L’unique Jeep Compass Limited et le VW ID Buzz

Crédit photo : Éric Descarries

Il y a de ces véhicules qui ne sont pas si faciles à saisir. Le Jeep Compass est l’un d’eux. De tous les véhicules Jeep, le Compass est celui qui ne me plaisait pas, du moins du premier coup d’œil. À l’époque de son lancement en 2006, le Compass était le «compagnon» du Jeep Patriot, les deux étant basés sur la plateforme du Dodge Caliber. J’aimais beaucoup mieux le Patriot. Puis, lorsque celui-ci fut abandonné en 2011, les designers de FCA (d’alors) avaient donné au Compass un look ressemblant beaucoup à celui de la Grand Cherokee. À partir de là, le Compass a commencé à attirer mon attention (quoique j’aurais aimé mieux que FCA conserve le nom de Patriot!).

Cette fois, sans tambour ni trompette, le Compass revient en Amérique du Nord avec un avant et un arrière redessiné et, surtout, un intérieur tellement plus élégant! Toutefois, le prix en avait grimpé aussi!

Le plus récent Compass de Jeep affiche un look tellement semblable à celui du Grand Cherokee.

Lorsque j’ai mis la main sur le «nouveau» Jeep Compass 2022, j’avais en tête toutes les critiques négatives que j’ai pu entendre et lire sur ce petit VUS depuis les derniers mois. Si je n’avais pas ces même impressions négatives, c’est parce que ma fille a possédé un Patriot pendant quatre ans (en location) et ce fut un petit véhicule amusant qui n’a requis aucun entretien spécifique sauf un rappel pour les bagues de suspension arrière.

Même vu de l’arrière, le Compass présente un design sérieux.

À bien le regarder, il est difficile de dire qu’il est laid, ce petit VUS. Au contraire, son «redesign» lui va à merveille au point même où nombreux sont les gens qui le confondent encore plus avec le Grand Cherokee (notez que le Compass de dernière génération a d’abord commencé sa «carrière» à l’étranger, au Brésil en premier et en Europe ensuite avant d’arriver en Amérique du Nord)! Au point même qu’il a l’air moins bas de gamme que la majorité de ses concurrents dont les Ford Escape, Toyota RAV4 et surtout Mazda CX-5 ou Volkswagen Tiguan. J’aime particulièrement le traitement que les dessinateurs ont donné à l’arrière qui, enfin, ressemble à celui d’un Grand Cherokee. Mais, comme à l’habitude, je vous laisse juger de vous-même du style.

Le tableau de bord ne ressemble en rien à celui de l’ancienne génération.

Toutefois, là où les concepteurs de Stellantis (constructeur des Jeep) ont fait de grands pas, c’est au niveau de l’intérieur. Au départ, son tableau de bord complètement redessiné est nettement plus élégant. Jeep lui a ajouté des touches de finition de bois et autres petites baguettes de chrome qui en rehaussent le look. Ajoutez à cela un écran central bien disposé qui ne ressemble pas nécessairement à un petit écran de télé rapidement ajouté au tableau de bord. Dans le cas du Jeep Compass, il a été délicatement intégré. Il sert au système Unconnect de dernière génération créé par la division FCA du passé. Notez que le volant n’est pas surchargé de commandes redondantes des accessoires.

Peu de petits VUS compacts proposent un aménagement intérieur aussi élaboré à l’arrière de leur véhicule.

De plus, regardez bien les touches de finition des garnitures de portières et la qualité dans la confection des sièges. Affichant des couleurs chaudes et distinctives, l’intérieur des Compass est nettement plus haut-de-gamme que la plupart de ses concurrents. Il accepte facilement quatre, voire même cinq passagers à son bord. Si les sièges d’avant (chauffants et ventilés sur la version Limited) sont confortables, ceux d’arrière (chauffants avec la version Limited) sont tout aussi surprenants! Sans accorder beaucoup plus de place aux jambes de leurs occupants, ils leur donnent quand même un grand support aux cuisses ce qui n’est pas à dédaigner. En ce qui concerne l’espace de chargement, il n’est pas plus imposant que celui de la concurrence mais une fois les dossiers des sièges d’arrière rabattus, il devient un outil utile. Mentionnons que mon véhicule d’essai était aussi équipé d’un imposant toit ouvrant de verre facultatif qui donne beaucoup de lumière à l’habitacle.

L’espace du coffre arrière ressemble à celui de la concurrence.

Mais, lorsqu’on a besoin de plus de place, on n’a qu’à rabaisser les dossiers des sièges d’arrière. Transporter cette petite souffleuse électrique est un jeu d’enfant. Enfin, n’est-ce pas pourquoi les consommateurs préfèrent les VUS?

