« Oussé » qu’on s’en va ?

Crédit photo : François Richard

Habituellement, lorsque j’écris une chronique, les mots défilent rapidement dans ma tête. Il faut tellement que je fasse attention pour que les phrases aient une certaine consistance. Cette fois-ci, on dirait que je ne sais pas trop par quel bout commencer.

J’ignore si vous êtes comme moi, je constate que juste avoir le droit de vivre et de profiter des petits bonheurs que la vie peut nous apporter devient de plus en plus difficile. On dirait que nous sommes entourés d’extrémistes partout, sérieusement, c’est en devenir fou. De plus en plus, le gros bon sens a été chassé des pensées et on doit choisir notre camp. Le respect des opinions s’effrite à vue d’œil au point de diviser les familles, les amis et les collègues de travail. Il me semble que l’humanité ne s’en va pas dans la bonne direction et ce, à bien des points de vue. Il n’y a plus de place au compromis. Bref, on dirait que nous sommes dans un très mauvais film.

Même si mes deux paragraphes précédents ont un certain lien, je ne vous parlerai pas de la crise sanitaire, car ce n’est pas la place pour le faire. Si vous désirez en savoir plus sur le sujet, je vous invite à consulter vos sites ou vos chaînes de télévision préférés qui ne traitent déjà pas mal du sujet via leur propre spécialiste.  

L’automobiliste source de tous les mots

Nous voici donc à la partie principale de mon texte. Depuis un certain temps, il semble qu’une certaine franche assez radicale de notre société cherche par toutes sortes de façons, plus au moins détournées, vouloir anéantir l’automobile. D’ailleurs, j’ai entendu tout dernièrement le terme « Électromobiliste ». Sommes-nous entrain d’assister à la naissance d’une ségrégation entre les types de conducteurs de véhicules ? Est-ce qu’il y aura une lutte à finir entre les méchants automobilistes qui, avec leur gros VUS à moteur à essence, détruisent l’environnement et la planète versus les électromobilistes qui conduisent, cheveux aux vents, avec une brindille d’herbe dans la bouche qui, à la recherche d’une borne de recharge, espèrent bâtir un monde meilleur. 

Je tiens à dire que je n’ai rien contre vous électromobilistes, je suis même content pour vous si vous avez les fonds (et les subventions) nécessaires pour acquérir une Tesla modèle 3 qui, en réalité, est l’équivalent d’une Honda Civic. Cela me fait toujours bien rigoler de voir certains spécialistes du domaine de l’automobile dire qu’un bolide électrique coûte moins cher à faire rouler qu’une voiture à essence. Ils ont tout à fait raison sur ce point, si on ne calcule que le coût d’utilisation du véhicule. Par contre, et c’est un peu malhonnête selon moi, ils oublient de calculer que le financement fait aussi partie du coût d’exploitation du véhicule puisqu’il est amorti sur plusieurs années. Il est certain qu’un individu qui a la chance de pouvoir se procurer un « électrobolide » en payant comptant (tout en étant sûrement très content) est alors très avantagé quant au coût relié à l’utilisation de son auto.

Cependant, il serait très naïf de croire que les subventions accordées pour les voitures électriques seront éternelles. Il est tout aussi insouciant de croire que les recharges de voitures électriques ne seront pas un jour taxées. Il ne faut pas oublier qu’une partie des taxes sur l’essence sert  à l’entretien des routes (difficile à croire) et qu’en ce sens, les autos électriques ne rapportent aucun dollar dans ce poste budgétaire pour l’état. Un bolide qui se déplace à l’électricité cause autant de dommage qu’une voiture normale, sinon plus, due au poids des batteries.

La fameuse raison environnementale donnée pour promouvoir l’auto électrique reste, selon moi, une grande illusion. Plusieurs items restent à éclaircir et il est difficile de s’y retrouver. Au Québec, nous sommes chanceux, nous avons un réseau électrique que l’on pourrait qualifier de « propre ». Par contre, je ne suis pas certain que c’est le cas ailleurs sur la planète. On entend souvent dire que les matériaux qui composent les batteries proviennent de terres dites rares. Est-ce qu’il y aura assez de terre rare pour la fabrication de toutes les batteries qui seront requises pour électrifier l’auto ?

