L’étonnant petit Ford Maverick et…bye-bye 2021

Crédit photo : Éric Descarries

Décidemment, nous ne sommes pas chanceux! Alors qu’on s’apprêtait à vivre le retour du Salon de l’auto de Montréal, voilà que la COVID connaît un regain de vie et vient tout bousiller avec son variant Omicron. Personnellement, j’avais hâte à ce nouveau Salon car on nous y promettait des nouveautés plus qu’intéressantes surtout que nous sommes à une époque de transformations profondes dans le monde de l’auto. En même temps que cette mauvaise nouvelle nous arrivait, j’apprenais que les Salons  de Toronto et de Québec étaient aussi annulés! Il y aurait donc de fortes chances que les prochains salons de Chicago et New-York passent dans le tordeur également!

Serait-ce possible qu’il y ait un confinement plus sérieux au cours des prochains jours? On nous ramènerait alors au même mode de fonctionnement que l’année dernière alors que même les autos de presse ne nous étaient plus disponibles!

En attendant, pour mon dernier essai de l’année 2021, j’aurai au moins eu l’opportunité de conduire un véhicule vraiment accessible qui pourrait avoir tout un impact sur le marché automobile, soit le petit pick-up Maverick de Ford!

Il y a quelques semaines de cela, j’ai pu vous donner une description visuelle d’un prototype de ce Maverick qui avait été mis à la disposition des journalistes locaux, mais que pour en prendre des photos. Heureusement, cette fois-ci, le véhicule était immatriculé et j’ai pu l’évaluer pendant une semaine. Toutefois, alors que le Maverick «statique» de l’été dernier était une version de base moins élaborée, celui qui m’a été confié était une version XLT Lariat plus élaborée!

J’ai eu l’opportunité de pouvoir conduire un des premiers Maverick à Montréal. Il s’agissait alors d’une version Lariat 4 x4 Off-Road élaborée.

Le design du petit Maverick est certes celui d’une véritable camionnette.

J’espère pouvoir éventuellement mettre la main sur une version de base XL (hybride) mue par le quatre cylindres de 2,5 litres combiné à un moteur électrique (développé et fabriqué par Ford) pour un total de 191 chevaux (avec boîte auto CVT). Il faut, toutefois, se souvenir que celle-ci n’est livrable qu’avec la traction (avant), le tout à un prix de départ de 25 900 $. Le XLT Lariat qui m’a été confié était mû par le quatre cylindres EcoBoost turbocompressé de 2,0 litres qui fait 250 chevaux et 277 livres-pied de couple. Dans son cas, il est combiné à une boîte automatique à huit rapports et la traction intégrale (quoiqu’il puisse aussi venir avec la traction (avant). L’avantage de la traction intégrale, c’est que la suspension arrière est indépendante alors qu’avec la traction (avant), on fait plutôt affaire à un essieu rigide flexible. La suspension indépendante rendrait le Maverick plus confortable mais, encore une fois, je n’ai pas encore conduit le véhicule avec la traction (avant). Alors que les versions plus modestes roulent sur des pneus 235-65R17, les plus poussées comme le Lariat, dont il est question ici, ont des 225/60R18.

Ceux qui seraient tentés de comparer le Maverick aux Dodge Rampage, Volkswagen pick-up ou Subaru Baja du passé devront d’abord tenir compte du fait que Ford a conçu son petit pick-up comme une camionnette d’abord (un vrai «truck»!) même si son architecture s’apparente à celle des Escape et des Bronco Sport. En d’autres mots, le constructeur nous assure que sa structure est celle d’une camionnette renforcée. D’autre part, on serait tenté de comparer aussi le Maverick au Hyundai Santa Cruz mais on doit y comprendre que les prix du Coréen seront plus élevés surtout que le Santa Cruz semble s’apparenter à des VUS de luxe!

