Ça y est, la saison 2022 des courses automobiles (internationales) de toutes les classes est bien partie. Elle a démarré ce weekend avec les 24 Heures de Daytona de l’IMSA (International Motor Sport Association), la division des voitures sport dans le giron de NASCAR. Ces 24 Heures sont le tremplin de la saison des courses d’endurance de l’IMSA et met aux prises les prototypes de la classe DPi (Daytona Prototype dans laquelle on ne retrouve plus que deux marques, soit les Acura et les Cadillac, Mazda s’étant retirée de la compétition), LMP2 (presque toutes des Oreca françaises à moteur V8 Gibson), LMP3 (plusieurs Ligier et Duqueine françaises avec V8 Infiniti), GTD Pro (nouvelle classe mettant aux prises les Porsche GT3, Ferrari, Corvette, Mercedes, Lexus et autres) et GTD (Porsche, Ferrari, Mercedes GT, Aston Martin, Lamborghini et autres, la catégorie la plus populaire).
Donc, le départ de cette 60e édition des 24 Heures Rolex de Daytona présentées par WeatherTech a été donné vers 13h15 samedi après-midi sous un soleil radieux (mais par temps froid) pour la soixante de voitures au départ. Toutes les autos sont conduites par des pilotes chevronnés en équipes de trois ou quatre. Cette épreuve utilise à la fois le grand anneau de vitesse de Daytona et son circuit intérieur.
Évidemment, les meneurs étaient ceux pilotant les DPi (Cadillac et Acura) mais tout au long de l’épreuve, il y a eu des luttes de tous les instants pour la commande de chacune des cinq catégories. Tout décrire l’action qu’il y a eu y compris ce qui s’est passé durant la nuit, demanderait des pages de texte. Notons, toutefois en passant, l’accrochage du vétéran NASCAR Jimmy Johnson (Cadillac no 48) avec une auto de classe inférieure qui a exigé des heures de réparation dans les garages. Son équipe (incluant le pilote japonais Kamui Kobayashi) a quand même réussi à conduire la voiture en 11e position.
Finalement, malgré un effort digne de mention des équipes de Cadillac, ce sera celle de l’Acura no 60 (coïncidence, la numéro 60 gagne la 60e édition) pilotée (au fil d’arrivée) par le vétéran Helio Castroneves (gagnant des derniers 500 Milles d’Indianapolis) et son équipe (Oliver Jarvis, Tom Blomqvist et Simon Pagenaud) qui a passé le fil d’arrivée la première suivie de l’autre Acura, la no 10 de Taylor (qui tentait de gagner ses quatrièmes 24 Heures de Daytona de suite!),Rossi, Stevens et Albuquerque.
En LMP2, ce fut l’Oreca no 8 conduite par Colton Herta au drapeau à damier en cinquième position «overall» qui gagna cette catégorie. Elle comptait aussi un pilote canadien dans son équipe, John Farano, un vétéran de la série Ferrari Challenge. En LMP3, c’est la Ligier no 74 de l’équipe Fraga (au volant), Robinson, van Berlo et Cooper qui a croisé le fil d’arrivée la première de sa classe (13e au classement général) alors que l’équipe des Canadiens Orey Fidani et Kuno Wittmer (du Québec) de la même classe ont dû se contenter de la 33e place ayant connu sa part de problème. Dans leur cas, la voiture était une Duquoine française no 13).
