Le nouveau Taos de Volkswagen, le remplacement de la Golf?

Crédit photo : Éric Descarries

Au départ, il faut le spécifier, le petit VUS (ou VUM, c’est selon) Taos de Volkswagen est un tout nouveau véhicule de ce constructeur allemand. De par ses dimensions, il est un peu plus petit que le Tiguan, le VUS compact du même constructeur, ce qui en fait un «sous-compact». Et vu que la famille d’automobiles Golf de VW ne sera plus commercialisée chez nous à partir de 2022 (sauf pour la GTI et la R), on peut alors considérer le Taos comme étant son digne remplacement. En passant, pourquoi il n’y aura plus de Golf chez nous? C’est le marché nord-américain qui le dicte puisque les autos disparaissent rapidement des catalogues des constructeurs, faute de demande des consommateurs, et que les VUS et les VUM les remplacent auprès de leur cœur (celui des consommateurs)…

Malgré ses dimensions réduites, le nouveau Taos (dont le nom vient d’une petite ville du Nouveau-Mexique) demeure quand même relativement volumineux. Il aurait pu faire concurrence aux Toyota CH-R et Honda HR-V de ce monde mais, (heureusement?) il en est plus gros ce qui est bien en soi car, sauf pour les automobilistes québécois, ces mini-VUS ne connaissent pas un grand succès auprès de nos voisins du sud. VW a-t-il la bonne recette? Le temps nous le dira. Mais sachez que le constructeur allemand a su bien intégrer un intérieur relativement spacieux dans une caisse légèrement plus petite (de quelques centimètres) que celle du Tiguan. Toutefois, ne vous trompez pas, le Taos est un véhicule à cinq passagers contre le Tiguan qui est à (presque) sept occupants. Reposant sur la maintenant populaire plateforme MQB de Volks (celle de base), le Taos se présente en quelques finitions dont la Trendline de base, la Comfortline plus élaborée et la Highline haut-de gamme, ces deux dernières étant livrables avec la traction intégrale 4Motion du constructeur. C’est cette dernière qui m’a été confiée par VW du Canada.

Le Taos de Volkswagen pourrait bien être le digne remplaçant de la populaire Golf.

Pour ce qui est du design extérieur, je vous laisse le juger de vous-même. Par contre, avouons-le, le Taos ne se cache pas pour afficher des airs de famille avec les autres produits de la marque dont le Tiguan (mais en plus moderne, me semble-t-il). Toutefois, la véritable surprise (agréable, il va sans dire), c’est à l’intérieur qu’on la retrouve. En effet, dès que l’on se glisse derrière le volant, on constate qu’il y a beaucoup d’espace à l’intérieur.

Même de l’arrière, le Taos retient des airs de famille avec les autres produits VW.

Certains observateurs trouveront la présentation intérieure un peu modeste, moi, je l’ai trouvée plutôt agréable à l’œil pour un véhicule de ce calibre. Le tableau de bord n’est pas désagréable à regarder, même qu’il est plus élégant que celui des anciennes VW. Par contre, l’accès à toute l’information (qui est relativement complète, en passant) demande un peu de recherche alors que l’instrumentation n’utilise pas des chiffres et des lettres suffisamment grandes pour qu’elle soit rapidement lisible. L’écran central est assez grand mais encore une fois, la recherche peut y être compliquée (j’ai toujours eu un peu de difficulté avec les systèmes de GPS de VW!). Les commandes se dédoublent presque toutes avec celles du volant ce qui ajoute un peu à la confusion. Je m’imagine qu’avec le temps et l’usage, le conducteur vient qu’à s’y retrouver…Remarquez que VW est demeuré fidèle au levier de vitesse traditionnel pour la boîte automatique. La console n’est pas trop large ce qui laisse plus d’espace aux sièges d’avant. Ceux-ci sont assez accueillants mais un peu ferme sur une longue distance. Mais, les passagers d’avant peuvent profiter de plus d’espace de débattement que dans bien des véhicules de ce gabarit.

Le tableau de bord est à la fois modeste et élégant.

La surprise est encore plus grande lorsqu’on se glisse à l’arrière. L’ouverture des portières arrière est grande et les places très accueillantes et surtout, elles offrent un bon débattement pour la tête et les jambes (la petite passe pour les skis y est toujours)! Et la visibilité y est très bonne. Enfin, le coffre est plus volumineux que l’on peut croire et, surtout si l’on rabat les dossiers des sièges arrière, il présente un volume de chargement utile pour un si petit véhicule. Et dire que le seuil du hayon est suffisamment bas pour permettre un chargement facile de gros objets.

L’arrière de l’habitacle est généreux en espace!

Pour un petit VUS (ou VUM), le Taos propose beaucoup d’espace de chargement et surtout un bas seuil de chargement.

Sous le capot, l’utilisateur retrouvera un quatre cylindres turbocompressé en position transversale, soit un nouveau 1,5 litre issu du 1,4 litre de l’année dernière. Il fait 158 chevaux et 184 li-pi de couple et malgré qu’il soit turbocompressé, l’essence régulière y est recommandée. Vu que la motricité passe via le système 4Motion, VW installe une boîte «automatique» à double embrayage à sept rapports aux versions ainsi équipées (alors que les Taos à traction avant ont droit à une boîte automatique à huit rapports). Il est intéressant de noter que les Taos à traction avant ont une suspension arrière avec un tube de torsion alors que celles avec la traction intégrale 4Motion ont droit à une suspension à bras multiples plus élaborée qui devrait donner une meilleure tenue de route.

