L’étonnant Jeep Grand Wagoneer, un message au Ministère des Transports, Nokian et Unitronic

Crédit photo : Éric Descarries

Bon, ça y est. Je suis revenu. Commençons par le commencement et souhaitons une Bonne Année à mes amis amateurs de voitures et de camionnettes. Même si l’on croit que l’an 2022 sera meilleur que 2021, disons que cela commence mal! En effet, au moment d’écrire ces lignes, on devrait se préparer pour le Salon de l’auto de Montréal. Malheureusement, il n’aura pas lieu. Pas plus que celui de Toronto en février. Seule nouvelle internationale qui aurait dû être publiée cette semaine au Salon de Detroit (lui aussi disparu depuis un petit bout de temps mais qui nous promet être de retour en septembre prochain…), les journalistes participant au concours de la Voiture, du VUS et de la Camionnette nord-américains de l’année 2022 ont vu leurs votes dépouillés et analysés alors que le résultat final est ce qui suit : la Honda Civic est la Voiture de l’année alors que la Ford Maverick devient la camionnette de l’année et que la Ford Bronco est nommée le VUS de l’année (l’année dernière, Ford avait gagné les deux mêmes catégories avec le F-150 et la Mustang Mach E).

( North American Car of the Year.org)

Passons maintenant aux choses sérieuses. Après une petite pause de deux semaines (durant laquelle je n’ai utilisé que ma bonne vieille Jeep TJ…moins de 100 kilomètres), je suis retourné à mes Vieilles Amours d’un essai par semaine et j’ai commencé avec un véhicule que je m’étais juré de reprendre après un premier contact au Festival des Essais de l’AJAC d’octobre dernier, le grand VUS Jeep Grand Wagoneer!

Il ne manquait que cela au portfolio de la faction FCA de Stellantis, un gros VUS capable de concurrencer les Chevrolet Tahoe, GMC Yukon, Ford Expedition, Toyota Sequoia et Nissan Armada de ce monde incluant leurs versions de luxe Cadillac Escalade, Lincoln Navigator, Lexus LS570 et Infiniti QX80. Ce nouveau grand VUS s’appelle Wagoneer dans sa version plus «abordable» et Grand Wagoneer dans sa version de luxe. Plus encore, chacun de ces modèles est offert en trois finitions différentes, la plus huppée étant la Series III comme celle qui me fut confiée.

Le tout nouveau Jeep Grand Wagoneer Series III

En ce qui a trait au style du véhicule, le tout demeure une question de goût! Moi, je trouve le véhicule superbe. On pourrait se poser la question à savoir pourquoi Stellantis/FCA n’a pas choisi la marque Chrysler pour concurrencer (surtout) Cadillac et Lincoln mais je crois comprendre que Jeep étant devenu une «star internationale», il était plus «intelligent» d’utiliser ce nom!

Le Grand Wagoneer affiche une caisse très carrée qui lui donne un intérieur très spacieux.

Pour ceux que la mécanique intéresse, notons que la Wagoneer/Grand Wagoneer ne repose pas sur l’architecture Grand Cherokee (presque monocoque) mais plutôt sur un châssis de pick-up Ram. Toutefois, mentionnons immédiatement que le pont arrière n’est pas rigide alors que la suspension y est indépendante (comme c’en est le cas pour la concurrence!). Si le Wagoneer est mû par un V8 Hemi de 5,7 litres, le Grand Wagoneer, lui, jouit de la grande puissance du Hemi de 6,4 litres, le même moteur qui anime le grand pick-up Ram Power Wagon (curieusement, Stellantis/FCA n’a-t-il pas annoncé la fin de la production de ce V8 pour 2023? Il serait éventuellement remplacé par un six cylindres en ligne turbocompressé avec assistance électrique…). Ce «gros» V8 du Grand Wagoneer développe rien de moins que 471 chevaux (et l’essence Super lui est recommandée!). Il vient combiné à une boîte automatique à huit rapports et à la traction intégrale (quatre roues motrices) permanente (quoique le boîtier de transfert offre la démultiplication pour des besoins hors-route spéciaux). On y revient plus loin.

Sous le capot, un très traditionnel V8 Hemi de 6,4 litres!

