Le prix de l’essence, ça me donne des Gaz !

Crédit photo : Luc Marin

Quand je disais à des amis que les chances de voir le prix de l’essence frôler et même dépasser les deux piastres du litre étaient très élevées, je faisais rire de moi. Pourtant, il y a quelques jours, cela est arrivé. Souvent, pour ne pas dire tout le temps, les raisons justifiant le prix élevé du carburant que l’on engouffre dans nos voitures sont plus que ridicules. Le « con-tribuable » automobiliste semble être un puits sans fond pour les pétrolières, mais aussi pour les différents gouvernements qui y voient une mine d’or en y appliquant toutes sortes de taxes. La taxe fédérale (TPS) s’applique par-dessus les taxes déjà ajoutées au prix. À cela, additionner la TVQ qui est additionnée une fois la TPS calculée. Il y a aussi la fameuse bourse du carbone, dont on se demande vraiment l’utilité, qui s’additionne à chaque litre. D’ailleurs, celle-ci devrait influencer dès le mois d’avril de quelques sous au litre le prix du carburant.

Je ne vous apprendrai rien en vous disant que les Québécois sont ceux qui paient le plus cher leur essence en Amérique du Nord, toutes provinces et états confondus.

Ça fait mal au portefeuille

J’ai vu quelques commentaires sur les réseaux sociaux de gens possédant une voiture électrique. Ceux-ci plaçaient en évidence le fait que l’augmentation magistrale ne les affectait pas puisque leur bolide fonctionne à « l’essentricité ». Je crois ici qu’une légère mise au point est requise pour rappeler à toutes ces personnes que le prix du diesel a atteint  « 2.20$ » le litre la semaine dernière. La chaîne d’approvisionnement qui permet d’avoir des tablettes bien garnies dans nos épiceries ainsi que dans les commerces est dépendante du transport effectué par les poids lourds. Les marchandises transportées par « Amazone » ne le sont pas gratuitement même si vous êtes abonnés au service « Prime ». La grande majorité des véhicules utilisés pour ce type de taches fonctionnent au diesel.

Donc voici, pour vous, amis de l’électricité, un petit calcul plus ou moins scientifique fait avec une bonne vieille calculatrice. Il en coûte environ 1500$ (à 1,50$ le litre) pour faire le plein de carburant pour un camion semi-remorque avec deux réservoirs de 500 litres. Avec le diesel à 2,20$, la facture atteint 2200$. On parle donc ici d’une différence de 700$ (augmentation de presque 50%) par plein d’essence. Sans vouloir décevoir personne, encore moins les « électromobilistes », je voudrais juste vous informer que la différence vous est refilée sur la facture de tout ce que vous consommez. Ajouter à cela les frais d’exploitation des flottes de compagnies de transport qui ont explosé.

Le coût élevé de l’énergie n’est pas un facteur étranger à l’inflation actuelle que nous connaissons. Jeter le blâme sur la tragédie qui se déroule présentement en Ukraine est trop simple. L’être humain est un petit animal qui oublie vite. Les différentes décisions prises par nos gouvernements pour combattre la pandémie au cours des deux dernières années expliquent en grande partie la hausse des prix que nous connaissons présentement. Cependant, laisser le prix de l’essence s’envoler peut nous mener tout droit à une catastrophe économique qui risque de faire très mal. Présentement, le peu de réactions de nos instances dirigeantes semblent indiquer que celles-ci n’ont aucune considération pour le payeur de taxes. On pourrait même se laisser tenter de croire que la situation actuelle fait leur affaire. En théorie, c’est le gouvernement qui est censé travailler pour nous et pas le contraire. À voir la stratégie adoptée par la CAQ pour faire disparaître les véhicules à essence d’ici 2035, on peut comprendre facilement que rien ne sera fait.

Des solutions ?

Est-ce qu’il existe des solutions pour diminuer les dépenses reliées à l’essence? Il est certain qu’une révision de la taxation est souhaitable. Imaginez un instant, la réaction des environnementalistes si les gouvernements agissaient dans cette direction.
Même si une grande partie de la population donnait son appui à cette mesure, le parti politique au pouvoir aurait la crainte de se faire lapider sur la place publique.

