Infiniti QX55 et le garage de Jacques

Crédit photo : Éric Descarries

Si vous revenez au blogue que j’ai produit en octobre dernier au retour de ma participation au Festival des Essais de l’AJAC, vous y verrez une version de la belle Infiniti QX55. À cette époque, j’avais écrit que je voulais traiter de cette auto à plus long terme dans un avenir plus ou moins rapproché. La voici donc.

Au départ, je l’avoue, j’ai été charmé par le style de l’auto. Pourtant, plus d’une fois ai-je entendu des commentaires plus ou moins négatifs qualifiant la QX55 de version «fastback» de la QX50 (avec laquelle elle partage la même plateforme). C’est peut-être vrai mais, tout de même, elle m’aura charmé. Et je la trouve toujours aussi belle.

L’avant de la QX55 est identique ou presque à celui de la QX50.

La QX55 n’est pas nécessairement la remplaçante de l’ancienne FX35 ou FX50 (dont je trouvais le style un peu douteux avec des lignes moins bien proportionnées) mais aux yeux de bien des observateurs, elle a autant de charme sinon plus. Bien sûr, j’aurais peut-être préféré une calandre un peu moins grande et évidente mais certes, la ligne du capot avec les vagues de ses panneaux lui va très bien. Mais, je crois que c’est de l’arrière que je trouve le travail des designers de la marque plus agréable. Décidemment, le toit fuyant («fastback») est une véritable réussite. C’est mieux réussi que les «fastback» de certaines Européennes que je trouve…disons…grotesques!

C’est de l’arrière que l’on reconnaîtra le beau style de la QX55.

Là où la QX55 trahit sa provenance, c’est à l’intérieur. Non pas qu’il soit laid, bien au contraire. Mais on y reconnait alors celui de la QX50 (qui, incidemment, date déjà de quelques années). Qu’importe, même si j’ai déjà traité de cette auto à l’époque, c’est avec une certaine satisfaction que je me suis retrouvé dans cet habitacle. Le tableau de bord est le même mais je le trouve complet et surtout bien aménagé. Ce que j’ai surtout apprécié, ce sont les deux écrans distincts dont un ne sert qu’au système de navigation et le deuxième au chauffage/climatisation et à la radio. Pour le reste, le design vieillit très bien et, à mes yeux, les lignes de cette planche de bord demeurent de bon goût. À l’époque, j’avais comparé ce tableau de bord à celui d’une Volvo XC40 et encore aujourd’hui, je trouve que celui de l’Infiniti représente bien son créneau, celui des compactes de luxe. Toutefois, j’ai mieux aimé la sellerie de la nouvelle version et surtout l’agencement des couleurs plus attirant.

Le tableau de bord de la QX55 affiche un design bien proportionné incluant deux écrans distincts.

Les places avant sont accueillantes et surtout très confortables, une remarque qui va aussi bien avec le compartiment arrière malgré le toit fuyant enlève un peu de dégagement à la tête des passagers (surtout pour grimper à bord). Quant au coffre, il est semblable à celui de la QX50 avec, évidemment, un peu moins d’espace (à cause de la hauteur du toit, bien sûr). Soulignons ici que le hayon à commande électrique s’ouvre (et se ferme) également au passage du pied sous le pare-chocs.

Les places arrière sont un peu plus à l’étroit mais quand même accueillantes. La visibilité y est bonne et la finition exemplaire.

Qu’importe comment l’utilisateur module les configurations du coffre, il y obtiendra un espace de chargement utile.

Curieusement, Nissan, le constructeur des produits Infiniti, n’a pas beaucoup publicisé le fonctionnement unique du moteur à quatre cylindres turbocompressé de cette Infiniti. Celui-ci, d’une cylindrée de 2,0 litres, a la particularité de pouvoir modifier sa cylindrée grâce à des bielles qui se déplacent différemment procurant un plus faible taux de compression quand le turbo est en action et un taux plus élevé quand le moteur est sollicité. L’effet désiré est d’éliminer le «cognement» ou «cliquetis» produit quand le taux volumétrique est trop fort pour le turbocompresseur (une réaction notée sur la plupart des moteurs turbo). En fait, il faut voir le système expliqué en dessin animé pour comprendre comment cela fonctionne. Ce moteur turbo développe 268 chevaux et 289 li-pi de couple. Il est combiné à une de ces boîtes automatiques à variation continue (CVT) privilégiées par Nissan et la traction intégrale. Pour le reste, il s’agit tout simplement de la même plateforme que celle de la QX50. En ce qui a trait aux pneus, mon véhicule de presse était «chaussé» de Pirelli Scorpion d’hiver de grande qualité sur jantes de 20 pouces.

Malheureusement, il nous est impossible de voir le spectaculaire petit quatre cylindres à cylindrée variable de l’Infiniti QX55.

Sur la route

Il y a tellement longtemps que j’ai conduit l’Infiniti QX50 que, sauf pour mes notes et mes articles, je ne me souvenais plus du comportement routier de ce véhicule (en gardant en tête que le QX55 en découle). Toutefois, dès les premiers tours de roue, je me suis rappelé la douceur de roulement du véhicule et son silence à vitesse de croisière. Cependant, je me suis rappelé du son quand même perceptible du quatre cylindres malgré sa souplesse d’opération. Oui, parfois, le quatre cylindres devenait un peu bruyant mais pas exagérément! C’est ce que le QX55 reproduit. Par contre, malgré des performances bien acceptables (mais pas extraordinaires), j’ai peine à croire que les ingénieurs de Nissan aient dépensé tant d’énergie (et de temps) pour en arriver à…un moteur aussi ordinaire!

