Chevrolet Traverse et Nokian Outpost

Crédit photo : Éric Descarries

Ma mère disait souvent : «Ce n’est pas tous les jours Fête !». Ayant connu la Grande Dépression et la Deuxième Grande Guerre (son père était jardinier-maraîcher à Côte-des-Neiges à Montréal; il avait des terrains derrière ce qui est aujourd’hui l’Hôpital Sainte-Justine. Avec 12 enfants (dont un pas encore né), il n’était pas riche mais il avait quand même quelques employés…), le fait de nous voir manger autant de nourriture «de luxe» et de boire du vin à tout moment lui faisait répéter que ce n’était pas tous les jours Fête.

C’est un peu ce que je pensais en revenant de mes dix jours d’excursion en camionnettes Toyota dans la partie la plus nordique de notre pays…au moins trois ou quatre fois plus loin que la Baie James (allez voir sur la carte!) alors que je reprenais le collier au volant d’un VUS…Chevrolet Traverse!

«Ou là là!» allez-vous dire. Et pourtant, je ne me suis pas ennuyé avec cette camionnette! Mais comment cela se fait-il que l’on n’en voit pas autant sur nos routes? Faut avouer que les ventes des Traverse ne sont pas des plus glorieuses figurant parmi les plus basses de son segment au Canada. Mais, tout s’explique! L’usine du Michigan qui produisait ce véhicule voyait ses lignes de montages arrêtées à cause de la pénurie de puces électroniques ! Mais, maintenant, tout semble fonctionner de nouveau et le Traverse nous revient avec quelques petits détails esthétiques intéressants pour 2022!

Le VUS intermédiaire Traverse de Chevrolet de présente avec une nouvelle calandre en 2022.

L’arrière du Traverse a plus de style que jamais.

Une chose est certaine, malgré la vive concurrence causée par les Toyota Highlander, les Ford Explorer, les Kia Telluride et autres véhicules du genre, le Chevrolet Traverse affiche une ligne fière avec un style agréable à l’oeil qui devrait attirer les amateurs de la marque chez les concessionnaires Chevrolet. La version 2022 qui nous est proposée aujourd’hui aurait dû arriver en 2021 mais on comprendra tous que la pandémie (qui a le dos large, n’est-ce pas?) et la pénurie de pièces a forcé Chevrolet à en arriver à cette décision. Comme d’habitude, je laisse au lecteur le choix de juger par lui-même du design du véhicule mais dans le cas du Traverse, je crois que nous serons tous unanime à dire qu’il s’agit ici d’un beau véhicule ! L’avant a particulièrement été bien redessiné affichant alors une nouvelle calandre plus imposante! Qui plus est, il s’agit ici d’un VUS à sept passagers!

Le tableau de bord affiche un dessin plutôt sobre!

L’intérieur du véhicule a aussi été révisé avec un nouveau tableau de bord plus élaboré incluant des fonctions encore plus utiles. Toutefois, on remarquera que les designers de Chevrolet ont conservé une certaine forme de sobriété dans l’élaboration de cet habitacle. Rien n’y est spectaculaire…mais rien n’y est laid! Le tableau de bord est simple avec un bloc d’instruments (très semblable à celui de l’Equinox) bien placé devant le conducteur.

Les sièges du centre offrent quand même beaucoup de place pour les jambes.

Le volant aussi est d’un dessin simple mais il réussit à inclure des commandes (pour la plupart dédoublées) faciles à manipuler. Malheureusement, il n’y avait pas de fonction de réchauffement du volant ni des sièges sur mon exemplaire d’essai (manque de puces).La console centrale retient le levier de vitesses et les commandes pour passer de la traction avant à la traction intégrale. Quant aux sièges avant, la version RS de ce Traverse, ils sont aussi d’une présentation peu prétentieuse mais ils sont invitants et confortables, tout comme les baquets du centre et surtout la dernière banquette divisible 70/30 qui demeure invitante mais qui n’a pas beaucoup d’espace pour les jambes…comme c’en est le cas pour presque tous les véhicules de ce genre!

La troisième banquette est plus pratique que prévu mais elle n’offre pas beaucoup de confort.

Malgré le fait que la troisième banquette soit en place, il reste encore beaucoup d’espace pour le chargement.

Question mécanique, le tout récent Traverse repose sur la plateforme C1XX (deuxième génération de Lambda) qui sert aussi au tout nouveau Buick Enclave, au GMC  Acadia et au Cadillac XT6. Son moteur est le réputé V6 de 3,6 litres de GM qui développe 310 chevaux et 266 livres-pied de couple. Il est combiné à une boîte automatique à neuf rapports de GM et à la traction avant transformable en traction intégrale. Notez que les roues du Traverse lui sont toutes nouvelles. Les pneus d’origine sont de Continental.

Difficile à voir à cause du couvercle de plastique qui recouvre le moteur se cache le vénérable V6 de 3,6 litres de GM que l’on retrouve sous le capot de plusieurs autres produits GM.