Le «nouveau» moteur à quatre cylindres du Taos est un quatre cylindres de 1,5 litre issu de l’ancien quatre cylindres de 1,4 litre.

Sur la route

OK! Le Taos est tout nouveau. Mais ce qui n’est pas nouveau, c’est son comportement routier. Vous aurez compris que je ne suis pas négatif ici, bien au contraire. Ceux qui ont toujours apprécié la tenue de route des Golf devraient la reconnaître presque intégrale avec le Taos. Le véhicule est très stable sur la route et la direction très précise. La suspension peut sembler plus ferme que celle de la concurrence mais elle «contrôle» mieux le véhicule en conduite plus «sportive». Il faut dire que mon modèle d’essai était chaussé de pneus Pirelli Scorpion Zero très efficaces (il faudra alors lui choisir des pneus d’hiver équivalents pour la saison froide). Le «petit» moteur est relativement à l’aise dans ce VUM quoique j’aurais aimé un peu plus de puissance. Passer de 0 à 100 km/h peut demander un peu plus de huit secondes ce qui ne fait pas trop «sportif» pour un VW. De plus, je ne suis pas toujours un «fan» des boîtes à double embrayage. Les mordus de VW n’apprécient jamais que je critique ce type de boîte (pourtant, ils ont vivement critiqué le comportement erratique d’une telle boîte quand Ford l’offrait sur la Focus) mais ils se ravisent (parfois) quand ils conduisent une VW dont les accélérations, aussi délicat que le conducteur puisse être avec l’accélérateur, sont brusques et que les changements sont erratiques. C’est encore plus notable quand il fait froid le matin et que la boîte ne réagit (enclenche) qu’après avoir pesé un peu sur l’accélérateur! En conduite régulière, il n’est pas rare que la boîte soit brusque lorsqu’on arrête et que l’on repart à une intersection. Puis, il y a le freinage dont la pédale m’a parue un peu «spongieuse»! Inusité sur une VW, n’est-ce pas? Autrement, la conduite demeure intéressante quoique le moteur ne soit pas, encore une fois,  aussi puissant qu’espéré. On peut essayer de «jouer» avec le levier de vitesse (il n’y a pas de palettes au volant) pour profiter de plus de souplesse mais…

Toutefois, avec la version de luxe dont je disposais, il y a beaucoup d’aide à la conduite aidant à la sécurité (avertisseurs pour les angles morts, avertisseurs de proximité, etc…) si cela convient au conducteur.

En ce qui a trait à la consommation d’essence, j’ai obtenu une moyenne de 10,4 l./100 km ce qui n’est pas remarquable. Mais spécifions que la majorité de mes déplacements se sont faits en situation urbaine durant une période de temps assez froide de l’année.  La liste de prix de VW du Canada nous indique que la Trendline de base (à traction) débute à 26 995 $ alors que la Comfortline commence à 32 395 $. En ce qui concerne la Highline discutée ici, elle débute à 36 695 $ ce qui est un peu élevé pour un véhicule de ce calibre. Mais serait-ce le prix à payer pour une «Allemande»? Enfin, ce qui me chicote un peu, c’est la réputation de faible fiabilité des produits Volkswagen. Encore une fois, j’entends déjà les mordus de la marque protester. Mais je ne me base pas que sur des rumeurs ou des ouï-dire pour signaler ce manque de fiabilité. Mes renseignements me viennent d’organismes sérieux comme Consumer Reports et l’APA!

Qu’importe, malgré ces «défauts», le Taos saura plaire à plus d’un amateur de Volks. Et c’est tant mieux car le véhicule est vraiment plaisant à conduire…Et VW jouit d’une grande popularité au Québec, n’est-ce pas?

Une de deux!

Le Montréalais Francis Beaudet possède une des deux seules Renault R5 Turbo du début des années quatre-vingt qui ont «atterri» au Canada. Quoiqu’il en ait été le propriétaire depuis des années, l’auto a récemment nécessité une révision complète, une sorte de restauration. C’est avec une pointe de fierté que Francis nous a montré le travail final ce qui fait de sa R5 une des autos les plus rares chez nous! Moins de 5000 unités de cette voiture à moteur central de 160 chevaux ont été produites entre 1980 et 1985.

Il n’y a que deux Renault R5 Turbo au Canada.

Les roues d’origine de la R5 ont été rangées pour la circonstance.

Une autre légende du sport automobile nous a quittés

Au cas vous ne l’auriez pas su, le constructeur de voitures de course de Formule Un Frank Williams vient de décéder à l’âge de 79 ans suite à des complications de sa santé. Il avait commencé la construction de ses Williams en 1977 et il a connu un certain succès jusqu’à ce que l’aventure dégénère (au travers cette histoire, soulignons que le Québecois Jacques Villeneuve a gagné le championnat mondial de Formule Un au volant d’une Williams!)  Paralysé de la taille vers le bas suite à un accident de voiture, Williams (devenu depuis Sir Frank Williams) a délégué les pouvoirs de son entreprise à sa fille Claire avant de finalement la vendre au groupe Dorilton Capital en 2021. Williams sera reconnu comme étant celui qui aura dirigé le plus longtemps une équipe de Formule Un!

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