Après avoir visité, début mai, le Salon de l’auto sport de Québec, je dois vous avouer que ma visite au salon de l’auto électrique de Québec est à des années-lumière du premier. D’une certaine façon, les deux évènements ont ceci de commun, ils permettent à leurs visiteurs un voyage dans le temps.
Je vous présente donc le survol de ma visite au Salon de l’auto électrique de Québec 3e édition.
Pas juste des voitures
Le terme « auto électrique » est un peu trompeur, car en réalité l’exposition regroupe l’ensemble des moyens de déplacement électrifié disponibles sur le marché en passant par le vélo, la trottinette et même les poids lourds. Il y a donc 4 sections distinctes offertes aux visiteurs. La section essais routiers qui permet d’essayer les différentes voitures électriques présentement offertes sur le marché. La section des autos électriques qui présentent, en grande partie, l’ensemble des véhicules offerts par les fabricants présents sur place avec entre autres quelques exclusivités. La section des exposants avec, par exemple, la motoneige électrique et plusieurs déclinations de vélos électriques. D’ailleurs, ce qui m’a frappé cette année et que de plus en plus les fabricants de bicyclettes réussissent avec des designs innovateurs à dissimuler les batteries tout en se reprochant des modèles non électriques. Finalement, la dernière section permet de faire l’essai de tout moyen de déplacement qui n’est pas une voiture excluant les poids lourds et les motoneiges bien entendu.
Même si le salon dans son ensemble est d’une grande superficie, il n’occupe pas en entier l’espace disponible du centre de foire d’Expocité de Québec.
Et la course là-dedans ?
Je rêve au jour où ce genre de salon laissera une place aux sports motorisés qui ira certainement vers l’électrification. Pour plusieurs personnes, la course auto dans son format actuel est l’ennemi à abattre, destructeur d’environnement et d’émission de gaz à effet de serre. Pourtant, si on regarde les 40 dernières années, la course auto a servi de plateforme de développement à des technologies qui sont aujourd’hui bien présentes dans nos voitures. Je pense ici entre autres aux freins ABS, mais aussi aux moteurs à injection ou encore à l’électronique présente dans nos bagnoles.
Sérieusement, l’avenir de l’auto électrique est indissociable de la course automobile, je dirais même l’avenir de l’automobile tout court. Je ne parle pas ici des séries régionales qui font le plaisir de milliers d’amateurs, mais plutôt de la formule Un et de la formule E.
Pas facile de se procurer un bolide électrique.
L’industrie de l’automobile souffre présentement d’une pénurie de certaines pièces, surtout électroniques, qui vient considérablement ralentir la production et, par le fait même, le délai d’attente pour les acheteurs. Les voitures électriques n’échappent pas à ce phénomène.
Dans la grande majorité des marques et modèles, les délais sont d’au moins six mois. Pour la nouvelle Kia EV-6 (équivalente à la Hyundai Ionic 5), les futurs propriétaires devront patienter au moins deux ans avant de pouvoir prendre possession de leur nouvelle monture. Cependant, la Kia n’est pas la grande gagnante à ce chapitre puisque le temps d’attente pour recevoir une Toyota RAV4 Prime (Hybride bancable) est maintenant de 2 ans et demi. Un petit commentaire personnel et tout à fait gratuit de ma part : Pour les gens qui veulent se procurer ce fameux RAV4, vous devriez réserver dès maintenant le modèle de prochaine génération et laisser tomber l’actuel. C’est à se demander si Toyota viendra à bout, un jour, de cette interminable liste d’attente.
La période où l’on pouvait changer de véhicule la semaine même est maintenant révolue, c’est à se demander si un jour la situation reviendra à la normale. Selon l’orientation que prendra votre achat, vous devrez vous prendre un minimum de six mois à l’avance et pour être encore plus certains, j’irais même à dire jusqu’à un an avant de changer.
De belles voitures
Le salon 2022 du Salon de l’auto électrique présente de superbes bagnoles, et ce pour tous les goûts et je dirais même pour tous les budgets (avec quand même un bon prix de départ). Sur place, il est possible d’admirer le nouveau F-150 Lightning, la Cadillac LYRIQ, la Subaru Solterra et plusieurs autres. Bien entendu, il y a les modèles courants que vous connaissez déjà tels les Tesla et Mustang Mach-E de ce monde.