Les accélérations du QX55 sont bonnes mais pas remarquables. Passer du point mort à 100 km/h peut se faire en moins de sept secondes. Jusqu’ici, pas de problème. Mais lorsqu’il faille dépasser, la boîte CVT exige du moteur qu’il tourne plus haut ce qui peut être agaçant. La direction est tendre mais relativement précise. Quant au freinage, il pourrait être plus puissant, je l’avoue. Le comportement routier de ce VUM est un peu plus souple que prévu mais quand même prévisible. Mais il faut garder en tête qu’il s’agit d’une auto de luxe et non d’un tout-terrain robuste! C’est d’ailleurs pourquoi je n’ai même pas tenté de rouler hors-route avec le QX55.

Mes impressions de conduite m’ont incité à conduire de Laval à Trois-Rivières sous une petite pluie verglaçante persistante. Jusqu’ici, pas de problème. Sauf que la pluie collait au pare-brise et que la soufflerie du chauffage n’était pas suffisante pour dégivrer complètement le pare-brise. J’ai eu beau essayer toutes les configurations possibles (et une température si élevée que je devais rouler avec la glace latérale légèrement ouverte), le haut du pare-brise demeurait glacé couvrant une partie de la visibilité!

Néanmoins, ce serait le seul point vraiment négatif concernant la conduite de cette Infiniti. Il me faut préciser que, malgré tout, j’étais très à l’aise et très heureux au volant de cette voiture. Et je trouvais qu’elle avait du style! Quant à la consommation, certaines erreurs de transcription des données personnelles ont pu fausser mes résultats. Toutefois, l’ordinateur de bord indiquait une moyenne de 9,8 l./100 km ce qui correspondrait aux 9,4 l/100 km obtenus il y a deux ans au volant de la QX50 et les 9,5 l/100 km avancés par EnerGuide Canada! Mais alors, pourquoi avoir tant dépensé d’argent et d’énergie sur un moteur soi-disant «révolutionnaire» pour en arriver au même résultat? OK! On en est arrivé à un petit moulin plus doux et moins gros ou énergivore qu’un V6, mais…Peut-être est-ce, malgré tout, le début d’une opération plus «convaincante» que l’on ne connaît pas encore ?

Question prix, une Infiniti QX55 Sensory (haut de gamme) AWD débute à 60 998 $. Ma voiture d’essai avait pour toute option une peinture «spéciale» nacrée (Pearl Paint) de 750 $ puis des frais de transport et préparation de 2095 $ (attendez-vous à ce que ces frais augmentent pour toutes les marques d’autos au cours des mois à venir) et on en arrive à 63 843 $.

La voiture en vaut-elle le prix? Si ce n’en est que du plaisir de conduite, de la présentation et de la finition de la voiture, oui! Mais quelle en sera la valeur de revente au cours des prochaines années? On ne saurait le prédire. Finalement, face à la concurrence qui inclut des Porsche Macan, des BMW X4 et des Genesis GV70…cette Infiniti pourrait avoir de la difficulté. Cependant, personnellement, son design extérieur, quoique plus modeste et discret que celui de la concurrence, demeure plus pur et moins ostentatoire…C’est quand même à considérer!

Le garage de Jacques

Une chose que j’aime, ce sont les garages de collectionneurs de voitures. Avec le temps, je me suis rendu compte qu’il y a plusieurs types de collectionneurs incluant de gens très pédants qui aiment exposer leurs bagnoles (très) haut de gamme (qu’ils n’ont certes pas restaurées eux-mêmes) et les «vrais», ceux qui ont acheté et réparé des autos parfois très recherchées, parfois oubliées ou plus modestes. Mon ami Jacques Deshaies fait partie de ces derniers. Lui-même chroniqueur automobile, Jacques est passionné de voitures amusantes à conduire. D’ailleurs, n’est-il pas l’instigateur de la série nationale de la Coupe Micra de Nissan devenue, cette année, la Coupe Sentra? Malgré son implication auprès des amateurs de voitures asiatiques, ce sont les Belles Européennes qu’il aime collectionner.

Le «garage» de Jacques avec une Lotus Europa à restaurer.

Jacques et sa Mini de John Cooper.

J’ai eu l’opportunité de me rendre à son garage privé de la région de Trois-Rivières, un édifice modeste mais très utile où il range non seulement ses articles de la série (tentes, drapeaux, enseignes et même autos d’exposition) mais aussi ses propres autos et quelques véhicules d’amis et parents. La bâtisse, qui date de quelques années, n’est pas spectaculaire (discrétion oblige) mais elle est bien aménagée. Dans une partie de ce garage, celle où le plafond est plus élevé, on peut y voir quelques autos que Jacques doit restaurer ou réparer (comme une Lotus Europa et une Porsche 914)  avec un «lift» et des établis et bureaux alors que dans l’autre, il y a quelques voitures déjà prêtes à prendre la route.

Que serait une collection d’Européennes sans une Porsche 911 ?

Ce coupé Mercedes-Benz fut une des premières voitures de la collection de Jacques.

Outre l’Europa (je savais que je n’étais pas le seul à en «réparer» une) et la 914, Jacques possède aussi une Porsche 911, un coupé Mercedes-Benz, une «véritable» Mini (une Rover) John Cooper Work, une berline Jaguar XJ6 et j’en passe. Pas nécessairement une collection de rêve…mais une collection intéressante. Qui peut se vanter d’en avoir autant?  

Jacques Deshaies, promoteur de la série de la Coupe Nissan Sentra (et Micra!).

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