Votre attention, s’il vous plaît

Crédit photo : DIRTcar Nationals

Non, le titre n’est pas une demande de ma part d’attirer votre attention sur ma chronique.  Mais si vous avez quelques moments de libre et qu’il n’y a rien de plus intéressant en ce moment sur les nombreuses chaînes de télé, et bien vous pouvez, tant qu’à y être, continuer de me lire.

Remarquez que si vous êtes fan de sport, même si les premières 9 chaînes que vous synchronisez n’ont rien qui vous intéresse, la 10e risque d’avoir quelque chose.  En fait, j’ai même perdu le compte du nombre de chaînes dédiées uniquement au sport tellement il y en a.  Et peu importe si votre sport favori est populaire ou non, il risque d’être diffusé quelque part…  Sauf si votre sport favori est la course sur terre battue.

En tant que chroniqueur de ce beau sport, je me suis donc donné le défi de comprendre pourquoi.

Les médias spécialisés

Ok, je vous entends.  Comment puis-je oser blâmer les médias spécialisés quand j’écris moi-même pour l’un d’eux?  La réponse est que tout d’abord, je ne critique pas les médias en question, mais je tiens toutefois à préciser qu’il n’est nullement question ici de médias francophones comme 360 Nitro, mais bien des grandes entreprises anglophones qui se spécialisent en chargeant $50.00 par mois pour visionner des courses sur terre battue disputées sur diverses pistes des Etats-Unis.  Je crois que plusieurs pistes obtiennent une entente intéressante pour cela, et elles font bien d’accepter si cela les aide.  Une piste doit d’abord penser à elle.  Même chose pour les entreprises de diffusion.  Je comprends donc les deux côtés, mais le problème est qu’à la fin, c’est l’amateur au petit budget qui est perdant car il n’a pas le moyen de voir des courses à un prix abordable.

La mort de Speed Channel

Les chaînes de télé spécialisées sont omniprésentes.  De la programmation pour enfants, aux chaînes de cinéma, de musique, ou même de jeux télévisés.  La majorité des sports ont même leur propre chaîne leur étant entièrement dédiée.  Et autant j’aime le hockey, autant je me demande parfois si les nombreuses reprises de matchs attirent autant de spectateurs qu’apporterait une course de terre battue en direct.  Combien de fois un fan du Canadien a vraiment envie de voir la reprise du dernier match contre Boston?

La course automobile, pour sa part, n’a plus de chaîne spécialisée depuis que Fox a transformé le Speed Channel en Fox Sports.

Il se peut donc que chaque chaîne de sport ait décidé de se limiter à quelques séries de courses, sans en avoir trop.  Et comme l’asphalte est plus populaire que la terre battue, l’asphalte obtient toute la visibilité.

L’aspect local

Ceci est quelque chose que j’apprécie énormément dans le sport des courses sur terre battue, et c’est qu’il y un aspect local dans ce sport de haut niveau.  Bien que certaines séries, comme le Super DirtCar, sont considérées comme étant d’un niveau national, la majorité des séries sont organisées par les pistes locales.  Cela a de nombreux avantages, notamment le fait que tout ça aide à créer une confrérie parmi tous ceux et celles qui travaillent dans le milieu, mais cela rendrait les choses difficiles pour une émission compte tenu que le public serait probablement seulement là pour les courses si elles venaient de sa région.  Et sans cotes d’écoute, impossible de rentabiliser une émission.

Les solutions

Il existe quelques solutions, selon moi, pour avoir des courses de terre battue diffusées sans devoir acheter un abonnement trop dispendieux. Tout d’abord, regarder si une plateforme de distribution télé (Netflix, Amazon Prime, et autres) accepterait de diffuser des courses dans le but d’attirer plus d’abonnés.  Sinon, il faudrait probablement essayer de vendre le produit aux chaînes de télévision sportives en leur vantant les aspects intéressants et passionnants de notre sport, ou encore en invitant certains d’entre eux à assister à une course et leur faire découvrir le milieu.  Il faudrait aussi faire connaître nos pilotes, qui pourraient obtenir rapidement des fans partout au Québec si on prend la peine de bien les faire connaître!  Je crois sincèrement qu’il y a tellement de démographiques représentées que chaque fan trouvera des atomes crochus avec au moins un pilote si pas plus.  Et de là, les fans risquent de vouloir suivre leur favori de semaine en semaine!

Il y a également une solution qui existe un peu sans qu’on ait à faire quoi que ce soit, et j’ai nommé le Nascar.  Oui, vous avez bien lu…  J’ai dit le Nascar, sport que j’adore malgré le fait que j’envie parfois la visibilité qu’il a par rapport à la terre battue.  Et si certains de mes amis de terre battue semblent parfois dire que le Nascar n’est pas du niveau de la terre battue, je préfère dire que c’est deux sports différents, bien que similaires.  Un n’est pas meilleur que l’autre.  Je vais même être honnête et admettre que j’étais fan de Nascar longtemps avant d’avoir connu la terre battue.  Bien que ma passion soit maintenant sur la terre battue, je ne manque pas une course de Nascar à la télé si je ne suis pas sur un circuit de terre battue pendant qu’elle se déroule.