Laisser le marché décider

À chaque fois qu’un gouvernement se mêle de quelque chose, on dirait que la notion de succès s’éloigne. Pourquoi forcer les fabricants automobiles à ne plus vendre de voiture à combustion en 2035? (je vous gage un vieux deux piastres que cette date sera devancée). Tout le monde croit que le format connu présentement de la voiture électrique sera le même en 2035. Pensez-vous sérieusement que les pétrolières vont laisser tout le marché actuel leur laisser filer entre les doigts ? Qui dit que les compagnies qui produisent de l’essence ne sortiront pas de leur chapeau une forme d’essence synthétique ou biologique propre qui ne polluera pratiquement plus. Il ne faut pas non plus oublier l’hydrogène.

La formule actuelle de la voiture électrique n’a pas encore nécessairement gagné la bataille. Ce qui est frappant est que peu de gens au volant de celle-ci ne se posent guère de questions sur les impacts environnementaux de leur bolide. Comme je le dis souvent, une fois que le bac à recyclage est parti, ce qui se passe avec nos matières à recycler, on s’en balance pas mal. On a le sentiment du devoir accompli sans vraiment savoir si les autorités, qui disposent de nos efforts, le font adéquatement. Pour l’auto électrique, ce qui s’est passé avant qu’elle arrive dans l’entrée du garage, bien peu de gens s’en soucient. Au contraire, ils ont l’impression d’avoir fait leur part pour sauver la planète, mais est-ce vraiment le cas ?

Emmerder la vie des gens

Avez-vous remarqué, à chaque fois que les villes décident de reconfigurer une route, que la manœuvre est souvent effectuée à l’encontre des automobilistes ?(électromobilistes inclus). Souvent, des voies sont retirées pour faire place à des trottoirs plus larges, des bordures gazonnées moins étroites et surtout des pistes cyclables. Je vais régulièrement à Trois-Rivières et, à chaque visite, je suis de plus en plus découragé de voir les réaménagements qui sont faits. Les carrefours giratoires (que j’appelais « rond-point » quand j’étais gamin) ont poussé comme de la mauvaise herbe. Je pense, entre autre, à un secteur commercial dans le coin du pont Laviolette où les carrefours giratoires s’enchaînent les uns après les autres. Les camionneurs doivent rager.

Il y a aussi la fameuse mode de réduire les limites de vitesse, sous prétexte de sécurité et d’environnement. Bon, si vous dites : « Faut le faire, car il y a des imbéciles qui ne font pas attention ». Je veux bien croire, mais sérieusement, c’est la vraie raison pour le faire ou ça ne sert uniquement de prétexte. Quand c’est le temps de faire suer les conducteurs de véhicules, l’environnement et la sécurité ont le dos large en citron.

Le fameux troisième lien

Si les licornes existaient, selon moi, le troisième lien serait déjà construit depuis longtemps. Si votre conjoint vous indique qu’il veut changer de maison et que vous désirez lui faire croire que vous voulez le faire aussi (sans vraiment avoir l’intention), voici une technique bien simple pour que le projet échoue. Il vous suffit de choisir la maison la plus dispendieuse de la région pour ensuite vous faire refuser le financement. Finalement, vous n’aurez qu’à dire que vous voulez bien changer de résidence, mais que vous n’avez pas les moyens de le faire.

C’est exactement la stratégie adoptée par Francois Legault et son gouvernement. Ils ont opté pour la solution la plus dispendieuse pour qu’elle ne se réalise jamais. Malheureusement, la population, en général, trouve le projet beaucoup trop onéreux. Donc, dans quelques mois, le gouvernement dira : « Vous voyez, le projet de troisième lien n’aura pas lieu, car la population nous a indiqué qu’elle n’en voulait pas. On a donc écouté nos électeurs ».

