L’ultime essai du nouvel Infinity QX60

Crédit photo : Éric Descarries

Le véhicule qui figurait à mon agenda cette semaine était le tout nouvel Infinity QX60. À prime abord, ce choix ne semblerait être qu’une version luxueuse du tout récent Pathfinder. Ceux qui suivent ce blogue régulièrement savent que j’ai déjà couvert ce VUS de Nissan plus d’une fois dans des circonstances différentes. Alors…pas une autre fois?

Ironiquement, oui!  Il est vrai que le QX60, fort possiblement le plus populaire des Infinity, est basé sur son cousin moins luxueux Pathfinder. Comme le dirait un de mes amis : «Un Pathfinder saucé dans l’or…», une expression qui a servi à tant de détracteurs de voitures américaines comme mes Lincoln (la Versailles 1977 basée sur la Ford Granada/Mercury Monarch ou la plus récente MKZ de première génération née Zephyr basée sur la Ford Fusion…une pratique de Ford de convertir une voiture plus commune en véhicule de luxe qui a donné cette inspiration à tant d’autres constructeurs tant européens qu’asiatiques!). Alors, je dois vous mettre en garde…ce n’en est pas le cas, pas pour cet Infinity plus que pour les autres autos. Quand un constructeur adopte cette solution, il y a de fortes chances que la version de luxe soit nettement plus élaborée que celle dont elle provient. C’en est le cas pour le QX60 de 2022.

Le VUS Infinity QX60 partage sa caisse et sa mécanique avec le Pathfinder de Nissan.

Les designers d’Infinity ont fait un beau travail en dessinant un arrière distinctif au QX60.

Au départ, sauf pour la coque principale, le QX60 affiche une ligne bien à lui avec une finition et des ornementations extérieures uniques aux produits Infinity. Qui plus est, le design de ces attributs est d’une grande élégance tant de l’avant qu’à l’arrière sauf…

Sauf que je me demande pourquoi les designers d’Infiniti ont ajouté de fausses pointes d’échappement à l’arrière et quand je dis fausses, rien de plus vrai puisqu’elles ne sont même pas ouvertes ! C’en est rendu une sorte de «mode», plusieurs constructeurs (j’ai le cas des VUS de VW en tête…) ajoutent ces pointes sous le pare-chocs sans même se donner la peine de les combiner aux échappements! Mais, chez Infinity, c’est pire! Il n’y a même pas d’ouverture! Voilà l’occasion rêvé pour se partir une petite entreprise qui offrira de véritables pointes pour remplacer ces ornementations d’origine! Outre cela, je vous laisse le soin de juger de vous-même le look du QX60!

Malgré sa ressemblance avec le tableau de bord du Pathfinder, celui du QX60 affiche un look suffisamment différent pour lui donner un look attirant.

Passons alors à l’intérieur. Dès le premier contact, on se rend compte que ce n’est plus un Pathfinder. Déjà, le tableau de bord en est différent. La finition en est plus élaborée. Mais c’est surtout la disposition des commandes qui est plus agréable avec le QX60. La majorité de ces commandes est tactile et l’on sent très bien le contact. L’écran central est bien lisible et, heureusement, on ne doit pas se fier à une commande rotative ou un de ces «pads» pour accéder aux diverses fonctions. Seul remarque négative, j’aurais bien aimé une façon plus «mécanique» de changer les postes de la radio que d’y aller par touches tactiles trop sensibles et par des catégories d’émissions (XM). Disons que l’exercice peut être distrayant pour le conducteur s’il est seul dans le véhicule. Ce que j’ai bien aimé, par contre, c’est le compteur de vitesse qui reflète ses chiffres dans le pare-brise devant le conducteur (il indique aussi la limite permise en arrivant dans les zones de villages ou d’écoles).

Les places du centre sont à la fois élégantes et accueillantes.

J’ai conduit ce grand VUS pendant des heures (je vous raconte plus loin) et c’est ici que je dois féliciter les concepteurs de Nissan/Infiniti pour des sièges dont les coussins Zero Gravité sont idéaux pour de longs trajets! De plus, la finition intérieure du véhicule est certes plus élaborée que celle du Pathfinder (elle-même assez agréable). Petit reproche, cependant, il y avait des petits bruits de caisse et de finition agaçants sur route imparfaite. Outre les sièges d’avant confortables, ceux du centre (deux baquets au lieu de la banquette au choix de l’acheteur) sont aussi accueillants. Ils sont même chauffants. Mon véhicule d’essai était à six passagers, les deux derniers pouvant prendre place à la petite banquette divisée toute à l’arrière. Toutefois, comme c’en fut le cas pour le Pathfinder, ces places sont encore une fois plus appropriées à des enfants ou à de petites personnes vu que l’espace y est restreint. Mais on y accède assez facilement. Quant au coffre ou ce qui reste du compartiment à bagages, il est bon pour deux valises de grandeur moyenne mais au moins, on peut accéder à un petit «sous-sol» où ranger des objets que l’on tient à garder hors de la vue de regards indiscrets! Évidemment, si l’on rabat les dossiers de la dernière banquette, on obtient un espace de chargement plus utile qui est identique à celui du Pathfinder! Enfin, il me faut mentionner le grand toit ouvrant vitré qui procure une belle lumière à l’intérieur du véhicule.