Est-ce que faire le saut vers la voiture électrique est la solution ? Premièrement, bonne chance pour en avoir une rapidement. Il se pourrait fort bien que les prix de l’essence aient redescendu avant même que vous ayez la chance de vous asseoir derrière le volant de votre nouveau bolide. De grâce, si vous possédez une bonne vieille bagnole à essence qui est payée, n’allez surtout pas vous engager avec de nouveaux paiements pour une voiture électrique ou même une qui consomme moins. Il est certain, dans ce cas, que vous épargneriez sur l’énergie, mais jamais assez pour compenser par rapport à vos nouvelles mensualités.

Personnellement, je considère que la technologie actuelle de l’auto électrique est encore loin de la perfection (même si le dossier progresse rapidement) et ne répond pas au besoin de la grande majorité des gens. L’enjeu de la recharge dans certains quartiers résidentiels (je pense à Montréal ici) est encore un enjeu majeur. Dans un climat nordique comme le nôtre, ce type de voiture perd de son lustre et de son attrait. Ça me fait toujours rire de voir certains propriétaires dire que pendant que leurs voitures se rechargent, ils en profitent pour aller prendre un petit café ou même aller manger au restaurant. Dans ce cas, l’argent sauvé sur le carburant s’en va en restauration. D’où l’expression prendre à Jean-Guy pour donner à Guy-Jacques !

Le prix élevé de l’essence a l’avantage de calmer les ardeurs de certains conducteurs qui ont le pied pesant ou encore la pédale légère. Il ne faut pas se le cacher, lever le pied aide à réduire sa consommation d’essence. Un autre point important qui peut permettre une économie substantielle (je sens que je vais me faire tirer des roches ici) est de voir s’il est toujours pertinent d’avoir plusieurs véhicules plaqués à la même adresse. C’est incroyable, en se promenant dans les quartiers résidentiels, de voir le nombre de voitures stationnées dans les entrées de cour. Je pense qu’il est de plus en plus pertinent de se poser la question si avoir plus d’une auto en sa possession pour une famille ou un couple a encore sa place en 2022. Imaginez l’argent ainsi épargné sur le carburant, l’entretien, les assurances et les plaques d’immatriculation. Il est certain que cela demande un ajustement au niveau de quelques déplacements. Si vous utilisez, dans 75% des cas, un seul véhicule à la fois, cela vaut-il vraiment la peine d’en posséder plus d’un? Un véhicule en moins permet indubitablement de sauver assez d’argent pour continuer à profiter de la vie tout en absorbant l’inflation. Pour certaines occasions particulières ou pour un évènement spécial, vous pouvez toujours vous rabattre sur une agence de location de voitures. C’est un peu comme certaines personnes qui achètent un gros « pick-up » pour aller à la chasse ou à la pêche deux trois fois par année. Sérieusement, ça vaut vraiment la peine de dépenser pour un tel camion alors que d’en louer un lorsque le besoin se présente reviendrait beaucoup moins cher?

Le monde des courses affecté aussi

Le monde de la course automobile est tout autant affecté par la hausse du « fuel ». Les frais engendrés par le déplacement vont considérablement augmenter. C’est clair que faire rouler les voitures sur les pistes va demander une hausse du budget d’essence. Est-ce que certaines séries pourraient réduire le temps des voitures en piste pour diminuer les coûts ? Est-ce que certaines équipes vont être tentées de retirer quelques épreuves de leur programme de la saison pour réduire les frais ?

Pour un pilote qui participe majoritairement à des courses près de chez lui, l’impact est moins important. Daniel Demers me disait que l’augmentation de l’essence allait sûrement avoir un impact sur ses dépenses. Cependant au niveau des courses,      cette dépense est couverte par une commandite.

Pour la série Pinty’s qui se déplace sur de longues distances, les frais de transport sont quand même importants. J’ai posé la question à LP Dumoulin. Il croit que cette dépense va sûrement et je cite « Faire mal quelque part ». Il faut dire que LP était concentré à se préparer pour sa course à venir en fin de semaine dans la série « Trans-Am ». D’ailleurs, nous lui souhaitons bonne chance.

En conclusion

Ce n’est pas à moi, contrairement à certains « envertdeurs », de vous faire la morale sur votre façon de vivre. Ce qui est certain de mon côté, dès que j’ai une chance d’avoir plus d’argent dans mes poches, c’est d’en donner moins aux gouvernements en impôts et en taxes de toutes sortes. Bien sûr, le tout en restant dans la légalité.

Que les dieux bénissent les rois de la course et tous les pauvres contribuables qui sont font arnaquer à la pompe !

Chroniqueur
À propos de l'auteur
Archives de Francois Richard

Laisser un commentaire

Votre adresse courriel ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Scroll to top