S’il y a un angle qui ressort de cet exercice, c’est bien l’intérieur. Tout d’abord, on constate immédiatement qu’il est tout simplement caverneux! Une fois assis derrière le volant, on y voit un tableau de bord bien dessiné mais rempli d’écrans vidéo et autres accessoires similaires. Heureusement, malgré l’éblouissement du soleil ou de la lumière, tout y est facilement lisible! L’écran du centre est aussi imposant et il transmet beaucoup d’informations incluant la navigation et les multiples images extérieures du véhicule. Même à l’arrière, on y note deux grands écrans devant les passagers (où ils peuvent même regarder des émissions de télé ou des films, si le propriétaire du véhicule est abonné au nouveau système Amazon Fire TV !) et un autre au centre pour les commandes de la climatisation et de la chaleur.

Le tableau de bord est simple mais vraiment complet…et plus encore!

Et, parlant de commandes, il y en a, surtout au volant. On peut presque tout faire ce qui est possible de faire avec un véhicule grâce à ces commandes incluant l’ajustement des supports pneumatiques des sièges et même le massage! En plus d’une instrumentation facilement lisible, mon Grand Wagoneer était équipé de la lecture à tête haute du compteur de vitesse par réflexion à l’intérieur du pare-brise ! Plusieurs illuminations épèlent le nom Wagoneer à la base du véhicule, à ses seuils et même au sol lorsqu’on approche du véhicule. Et pour faciliter l’accès à l’intérieur, les marchepieds se déploient (je n’ai entendu aucune plainte sur ce type d’accessoire en hiver !). Inutile de vous dire comment les sièges sont confortables, surtout ceux d’avant qui sont réglables de tant de façons. Vous ai-je dit qu’il y avait sept places à bord de ce véhicule? Celles du centre sont invitantes à souhait alors que la banquette tout à l’arrière (repliable 60/40) y est facilement accessible et relativement confortable même pour les adultes! Et il reste encore de la place pour quelques bagages! Ah oui! J’oubliais le toit vitré ouvrant! Assez impressionnant! Et la sonorisation McIntosh à 23 haut-parleurs? Incroyable!

Les places du centre sont dignes des plus belles limousines.

Même tout à l’arrière, il y a de la place!

Même si les dossiers sont tous relevés, il reste de la place pour un minimum de cargo. Le hayon se soulève au passage du pied sous le parechocs.

Sur la route!

Au départ, il faut comprendre que cette auto n’est pas pour tout le monde (attendez de voir le prix plus loin). Mais si vous en avez les moyens et que vous comptez voyager avec des enfants, des amis, des parents, voici un véhicule plus agréable qu’il n’y parait. Vous me voyez venir, n’est-ce pas? Ce grand Jeep serait le véhicule idéal pour aller en Floride (quand les conditions le permettront) ou pour voyager dans le pays!

Dès que l’on met en marche, on entend immédiatement le son du gros V8 qui se réveille. Toutefois, en route, il se fait plus discret. Cependant, en cas de besoin d’accélération, il peut atteindre le cap des 100 km/h en quelque six secondes! Pas si mal pour un bahut de plus de 6300 livres! J’ai utilisé ses capacités de reprises quelques fois pour prendre l’autoroute et je fus très surpris de la puissance du 6,4 litres et de la réaction de la transmission en «kickdown»! Pour les amateurs de caravaning, Jeep nous indique une capacité de traction de 9860 livres!

Il reste que le Grand Wagoneer est basé sur un châssis de camion. Cela se ressent sur une route secondaire un peu cahoteuse. Heureusement que Jeep a su adapter la suspension indépendante au pont arrière. Avec celle-ci, les courbes deviennent plus faciles à négocier alors qu’une grande partie des imperfections sont mieux amorties. Dans le cas de mon véhicule d’essai, celui-ci était «chaussé» de pneus d’hiver Goodyear Winter Command 285/45R22 que j’essayais pour la première fois. Disons que c’est la suite logique des Ultra Grip du passé, un modèle de pneus qui m’a toujours bien servi. La direction est vraiment celle d’une camionnette avec ses qualités et ses défauts. Un peu tendre et légère, elle permet quand même une bonne tenue de cap. Le freinage est aussi puissant, bien à la hauteur de la situation.

