Ils arrivent à toute vitesse! Découvrez nos stars du futur!

C’était supposé être ma journée de congé.  Un p’tit vendredi off après avoir travaillé tard le jeudi soir, et avant une semaine hyper chargée qui s’en vient.  De plus, j’ai soumis mon dernier article la veille.  Aucune pression en vue pour le prochain.  Un p’tit vendredi pour suivre les dernières nouvelles de mon réseau de course sur Facebook ou encore à décrocher…  Comme dirait sans doute la génération qui est en vedette dans mon reportage aujourd’hui, à vegger ou chiller.

Puis, à peine levé, je reçois un message de Guillaume Foster.  Je m’attendais à un petit message du type «Quoi de neuf?» Guillaume a toujours eu l’habitude de garder contact ainsi, et j’avais déjà hâte de lui répondre que je prenais une journée de congé.  Ceci dit, le message me demandait si je cherchais une idée d’article pour ma chronique de 360 Nitro.  Honnêtement, je ne suis jamais inquiet pour trouver des sujets.  Je n’ai jamais connu le syndrome de la page blanche, et c’est bien comme ça.  Donc non, Guillaume, je ne cherche pas de sujet, mais si tu as des choses dont tu aimerais que je parle, je suis à l’écoute…  En bref, il me suggère de parler des jeunes comme lui qui s’apprêtent à lancer leur carrière dans le sport automobile.  L’idée est bonne.  Je ferai ça pour mon prochain article… dans une semaine.  Je lui dis que je vais devoir trouver des jeunes et, qu’une fois que je les aurai tous, je vais m’y mettre.  Puis tout à coup, je reçois des messages me disant: «J’ai su que tu cherchais des jeunes pilotes pour un article…».

Faut croire que, par la force des choses, je suis déjà dans le sujet.  Aussi bien y aller tout de suite.  Ma journée de congé attendra!

Je veux quand même dire que cela ne me fâche pas du tout car si y’a quelque chose que j’ai toujours eu à cœur, c’est d’encourager les jeunes, peu importe leur domaine.  La société en général est très dure sur les jeunes, mais quand on prend le temps de les écouter, on peut découvrir comment ils sont bons.  Et je peux vous dire que pour performer dans le monde des courses, ça prend une éthique de travail exemplaire.  Les jeunes à qui j’ai parlé pour ce reportage ont tous cette éthique et je crois qu’ils méritent énormément de crédit pour cela.

Six jeunes espoirs de la course, âgés entre 15 et 17 ans, ont finalement accepté mon invitation et je vous les présentes ici, en ordre alphabétique:

-Xavié Bussière: Coursera en Slingshot Sr en 2022.  Vise courser avec son père (Yan Bussières) vers 2023 ou 2024.

-Guillaume Foster: Coursera en semi-pro en 2022, a déjà dépassé son frère (Jérémy Foster) en course.

-Raphaël Gougeon: Coursera en Sportsman en 2022, a déjà battu son oncle (Normand Hamel) dans un B-Main.

-Daphné Hébert: Était en Slingshot l’an dernier… et attend d’annoncer ses plans pour 2022.  (Je suis convaincu qu’on la verra en piste, reste juste à attendre l’annonce officielle…). Elle a remporté le championnat Slingshot à sa première saison de course au circuit St-Guillaume.

-Tristan Ladouceur: Coursera en Sportsman en 2022, a remporté le championnat Novice Sportsman à Cornwall l’an dernier.

-Marco McCarthy: Coursera en Sportsman en 2022, a remporté 3 courses à son année recrue en Slingshot l’an dernier.

On s’est réunis sur un groupe de clavardage et j’ai lancé la discussion en disant que chacun embarque quand il/elle veut.  Voici le résumé de nos discussions…

Pour commencer, j’ai voulu savoir ce que c’était le défi de commencer à piloter à un si jeune âge, la plupart n’ayant même pas encore leur permis… C’est là que Raphaël m’explique que la plupart d’entre eux se sont fait transmettre cette passion par leurs pères ou leurs grands-pères. (Il faut préciser qu’à l’exception de Marco, les pères des 5 autres sont tous des pilotes sur terre battue. Pour ceux qui l’ignorent, ce sont les enfants des pilotes Yan Bussière, Patrice Foster, Sébastien Gougeon, David Hébert et Joey Ladouceur).