Du côté esthétique, on constate immédiatement que le Maverick a des airs de famille avec les autres pick-up de Ford (F-150 et Ranger). En ce qui a trait à ses dimensions, il est le plus petit des trois avec une longueur ressemblant à celle des anciens Ranger. J’ai pu comparer visuellement le Maverick au Mazda B2300 (jumeau de l’ancien Ranger qui était alors construit par Ford) d’un de mes amis et c’est relativement pareil sauf pour la caisse plus courte.  Cependant, le Maverick n’est disponible qu’avec un habitacle à quatre portes ce qui ne laisse qu’une courte place pour cette caisse sur la plateforme C2 de Ford. Selon les études de Ford, les acheteurs de Maverick profiteront plus de la caisse pour de menus transport de bricolage que pour de gros travaux. Son plancher fait 4,5 pieds mais avec le panneau arrière rabattu, on en obtient plus que six pieds (et on peut même lui ajouter une barrière amovible). Si vous avez besoin de transporter des panneaux de contreplaqué, vous n’avez qu’à les faire reposer sur les ailes dans la caisse et de relever l’ouverture du panneau arrière à mi-chemin qu’en déplaçant les câbles de rétention! Ford annonce qu’on peut charger jusqu’à 18 de ces panneaux de ¾ de pouce dans le Maverick dont la charge maximale suggérée serait de 1500 livres (680 kilos).

La caisse peut sembler courte, il y a néanmoins moyen de la «modifier» pour certains chargements plus encombrants.

On constatera alors que les ingénieurs de Ford ont vraiment voulu en faire un vrai pick-up car on peut retrouver dans la caisse des points d’ancrage déplaçables, des encoches pour créer sa propre disposition de compartiments et, vous l’aurez deviné, des prises de courant de 12 ou même 110 volts (facultatif, une prise dans la caisse et une à l’intérieur) ! Moi, ce que j’ai aimé, c’est le fait de pouvoir accéder facilement au «cargo» par les côtés qui ne sont pas trop hauts!

Il est même possible de choisir une prise de courant de 110 volts dans la caisse!

Et si c’est la capacité de remorquage qui vous titille, sachez que la version de base affiche une capacité de 2000 livres (907 kilos) alors que celle à quatre roues motrices est de 4000 livres (1814 kilos). Incidemment, le poids (à vide) du Maverick 4 x 4 est d’environ 3700 livres (1678 kilos).

Le tableau de bord du Maverick est plutôt simple mais il est bien conçu avec un design vraiment «camion».

Les garnitures de portières font plus «industrielles» que luxueuses.

L’intérieur du nouveau Maverick est aussi surprenant. Alors que le Santa Cruz que j’ai essayé dernièrement (vous en trouverez le texte dans les archives de ce blogue ) nous présentait un intérieur très élaboré et chic, le Maverick, lui, a un habitacle plus simple d’un design plus «camion», une autre preuve que les concepteurs de Ford ont voulu vraiment en faire un «p’tit truck». Le tableau de bord est plutôt simple avec un design plus «industriel» mais quand même agréable à l’œil. Son instrumentation est simple et facilement lisible et il y a un petit écran de plus de huit pouces au centre de la planche de bord. Toutefois, mon modèle d’essai n’avait pas de système de navigation (je n’en ai pas vu au catalogue des options!) mais, en revanche, AppleCarPlay et Android Auto sont des applications standard (on utilisera alors la navigation du téléphone intelligent).  Il y a aussi la possibilité de la WiFi 4G.

Les places avant peuvent sembler petites au premier coup d’œil mais une fois assis, on y est confortables. C’est un peu plus serré pour les jambes des passagers d’arrière mais on peut y asseoir trois personnes (deux si l’on en rabat la console porte-gobelet).  Le coussin de la banquette arrière se relève pour y exposer quelques petits compartiments de rangement qui cacheront certains petits objets de la vue. Le dossier de cette banquette s’ouvre aussi mais pas pour du rangement. On y verra alors les multiples connexions électriques, ce qui pourrait aider les utilisateurs à y ajouter des accessoires. Autre remarque, les garnitures de portières sont d’un dessin plus «industriel» que luxueux avec des matériaux plus plastiques qui en facilitent l’entretien. Une vraie camionnette! En passant, mon véhicule d’essai avait aussi un toit de verre ouvrant optionnel.

Les places arrière sont un peu à l’étroit mais suffisantes pour les passagers de grandeur moyenne.

Ford a conçu de petits espaces de rangement sous les coussins de la banquette arrière.

Ceux qui sont enclins à modifier certains éléments électriques du véhicule apprécieront que Ford ait vu à ce que les éléments de base du Maverick soient facilement atteints derrière la banquette arrière.