Mécaniquement parlant, le Compass repose depuis quelque temps sur une architecture dérivée de celle du Cherokee (donc dérivée en même temps de celle des Alfa-Romeo). Toutefois, en Amérique du Nord, ce petit VUS n’a qu’un seul moteur au catalogue, le quatre cylindres TigerShark avec admission MultiAir développé conjointement par Chrysler et Fiat. C’est un moteur à aspiration atmosphérique (donc pas de turbocompresseur ce qui pourrait rassurer certains consommateurs qui craignent cette configuration mécanique dont la fiabilité du passé était erratique). Pas nécessairement des plus puissants, ce moteur de 2,4 litres fait, malgré tout, 180 chevaux et 175 li-pi de couple. Dans la version de base à traction avant, il est combiné à une boîte automatique à six rapports. Mais dans le cas des versions plus élaborées avec traction intégrale, c’est une boîte automatique à neuf rapports qui s’occupe de transmettre la puissance du moteur. Ce qui est intéressant, toutefois, c’est la suspension qui a été étudiée pour attaquer les sentiers légèrement exigeants. Grâce à sa bonne garde au sol, le Compass fait honneur à la réputation de la marque Jeep de pouvoir entreprendre des sentiers plutôt difficiles. Alors que mon véhicule d’essai était une version Limited de luxe, ce serait plutôt une version Trailhawk qu’il m’aurait fallu pour vraiment attaquer des sentiers plus exigeants (ce qui aurait été très difficile à faire dans notre coin de pays en hiver vu la quantité de neige à affronter sur place). Toutefois, il y a quelques années, j’ai eu la chance d’être invité par FCA Canada (de l’époque) au Utah pour vraiment essayer le Compass Trailhawk dans une région désertique de ce sud-ouest américain. Et je peux vous dire que le Compass est vraiment capable en situation off-road un peu plus que modérée. Vous pouvez donc être rassuré, pas besoin de prendre des risques exagérés pour l’essayer, même dans ses versions de luxe, le Compass demeure un «vrai» Jeep! Incidemment, mon Compass d’essai était muni de pneus d’hiver Dunlop très efficaces mais certainement des plus bruyants que j’ai jamais essayés!

Le seul moteur disponible sous le capot des Compass est ce quatre cylindres TigerShark avec admission MultiAir.

Sous la batterie traditionnelle se cache une deuxième petite batterie aidant aux fonctions électriques modernes du moteur (Stop-Start).

Ce Compass avait également la fonction Stop-Start qui arrête automatiquement le moteur à un feu rouge. Il redémarre de lui-même d’une façon relativement transparente, sans soubresaut ni bruit mécanique excessif. Toutefois, sachez que cette fonction mécanique exige deux batteries dont la plus puissante (500 ampères) sert au démarrage et la plus petite (150 ampères) à la relance. Cela veut donc dire qu’à un certain moment donné, l’entretien du véhicule exigera de changer les deux batteries en même temps !

Sur la route

 L’habitacle du nouveau Compass est accueillant, chaleureux. L’intérieur y est si bien fini. Dès le départ, malgré une suspension relativement ferme, on sent que l’on est à bord d’un véhicule plus «luxueux» que bien de ses concurrents. La position de conduite y est confortable et respectable. En ce qui a trait au moteur, je le répète, il n’est pas des plus performants. Atteindre le cap des 100 km/h peut demander jusqu’à dix secondes. Mais il le fait tout en douceur. Heureusement, la multiplication des rapports de la boîte automatique rend les reprises plus convaincantes mais pas nécessairement très rapide. Cependant, lorsque j’ai mentionné ces «défauts» à plusieurs observateurs, ils m’ont répondu que ces facteurs n’étaient même pas dans leurs attentes. Satisfaits de ces résultats, ils ont plutôt aimé la sensation générale que le véhicule leur apportait sur la route. Toute une surprise, n’est-ce pas? Ce ne sont pas tous les automobilistes qui sont impressionnés par des chiffres qui, autrement, seraient critiqués par des observateurs qui n’aiment vanter que leurs exploits (qu’ils ne peuvent pas faire tout le temps, n’est-ce pas?). La tenue de route est surprenante alors que la direction est plus précise que sur certains concurrents. Le Compass, c’est un vrai Jeep pour ceux qui ne tiennent pas nécessairement à «faire de la trail»!

Les pneus d’hiver Dunlop SP Winter Sport qui équipaient mon Compass d’essai étaient très efficaces…mais aussi très bruyants!

