Le temps est venu d’accrocher ses drapeaux de signaleur mais sa passion demeure.
Voilà déjà plus de 4 décennies que Dany Mayrand a débuté sa carrière dans le monde du stock car québécois.
´Jusqu’à l’âge de 12 ans, mon père m’amenait aux courses et c’était gratuit pour y aller’´ se remémore notre interlocuteur. ’’ Mais, arrivé à l’été de mes 13 ans, j’aurais dû payer pour renter alors, voulant continuer d’y aller gratuitement, j’ai fait comme de nombreux jeunes de Deux-Montagnes : je suis allé me faire engager comme employé d’entretien et sur l’équipe d’urgence de la piste du Riverside Speedway située à St-François de Laval´´. Lorsque cette piste a cessé ses activités à la fin des années 80, Dany Mayrand s’est dirigé vers l’Autodrome St-Eustache afin d’y poursuivre sa passion du sport automobile. De fil en aiguille, il y a effectué diverses fonctions de préposé au stationnement à signaleur en chef tout en passant par la pesée des bolides.
Tout un CV !
Il est plus facile d’énumérer les pistes québécoises où Mayrand n’a pas été en fonction que celles où il a grimpé en haut de la tour de signaleur.
‘’J’ai fait toutes les pistes en asphalte du Québec sauf celles de Chicoutimi et la courte piste de Sanair. J’ai également fait Granby et Thetford Mines sur la terre battue. Mais, de toutes ces nombreuses pistes, ma tour restera toujours celle de St-Eustache. Ça m’a fait beaucoup de peine lorsque cette piste a, elle aussi, fermé en 2019.
Qu’est-ce qui a amené cet ami de tous les pilotes à prendre la décision de ne plus être flagman ? Le résident de Terrebonne répond d’emblée : le voyagement !
‘’Il faut se rendre à l’évidence : les pistes de course dans la grande région de Montréal se faisant rares, je dois aller faire ce qui me passionne le plus à Montmagny ou à Vallée Jonction ce qui représente plusieurs heures de route à chaque fois. Je n’ai plus 20 ans pour dormir en petite boule dans le fond de ma voiture le samedi soir ! Et pas question d’entreprendre quoi que ce soit en revenant le dimanche : le week-end est scrappé ! L’an dernier, j’ai manqué la fête des 3 ans de ma petite fille, ce qui m’a fait beaucoup de peine.’’

Des regrets ?
A-t-il des regrets suite à sa décision d’accrocher ses drapeaux de signaleur ? Pour y répondre, Dany pourrait reprendre à son compte ces célèbres paroles d’une chanteuse française ‘’Non, rien de rien, je ne regrette rien’’ … sauf que, là, le plus connu des signaleurs québécois nous fait une confidence : ‘’J’aurais tellement aimé devenir directeur des courses mais à cause de l’anxiété dont je souffre depuis longtemps et pour laquelle je suis traité, je n’en ai pas été capable. J’avais accepté ce poste en 2023 pour la Série ACT LMS Québec. Mais l’anxiété a rapidement pris le dessus. J’étais en crise de panique au point de presque perdre connaissance au troisième programme de la saison. J’ai dû démissionner pour ma santé mentale. Je souffre de cette condition depuis que je suis tout petit car je me suis toujours mis de la pression sur les épaules afin de devoir très bien réussir tout ce que j’entreprends’’.
De quelle façon le quinquagénaire parvient-il à gérer son stress ? ´´Ma meilleure échappatoire est de monter au sommet de la tour du signaleur. Là, rien ne m’inquiète, je suis là où je me sens le mieux en faisant ce en quoi j’excelle.’’
Fini les courses ?
Loin de là ! ‘’J’ai hâte d’aller m’asseoir dans les estrades avec ma conjointe comme spectateur’’ nous dit le principal intéressé. ‘’Je serai à Montmagny pour la course Claude Aubin 125. Même si j’ai eu longtemps le meilleur siège possible pour la course (le poste de signaleur), cette fois je serai assis dans les estrades. Je vais pouvoir avoir un parti pris pour l’un ou l’autre des concurrents ; ce que je ne pouvais pas faire en tant qu’officiel.’’
Par contre, afin de garder contact avec sa famille de course, Mayrand n’exclut pas d’aller, à l’occasion, rejoindre son ami de longue date Benoît Delage sur le camion d’intervention, lors des courses à ICar cette année.