Raphaël ajoute qu’après avoir été introduit à la course, c’est devenu si important dans sa vie que ça s’est transformé en passion.  Car, effectivement, je sens définitivement la passion chez chacun de mes interlocuteurs.  Mais je pense que Raphaël a particulièrement réalisé l’ampleur de la passion que les courses emmènent car quand je lui demande ce qu’il aime particulièrement dans les courses, il me dit: «Voir à quel point les courses sont importantes pour tous les gens qui y sont à toutes les fins de semaine.»

Tristan m’explique ensuite qu’en ayant été élevé dans les courses toute sa jeunesse, cela a pratiquement été ce qui a motivé sa décision de devenir pilote, bien qu’il assure n’ayant jamais été forcé pour autant.  A force de voir son père piloter, incluant les images de caméra gopro, cela lui a donné la base nécessaire pour voir comment les choses se déroulaient pendant une course.

Guillaume va jusqu’à dire que sa famille a même déménagé dans sa jeunesse pour se rapprocher des pistes de courses car il n’y avait pas de piste dans sa ville natale.  En effet, la proximité avec la piste peut aussi jouer un grand rôle, comme pour Marco qui, n’ayant pas de père pilote, est arrivé dans le milieu en venant d’Alexandria (en bordure de Cornwall) et en fréquentant la famille Ladouceur ainsi que Joël Doiron, qui a piloté en sportsman avant de devenir directeur de courses à Cornwall.  Il prend cependant la peine de dire que malgré le fait que son père ne soit pas pilote, il l’a toujours emmené aux courses en plus de l’aider avec ses voitures.  On ressent immédiatement la complicité entre Marco et Tristan Ladouceur qui dit, en ces mots: «J’en ai fait en masse du kart avec Marco!» 

Bien que les courses occupent une grande partie de leur vie, ils trouvent quand même le temps de faire autre chose dans leurs loisirs.  Daphné fait de la gymnastique artistique.  Quant aux autres, le hockey semble être ce qui les occupe hors-piste.  Xavié m’indique, cependant, que le hockey comprend aussi pour lui les jeux vidéo et le dek hockey.  Et je me dois de mentionner que Marco vient d’être recruté pour jouer Junior B avec les Vikings de Casselman.  Ce n’est pas lui qui me l’a dit, j’ai eu l’info car je suis descripteur du club.

J’ai ensuite posé une question qui m’a toujours fasciné.  Est-ce que le numéro de la voiture est important pour les pilotes?

Le moment pour introduire Daphné Hébert ne pouvait être mieux choisi.  Fille du légendaire David Hébert, pilote de la toute aussi légendaire voiture ONE, elle avance que dû au fait qu’elle partage les mêmes commanditaires que son père, la décision de prendre le numéro ONE s’est faite naturellement, sans que ce soit vraiment son choix, bien qu’elle soit fière de porter le numéro d’une équipe avec une aussi grande renommée, et sentir que cette équipe lui fait confiance.  Quand j’ai essayé de savoir l’origine du numéro ONE, Daphné a utilisé son sens de l’humour pour m’expliquer le plus gentiment possible que cela était un secret d’équipe.  Je réalise que cette fille-là a un sens du marketing avancé.  Elle est ultra généreuse de son temps, mais sait exactement ce qu’elle peut dire et ce qui est de la régie interne.

Raphaël, qui porte aussi le même numéro que son père (44), dit, pour sa part, que porter le même numéro le rapproche de son père et lui donne confiance en soi.  Et si Sébastien Gougeon se fait appeler Spiderman par tous les fans de course, Raphaël a hérité du surnom Mini-Spiderman, qu’il porte fièrement.

A force d’entendre ces jeunes parler de leurs parents comme des idoles (non seulement les idoles des fans mais aussi de leurs propres idoles), je leur mentionne que moi qui a travaillé si longtemps avec des jeunes, c’est seulement dans le monde des courses que des ados comme eux parlent en admiration de leurs parents avec tant de conviction.  Est-ce que piloter cause un rapprochement entre parents et enfants?

Daphné me réponds avec une précision telle que je ne peux faire autrement que la citer mot pour mot:

«Moi personnellement, je me suis vraiment rapprochée de mon père, travailler avec lui dans le garage, partager nos idées et parler de conseils et de techniques avant les courses et après nous ont vraiment créer une relation père-fille solide, même avec ma mère je me suis vraiment rapprochée,  avant la course c’est elle qui s’occupe de moi et les soirs où ça va pas bien et je suis fâchée c’est elle qui me calme, donc les courses c’est familial et ça crée des liens que plusieurs enfants n’ont pas avec leurs parents.

