Rien d’annoncé officiellement pour l’instant mais j’ai senti, au téléphone, qu’il en serait à ses derniers tours de piste. Steve était dans un état de paix intérieure, lorsqu’il m’a avoué qu’il songeait sérieusement à prendre sa retraite en Sprintcar. J’ai eu un moment de silence afin de reprendre mes esprits. C’est une blague cette affaire-là voyons donc Steve ?
Non, je suis rendu là.
Mais qu’est-ce qui se passe ?
Voici les raisons évoquées par ce dernier:
La Covid a freiné Steve ‘Fire Ball’ Poirier. Notre multiple champion a pris part à 4 événements dans les deux dernières années. Deux avec sa voiture en 2020 et deux en 2021 avec la voiture de son ami Glenn Styres, lors d’une fin de semaine au Brighton Speedway Park. Il avoue candidement :
Une fois assis dans la voiture de Styres, je me suis demandé, qu’est-ce je fais ici? Je n’aurais pas dû être là, j’avais trop de travail à ce moment-là.
Depuis la fermeture frontalière, la Série Empire Super Spints (ESS) a été absente au Canada. Les deux dernières années l’ont tenu à l’écart de la compétition et rien n’indique que la série ESS sera de retour au Canada en 2022.
Toutefois, il ne ferme pas la porte pour certaines courses près de chez lui, pourvu que ça lui plaise.
Pendant la covid, la compagnie de coffrage 4 Saisons a connu un essor hors du commun. Sollicitée, Steve devait s’occuper de la compagnie en plus de la construction d’une nouvelle maison. Un mal pour un bien, son absence aux courses lui a permis de répondre aux besoins grandissants de la compagnie.
Je suis compétitif et lorsque je me présente aux courses, je me dois d’être à mon meilleur physiquement et mentalement. Je suis méthodique dans ma préparation et les courses demandent beaucoup d’énergie en terme de temps et d’argent.
Son inactivité lui joue dans la tête et il se détache, petit à petit, des courses. Quoi qu’on en dise, il pourrait se retirer dans la gloire et laisser la place aux jeunes, comme Jordan ?
Steve a été témoin des exploits de Jordan en 2021, en remportant la série Knights of Thunder.
Je me réjouis de voir le numéro 28 rouler sur les pistes.
Questionné sur son intérêt de participer à cette série, il ne se dit pas chaud à l’idée de voyager autant d’heures.
J’ai encore mes voitures mais pour retourner en compétition à plein temps, il me manque un Chef mécano comme Kevin Loyer. Dans le passé, j’ai eu des offres pour conduire des voitures de course et je les ai déclinées. Lorsque j’ai des objectifs, je m’implique à cent pour cent ou je ne le fais pas. Pas question de rouler en milieu de peloton !
Le vétéran pilote de 50 ans veut prendre le temps de s’amuser et de profiter de la vie. Après 34 années de carrière, ce dernier réalise qu’il a été privé de plusieurs événements de vie pour les courses.
Plusieurs choses le titillent, entre autres, il est à une victoire d’atteindre sa 200e victoire et il aimerait la réaliser avant de se retirer.
Sans l’annoncer officiellement, Steve m’avoue à la fin de l’entrevue :
S’il y a quelqu’un de sérieux qui propose d’acheter tout mon équipement de course, je le laisserai partir.
Sommes-nous rendus à la croisée des chemins de notre champion ? Personnellement, jamais je n’aurais pensé que Steve me parlerait d’une possibilité de retraite.
Et vous, vous en pensez quoi ?