Sur la route

Surprise! Mon Maverick d’essai ne m’a causé…aucune surprise! Pensant que je serais étonné, charmé, ensorcelé…il ne m’est rien arrivé! L’accès à l’intérieur est assez simple sans besoin de me contorsionner pour passer derrière le volant.  La visibilité y est très bonne tout le tour (même pour les passagers d’arrière). La position de conduite est…bonne, que puis-je ajouter?

Il m’a fallu quelques secondes pour trouver le bouton de démarrage (de confection un peu sombre, il semble se cacher au bas du tableau de bord près de la console. On passe en vitesse par le levier puis on accélère. Pas de bruit suspect. Le moteur est nettement plus silencieux que je m’y attendais! Mes essais d’accélération ont démontré que le Maverick avec le 2,0 litres est capable d’atteindre le cap des 100 km/h en quelque sept secondes alors que les reprises sont tout aussi rapides. La direction est un peu tendre mais le freinage (que j’ai eu l’opportunité d’utiliser pour éviter d’entrer dans les portières d’un VUS dont la conductrice avait décidé de tourner sans regarder!) est efficace, croyez-moi! Les pneus d’origine de la camionnette avaient été remplacés par des Bridgestone Blizzak DM-V2  d’hiver, des pneumatiques que je recommande vivement. Enfin, soulignons-le, malgré une suspension peut-être plus rigide que celle d’une auto, le Maverick s’est avéré très confortable! Et je n’ai été aucunement surpris de son comportement très civilisé.

Le moteur de mon Maverick 4 x 4 d’essai était ce quatre cylindres turbocompressé de 2,0 litres.

Malgré le fait que ce Maverick ait été un modèle FX4 Off-Road, je ne l’ai pas essayé hors-route. Il était muni de plaques de protection sous le véhicule et de crochets de dépannage. Mais, je pense que ce véhicule serait capable de se débrouiller aussi bien qu’un Bronco Sport dans des sentiers un peu exigeants, ce que j’aurai certainement l’opportunité de tester plus tard. En attendant, c’est surtout dans la neige que j’ai pu apprécier la traction intégrale (4 x 4) du Maverick!

En ce qui a trait à sa consommation, j’ai obtenu une consommation de 11,98 l/100 km en conditions presque uniquement urbaines alors que l’ordinateur indiquait 11,6 au tableau de bord, le tout avec de l’essence ordinaire. Il faut dire que c’est le début de l’hiver avec le froid qui exige un peu plus de carburant…Cette moyenne s’approche quand même de celle affichée par le constructeur (il a même annoncé une consommation de 5,6 l/100km en conditions idéales avec la version hybride!).

Toutefois, ce que les consommateurs vont retenir, c’est le prix du véhicule qui, je le répète, sera de 25 900 $ pour la version XL de base, 28 500 $ pour la XLT et 34 450 $ pour la version Lariat haut de gamme à quatre roues motrices. Je n’ai malheureusement pas eu le prix détaillé du véhicule dont il est question ici mais je sais déjà qu’il faut ajouter 550 $ pour la peinture jaune spéciale, 100 $ pour la taxe spéciale d’accise pour le climatiseur et un montant avoisinant les 2000 $ pour le transport et la préparation.

J’ai même pu conduire le Maverick 4 x 4 dans la neige !

Déjà, selon les dires du constructeur, le Maverick est un grand succès sur le marché. Il n’a que peu de concurrence sauf pour le Santa Cruz (qui est plus cher). Il faut s’attendre à voir apparaître plusieurs accessoires qui seront offerts aux acheteurs (je recommande surtout un des panneaux ou toiles cache-bagages pour la caisse). De plus, je me demande comment la concurrence réagira à la popularité potentielle du Maverick. Qu’importe, suite à ce premier contact avec ce petit Ford, je vous le dis tout de suite, c’est un «p’tit truck» et non une auto modifiée en pick-up. Ce qui explique peut-être pourquoi Ford ne lui a pas donné le nom de Ranchero…Toutefois, le Maverick demeure plutôt «civilisé» pour un petit camion!

Enfin, pour les habitués à ce blogue hebdomadaire, je vous signale que je me permets une petite vacance de deux semaines. Je devrais être de retour à la deuxième semaine de janvier. Il n’y aura pas de Salon de l’auto mais il y aura certes quelques sujets automobile à signaler. En attendant, Joyeux Noël et Bonne Année et surtout, de la  Santé. Faites attention à vous!

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