride.
À l’arrêt prévu au programme, j’ai remis le volant de la Volvo pour passer à la toute nouvelle Genesis G80 entièrement électrique. C’est par pure chance que l’équipe canadienne de Genesis a pu nous obtenir cette toute nouvelle berline (une véritable limousine). Ce modèle 2023 est mu par un moteur électrique équivalent à 365 chevaux. Malheureusement, il y a un embargo sur les impressions de conduite de cette auto à traction intégrale roulant sur des pneus Michelin Primacy Tour mais j’ai au moins le droit de vous dévoiler que sa consommation (toujours sur autoroute) fut de 15,5 kWh/100 km!
Genesis a su inscrire sa toute nouvelle G80 toute électrique à l’ÉcoRandonnée.
J’ai fini ma journée avec une Hyundai IONIQ5, le seul véhicule que j’avais déjà conduit dans le passé (blogue du 30 mars 2022). Cet intéressant VUM à deux moteurs électriques développant l’équivalent de 320 chevaux ne m’a accordé que 20,1 kWh/100 km de moyenne (sur autoroute). Il roulait sur des Michelin Primacy Tour.
Le VUM IONIQ5 a déjà été traité en détail dans ce blogue.
La dernière journée de l’évènement était consacrée au retour de Deerhurst à Vaughan dans la région de Toronto. Je n’ai roulé que sur autoroute débutant avec le VUM Kia EV6 (tout électrique), jumeau presque identique de la IONIQ5 (qui m’a paru plus confortable que la Hyundai). Partageant une fiche technique semblable, j’ai quand même réussi une moyenne de «consommation» de 19,2 kWh/100 km. Dans ce cas, la Kia était équipée de pneus Continental Cross Contact.
Le Kia EV6 est le presque jumeau de la Hyundai IONIQ5 et pourtant…
Enfin, mon dernier véhicule d’essai fut l’énigmatique Volvo C40 Recharge tout électrique avec deux moteurs électriques totalisant l’équivalent de 402 chevaux. Cette voiture unique est un VUM à quatre portes aux lignes d’un coupé. Ce qu’il y a de plus étonnant, c’est qu’il n’y a pas de contact pour le faire démarrer. Le conducteur n’a qu’à se glisser derrière le volant avec son porte-clés dans les poches, d’appuyer sur le frein et de mettre en vitesse. La C40 est alors prête à rouler! J’ai trouvé que la visibilité arrière était plutôt limitée par la petitesse et l’angle de la lunette! Roulant sur les pneus Pirelli Scorpion Zero, ce véhicule m’a procuré une «consommation» de 20,8 kWh/100 km.
L’unique Volvo C40 Recharge…
Un des seuls véhicules que je n’ai pu conduire…faute de temps, le Toyota RAV4 Prime.
Il y aurait tant à dire sur une telle aventure. En ce qui me concerne, j’ai un calepin plein de notes qui devrait me venir en aide au cours des prochains mois. C’est ce qui fait que l’ÉcoRandonnée est un exercice des plus utiles à un journaliste comme moi. Incidemment, j’arrête la rédaction de ce blogue ici même si je pouvais en écrire plus sur le sujet. J’ai utilisé une Nissan Altima AWD pour me rendre à l’ÉcoRandonnée ce qui, en soit, devrait constituer un article en lui-même. Permettez-moi de le conserver pour une publication ultérieure. Cependant, je ne peux pas m’empêcher de saluer ici au moins trois personnes qui ont su raviver le programme de l’ÉcoRandonnée après deux ans d’inactivité due à la pandémie, Stephanie Wallcraft, présidente de l’AJAC, Cindy Hawryluk, administrateur de l’AJAC et Matthew Guy, directeur du programme!