Même si les concepteurs d’Infinity ont pris soin d’ajouter un couvercle en plastique frappé du sigle de la marque sur le moteur, on se doute qu’il provient de la gamme Nissan.

Mécaniquement parlant, cependant, le conducteur de QX60 doit se fier aux mêmes éléments que ceux du Pathfinder soit un V6 de 3,5 litres reconduit de la dernière production (2020) qui fait 295 chevaux. Encore une fois, comme le Pathfinder, celui-ci est combiné à une boîte automatique à neuf rapports (bye-bye la boîte CVT à variation continue qui a été si tristement critiquée dans le passé). De base, le QX60 est à traction mais mon modèle d’essai, une version haut de gamme Autograph, était équipé de la traction intégrale qui allait s’avérer plus qu’utile durant ma période d’évaluation. Incidemment, grâce à cette nouvelle boîte auto, ce VUS affiche maintenant une capacité de remorquage de 6000 livres, soit 1000 de plus que l’ancienne génération. Même si le QX60 partage la même plateforme que le Pathfinder (qui, lui-même, utilise la même plateforme que sa propre génération précédente), on se rend vite compte que l’Infinity a eu droit à une suspension d’un calibre totalement différent!

Un essai plutôt exigeant!

Si mon essai hebdomadaire a débuté plutôt modérément malgré des journées hivernales plutôt froides, c’est durant le weekend que j’ai pu vraiment apprécier les qualités routières du VUS QX60. Je devais voyager de Laval vers Amos. Malheureusement, je suis parti un peu plus tard que voulu le vendredi matin et je me suis fait prendre par la neige dans la région de Montréal. Il m’aura fallu plus d’une heure pour passer de Laval à Saint-Jérôme en partie par l’autoroute 15 (où, par moment, on ne voyait ni ciel ni terre) et en partie par la route 117. Un arrêt prolongé à Saint-Jérôme nous a permis, ma conjointe et moi, d’apprécier une pause à un restaurant local (Chez Cora pour ne pas le nommer) où nous avons été servis par des jeunes femmes charmantes et patientes.

Rien de mieux qu’un voyage au travers une tempête de neige pour apprécier les capacités et le comportement routier du QX60…pas besoin d’excursion hors-route!

Un peu passé l’heure du midi, la neige a semblé diminuer ce qui nous a permis de reprendre la route (15) mais à vitesse modérée. Rendus autour de Sainte-Adèle, la route est devenue plus praticable et j’ai pu augmenter ma vitesse de croisière. Passé Tremblant…il ne neigeait plus! Et, à partir de Mont-Laurier, j’ai eu droit à une route totalement dégagée et sèche avec un ciel ensoleillé!  Il n’avait pas neigé dans cette région. Mais je ne pouvais m’empêcher de penser à mes premières heures sur la route. Décidemment, le QX60 à traction intégrale est vraiment à l’aise dans de telles conditions. Ce véhicule de presse était équipé de pneus d’hiver Continental IceContact qui m’ont surpris. Ma conjointe a de tels pneus sur son petit VUS Escape et elle s’en dit très satisfaite. Mais, malgré les nombreuses fois que j’ai pu le conduire, jamais je n’ai eu l’opportunité de les apprécier comme durant le weekend dernier. Ils ont aidé le QX à conserver le cap avec assurance même s’il y avait de la glace sous la neige. Les seuls moments où j’ai senti de la résistance dans la neige était quand on frappait des lames de neige sur la route. Sur le sec, le QX tenait la route avec confiance, la direction étant plus stable que prévu. Toutefois, ce qui a retenu notre attention, ce fut le confort et le silence de roulement du QX. En fait, son comportement était plus agréable et plus prévisible que celui du Pathfinder! Ses accélérations ont été à la hauteur de la situation (de 0 à 100 km/h peut demander autour de sept secondes)  alors que les reprises ont grandement facilité les manœuvres de dépassement grâce aux multiples rapports de la boîte automatique. Quant au freinage, testé sur pavé sec et sur route enneigée, il m’a paru puissant à souhait, les ceintures de sécurité serrant automatiquement les passagers d’avant lors des freinages d’urgence.