Raphaël aborde aussitôt dans le même sens…  Ce que Daphné et David ont fait ensemble est similaire pour Sébastien et lui.  Donc oui, les courses ont aussi rapproché le duo Gougeon.

Et le rapprochement n’est pas seulement entre les familles mais aussi entre les équipes.  Quand je demande à Xavié ce que lui préfère dans les courses, il me dit justement que c’est le travail d’équipe.

En terminant, je me devais d’aborder un sujet plus délicat.  Car pour tous les avantages des courses, il y a un côté plus sombre, le danger et les accidents.  Plusieurs parents refuseraient catégoriquement de voir leurs enfants dans ce sport, par peur du danger.  Je me suis demandé comment les parents de ces pilotes réagissent…

Daphné s’avance encore une fois la première, en disant que son père a l’habitude de serrer ses ceintures vraiment trop fort et que sa mère regarde toujours tout son équipement avant qu’elle embarque, mais qu’ils savent qu’elle est entre bonnes mains.  Comme Daphné me rappelle: «Oui, les courses, c’est dangereux, mais tous les sports ont un côté dangereux.»

Raphaël me résume, pour sa part, la situation ainsi: «Mon père ne m’a jamais interdit de peser sur la pédale!»  Il m’explique ensuite que Sébastien fait confiance à la protection qu’il y a sur les voitures en plus de faire confiance aux autres pilotes et à leur capacité de ne pas faire de manœuvres dangereuses. Raphaël m’avoue ensuite avoir lui-même eu de gros accidents en course, mais que cela ne l’a jamais arrêté de faire de la course.

Moi qui ai toujours eu comme but de poser ma prochaine question en fonction de la réponse précédente, je savais définitivement ce que je voulais demander à Raphaël maintenant.  Seul problème, mon interlocuteur ici a 15 ans.  Est-ce moralement acceptable de demander à un jeune de 15 ans de revenir sur un gros accident?  Ma curiosité a pris le dessus.  J’ai bien dit à Raphaël qu’il n’avait pas à répondre s’il préférait ne pas en parler, mais il n’a jamais hésité une seconde et m’a tout de suite parlé de ses deux accidents.

Le premier accident qu’il a eu était au circuit RPM, en 2017.  La voiture Slingshot de Raphaël, alors âgé de 11 ans, s’est mise a faire des tonneaux.  Ça a été difficile à digérer, admet-il, tout en indiquant que son jeune âge a peut-être contribué à sa réaction après l’accident.  Ses parents l’ont toutefois convaincu de revenir en piste la semaine suivante.  Ce fut une bonne décision de Caroline et Sébastien, car bien que depuis ce temps, Raphaël a eu d’autres accidents (en Sportsman) mais à l’entendre me les raconter, je ne sens aucunement quelque peur que ce soit.  Le plus spectaculaire fut cette saison lorsque, dans une course à Granby, la voiture de Jonathan Nadeau s’est envolée pour atterrir sur le toit de Raphaël.

Heureusement, cela n’a pas diminué sa passion des courses! On peut donc s’attendre à voir Raphaël, tout comme Xavié, Guillaume, Daphné, Tristan et Marco, être une vedette de la piste pour encore très, très, très longtemps!

BLOC-NOTES

-L’entreprise Menards a confirmé qu’elle va continuer de commanditer l’équipe Penske en 2022.  En plus de continuer avec Ryan Blaney, elle ajoutera Austin Cindric pour la saison qui vient, en plus de continuer le partenariat avec l’équipe-soeur Wood Brothers et son nouveau pilote Harrison Burton.  A noter qu’aucun de ces pilotes n’était né au moment où Menards a commencé à commanditer le sport motorisé, il y a plus de 30 ans.

-Le groupe Volkswagen serait apparemment intéressé de rejoindre la Formule 1.  Il serait probable que le groupe utilise la marque Audi si elle va de l’avant.  Je verrais bien un partenariat McLaren-Audi, qui permettrait à McLaren d’être l’équipe prioritaire de son constructeur, contrairement à maintenant où elle joue les seconds violons pour Mercedes. -Le pilote de Super Late Models Brandon Overton a trouvé la façon parfaite de terminer son excellente saison, remportant $21,000 avec sa victoire au Cochran’s Gobbler, au Cochran Motor Speedway, en Géorgie.  Overton inscrit donc une 31e victoire et un 64e top 5 à son palmarès cette année, et tout ça en 88 courses.

Chroniqueur
À propos de l'auteur
,

Laisser un commentaire

Votre adresse courriel ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Scroll to top