Ce que nous avons besoin n’est pas de conclure une entente quelconque, mais bien de profiter des options qui s’offrent à nous sur un plateau d’argent.  J’ai remarqué qu’un pilote obtient une visibilité monstre lorsqu’il atteint les rangs du Nascar.  Stewart Friesen est, selon plusieurs, un des plus grands pilotes de terre battue mais sa popularité sur une grande échelle était nulle avant ses débuts en Nascar.  Maintenant, certains l’ayant connu en Nascar le suivent aussi sur terre battue.  J’ai vu le même phénomène se dérouler sous mes yeux lorsque Raphaël Lessard est venu au Fall Showdown à Cornwall.  Raphaël était déjà une star avant même de débarquer sur nos pistes, et je suis certain que le Nascar y est pour beaucoup, bien que Raphaël est un excellent ambassadeur pour toute série à laquelle il participe et que tout ceux qui l’ont rencontré s’entendent pour dire qu’il est tellement bon avec ses fans.

Si les promoteurs trouvaient moyen d’emmener sur leurs circuits des pilotes ayant déjà participé au Nascar, est-ce que ça attirerait la télé?  Je crois que poser la question est un peu y répondre.

En conclusion, j’ai apporté certaines suggestions ici car je crois que notre sport bénéficierait d’une visibilité à la télé.  Je suis conscient cependant que bien des choses dont j’ignore entrent également en ligne de compte, surtout au niveau financier.  C’est pourquoi, je crois, qu’on ne doit pas viser quiconque du doigt en se demandant pourquoi les choses ne sont pas plus avancées dans ce dossier.  J’ai seulement voulu emmener des idées dans le but de, peut-être faire avancer les choses, si cela est possible…

BLOC-NOTES

-Des rumeurs indiqueraient que Dodge pourrait être intéressé de revenir en Nascar à partir de la saison 2023.  Depuis que ce manufacturier a quitté au sommet suite à son championnat en 2012, seulement Chevrolet, Ford et Toyota sont demeurés présents.  Aucune série de courses a autant de visibilité aux États-Unis, et j’ai toujours pensé que l’ajout de Dodge, Nissan, ou encore Buick (bien que sa marque sœur Chevrolet y est déjà), pourrait aider les ventes de chacune de ses voitures.  J’en profite pour y aller d’une prédiction.  Richard Childress Racing serait un partenaire idéal pour quelconque marque qui s’ajouterait.  Jadis, au sommet de la pyramide GM en Nascar du temps de Dale Earnhardt Sr, la marque était, selon moi, au 3e rang en importance chez Chevrolet en 2021 derrière Hendricks et Ganassi.  Niece Motorsports serait quant à elle une parfaite équipe pour accueillir un nouveau manufacturier en camionnettes, étant dans une situation similaire, coincée derrière GMS pour le support de GM.

-Info pour les amateurs de numérologie (ou de Formule 1).  Le meneur au championnat, Max Verstappen, a annoncé que s’il parvient à remporter le titre, il utilisera le numéro 1 sur sa voiture l’an prochain.  Ce serait une première depuis Sebastian Vettel, qui a utilisé le numéro 1 en 2014 suite à son titre en 2013.  Lewis Hamilton ayant été le seul à défendre un titre par la suite, ce dernier a choisi de conserver son numéro 44 au lieu d’utiliser le 1, puisque le champion obtient le droit au numéro 1 sans avoir l’obligation de l’utiliser.  Pour ma part, je m’ennuie de l’ancien système ou les numéros étaient associés aux équipes et non aux pilotes.  Pour moi, les numéros 5 et 6 seront toujours associés à Williams, les 27 et 28 à Ferrari, et les 25 et 26 à Ligier.

-J’ai lu, avec beaucoup d’intérêt, la chronique de mon collègue François Richard intitulée Le retour de l’année, qui fut publiée sur 360 Nitro.  J’ai bien aimé la chronique mais, peut-être à défaut d’avoir la recette de sa sauce à la Frank, je crois devoir remettre en question un de ses points.  Je vais donc profiter de cette tribune pour poser la question suivante à François: « Quand on regarde le classement final, comment est-ce que Kevin Harvick peut réellement être considéré comme la déception de l’année? » Je suis conscient que les victoires n’ont pas été au rendez-vous pour lui cette année mais, en matière de classement, il s’est quand même classé au 5e rang, ce qui est exactement le même rang que l’an passé.  De plus, cette année, Harvick fut le meilleur pilote Ford, en plus d’être de loin le plus constant de tous en fin de saison, étant le seul ayant obtenu un top 15 dans 15 de ses 16 dernières courses.  A la défense de François, il n’y a eu aucun pilote qui a eu une forte baisse côté performance, donc si l’absence de victoire à sa fiche constitue en soi une déception, je peux comprendre.

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