Les pneus d’hiver Continental IceContact se sont révélés de précieux alliés dans des conditions de conduite plutôt exigeantes.

Le voyage de retour fut aussi «intéressant». Dès le départ de la région d’Amos, il a commencé à neiger. La neige était légère mais il n’aura fallu que quelques minutes pour que les routes soient recouvertes de neige (toutefois que d’une mince couche blanche). Après un arrêt de ravitaillement à Louvicourt (Val d’Or), nous avons attaqué avec prudence la route 117 vers le sud pour se retrouver rapidement dans le «célèbre» parc de la Vérendrye («célèbre» pour ses accidents et pour la difficulté qu’il peut représenter en hiver). Heureusement, la neige s’est arrêtée au bout d’une demi-heure ce qui m’a permis de le traverser en moins de deux heures. Le reste de la route vers la région montréalaise s’est déroulé sans difficulté sur pavé sec. Et tout au long, je ne pouvais qu’apprécier la stabilité de ce grand VUS à traction intégrale. En passant, en ce qui a trait au confort intérieur, Nissan (Infinity) a su concevoir un système de chauffage très efficace que nous avons su apprécier dans notre QX!

En ce qui a trait à la consommation, il faut tenir compte des circonstances particulières mentionnées plus haut. Bien sûr que la majeure partie de mes déplacements s’est faite sur grand-route ce qui devrait compenser pour la froide température et la résistance causée par la neige mais j’ai quand même obtenu une moyenne de 10,22 l./100 km ce qui est remarquable car, selon EnerGuide de Ressources Canada, ce QX60 devrait afficher une moyenne de 10,8 l./100 km. (11,9 en ville et 9,50 sur route). En passant, l’ordinateur de bord marquait une consommation moyenne de 9,4 à la remise du véhicule.

Évidemment, vu que le QX60 est un VUS de luxe, il coûte plus cher qu’un Pathfinder. Selon les documents reçus du constructeur, le prix de base d’un QX60 Autograph AWD comme celui dont il est question ici serait de 67 995 $. Mon véhicule d’essai n’avait que 1000 $ d’option (pour la peinture à deux teintes) mais il faudrait lui ajouter 2095$ de transport et préparation ce qui donnait un total de 71 090 $. À ce chiffre, il ne faut pas oublier les taxes d’achat provinciales et fédérales en plus des 100 $ de taxe d’accise fédérale pour la climatisation.

Malgré ses belles qualités, l’Infiniti QX60 devra faire face à une importante concurrence dont, entre autres, le très populaire Acura MDX, l’imposant Lincoln Aviator, le Mercedes-Benz GLE, le Lexus RX350 L, le BMW X5 et le beau Genesis GV80.

Un tel essai dans de telles circonstances ne peut m’inciter qu’à vanter le QX60. Outre cela, la réputation de fiabilité du V6 et surtout le passage de la boîte CVT à une automatique à neuf rapports ne peuvent que supporter ce que j’avance!

Nos belles routes…

S’il y a une constatation que l’on peut retirer d’une telle ballade, c’est que nos routes ont vraiment besoin d’un peu plus d’amour. Surtout la 15 et la 117. Il ne faut pas se surprendre de voir un conducteur perdre le contrôle de son véhicule dans des sections comme celle qui va de Saint-Jérôme vers Saint-Sauveur. En effet, il y a de profondes rainures dans le pavé qui peuvent déstabiliser tout véhicule (en passant, elles n’ont pas été causées par des camions car, si vous suivez un poids lourd, vous verrez que sa voie en est plus large que celle d’une auto).

C’est comme la condition du pont Gédéon-Ouimet de l’autoroute 15 qui relie Laval à la Rive Nord. La route y est tellement défoncée que les multiples réparations le rendent inconfortable voire même dangereux. Même si j’anticipe tous les bouchons de circulation que pourrait causer un repavage, ne serait-il pas le temps d’y voir?

Enfin, j’ai entendu une nouvelle à la radio qui racontait qu’un automobiliste avait frappé un nid-de-poule sur une route de service quelconque et qu’il avait vu les coussins gonflables de son auto se déployer sous le choc! C’est devenu sérieux!

Les prix de l’AJAC

L’Association des Journalistes Automobile du Canada a finalement dévoilé les résultats de son concours annuel des véhicules de l’année. C’est sans surprise que les membres participants de l’AJAC ont voté la Honda Civic 2022 comme Voiture de l’année et le Hyundai Tucson le Véhicule utilitaire de l’année.

La Honda Civic a, sans surprise, été votée Auto de l’année par les membres de l’AJAC.

(Photo Honda)

En ce qui a trait à l’utilitaire de l’année, la mention a été au Hyundai Tucson.

(Photo Hyundai).
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