Sur la route

Évidemment, je n’ai pas conduit le Traverse comme j’ai conduit les camionnettes Tundra la semaine dernière. Malgré ses dimensions extérieures imposantes (il est plus gros qu’il n’y paraît alors qu’il pèse 4680 livres!), il est très facile à conduire. C’est un véhicule très rapide (0 à 100 km/h en moins de sept secondes) et plus maniable qu’il n’y paraît. Je l’ai utilisé surtout dans des conditions urbaines et malgré le fait qu’il ne fut pas équipé de Rear Park Assist (encore une victime de la pénurie de puces), je n’ai eu aucune difficulté à le garer dans la Petite Italie (quartier populeux de Montréal). Incidemment, le mécanisme de Stop-Start qui doit aider à économiser du carburant a fonctionné sans qu’on le sente!

Sur autoroute, le Traverse est stable malgré une direction un peu tendre et la visibilité y est très bonne. Ce n’est pas un véhicule de performance mais bel et bien un véhicule de promenade bien adapté à sa tâche. La boîte automatique à neuf rapports a fonctionné avec tellement de transparence que c’était à peine si l’on en sentait les changements. J’ai aussi aimé le grand toit ouvrant qui ajoute beaucoup de lumière à l’habitacle. En ce qui a trait à la consommation, vu que ce n’était qu’en ville, j’ai obtenu une moyenne de 13,7 l/100 km (alors que le compteur au tableau de bord indiquait 12,4 !). Je dirais que c’est dans la bonne moyenne quoique ce V6 de GM a une meilleure réputation d’économie que cela. Pour la capacité de remorquage, le conducteur de Traverse peut compter sur les 5000 livres permis par GM.

Comme je l’écrivais plus haut, le Traverse se situe dans un créneau plutôt concurrentiel. De base, un tel véhicule (en finition RS) affiche un prix de base de 50 398$ Mais, le prix détaillé de mon véhicule d’essai mentionnait une réduction de 25 $ pour le chauffage du volant, de 50 $ pour le manque de chauffage des sièges et de 50 $ pour l’ensemble d’aide au stationnement (ces accessoires seront installés plus tard par le concessionnaire lorsqu’il aura reçu les ensembles nécessaires à leur fonctionnement). Par contre, GM a chargé 595 $ pour la peinture rouge, 195 $ pour le chauffe-bloc (me semble que c’est un peu cher…), 360 $ pour l’ensemble d’écrous antivol pour les roues (ça aussi…) en plus des 100$ de taxe d’accise pour le climatiseur (!?!) Ajoutons alors les 1900 $ de frais de transport et l’on en arrive à 53 423 $ plus les taxes régulières…

Pas le plus excitant des véhicules à conduire mais, au moins, un des plus pratiques sur le marché. Puis, pour bien des consommateurs, c’est un Chevrolet, une marque respectée dans le marché!  

Les Nokian Outpost à l’essai

Le manufacturier de pneus finlandais Nokian a complètement revu sa façon de fonctionner. Autrefois reconnu principalement QUE pour ses pneus d’hiver, celui-ci a décidé de réviser toute sa gamme de produits incluant des pneumatiques mieux destinés au marché nord-américain. Parmi ceux-ci, il y a le nouveau Outpost, un pneu tout-terrain spécifiquement destiné à ces fameuses camionnettes et à ces nouveaux VUS affichant une allure de véritable tout-terrain. Qui plus est, ce nouveau produit est aussi «homologué» pour l’hiver! Il est proposé dans une foule de grandeurs pour jantes de 15 à 22 pouces incluant des grandeurs LT pour camionnettes plus lourdes.

Le nouveau pneu Outpost de Nokian.

Nokian m’a donc offert un jeu de ces pneus pour les essayer. Heureusement, il y avait au catalogue du manufacturier la grandeur parfaite pour mon «petit» Jeep TJ (Wrangler) 1998, soit des 235/75 R15. Exposant un dessin plutôt agressif de la bande de roulement, j’avais peur que le pneu soit bruyant sur autoroute. Mais il ne l’a pas été (faut dire que ma Jeep n’est pas des plus silencieuses, par contre). Un premier «hors route» à ma piste d’essai «privée» (de la pépinière Pepinor à Laval) m’a bien amusé. Mais il y aura certainement une suite à ce reportage puisque j’ai la ferme intention de garder ces pneus toute l’année, même en hiver (où ils remplaceront d’excellents Pirelli Scorpion Ice & Snow que j’ai grandement appréciés).

La Jeep en excursion hors-route modérée.

Incidemment, ces pneus «étaient» fabriqués à l’usine russe de Nokian. On connaît la suite. Vu que rien ne doit être fourni à la Russie ou sortir de ce pays, Nokian a dû réviser son tir. Toutefois, j’ai su que Nokian a une grande réserve de ces pneus pour sa clientèle (et, selon ma source de référence, Pneus Premier Choix de Laval, il n’y a aucune difficulté d’approvisionnement malgré la grande popularité du pneu!). De toute façon, selon les divers reportages dans les publications spécialisées et selon Mme Leduc qui sert de porte-parole à Nokian au Québec, le manufacturier finlandais a vu à transposer sa fabrication d’Outpost en Finlande et aux États-Unis pour la suite de la production. J’ai même lu que Nokian s’apprêtait à investir quelque 117 millions $ US dans la construction d’une nouvelle usine en Europe. Dommage pour les Russes qui pouvaient compter sur les excellents pneus de ce manufacturier fabriqués dans leur propre pays!

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