C’est probablement de la (nouvelle) classe GTD Pro que nous avons vu la plus belle bataille se terminant, au dernier tour, par un contact important entre les deux Porsche GT3 à l’avant, la numéro 9 commanditée par la compagnie torontoise Pfaff Motors pilotée alors par le Français Mathieu Jaminet et la numéro 2 pilotée par Laurens Vanthoon. Il en est résulté une sortie de route de Vanthoon ce qui a donné la victoire de la catégorie à Jaminet (19e au classement général). Dans cette très populaire classe, notons la participation du champion NASCAR Xfiniti Austin Cindric sur Mercedes-Benz GT AMG qui a terminé en 23e position (peut-être qu’il se pratiquait pour la course NASCAR en circuit routier qui s’y produira en début de saison de la Coupe…ou encore, serait-il à peaufiner son art – il est déjà un maître du circuit routier – en vue de piloter une des Mustang GT3 que Ford devrait aligner d’ici un an ou deux dans cette division?). En passant, il n’y avait qu’une seule Corvette C8-R dans cette course, celle de Anthony Garcia, Jordan Taylor et Nick Catsburg. Elle a terminé en 30e position, 63 tours en retard!
Enfin, au moment d’écrire ces lignes, ce serait la Porsche GT3 no 16 (pilotée, entre autre, par le jeune Canadien Zacharie Robichaud !) qui a gagné en GTD en terminant 24e au classement général. Quant au Québécois Mikael Grenier, son équipe a terminé en 29e position avec une Mercedes-Benz AMG.
Parmi les autres Canadiens, notons la participation de Mikael Goithberg (Lambo Hurracan, 34e), Roman de Angelis (Aston Martin, 35e), Paul Dalla Lana (Aston Martin, 40e), Garrett Grist (Ligier LMP3, 47e) et Daniel Morad (Mercedes-Benz AMG, 58e).
Ce qui est dommage, c’est que l’entièreté de la course n’a pas été télédiffusée comme par le passé à Velocity (qui a plutôt montré un encan Mecum de motos). Les deux premières et les deux dernières heures l’ont été à NBC, les autres à Peacock et USA Network, des postes de télé que nous n’avons pas au Québec. La portion de nuit n’était même pas «live» au site de l’IMSA.
La course du vendredi…
Il faut dire qu’il y a eu d’autres courses d’endurance menant à ces 24 Heures plus tôt dans la semaine, la plus intéressante étant, à mes yeux, le Challenge Michelin Pilot qui a été télédiffusé en direct et en entier sur le site internet IMSA.com vendredi après-midi. Cette épreuve met aux prises des autos plus conventionnelles en deux divisions, la plus importante incluant des voitures de la classe GS (Porsche RS, Mustang GT, Camaro), la deuxième dite de Touring impliquant des voitures de série mais avec moteur de moins de deux litres (incluant l’Audi RS3 de l’équipe Unitronic JDC Miller qui m’intéressait tout particulièrement puisque Unitronic est une entreprise québécoise pour qui mon fils Guillaume travaille…c’est d’ailleurs lui qui avait conçu la livrée de l’Audi no 17 !).
Évidemment, cette course de quatre heures fut des plus excitantes. Elle s’est même terminée par une chaude lutte des derniers tours entre les deux seules nouvelles Porsche 718 GT4 RS en piste. À la fin, ce fut la voiture no 68 conduite par Stevan McAleer qui allait gagner l’épreuve en catégorie GS. En Touring, une division souvent dominée par les Honda Civic et, comme on a pu le voir à Daytona, maintenant par les Hyundai Elantra N, ce fut, o surprise!, l’Alfa Romeo Giuletta de Block et Lewis qui a croisé le drapeau à damier en 25e position (sur 47 partants) mais première de sa catégorie.
Fait à noter, le pilote canadien d’Indy Car Robert Wickens, sérieusement blessé à Pocono en 2018, a participé à cette course au volant d’une Hyundai Elantra N spécialement modifiée pour qu’il puisse la conduire sans l’usage de ses jambes! Il y a terminé 28e, 3e des Touring. C’est l’équipe Bryan Herta Motorsports qui lui a permis ce retour en course.
Autre fait, l’Audi RS3 de l’équipe d’Unitronic a connu sa part de problèmes mécaniques pour finalement terminer 37e (10e de sa catégorie) avec les vétérans Miller et Taylor aux commandes, eux qui étaient habitués aux victoires à Daytona!