Quand j’étais jeune, il y avait trois grandes marques de luxe en Amérique, Cadillac, Lincoln et Rolls Royce. Vous aurez compris que je retourne au début des années soixante. Avec le temps, un nombre incalculable de marques de luxe se sont ajoutées à celles-ci. Les plus «anciens» se souviendront des «Jetons Jello», une collection qui, aujourd’hui, vaut son pesant d’or, dans laquelle les Cadillac et Lincoln avaient une place d’honneur alors que la Rolls-Royce (1961) devenait la pièce ultime, celle-ci étant l’auto la plus coûteuse au monde.
Hélas, tout a changé si rapidement. Éventuellement, les marques Lincoln et Cadillac se sont confondues dans un marché de plus en plus difficile à définir. De nos jours, les Lincoln et Cadillac ne sont plus des autos (en Amérique du Nord). Même si Lincoln a dévoilé une nouvelle génération de Zephyr en Asie, cette marque de luxe de Ford qui fut autrefois sous la direction d’Edsel Ford n’a plus d’auto à nous proposer en Amérique. Chez General Motors, on a conservé deux berlines au catalogue de Cadillac, les CT4 et CT5. Mais, comme c’en est le cas pour Lincoln, ce sont les VUS qui règnent chez «Caddy». Le plus ironique, c’est que l’Escalade y a son mot à dire, ses ventes étant plutôt remarquables !
Le grand VUS Cadillac Escalade à moteur diesel au Circuit du Mont-Tremblant.
En fait, alors qu’on me proposait ce grand VUS, j’ai demandé à Philippe-André Bisson de GM du Canada pourquoi je choisirais de conduire l’Escalade de nouveau alors que j’avais déjà fait un rapport sur ce véhicule l’hiver dernier. Il m’a alors répondu : «C’était avec le V8?». J’ai répondu par l’affirmative. «Alors, m’a-t-il dit, cette fois c’est un Escalade avec le six cylindres turbodiesel!». Déjà, mon attention lui était acquise. «De plus, il est équipé du Super Cruise!». Cette fois, j’ai mordu à l’hameçon!
L’Escalade vu de l’arrière. On ne peut le confondre avec tout autre véhicule!
En effet, si vous faites une courte recherche sur ce blogue, vous constaterez que j’ai déjà écrit mes premières impressions de conduite sur le tout récent Escalade en février dernier. Mais cette fois, nous sommes en (fin d’) été et il s’agit d’une version 600D au diesel…et il avait le Super Cruise.
Je vous fais grâce d’une analyse du design du nouvel Escalade (que je trouve plus beau que les versions précédentes grâce, surtout, à son toit plus profilé qui lui enlève son look plutôt «boîte» des générations précédentes). Regardez-y à deux fois à l’aide des photos et faites vous-mêmes votre propre idée.
L’unique tableau de bord de l’Escalade est muni d’un imposant écran OLED qui affiche la carte routière devant le conducteur.
Je reviens, cependant, sur l’intérieur et surtout sur le tableau de bord complètement renversant avec cet écran qui couvre une grande partie de la planche de bord incluant l’affichage de la carte GPS devant le conducteur, la projection de la vitesse et d’autres éléments dans le pare-brise et le petit écran à la gauche du conducteur qui lui donne les informations de base incluant la distance couverte, la consommation et ainsi de suite.
Évidemment qu’il y a de place au centre!
Encore une fois, dois-je insister sur les sièges super confortables, les marchepieds qui se déploient pour faciliter l’accès à l’habitacle, les sièges qui se replient ou se relèvent à la simple commande électrique et l’immense espace de chargement à l’arrière?
Tout à l’arrière, la Cadillac Escalade est un des rares véhicules pouvant accepter des adultes en tout confort à la dernière banquette.
Malgré le fait que les sièges soient tous déployés, il restait de l’espace pour le chargement.
Sous le capot, on retrouve ce (nouveau) six cylindres en ligne turbodiesel qui anime avec facilité ce grand VUS on ne peut plus américain. Ce Duramax développe 277 chevaux et 460 li-pi de couple (quelque 143 chevaux de moins mais tout autant de couple) et il vient avec la boîte automatique à dix rapports et la traction intégrale. Le reste est identique à ce que l’autre Escalade avait à offrir! Toutefois, mon Escalade d’essai incluait l’option Super Cruise, ce système de régulateur de vitesse qui permet au véhicule de se conduire…lui-même !
Le secret sous le capot? Ce six cylindres en ligne turbodiesel!