Sa traction intégrale aura été des plus efficaces durant cet essai en période hivernale. Cependant, je le répète, les pneus Dunlop qui l’équipaient étaient très bruyants…mais aussi très efficaces! Autrement, il faut souligner comment le Compass a gagné en solidité, ce qui se sent beaucoup lorsqu’on en est au volant! En passant, les dimensions respectables de ce petit Jeep en font un véhicule très facile à conduire en situation urbaine!

Côté consommation, mes calculs à la pompe au bout d’une semaine d’essai m’ont donné un résultat de 9,9 l./100 km (alors que le compteur indiquait 9,6) en plein hiver. Ce n’est certes pas un exploit mais, la concurrence n’en est pas très loin, le RAV4 conventionnel donnant autour des 8 l./100 km en situation idéale, le Ford Escape, 9,0. Il n’est pas question de versions hybrides ici (nous devrions voir apparaître un Compass hybride sous peu, cette configuration étant déjà disponible ailleurs dans le monde alors que le RAV4 Hybride est très difficile à obtenir). Au moins, le Compass n’utilise que de l’essence régulière. Enfin, sa capacité de remorquage maximale est de 2000 livres.

Puis, il y a le prix. Certains observateurs estiment que le Compass «est ben trop cher» mais son prix suggéré du constructeur n’est pas loin de celui des RAV Limited ou Ford Escape Titanium (les équivalents du véhicule dont il est question ici). Ce type de véhicule se détaille toujours entre 42 000 et 45 000 $ canadiens. Le prix de base du Compass que l’on voit ici était de 39 095 $. Ajoutons-y la peinture bleue nacrée (395 $), le groupe d’aide au conducteur (avec caméra de 360 degrés pour le stationnement, le régulateur de vitesses adaptatif, le système Stop-Start) de 1895 $, le groupe d’options Elite (navigation, sièges ajustables électriques, hayon électrique, etc…) de 3200 $, l’ensemble audio Alpine et toit vitré panoramique de 2195 $ , la taxe d’accise canadienne pour la climatisation et surtout les frais de transport et préparation de 2095 $ et on en arrive à un total de 48 975 $. Pas donné, j’en conviens. Mais consultez le prix de la concurrence…

On devrait voir apparaître une version hybride, voire même hybride rechargeable du Compass dans un avenir plus ou moins rapproché. Compte tenu du fait que ce Compass était une version de luxe Limited, ce n’était pas nécessairement la version idéale pour démontrer ses capacités hors-route et sa robustesse. Et juste le fait qu’il porte le nom de Jeep est déjà un certain avantage. Mais la concurrence est vive, surtout le Bronco Sport équivalent. Toutefois, lorsqu’on est à la recherche d’un petit VUS robuste, le Compass n’est pas à dédaigner.

Un Volks tant attendu!

Je ne fais pas souvent la promotion de nouveaux modèles qui viennent de paraître. Toutefois, le dévoilement du Volkswagen ID Buzz mercredi matin était tellement attendu par les amateurs de la marque que je n’ai pu résister à le reproduire ici.

Le tant attendu ID Buzz de Volkswagen a enfin été dévoilé tant en version pour passagers qu’en camionnette commerciale. Mais il n’arrivera pas chez nous avant l’année-modèle 2024.

(Photo VW)

Cependant, je vous mets en garde, je n’ai pas de spécifications concernant cette camionnette qui se veut une interprétation moderne des «vans» Volks des années soixante. Par contre, je peux vous dire que cette fourgonnette (disponible en version passagers ou commerciale) est un véhicule électrique à propulsion arrière avec batteries de 77 kWh pour un moteur de 150 kW.

Le tableau de bord inspirant du VW ID Buzz.

(Photo VW)

Ne me demandez pas le prix ni sa disponibilité. Cependant, j’ai pu lire que le Buzz sera disponible en Europe l’an prochain (modèle 2023) et, fort possiblement, en 2024 en Amérique du Nord. Ce sera donc à suivre!

Pour les fans de Michel Vaillant

Nombreux sont les amateurs québécois de bandes dessinées mettant en vedette le pilote de course français Michel Vaillant. Sachez qu’un dernier numéro vient d’être publié, Pikes Peak faisant référence à cette unique piste de course américaine de montée de côte. Attention, cependant, les planches à dessin sont désormais un peu différentes.

(Photo via Éric Descarries)

Chroniqueur
À propos de l'auteur
Archives d'Éric Descarries

Laisser un commentaire

Votre adresse courriel ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Scroll to top