Les pneus d’hiver Goodyear Winter Command sont parfaits pour ce grand VUS!

En situation urbaine, c’est un peu différent. Son encombrement le rend un peu plus difficile à conduire alors qu’il demande plus d’attention. Lorsque vient le moment de se garer, encore une fois, ses dimensions peuvent impressionner. Cependant, il y a suffisamment de caméras pour aider le conducteur dans ses manœuvres que c’en est presque un jeu d’enfant.

Quoique Stellantis-FCA nous souligne que le Grand Wagoneer demeure un produit Jeep donc capable de se déplacer avec aisance dans des sentiers inhospitaliers ou en excursion tout-terrain, je n’ai pas eu l’opportunité de l’essayer à mon petit terrain privé (la pépinière Pépinor de mon grand ami Pierre Archambault) (trop de neige). Mais qu’importe, je ne crois pas qu’il y aura tant de proprios de Grand Wagoneer qui tenteront cet exercice. Toutefois, je peux vous dire que sur des routes enneigées, il est très à l’aise. Les divers systèmes embarqués peuvent aider un conducteur plus ou moins méfiant à conserver le contrôle du véhicule!  

Reste la consommation…Ouf! Le Grand Wagoneer n’a aucune aide hybride pour appuyer son gros V8. Sa boîte à huit rapports donne un petit coup de main mais encore…J’ai donc obtenu une moyenne de 19,2 l./100 km suivant une conduite à demie sur autoroute, à demie urbaine. Ce n’est pas trop loin des 16 l./100 km annoncés par le constructeur (via EnerGuide Canada) dans des conditions «idéales». Dans mon cas, il faisait froid et il y avait eu de la neige, ce qui n’aide pas à une consommation idéale!

Ah oui! Le prix! Un autre choc! De base, un Jeep Grand Wagoneer Series III 4 x 4 débute à 120 995 $. Ajoutez-y la peinture spéciale argentée et le toit peint en noir (595 $), l’ensemble de remorquage avec refroidissement plus efficace (1296 $), l’ensemble de divertissement pour les passagers d’arrière (2695 $), les jantes en aluminium peintes (1995 $), la toujours aussi ridicule taxe d’accise fédérale pour la climatisation (100$) et les frais de transport et préparation (rien de moins que 2595 $…avez-vous remarqué que ces frais ont augmenté dernièrement?) et on en arrive à un «grand total» de 130 270 $ !

OK! Je comprends alors que Stellantis veuille jouer dans la «talle» des grands VUS de grand luxe, un créneau où le (nouveau) constructeur n’avait rien à proposer. Mais, disons que l’intérieur du véhicule m’a gagné. Sa puissance aussi. Cependant, il lui reste à prouver sa fiabilité (quoique je sois déjà convaincu qu’elle soit supérieure à certains concurrents d’outre-mer). Néanmoins, je suis persuadé qu’il connaîtra un certain succès sur le marché (je vois déjà régulièrement deux ou trois Wagoneer ou Grand Wagoneer dans mon patelin) et cela, malgré les tollés des «environnementalistes» qui en décrient la consommation. Que voulez-vous? Il faut qu’il y en ait pour tous les goûts! En autant qu’on en ait les moyens! Et dire que le constructeur soit à en préparer une version allongée. Je vous gage que d’ici deux ou trois ans, il y en aura une hybride et pourquoi pas…électrique?

Les pneus en vedette…

Je vous disais, il y a quelques mois, que j’avais hâte d’essayer les Nokian Hakkapeliitta 10 dans la neige et sur la place. J’en ai donc commandé quatre qui devaient être montés sur la Ram 2022 de ma fille…mais, semble-t-il, cette grandeur pour pick-up est soit en retard de production, soit en quelque part sur l’Atlantique entre la Finlande et le Québec. Donc, en attendant, le manufacturier y a installé des R3, un produit que l’on connaît déjà un peu. Les Hakka 10 devraient arriver sous peu et ils seront alors installés sur la Ram ce qui me permettra de vous en faire un rapport plus complet, voire même un comparatif avec le R3.