Pour ma part mes deux coups de cœur sont le VUS chinois « Skywell » de « Imperial Motor Compagny (IMC) » qui, avec son prix très abordable, forcera la concurrence à baisser les prix. Cependant, le véhicule n’est présentement pas encore approuvé par le gouvernement canadien et la grande majorité (si ce n’est pas l’inventaire en entier) et présentement bloquée dans le port de Shanghai en Chine en attente d’être expédiée. La politique zéro covid du gouvernement chinois oblige.
Mon second coup de coup de cœur provient de la division de luxe de Hyundai, la multisegment GV-60 de Genesis est tout simplement magnifique. Ses lignes me rappellent d’ailleurs la Hyundai Véloster. Cela confirme que même si les voitures électriques sont, en théorie, bonnes pour l’environnement, cela n’empêche pas d’avoir des autos qui sont belles et distinctives pour le consommateur.
Le futur c’est maintenant ?
C’est toujours intéressant de discuter avec les intervenants du milieu. De voir comment ils se positionnent par rapport aux prochaines années, au futur de l’automobile et du déplacement durable (je ne pensais jamais utiliser ce mot dans un texte). Ma première constatation est que certains fabricants ne sont pas encore prêts à donner la victoire à la voiture électrique à batterie tandis que d’autres institutions telles Hydro-Québec (via le circuit électrique) avec le gouvernement québécois jouent le tout pour le tout en étant convaincues que la technologie actuelle est l’avenir.
L’état québécois mise beaucoup sur la bagnole électrique à batterie du fait que le Québec produit de l’électricité propre. Les gens du circuit électrique en semblent convaincus. Lorsque j’ai discuté avec un représentant sur place, qui semblait expérimenté, il m’a dit que j’étais dépassé de 10 ans, que mon discours ne tenait pas la route. Quelque part, je peux le comprendre, car on ne mord pas la main qui nous nourrit. Pourtant, avec quelques recherches et lectures, il pourrait s’apercevoir facilement que le combat n’est pas terminé quant au futur énergétique des voitures. Il y a l’hydrogène, technologie pour laquelle Toyota et Hyundai croient. Il y aussi le carburant synthétique qui, sorti de nulle part, semble être une autre option. Alors, je suis vraiment dépassé de 10 ans ?
D’ailleurs, le fabricant automobile Porsche ouvrira sous peu une usine de carburant synthétique. N’en déplaise à certains, l’avenir de l’auto électrique n’est pas aussi vert qu’on pourrait le penser.
La Formule Un, laboratoire technologique
Je reviens sur le monde de la course. Les amateurs de F1 sont au courant que la FIA a « gelé » les moteurs actuels jusqu’en 2025. Ceci dans le but de permettre le développement de la prochaine génération de moteurs. Je spécule pour spéculer, c’est quand même bizarre de voir la possibilité du retour de Porsche en F1 vers 2025. Voyez-vous le lien ? Nouveau moteur en F1, retour de Porsche, usine de carburant synthétique ….
Remarquez que tout cela n’est peut-être que coïncidence. Cela n’empêche pas le fait que le sport motorisé numéro sur la planète a toujours servi de vitrine technologique aux fabricants automobiles en permettant d’inventer et de mettre aux points de nouvelles technologies. Il se pourrait donc fort bien que la prochaine génération de motorisation de F1 soit le signe précurseur de ce à quoi pourraient ressembler les voitures grandes publiques qui suivront par la suite. La mort tant attendue du moteur à combustion n’est peut-être pas pour demain.
Malgré cela, la formule E évolue aussi à un rythme effréné. En 2023, les voitures de cette discipline auront un tout nouveau look, mais aussi amèneront une nouvelle dimension. Les arrêts aux puits incluront des recharges. C’est vraiment intrigant et en même temps cela rendra plus réaliste la série. D’ailleurs, j’ai bien aimé cette année que la Formule E emprunte le même tracé que la formule Un sur le circuit de Monaco.
En conclusion
Quand je suis sorti du Salon de l’auto électrique vendredi, tout juste avant son ouverture officielle, la file d’attente pour entrer à l’intérieur était très longue. C’est un signe qui démontre l’intérêt certain des Québécois envers ce type de véhicule. Même, si ici on croit que c’est l’avenir (espérons-le pour nous) rien n’est encore joué quant aux technologies futures qui serviront de sources d’énergie. Espérons que le Québec a misé juste !
Que les dieux bénissent les rois de la course ! PS : Comment ça qu’il n’y a pas d’essuie-glaces arrière sur la Hyundai Ioniq 5 et sur la Hyundai Nexo ? Il est évident que ses voitures n’ont pas été pensées pour le Québec !