Sur la route
Cette fois, mes impressions de conduite devraient être semblables à celles de L’Escalade V8 de février. Mais il y a plus encore. Tout d’abord, le moteur diesel. Alors que Ford semble avoir abandonné l’option du moteur diesel dans certains de ses modèles de base (dont le V6 dans la F-150), GM va de l’avant avec son six en ligne Duramax. Ce choix dans une Cadillac Escalade peut sembler bizarre mais, selon mes premières impressions de conduite, elles sont légitimes. Avec ce choix, l’utilisateur d’Escalade perd un peu de capacité de remorquage (7800 livres), soient quelques 300 livres de moins mais il y gagne en économie de carburant. En ce qui me concerne, j’ai obtenu une moyenne de 9,3 l/100 km avec des déplacements autant sur route qu’en ville, ce qui est impressionnant pour un véhicule de ce gabarit. Ajoutez à cela un certain silence de roulement impressionnant et des performances quand même agréables, dont un temps d’accélération de 0 à 100 km/h en moins de huit secondes. Et la boîte auto à dix vitesses facilite drôlement les manœuvres de dépassement. C’est pour dire…ceux qui voudraient utiliser l’Escalade pour leur voyage annuel en Floride…voilà l’article idéal! N’oubliez pas que c’est un véhicule capable de transporter sept à huit passagers!
L’impressionnant Super Cruise
L’autre partie de mon essai porte sur le Super Cruise! C’est le système de conduite autonome développé par GM! Je l’avais déjà essayé il y a presque trois ans à Detroit sur des berlines de Cadillac. Cette fois, c’était sur l’Escalade de production. Vu que j’allais couvrir la Classique d’Automne de courses automobile à Tremblant, j’ai «essayé» le Super Cruiser par petites bribes en montant vers le nord sur l’autoroute 15.
Cependant, au retour, j’ai tenté «le tout pour le tout» en activant d’abord le régulateur de vitesse puis le système adaptatif (pour respecter la distance avec le véhicule devant le mien) et, enfin, le «Super Cruise» sur l’autoroute 15 sud de Sainte-Agathe à Saint-Jérôme (l’autoroute 15 est déjà «enregistrée» sur le système Super Cruise de GM…en autant qu’il y ait des lignes blanches de peintes sur la route). Résultat? Je n’ai pas touché au volant (ni aux pédales) de Sainte-Agathe à Saint-Jérôme ! J’ai dû dépasser un véhicule plus lent devant le mien (qui avait déjà ralenti). Pour ce faire, j’ai actionné le levier des clignotants vers la gauche et l’Escalade est doucement passé dans la ligne de gauche. Une fois le véhicule dépassé, j’ai utilisé le levier pour signaler à droite et l’Escalade est passé à la voie de droite. Aucun geste violent de la part du véhicule malgré un revêtement parfois très bosselé.
Quant à moi, il m’a fallu quelques minutes pour m’habituer à ce que le véhicule se conduise seul. J’étais aussi inquiet qu’un utilisateur de voiture électrique qui vérifie le reste de son autonomie tout le temps. Mais, croyez-le ou non, je me suis mis à faire confiance au «système». Rendu près de Saint-Jérôme, le système s’est désactivé m’avertissant par un clignotant rouge sur l’anneau du volant et de la vibration au siège. C’est là que j’ai repris le volant jusqu’à Laval. L’expérience m’avait suffisamment informé ! Le Super Cruise, ça fonctionne! Si le système fait «boule de neige», j’espère que cela corrigera la toute récente nouvelle manie que plusieurs conducteurs ont de rabattre trop tôt devant les véhicules qu’ils viennent de doubler sur les autoroutes! Ou encore ceux qui sont à cheval sur la ligne blanche, des fois trop près de nous!
Le reste de mes impressions de conduite sont presque les mêmes que celles de la version avec le V8 de février dernier sauf que cette fois, ce grand VUS était équipé de ses pneus toutes saisons pour l’été, d’impressionnants Bridgestone 275/50 R22 ! Évidemment, ce grand VUS doit être conduit avec toute la délicatesse qui lui revient. Mais sa direction, quoiqu’un peu souple, demeure relativement précise et son freinage est à la hauteur de la situation. Mais, sa traction intégrale demeure un atout très intéressant en hiver…retournez à mon article du mois de février.
J’ai déjà mentionné sa consommation quand même frugale pour un véhicule de cette dimension mais en ce qui a trait au prix, notons qu’il passe d’un chiffre de base de 89 798 $ à 118 398 $ pour la finition Sport (?) Platinum à laquelle on ajoutera des options comme le Super Cruise de 2875$ et la visibilité nocturne Night Vision de 2300 $ en plus des 100$ pour la taxe d’accise fédérale pour le climatiseur ce qui devrait donner une facture totale de 128 318 $. Ah! L’option du moteur diesel? Elle n’exigerait aucun prix supplémentaire! Il y a une certaine économie, n’est-ce pas? Malheureusement, il faut penser à un entretien légèrement plus coûteux du moteur diesel…
Qu’importe, si vous êtes un grand voyageur et surtout un amateur de véhicule de grand luxe avec des capacités de remorquage appréciables, l’Escalade devrait être dans votre liste de véhicules à considérer…
Le temps des pneus d’hiver…
Hélas, c’est déjà (et encore) le temps de chausser son véhicule de pneus d’hiver ne soyez pas à la dernière minute…