À l’essai sur un Ram 1500, le déjà légendaire Nokian Hakkapeliitta R3, un pneu non-clouté qui donnerait des résultats de pneus cloutés.

(Photo Myriam Descarries)

Dans le même ordre d’idées, ce même manufacturier finlandais a compris que pour réussir en Amérique…il faut faire des pneus pour les consommateurs nord-américains. Suite à la construction de sa nouvelle usine au Tennessee, il y a déjà trois ans de cela, (inaugurée en octobre 2019), Nokian a commencé à nous offrir des pneus adaptés à nos besoins en commençant par les Nokian One pour camionnettes et les One pour voitures de passagers. Cette fois, ce sont les pneus tout-terrain qui prennent la vedette avec les nouveaux Outpost AT pour grands pick-up et VUS et les Outpost APT (créés que pour l’Amérique du Nord) pour VUS et VUM plus petits.

Si le premier est vraiment destiné aux excursions hors-route avec sa bande de roulement vraiment agressive et ses rainures larges et profondes (disponible en 60 grandeurs en commençant avec les 235/75 R15 LT), le deuxième se voudra un pneu moins agressif mais plus approprié aux voitures plus courantes avec bande de roulement symétrique non directionnelle affichant deux flancs de design différent avec construction à base d’aramide, une fibre très résistante aux chocs. L’Outpost APT sera offert à partir de grandeurs comme les 205/70 R16 avec une usure de 105 000 km.

Notez que les deux pneus afficheront le symbole hivernal (silhouette de montagne avec un flocon de neige en son centre) ce qui signifie que certains automobilistes préféreront peut-être les garder à l’année longue? J’espère pouvoir vous en parler plus en détail dans les mois qui suivent. Oh! En passant, ces pneus seraient déjà disponibles! 

Nokian vient de mettre sur le marché ce pneu Outpost AT pour camionnettes plus robustes

(Photo Nokian)

Le même manufacturier finlandais a aussi dévoilé son Outpost APT pour usage plus régulier.

(Photo Nokian)

Message au Ministère des Transports

Je roule régulièrement sur l’autoroute 10 du sud vers le nord. Le soir, au carrefour de la 10 et de l’autoroute 30, il n’y a aucun éclairage. Pour le conducteur occasionnel, ce peut être la confusion totale, surtout s’il pleut. Alors, pourquoi les lampadaires ne sont-ils pas allumés? Vous allez me dire que c’est parce que la route est en construction. Oui? Pis? N’est-ce pas là une raison pour éclairer le «chantier»? Ce ne devrait pas coûter une fortune pour mettre un peu de lumière, quitte à réparer le tout à la fin des travaux, question d’éviter une catastrophe! Pis encore, les rails du REM sont illuminés…et le système n’est pas encore en marche! Et si l’on continue vers le nord, l’autoroute Décarie n’est pas illuminée non plus et ce, depuis des années! Où est le problème? Une décision des «fonctionnaires»? S.V.P. Illuminez ces endroits dangereux au plus vite!

Une petite touche québécoise

Enfin, si vous suivez la course automobile, vous savez qu’à la fin de janvier, il y aura au Daytona International Speedway, le premier évènement international de l’année, les 24 Heures de Daytona. Toutefois, le vendredi avant cette grande épreuve, il y aura aussi le Michelin Pilot Challenge mettant aux prises des voitures dites de production pour une course d’endurance de quatre heures. Parmi les nombreux participants, il y aura une Audi A3 no 17 de l’équipe Miller/Taylor commanditée par LiquiMoly et Unitronic, les gagnants de la catégorie des moins de deux litres l’année dernière à cette épreuve. Sachez qu’Unitronic est une entreprise de la région de Montréal spécialisée dans les accessoires et pièces de compétition d’Audi et de Volks. Et le designer de cette compagnie est nul autre que Guillaume Descarries, mon fils, qui a su concevoir les couleurs de la voiture de cette année…De quoi être fier! En espérant que l’Audi no 17 soit encore sur le podium cette année!

L’Audi A3 de l’équipe Miller/Taylor arborera ces couleurs à Daytona cette année. Le design est signé Guillaume Descarries…

(Photo Unitronic)
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