Bien sûr, il y a quelques groupes de pression qui ne veulent pas du projet, car il ne faut surtout pas rendre la vie des automobilistes plus agréable. On le sait, plus on ajoute de voies plus il va y avoir d’autos et plus on va polluer. Admettons que le tunnel se réalise. J’aimerais juste rappeler ceci à tous les anti-troisième liens. Avez-vous oublié qu’en 2035, il ne pourra plus se vendre de voitures à gaz? C’est dans 14 ans ça ! Si le tunnel est prêt, admettons en 2032, ça veut dire que possiblement en 2050, il y aura juste des voitures électriques dans le tunnel. On parle donc ici d’un compromis d’à peine 20 ans. Le projet va être polluant pour Québec, elle est bonne celle-là. On veut des voitures électriques, mais nous ne sommes même pas prêts à faire un compromis de quelques années, le temps que la flotte de voitures s’ajuste. On appelle ça, ne pas avoir de vision ! Sommes-nous en présence d’extrémistes qui ne font que confirmer mon introduction du début de cet article ?

Cela revient toujours au même, est-ce qu’on veut vraiment sauver la planète ou est-ce qu’on veut juste rendre de plus en plus pénible la vie aux automobilistes, au point même de vouloir les anéantir? D’ailleurs, à Québec, on préfère réaliser un projet de tramway qui va couper des arbres et retirer des voies aux voitures que de faire un métro léger. Le message est assez clair, le projet du tramway n’est pas environnemental, c’est un projet anti-voitures. Si on voulait vraiment d’un projet environnemental, on ferait un métro au lieu d’un tramway qui, dans certaines conditions météo, aura de la difficulté à se déplacer.

Et la course auto dans tout ça ?

La course auto fait aussi partie de l’équation. Lors de la dernière journée du GP3R, au mois d’août, juste au coin du Boulevard des Forges, en face du poste de police, il y avait un regroupement d’individus qui se sont présentés pour dénoncer l’existence même de l’évènement, en prétextant que celui-ci était bruyant et dérangeait  l’environnement autour (entre autre le centre hospitalier tout prêt). Citron, le Grand-Prix, c’est deux fins de semaine dans l’année, six jours !!!!! Les 359 jours qui restent dans l’année, il n’y a pas de Grand- Prix, la ville redevient tranquille et paisible pour tous ses résidents. J’ai de la misère à comprendre d’où vient cette haine ? Il est où le problème de laisser les amateurs de courses autos « tripper » pendant six jours dans l’année pour leur passion? Prenez les 359 jours qui restent, on vous les donne, faites ce que vous voulez avec ! Mais les six jours du Grand-Prix, voulez-vous bien nous laisser tranquille, svp !

Ça me fait penser aussi aux gens qui achètent des maisons à proximité des circuits de courses qui souvent existaient avant même qu’ils deviennent au monde. Bon, j’imagine que lorsque vous avez acheté votre propriété, vous saviez déjà que la « track » était là ? Alors, pourquoi vous passez à la télé pour vous plaindre que ça fait du bruit ? Si je m’achète une maison à côté d’une ferme, ça peut arriver que ça ne sente pas bon. Si vous achetez une maison pas loin d’une piste de course, ça se pourrait que ça fasse un peu de bruit et que ça sente le gaz de temps en temps. Je comprendrais le contraire, si une piste de course s’installait non loin de votre quartier alors que celui-ci existait depuis plusieurs années, vous auriez raison de vous plaindre. Même encore là, possiblement que ça ne serait jamais arrivé puisqu’il y aurait eu une vive opposition.

En conclusion

Si nos ancêtres avaient pensé comme certains d’entre nous aujourd’hui, possiblement qu’on irait encore faire nos besoins dans des « bécosses » dehors à moins trente. Pourquoi autant de haine et d’ardeur à vouloir anéantir notre prochain qui ne pense pas comme nous ? Personne n’a la science infuse, une société dans laquelle il y a des débats est une société saine qui peut espérer aller vers un futur meilleur.

On le constate et on le voit, de plus en plus l’industrie de l’automobile, incluant celle des courses, est en pleine transition vers l’utilisation des énergies plus propres. Pourtant, plusieurs s’acharnent sur l’industrie comme si rien n’était fait et que la voiture à essence serait là à vie. Pourtant, on le voit, les efforts sont là, même Ford va produire un « pick-up » électrique. Crime, au lieu de manifester au point de vouloir tout détruire, vous devriez saluer et encourager les entreprises qui poussent vers un avenir plus propre. Encore là, cet avenir plus propre sera-t-il accessible à tous les portefeuilles ou seulement à un groupe de privilégiés.

Que les dieux protègent les rois de la course et redonnent un peu de gros bons sens à l’humanité qui en a bien  besoin !

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